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 Le royaume des pierres

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arilia

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MessageSujet: Re: Le royaume des pierres   Le royaume des pierres - Page 2 EmptyVen 22 Juin - 19:18

Partie 2


Il atterrit à la source dans la forêt de Galimack. Il était midi, et le Soleil dominait bien haut dans le ciel sans nuage. Mais bien sûr ! Séléné pouvait sûrement l’aider pour son épreuve. Il l’appela donc, espérant qu’elle viendrait. Heureusement, ce fut le cas. Elle apparu de derrière un gros chêne, suivit Edelweiss, qui se posa délicatement sur l’épaule de Martin en repliant ses ailes sur elle-même.

- Bonjour Martin, dit-elle d’une voix calme mais heureuse. Je t’attendais à te revoir bientôt. Que me vaut donc ta visite en plein jour ?
- J’ai besoin de ton aide, encore… dit Martin en caressant le plumage de la chouette avec son doigt.
- Mon aide ? C’est pour une épreuve je suppose… Alors, a quoi puis-je te venir en aide ?
- J’ai besoin de tes conseils pour…

Il s’arrêta de parler, le temps de reprendre sa respiration.

- Pour quoi ? demanda Séléné qui attendait la fin de sa phrase.
- Pour la réunification des Zvaïs avec les Folways.

Au grand étonnement de Martin, Séléné sourit.

- Epreuve de la paix, dit-elle
- C’est exact.

La dame blanche s’assit sur son rocher, ses pieds pendant au dessus du sol en se balançant légèrement. Edelweiss la rejoignit sur une branche au dessus de la tête de la jeune femme.

- La pierre pyroxène existe depuis peu de temps, je crois même, si je ne me trompe pas, que c’est la dernière pierre que l’on a trouvé pour l’instant. Je t’ai dit que j’avais ce pouvoir, pourtant, jamais je n’ai reçu la pierre de pouvoir.

Elle ne laissa pas le temps à Martin de poser sa question, car elle y répondit immédiatement.

- Je l’ai obtenue par moi-même, continua-t-elle. On a découvert la pierre sacrée de pyroxène depuis 1666. Le Vésuve entra en éruption et une pluie de croix naturelles en pyroxène s’abattit sur la ville de Naples. Certains parlaient d’un miracle, d’autres d’un message du diable, peut-être à cause de l’année… En tout cas, il se trouvait que la plus grosse de ces croix était la pierre sacrée de la paix, qu’une femme, qui était modeste et simple, ramassa. Elle devint la première sur le trône de la paix.
- Attends ! Tu dis l’avoir obtenue seule ?
- C’est exact. Après des siècles de pouvoirs, j’ai gagné également ceux qui ont été découverts depuis.

Martin était de plus en plus étonné.

- Comment as-tu pû faire cela ?
- Je te dirais cela lorsque tu auras récupéré tous les pouvoirs. Pour l’instant, je crois que tu as une épreuve à réussir.

Martin redescendit sur terre.

- C’est vrai…
- Tu disais donc…l’union des Zvaïs et les Folways ?
- C’est ça.

Une question passa tout à coup en flash dans l’esprit de Martin.

- En plus, comment les reines sont à présent au courant de l’existence des folways. Il y a peu de temps, aucune d’entre elle, à part peut-être celle de la santé, d’était au courant qu’ils y en avaient.

Séléné regarda la fontaine, en soupirant, son souffle laissant paraître un peu de pitié.

- A mon avis, un des reines a réussi à fouiller ton esprit et à diffuser l’information aux autres.

Martin se vexa.

- Sympa d’être utilisé comme une caméra !

Séléné descendit de son rocher et s’approchait de Martin. Elle lui prit une main en le regardant dans les yeux.

- Je te comprends… Pense que, jadis, j’ai été à ta place.

Martin hocha la tête. Séléné lui lâcha la main et marcha au bord du bassin d’eau, celle-ci, tellement transparente et pure, que l’on pouvait apercevoir les galets ronds au fond.

- A mon avis, un folway ne descendra pas de son nuage, alors qu’un zvaï peut quitter sa cité, ou même sa forêt. Donc l’idée serait d’abord d’aller à Aïtora. Comme cela, nous pourrons aller, avec le zvaï, jusqu’aux Bouvieuses.
- Nous ? demanda Martin qui croyait ne pas avoir bien entendu ce qu’avait dit la jeune femme.

Séléné sourit.

- Je viens avec toi.

Martin se sentit envahi d’une grande joie. Quel bonheur que de pouvoir voyager avec son amie Séléné, la dame blanche.
- Mais attention, dit-elle en levant un doigt, comme l’avait fait Adiamanta un peu plus tôt, ce sera une des seules épreuves où je t’accompagnerai. J’admet que celle-ci soit difficile, aussi, c’est pourquoi, cher Martin, j’aimerais vous accompagner, si vous me le permettez, bien entendu.

Elle fit une révérence gracieuse, tenant sa robe d’une main, l’autre en l’air. Martin, se prenant au jeu, s’approcha de Séléné, attrapa délicatement la fine main de la femme, et dans un sourire, la porta à ses lèvres.

- Ca serait pour moi le plus honneur que de vous avoir en ma compagnie, ma chère Séléné.

Il la leva facilement. Edelweiss huhula et vola en rond au dessus de la tête de Séléné.

- Qu’attendons nous ? demanda-t-elle. Allons-y.
- Tu n’as pas d’armes ? Au cas où l’on serait attaqués par des Gorxs.
- Ma magie me suffira. Je n’utilise les armes que lors des grandes batailles ou de combat, soit amical, soit pour m’entraîner. On pourra en faire si tu veux un jour, si le cœur t’en dit.

Elle fit un clin d’œil à Martin, qui lui rendit. Ils se mirent donc en route. Ils parcoururent une bonne distance, tout en discutant.

- Un jour, tu m’avais dit que toutes les pierres n’avaient pas été trouvées…je ne comprends pas trop…
- Toutes les facettes de notre vie sont représentées chacune par une pierre, crées en même temps que la Terre elle-même. On en a, pour l’instant, retrouvé 22 seulement…mais qui sait…peut-être en reste-il encore deux, ou alors des dizaines, toujours cachés dans les deux mondes. Ce sont les reines qui les trouvent en premier. Personne n’a jamais su pourquoi seulement des femmes pouvaient accéder à un des trônes des Royaumes. De plus, les pierres apparaissent par vagues. Par exemple, il y a environ un millénaire, deux pierres ont été retrouvées en dix années, ce qui est incroyable, étant donné que les pierres ont été crées il y a des milliards d’années de cela. Dans tous les cas, je sens que la prochaine vague va bientôt se produire.

Martin tourna sa tête vers elle.

- Tu veux dire, que tu penses que l’on va retrouver de nouvelles pierres sacrées prochainement ?
- C’est exact.

Il était la fin de l’après-midi lorsqu’ils atteignirent enfin la lisière de la forêt de Valamaï.

- Je propose que l’on en profite pour faire une petite pause, dit Martin qui s’assit par terre.
- Bonne idée.

Puis, elle fixa la forêt, d’un regard vide.

- Edelweiss me dit qu’elle a prévenu les zvaïs de notre arrivée.
- J’avais oublié que tu pouvais parler mentalement à ta chouette…

Séléné sourit.

- Tu n’as pas faim ou soif par hasard ? lui demanda-t-elle.

Martin lui lança un regard entre la pitié et le fait qu’elle ait réussi à lire dans ses pensées.

- A vrai dire…oui !

Séléné s’agenouilla et mit les mains de Martin en creux et elle se concentra. Soudain, de l’eau s’écoula dans les paumes du jeune homme.

- Bois. Je vais te chercher un fruit comestible.

Puis, elle s’enfonça dans la forêt. Martin, resté seul et désaltéré, regarda la plaine qui s’étendait devant lui à l’horizon. Il parait, d’après ce qu’avait dit Séléné durant le trajet qu’ils avaient effectué, que les Plaines vierges étaient encore plus impressionnantes. Personne ne savait ce qu’il y avait à l’autre bout, car personne ne survivait le temps de traverser ce désert d’herbe sans aucun arbres durant des kilomètres et des kilomètres. Le vent frais balayait les cheveux de martin. Il rêvassait, heureux de voyager avec Séléné. Il se sentait tout de même seul, loin de ses amis, loin de Virginie… Elle allait le quitter d’ici deux semaines, à jamais, car elle ne voulait pas lui dire où elle déménageait, sans adresse ni numéro de téléphone auquel il pouvait appeler. Une grande tristesse envahit soudainement son cœur. Séléné revint, tenant un fruit orange et vert dans chaque main. Elle en tendit un à Martin.

- Tiens, dit-elle. Ceci est un fruit qui le goût d’une pêche.

Dans un remerciement, Martin mordit dans le fruit avec appétit. Il était délicieux, un peu plus sucré que les pêches dans le monde réel. Martin n’avait pas fini d’être étonné par les merveilles du Royaume des Pierres. Séléné s’assit à côté de lui, s’adossant contre un arbre à l'ombre bienfaisante qui était derrière elle.

- La prochaine fois, soupira-t-elle, préviens moi lorsque tu as faim ou soif. Je n’ai aucune envie de te priver, et que tu meures ! Je me rendrais responsable.

Martin lui fit un clin d’œil en finissant de manger le fruit. Ils se remirent donc en route dans la forêt de Valamaï. Durant le trajet, Séléné apprit des choses à Martin concernant les Zvaïs. Le jeune homme avalait ses paroles, fasciné par ce monde et ses mystères. C’est au bout d’une heure de marche à travers les bois qu’ils atteignirent enfin l’emplacement d’Aïtora.

- Nous y voici enfin…soupira Séléné. Pas mécontente d’être arrivée !
- Moi également, dit Martin. Je ne sais pas si mes jambes supporteraient encore une heure de voyage après tout ce que nous venons de parcourir !

Elle sourit, son regard dirigé vers la cime des énormes arbres.

- Bon… utilisons nos pouvoirs de lévitation, enfin, si il te reste encore quelques forces !
- J’en serai capable. Ne t’inquiètes pas pour ça.

Ils s’élevèrent tous les deux. Martin regardait Séléné avec fascination. Voler la rendait merveilleusement gracieuse, sa longue robe blanche et ses longs cheveux blonds se balançant lentement l’accentuant davantage. Lorsqu’ils posèrent pieds sur la plate forme, Martin se retint d’un cri de surprise. Tous les zvaïs étaient là pour les accueillir.

- Getalaïta èn taï, arria dè laxia, dirent-ils d’une même voix.

C’est alors qu’ils s’inclinèrent. Martin se tourna bouche bée vers Séléné. Celle-ci les regardait.

- Derbeï vaï, dit-elle en parfait language zvaï. Tataï nosantia falraï païr maï.

Les Zvaïs se levèrent, une main sur le cœur. L’un d’eux, assez âgé pour paraître mûr d’esprit, s’avança vers eux.

- Permettez moi de vous conduire jusqu’à vos appartements, afin que vous vous prépariez pour le banquet.
- Le banquet ? demanda Martin.
- Nous nous sommes permis de vous préparez quelque chose en votre honneur.
- Vous n’étiez pas obligés, dit Séléné.

Le Zvaï s’inclina de nouveau.

- Suivez moi.

Il se retourna et partit. Martin et Séléné le suivirent en silence, sentant le regard des autres Zvaïs dans leur dos. Pourquoi cet accueil ? Car Edelweiss les avait prévenu de leur arrivée ? C’était un facteur, mais ça ne pouvait pas être ça. Pour Martin, tout venait de Séléné. Pourquoi ? Il n’en savait rien. Le zvaï s’arrêta devant le bouleau où logeait Martin.

- Vous y voici jeune homme, dit le zvaï.

Séléné attrapa l’épaule de Martin avant que celui-ci ne rentre dans l’arbre-maison.

- Je loge dans l’érable juste à côté. Rends moi visite avant le banquet.

Martin hocha la tête et entra par la grande porte ornée. Il descendit l’escalier gravé qui débouchait sur la chambre où il avait l’habitude de dormir quand il venait à Aïtora. Rien n’avait changé. Sur le lit, un vêtement qu’il devait sûrement revêtir pour le banquet afin de remplacer l’habit de voyage qu’il portait en ce moment. C’étaient de très beaux habits vert pâle et blancs. Il regarda la pièce. Il y avait au bout de la pièce un grand bain caché derrière un rideau blanc en soie. Il décida donc d’en profiter pour se laver. Tournant un des nombreux robinets, qui par chance était le bon, car il en sorti de l’eau chaude. Martin se déshabilla et se plongea dans l’eau chaude avec bonheur.
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arilia

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MessageSujet: Re: Le royaume des pierres   Le royaume des pierres - Page 2 EmptyVen 22 Juin - 19:52

Partie 3


Après s’être agréablement détendu dans son bon bain chaud durant une longue demi-heure, Martin s’habilla avec ses nouveaux vêtements. Ils lui allaient parfaitement bien, de plus, ils étaient beaux et soyeux. Martin s’y sentit tout de suite à l’aise. Il sortit du bouleau aussi discrètement que possible, afin de ne pas être vu, puis se glissa dans l’érable que lui avait désigné Séléné. L’escalier était beaucoup plus grand, et plus finement sur les murs, qui étaient parfaitement détaillés. Mais la principale était encore plus impressionnante. Déjà par son immensité. Des tapisseries grandioses couvraient certains murs, du lierre grimpait sur d’autres. Dans un côté, un énorme lit à baldaquin entièrement blanc, avec près, un perchoir, sûrement pour Edelweiss. L’autre partie de la pièce était cachée derrière un grand rideau blanc, sûrement la salle de bain. Mais Martin sentit que Séléné n’était pas là, il savait où elle était. Il se dirigea vers le balcon, lui aussi dissimulé par deux grands rideaux de soie qui se balançait lentement. Il s’y glissa : Séléné était bien ici, accoudée au rebord de marbre. Elle regardait Aïtora et la forêt.

- J’aime Aïtora…soupira-t-elle. On se sent totalement libre, au milieu même du monde…

Martin s’approcha et se mit à côté d’elle.

- Pourquoi les Zvaïs nous ont-ils tous accueillis ? Pourquoi se sont-ils inclinés ?

Pendant une minute, il y eut un silence, mais Martin savait que Séléné allait répondre à sa question.

- Oui…c’est à cause de moi…Mais je ne te le dirais pas…en tout cas, pas maintenant, tu ne me croirais pas…

Martin ne voulait pas l’embêter plus avec ça.

- Et tu viens souvent à Aïtora ?
- Pas autant que je ne le voudrais, à vrai dire…

Elle se retourna.

- Attends moi ici. Je vais me changer pour la soirée, je reviens.

Séléné partit du balcon par les grands rideaux, laissant Martin seul. Ce balcon n’avait pas la même vue que le sien, car il était plus haut. On entendait la cité s’activer à préparer le banquet. Martin ferma les yeux et l’air frais de la forêt qui s’offrait à lui. La nuit tomba rapidement, lorsque Séléné, après 30 minutes, sortit sur le balcon. Elle était sublime, vêtue d’une robe de velours bleu et blanc aux manches étanches et brodées de fils dorés. Deux grosses mèches de ses cheveux blonds étaient attachées derrière sa tête avec une belle orchidée blanche, dégageant son visage pâle. Martin, qui croyait rêver, la regarda plusieurs fois de la tête aux pieds, en évitant néanmoins de poser les yeux sur le corsage de la femme.

- Comment me trouves tu ? lui demanda-t-elle en tournant sur elle-même.
- Tu es absolument…magnifique, lui répondit-il sincèrement.

Séléné rougit en le remarciant.

- J’ai omis un détail… Il n’y a pas de banquet sans danse !
- Quoi ?!

Séléné sourit en voyant la tête du jeune homme.

- Et oui… il y aura sûrement de la danse au programme de ce soir. Ce n’est pas difficile. La danse zvaï est semblable à une valse.
- Ah…

Elle s’approcha de Martin, lui mit une main sur l’épaule et de l’autre, attrapa celle du jeune homme.

- Prends moi par la taille.

Martin rougit, mais obéit : il posa délicatement sa main sur la taille de Séléné.

- Bien…bon, maintenant, je vais essayer de t’apprendre, lui dit-elle C’est l’homme qui mène la danse, qui dirige chaque mouvement. Tu dois faire un pas tous les trois temps. Tu suis jusqu’à là ?
- Oui…
- Alors, maintenant, essaie de danser.

Martin, sous le rythme donné par Séléné, effectua les pas dans son possible. Mais il trouvait qu’il ne se débrouillait pas trop mal, Séléné également. Il la fit tourner plusieurs fois et au bout de quelques minutes, elle l’arrêta.

- C’est bien pour une première fois, dit-elle. Tu sauras t’en sortir convenablement ce soir.

Ils regardèrent Aïtora.

- Je crois que c’est l’heure d’y aller, dit Séléné. Viens.

Ils sortirent de l’érable. Les rues étaient désertes, tous les Zvaïs devaient déjà être au banquet.

- A ton avis, il y aura une cérémonie de la Motorihaïra ? demanda Martin.
- C’est une hypothèse… Le banquet sera sûrement une occasion d’en faire une, mais je n’en suis pas certaine à 100%... Dans ce cas, ça sera la première fois que tu assisteras alors à une cérémonie zvaï.

Martin hocha la tête.

- Il ne faudra pas oublier d’aller voir le roi Darneï pour l’épreuve, c’est tout le même pour cela que l’on est ici…
- Oui. Je lui parlerais durant le banquet.

Le festin avait été installé sur une grande plate-forme circulaire au bout de la rue commerciale, de grandes tables disposées en « U » accompagnées de chaises. Des lanternes bleues étaient accrochées sur les troncs d’arbres et éclairaient la scène. Séléné et Martin arrivèrent, tous les zvaïs étaient déjà assis à leur place. Martin essaya de repérer Narphaï, Eleneï et Loïsaï, mais n’y arriva pas : il y avait beaucoup de Zvaïs présents. Tous les regards furent dirigés sur eux. Le roi Darneï, qui siégeait au milieu de la table principale, se leva.

- Bonsoir chers Arria dè laxia et Martin. Venez vous asseoir parmi nous.
Il désigna deux places à côté de lui. C’est là que Martin vit Narphaï, car il allait être à assis à côté. Martin fut donc entre Séléné, qui était assise à la droite du roi, et Narphaï, avec Eleneï comme voisine. Les deux zvaïs semblaient être contents de revoir Martin, surtout la Daïgora, qui ne l’avait pas vu depuis déjà pas mal de temps.

- Salut vous deux, dit Martin aux deux zvaïs en s’asseyant.

Ils sourirent en le saluant.

- Alors ? Quoi de neuf ? demanda Narphaï.

Martin soupira.

- Très grosse épreuve… C’est d’ailleurs pour cela que Séléné m’accompagne à Aïtora.

Narphaï blêmit.

- Tu la connais bien ? demanda-t-il à Martin.

Martin fronça les sourcils. Pourquoi craignait-il autant Séléné ? Il devait sûrement avoir une raison.

- Bien sûr. Pourquoi ? Qui est-elle pour toi ?

Narphaï lui fit signe d’approcher la tête, sûrement pour que les autres n’entendent pas.

- On la dit très puissante, même la plus puissante des deux mondes…murmura Narphaï.
- Ca ne m’étonne pas… elle a tous les pouvoirs…
- Ce n’est pas tout… elle a des pouvoirs sans utiliser de pierre. Des pouvoirs qui n’existent pas en pierre, je veux dire…
- Quels pouvoirs ?
- Des pouvoirs très puissants… Nous la respectons encore plus qu’Adiamanta elle-même ! Lui parler en tête à tête serait déjà un très grand honneur, alors que tu la connaisses vraiment…

Martin ne comprenait pas.

- Alors ? Pourquoi ne parles-tu tout bas ?

Narphaï ne dit rien et se détourna vers sa fiancée. Martin, lui, réfléchissait. Il doutait presque de son amie…elle lui cachait des choses, c’était certain. Mais quoi donc ?

Le repas fut servi dans des assiettes d’or. Devant eux, des zvaïs tour à tour chantaient, accompagnés du son mélodieux de la flûte du tout jeune zvaï que Martin avait l’habitude d’entendre le soir, qui était toujours assis sur une branche d’arbre. Martin était toujours sous le charme des voix zvaïs qui étaient pures et belles à l’oreille, même plus que belles. Quand, soudain, Loïsaï s’avança au milieu des tables. Elle était vêtue d’une robe pourpre brodée de fils de cuivre, ses cheveux blonds aux reflets cuivrés attachés en chignons derrière sa tête, une fleur d’hibiscus écarlate qui le décorait, une grosse mèches en sortant, tombant en cascade sur sa nuque. Elle faisait penser à Grenaphie, la reine de l’amour, quoi que plus jeune, plus gracieuse avec ses ailes beiges sur son dos, et une pyrite sur son front. Quand elle s’arrêta, tout le monde la regarda avec attention. Alors, sachant ce qu’il fallait faire, le jeune flûtiste commença une douce mélodie sur son instrument. La voix de Loïsaï s’éleva alors.

« Vamalda ga ata naïraï afareïdaschaïta
saïga dè ega ga naïanda raïsaï èn
akanaïdeï akanaïdeï sana laïnaïa
èn brasia ga hakaïraï saï sagenaïsata… »

Martin était envoûté par cette voix puissante mais calme et langoureuse. Sous un charme total, il n’avait d’yeux que pour elle et son chant résonnait dans sa tête sans pouvoir en sortir. De plus, la grâce qu’avait naturellement Loïsaï l’ensorcelait plus encore. Il aurait pû rester là à l’écouter durant des jours entiers qu’ils le fallut, il ne se nourrirait que de son chant et boirait ses paroles une à une. Il se croyait réellement au milieu d’un rêve, il se demanda même un moment si il ne dormait pas. Son cœur battait au rythme de l’alanguie mélodie, comme si celui-ci accompagnait la voix de la jeune Daïgora. Puis, au bout de quelques minutes, le chant fut fini. Beaucoup de zvaïs applaudirent Loïsaï, le roi lui-même, mais pas Martin. Il était toujours sous le charme de la chanson, nageait au milieu de ce monde merveilleux qu’était celui du rêve, qui lui semblait si proche, même dans le réel. Ce fut Narphaï qui le réveilla d’un coup de coude.

- Un des points positifs avec Loïsaï, c’est que c’est celle qui sait le mieux chanter d’Aïtora !
- Oui…soupira Martin le regard toujours sur la Daïgora. J’avais vu…
Durant le reste du repas, Martin parla avec Séléné.

- Le roi a dit être d’accord pour une réunification avec les Folways, même si au début j’ai dû lui rappeler qui ils étaient ! dit-elle.
- Je savais bien que les Zvaïs avaient oubliés les folways avec le temps !
- Darneï accepte donc que l’on prenne deux zvaïs, un Païgora et une Daïgora, pour les emmener jusqu’aux Bouvieuses afin de les présenter aux Folways.

Martin réfléchit.

- Déjà on peut prendre Narphaï…
- Oui, c’est une bonne idée…et pour la Daïgora ?
- Pourquoi pas Eleneï ?

Séléné se pinça les lèvres.

- Elle est trop sensible pour une telle aventure, je pense... Il nous faut une Daïgora courageuse.
- Alors, j’ai mon idée en tête…murmura Martin.

Tout à coup, le roi Darneï se leva de son trône et frappa dans ses mains pour réclamer l’attention de tous les Zvaïs.

- Nous avons ce soir l’honneur d’accueillir deux humains qui sont certainement les plus importants du Royaume. Ce soir donc, ce sera eux qui béniront l’eau sacrée.

Ils applaudirent.

- L’eau sacrée ? demanda Martin à Séléné.
- Tu avais raison… Il y a aura une cérémonie de la Motorihaïra ce soir, et c’est nous deux qui allons bénir l’eau qui déterminera la pierre de pouvoir du jeune zvaï.

Sur ce, elle se leva, et fit signe à Martin d’en faire pareil. Ils se firent au milieu des tables. Un petit mais haut guéridon y était installé. Dessus, une coupelle d’argent finement décorée avec de l’eau banale dedans.

« Mets ta main dans l’eau » dit mentalement Séléné à Martin, qui faillit avoir un infarctus sous le coup de la surprise.

Il lui obéit.

« Maintenant, nous allons dire ensemble « volga falraï naïde », prêt ? »

Alors, d’une même voix, ils répétèrent cette parole. L’eau s’éclaira soudainement avant que la lumière ne s’éteigne instantanément. Martin et Séléné se reculèrent. Une toute jeune Daïgora, qui avait l’apparence d’une fillette de 12 ans s’approcha. Elle n’avait pas encore sa paire d’ailes mais allait la recevoir dans quelques instants. Elle tremblait d’inquiétude, peut être qu’une mauvaise pierre la choisirait. Arrivée à l’eau, à présent bénite, elle regarda Martin et Séléné dans les yeux. Puis, tout doucement, elle avança sa main vers la coupelle. Lorsque son doigt eut contact avec la surface de l’eau, celle-ci, par magie, se dora et se mit à entourer la jeune Zvaï. Quelques secondes plus tard, le liquide tomba au sol dans un gros « sploch ». La jeune Daïgora avait désormais deux belles ailes blanches sur son dos et une pierre violette en cabochon.

- Le calme ! annonça Darneï d’une forte voix. Désormais cette daïgora vivra sous l’améthyste !

Tout le monde l’applaudit, Martin et Séléné se rassirent à leur place. Narphaï demanda les impressions de Martin, celui-ci répondant que ça lui avait plut. Vint le dessert avec de merveilleux et délicieux gâteaux préparés par les Daïgora d’Aïtora. Martin prit une part d’un qui était croustillant pour les dents, mais fondant sur la langue, à partir d’un fruit exquis qu’il ne connaissait pas. Puis, Séléné lui chuchota à l’oreille :

- A mon avis, les danses vont bientôt commencer…
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arilia

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MessageSujet: Re: Le royaume des pierres   Le royaume des pierres - Page 2 EmptyVen 22 Juin - 20:13

Partie 4


Martin rougit sous la phrase de Séléné. Il allait sûrement devoir danser avec une Daïgora et cela le mettait mal à l’aise à vrai dire. Il se trouvait que Séléné avait raison. Le jeune flûtiste se mit à jouer et plusieurs couples zvaïs se mirent à danser. C’était beau. La danse se produisait dans les airs, grâce à leurs ailes. Narphaï et Eleneï allèrent valser, et Séléné fut invitée par le roi Darneï lui-même, laissant Martin seul, assis sur sa chaise, toujours mal à l’aise. Puis, il sentit une douce main sur son épaule.

- Tu viens danser avec moi ?

Martin se retourna, surpris. C’était Loïsaï, qui ne semblait pas avoir trouvé de cavalier. Martin se leva.

- Bien sûr.

Elle lui sourit, heureuse. Alors, ils se mirent au milieu des tables. Martin prit la main de Loïsaï, celle-ci posant la sienne sur l’épaule du jeune homme. Celui-ci se mit à rougir lorsqu’il posa sa main sur la taille de sa jeune cavalière. Alors, Loïsaï déploya ses ailes, et Martin utilisa son pouvoir de la lévitation. Ils élevèrent lentement au dessus de la plate forme et au milieu de tous les autres zvaïs. Puis, ils commencèrent à valser. Avec un peu de maladresse au début, mais la danse s’améliorait au fil des minutes. Martin ne savait pas trop ce qu’il ressentait en lui. Son regard était plongé dans les yeux bleus de Loïsaï. Il eut l’impression qu’il n’existait plus qu’elle pour lui, le reste lui était inutile et invisible. Chaque seconde lui semblait être une éternité, la vie lui parut si lente tout à coup. Loïsaï le regardait aussi dans les yeux, comme si chacun cherchait dans les pensées de l’autre. Puis, la musique s’arrêta, puis, ils descendirent vers la plate forme.

- Viens je dois te parler, dit Martin.

Il attrapa le poignet de Loïsaï et l’emmena à l’écart.

- Qu’y a-t-il ? demanda-t-elle.

Martin se mit face à elle.

- Je voudrais que tu m’accompagnes en mission.

Elle fronça les sourcils.

- En mission ?

Martin lui raconta tout, les Folways et l’épreuve qu’il avait à accomplir.

- Je comprends à présent…dit-elle en lui souriant. Soit. Je voyagerais à tes côtés jusqu’aux Bouvieuses, je te le promets.

Elle lui prit sa main délicatement. Martin se pinça les lèvres, angoissé de la situation.

- Je dois y aller, dit-il. Je suis fatigué et j’ai besoin de repos. Nous partirons à l’aube, tâche d’être là.

Puis, il s’en alla, laissant Loïsaï seule, adossée contre un arbre en soupirant. Martin avait le cœur qui battait à toute vitesse. Il entra dans son bouleau et ferma bien la porte, veillant que personne ne le suive. Puis, il descendit l’escalier et s’assit sur son lit en joignant ses mains sur ses genoux. Séléné lui avait dit qu’elle viendrait le voir avant de dormir. Elle arriva quelques minutes plus tard.

- J’ai prévenu Narphaï qu’on l’emmenait dans notre périple : il vient avec nous avec grand plaisir. Et pour la daïgora ?
- J’en connais une et je lui ai dit. Elle est d’accord pour venir avec nous.

Séléné le dévisagea en un sourire.

- La jeune zvaï avec qui tu dansais… Loïsaï n’est ce pas ? Tu as eu raison, elle nous sera utile. Elle est forte de magie et de caractère, elle convient à cette épreuve…Sur ce, je te laisses dormir en paix. Demain, je viendrais te réveiller à l’aube. Bonne nuit.
- Bonne nuit Séléné, soupira-t-il.

Elle s’en alla tellement discrètement, que Martin n’entendit même pas le bruit de la porte qui se ferme. Il faisait chaud dans la chambre. Alors, le jeune homme se leva et ouvrit la fenêtre. Il y avait toujours un peu de mouvement dehors. La lune en fin croissant dominait le ciel étoilé. Puis, fatigué, il se coucha. La chanson de Loïsaï tournait dans sa tête comme un écho, et finit par l’endormir telle une berceuse…

********************


Martin était seul, au milieu d’une immense purée de pois. Tout était silencieux. Le sol était simplement de la terre, sans herbe, sans rien. Puis, des pas se firent entendre. Martin regarda autour de lui. Des silhouettes passaient puis disparaissaient.

- Qui êtes vous ? demanda Martin qui n’avait aucune idée de l’endroit où il était.

Sa voix s’évanouit dans le brouillard. Puis, un cri retentit. Martin, étonné, se mit à courir en direction du cri. Puis, 6 silhouettes se dessinèrent petit à petit, l’une d’entre elle à terre. C’était…

- Virginie ! s’écria Martin.

Autour d’elle 5 hommes encagoulés qui la regardait. Puis, le voyant arriver, ils se tournèrent vers lui. Il vit l’un d’eux sourire.

- Mes amis, nous avons un deuxième concurrent !

Cette voix venait d’un homme qui devait avoir environ 18 ans, pas plus. Les autres se mirent à rire sadiquement.

- Alors ? On ne veut pas voir une fille souffrir ? dit un autre.
- Que lui voulez vous ? demanda Martin les poings serrés.

Les hommes se regardèrent entre eux.

- Rien, c’est bien pour ça que nous la battons !
- Vous êtes des monstres, je vais vous…

Martin s’apprêta à utiliser un pouvoir, lorsqu’un des hommes sauta sur lui très rapidement, les prit les mains et lui attacha les poignets avec une corde derrière son dos. Un autre dit une formule. Tout à coup, Martin ne sentit plus aucun pouvoir en lui. Il avait beau se concentrer, il n’arrivait pas à lancer un des pouvoirs. Le premier homme, qui semblait le chef, dit :

- On fait moins le malin…

Il hocha la tête vers Martin. Un autre homme sortit une potion de sa cape et lui fit avaler de force.

- Dans quelques minutes, tu ne vivras plus, tout comme elle… Tue la.

Puis, le dernier des 5 hommes sortit une épée de son fourreau. Martin la reconnut immédiatement. Cette lame et ce pommeau violacés avec cette pierre rouge.

- La lame de lune…murmura-t-il.

Il entendit Virginie hurler, mais sa tête tournait, il ne réagit pas. Il ne pû rien faire et s’évanouit.

********************


- Martin ? Martin !! criait une voix.

Martin ouvrait les yeux. Séléné était devant lui et paraissait inquiète. Martin transpirait beaucoup et respirait en saccade, malgré avoir dormi torse nu, qu’il cacha du regard de Séléné avec sa couverture.

- Que m’est il arrivé ?
- J’ai eu peur, dit la femme. Tu tremblait et criait des phrases incompréhensibles. J’étais très inquiète…
- Ce n’était qu’un cauchemar, murmura Martin en regardant le sol.

Martin avait tout de même le cœur qui battait à tout rompre. Séléné avait une lueur d’angoisse dans les yeux en le voyant ainsi.

- Un cauchemar ne se fait pas au hasard, surtout quand notre corps a de telles réactions…dit-elle l’air grave.
- Il me paraissait si réel…
- C’est bien ce qui m’inquiète. Soit, il va se passer cette chose, soit le contraire. Mais oublions pour l’instant…

Elle se retourna.

- Habille toi. Rejoins nous sur la plate forme d’arrivée. J’ai donné rendez vous à Narphaï et à Loïsaï là bas. Dépêche toi donc.

Puis, elle sortit. Martin était toujours assis sur son lit, sa peau pleine de sueur poisseuse. Il se passa une main dans les cheveux en s’étirant. Puis, il alla faire sa toilette puis s’habilla avec ses vêtements de voyage. Après avoir veillé à ne rien avoir oublié, ni son épée, que lui avait offert Narphaï, ni son arc, donné par la reine de la couleur, Fluoriane, lors de sa première épreuve dans le Royaume des Pierres, il sortit de l’arbre-maison. L’aube vue de la cîme des arbres était magnifique. Le soleil donnait un éclairage rosée au ciel clair sans aucun nuage. L’air frais frôlait avec douceur le visage de Martin. Il alla vers la plate forme où l’attendaient les deux zvaïs, Séléné et Edelweiss sur son épaule. Tous semblaient être prêts. A vrai dire, il n’y avait grand-chose de différent de leur tenue habituelle, mise part les armes que Narphaï et Loïsaï portaient à leur ceintures, qui étaient des épées, et le sac de cuir sur le dos de Séléné, qui devait sûrement contenir des provisions pour le trajet.

- Tout le monde est là, c’est parfait, dit Séléné. Descendons d’Aïtora, je vous dirais les détails en bas.

Narphaï, Loïsaï et Edelweiss déployèrent leurs ailes et Séléné et Martin utilisèrent leur pouvoir de la lévitation. Ils atterrirent sur le sol terreux en douceur. Séléné sortit un parchemin du sac, il s’agissait de la carte du Royaume des Pierres.

- Bon… commença Séléné. Nous allons d’abord sortir par le nord est de la forêt de Valamaï.
- Pourquoi ne pas couper ? demanda Martin.
- Avec 2 zvaïs avec nous, je préfère bien éviter Satmate et les hommes. Nous passerons par la forêt de Galimack, puis, nous irons vers l’ouest, seulement lorsque nous serons sortis au nord de la forêt de Galimack. Alors, nous arriverons aux Bouvieuses.
- Il y en a pour combien de temps de voyage ? demanda Loïsaï.
- Approximativement pour la journée entière. Nous arriverons là-bas en soirée, si il ne nous arrive rien…En route.

Ils se mirent donc à marcher, Edelweiss volant au dessus de leurs têtes. Les plantes et végétaux étaient humides, et les toiles d’araignées pendaient, décorées de gouttes de rosée. Les oiseaux chantaient le lever du Soleil, cachés parmi les frondaisons des arbres. Pendant que les deux Zvaïs parlaient ensemble, Séléné et Martin discutait.

- Tu crois que l’on va se faire attaquer par des Gorxs ? demanda martin.
- C’est envisageable…je n’exclue pas cette possibilité. Néanmoins, je n’aimerais pas…
- Moi non plus… Mais nous sommes beaucoup plus fort qu’eux.
- Heureusement, sinon, tu ne me parlerais pas en ce moment.

Ils marchèrent durant deux bonnes heures avant d’arriver à la lisière de la forêt de Valamaï.

- Nous allons devoir marcher un kilomètre entre les deux forêts, dit Séléné. On va essayer d’être discrets. Au pire, Edelweiss nous préviendra nous danger au loin.

Le soleil commençait à dominer un beau ciel bleu et sans nuage. Les 4 compagnons marchaient dans les hautes herbes tout en parlant.

- Les folways sont donc des cousins de nous, les zvaïs ? demanda Loïsaï.
- Oui, de lointains ancêtres vous unissent par le sang, expliqua Martin. Au départ, c’était des Zvaïs qui avaient mystérieusement mutés et qui ont été bannis par les leurs, car on avait peur d’eux.
- J’ai entendu vaguement parler de cette légende, dit Narphaï.
- Ils se sont donc multipliés et sont allés se réfugier dans les Bouvieuses, où ils espéraient être à l’abri.
- Et que font-ils ? demanda Loïsaï de plus en plus curieuse.
- Ils vénèrent les étoiles et le ciel nocturne. Ils savent également concocter des potions.
- Mais, ils ne pratiquent pas la magie comme nous ? demanda Narphaï.
- Non, ils l’ont abandonné, ils n’en trouvaient plus l’utilité…

Loïsaï regarda Martin avec un sourire coquin.

- Et…à quoi ressemblent-ils ces rebelles ?

Martin failli rire en entendant le mot « rebelles » qui ne convenaient pas vraiment aux folways.

- Ils sont plus grands que vous. Ils ont la peau noire et de longs cheveux longs. Comme vous, ils portent des robes, mais noires.

Loïsaï déploya ses ailes.

- Et ils ont gardé leurs ailes ?
- Non, la mutation les en ont privé.

Loïsaï hocha la tête.

- Vivement qu’on les rencontre !

Narphaï soupira.

- Par contre, dit Martin, les folways ont une certaine froideur dans leurs propos, même dans leur caractère en général, donc vous ferez attention à ce que vous dites.

Soudain, Séléné qui marchait un mètre devant eux s’arrêta d’un coup.

- Que se passe-t-il ? demanda Martin.

Séléné regarda l’horizon.

- Ils arrivent…
- Qui ? demanda Narphaï.
- Les Gorxs…

La gorge de Martin se serra.

- Prenez vos armes ! ordonna-t-il aux zvaïs.

Narphaï sortit de son fourreau sa grande épée blanche, et Loïsaï une épée également, mais à la lame turquoise. Martin sortit lui-même la sienne de son fourreau. Narphaï lui fit un clin d’œil en voyant que son ami avait gardé le cadeau qu’il lui avait offert.

- Edelweiss me dit qu’ils sont une bonne vingtaine…Préparez vous à un gros combat…

- Et toi Séléné ? Tu n’as pas d’armes ? demanda Martin.

Elle se retourna vers lui au haussant les épaules.

- Quelle utilité ? Ils sont peu nombreux, ma magie suffira.

Les Gorxs arrivèrent en courant, féroces et horribles dans leur course, leurs haches brandies au dessus de leurs têtes, le son assourdissant des cors accompagnant leurs pas. Séléné leva une main, et un gigantesque souffle de feu en sortit brûlant quelques Gorxs dans la plus grande panique. Puis, Martin, Narphaï et Loïsaï se jetèrent sur eux avec leurs épées. Narphaï courant plus vite que les deux autres, décapita le premier Gorx qui arriva. Martin planta son épée dans le torse d’un autre, pendant que Loïsaï se débrouillait seule de son côté, aidée par la magie de Séléné. Plusieurs fois, des haches frôlèrent la tête de Martin, qui se baissait in extremis. Tout à coup, un grand éclair surgit du ciel, et vint s’abattre sur un Gorx. Martin sourit. Loïsaï avait fait preuve de son pouvoir des éléments, il savait que c’était elle. Mais, en se déconcentrant, son adversaire monstre le jeta à terre, et son épée en touchant le sol fut expédiée quelques mètres plus loin. Le Gorx rie sadiquement et leva sa hache.

- Martin ! entendit-on crier.

Le jeune homme n’arrivait plus à bouger sous la terreur. Une image de Virginie passa devant ses yeux. Puis le Gorx abattit sa hache. Mais il fallut quelques micro-secondes pour que la situation se retourne. Une ombre très rapide s’interposa. C’était un arbre ! La hache s’abattit dans une des branches. Le Gorx, surpris, grogna d’étonnement, c’était trop tard pour lui. Narphaï arriva et le décapita un revers merveilleusement bien manié. Martin savait qu’est que c’était que cet arbre. Celui-ci – l’arbre – se métamorphosa en Loïsaï. Elle avait bien sûr fusionné avec l’élément de la terre. Elle tomba dans les bras de Martin, à demi consciente, avec une grosse blessure à l’épaule. Martin, confus, l’emmena hors du combat, les jambes un peu ankylosées, laissant Narphaï et Séléné s’occuper des derniers rescapés. Il l’allongea par terre. Elle essaya de parler, mais Martin lui mit un doigt sur ses lèvres.

- Ne parle pas, tu te fatiguerais. Je vais te soigner.

Il regarda la grosse plaie qui saignait beaucoup. Elle était profonde, mais Martin se sentait capable de la guérir même si il se vidait de toute son énergie, c’était tant pis pour lui, elle venait tout de même de lui sauver la vie à très peu de temps près. Il utilisa donc son pouvoir de la santé. La blessure se referma toute seule. Puis, quand il eut fini, un peu épuisé, il regarda Loïsaï. Celle-ci avait fermé les yeux, pour éviter la douleur, et respirait rapidement la bouche ouverte. Il lui prit délicatement sa main et la regarda attentivement, comme veillant sur elle, tandis que Séléné et Narphaï avait tué tous les Gorxs.
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MessageSujet: Re: Le royaume des pierres   Le royaume des pierres - Page 2 EmptyVen 22 Juin - 20:26

Partie 5

Plus tard, quand Loïsaï fut à peu près rétablie, ils reprirent la route dans la forêt de Galimack qu’ils avaient atteints.

- A partir de maintenant, dit Séléné, on n’est en sécurité. Plus besoin d’être discret.

Elle se tourna particulièrement vers Loïsaï et Narphaï.

- Bienvenue dans la forêt de Galimack, mes amis.

Les zvaïs s’inclinèrent une main sur le cœur. Puis, ils pénétrèrent dans la forêt profonde et dense. Loïsaï et Narphaï étaient émerveillés. Il était vrai que la forêt de Valamaï où ils habitaient n’était pas semblable à celle de Galimack, qui abritait moins d’arbres mais qui avait davantage de plantes vertes telles de grandes fleurs, comme les bleues violacées et sentait un parfum de paradis. Ils avancèrent donc dans la forêt, passant entre les branchages qui parfois leur refusaient le passage. Le Soleil était à présent bien haut, mais les branches feuillues leur procuraient une ombre et une fraîcheur bienveillante. Les deux Zvaï paraissaient dans leur élément au milieu des bois, les oiseaux s’exprimant avec leurs chants, accompagnant les quatre compagnons – plus Edelweiss – à travers la douce sylve. Martin pensait depuis tout à l’heure. Il se rendait compte que Loïsaï avait failli se tuer en le sauvant, elle avait tout de même risqué sa vie pour la sienne. Il marchait en regardant le sol en évitant les branches et les ronces par terre, son cœur criait un sentiment inconnu, qui l’alourdissait considérablement. Le jeune homme en serait éternellement reconnaissant envers la juvénile Daïgora, mais, il n’y avait pas que ça…il le sentait au fond de lui-même… Séléné, en tête de ligne, les fit arrêter d’un geste de la main. Avec des doigts agiles, elle prit délicatement une ramure d’olivier qu’elle écarta, faisant pénétrer un grand rayon de lumière vive. Une bourrasque d’air frais ébouriffa leurs cheveux. Séléné fit une révérence devant eux, ce qui étonna les Zvaïs.

- Bienvenue à la source de Galimack, annonça la femme.

Narphaï passa l’ouverture, et poussa une exclamation d’émerveillement en découvrant cet univers, une eau si pure qui s’écoulait d’un rocher gris métallique. La forêt, entourant de ses bras d’arbres ce petit coin de paradis qui s’offrait à leurs yeux seuls, paraissait encore plus fantastique qu’à sa lisière. Surprise elle aussi de la beauté du lieu, Loïsaï, bouche bée, s’approcha doucement de la fontaine, s’assit sur le rocher sur lequel s'installait Séléné habituellement, et elle caressa la surface de l’eau avec grâce et élégance. Martin entra dans la clairière en dernier, juste après la Dame Blanche.

- Je propose que l’on fasse notre pause déjeuner ici, dit celle-ci. En parlant de nourriture, Narphaï, j’aimerais que tu viennes avoir avec moi. J’ai découvert, il y a peu de temps, un fruit, mais je ne sais pas exactement ce que c’est. Peut-être le connaîtrais tu, étant donné ton expérience dans la forêt, et dans ce cas, tu pourrais me renseigner, m’en apprendre plus dessus, ou au moins me dire de quoi il s’agit.

Narphaï s’inclina.

- Comme vous le voudrez, arria dè laxia.

Séléné fit signe à Narphaï de le suivre, puis, ils sortirent de la clairière, laissant Martin et Loïsaï seuls. Celle-ci regardait l’onde pure de l’eau dans laquelle nageait un petit poisson doré. Martin s’approcha et s’assit sur le rocher d’à côté. Il regarda le profil de la jeune Daïgora qui semblait si rêveur. Puis, ses yeux se posèrent sur l’épaule de la Zvaï, le tissu blanc déchiré et maculé de sang séché, la grosse blessure ayant cicatrisé par les soins de Martin, plutôt de son pouvoir de la santé.

- Merci de m’avoir sauver la vie tout à l’heure, dit-il.

Elle rougit, en regardant ses pieds, mais ne répondit pas.

- Tu as donc le pouvoir des éléments, continua Martin. C’est un pouvoir puissant.

Cette fois, Loïsaï se tourna brusquement vers lui, l’observant avec des yeux remplis de rage, ses pupilles bleu clair lançant des éclairs.

- Puissant ! dit-elle sur un ton agressif. Vous n’avez que ce mot à la bouche en parlant de moi. Puissante ! Pouvoir puissant ! Je ne suis que ça pour vous, un ou deux mots ! Il n’y a que mon pouvoir en moi ! Tu es bien comme tous les hommes, Martin, tu me déçois…

Elle se retourna. Martin entendit un sanglot, celui-ci un peu surpris de la réaction de Loïsaï.

- Tu sais, continua-t-elle sur un ton mélancolique, depuis ma cérémonie du Motorihaïra, tout le monde me voit d’un autre regard que celui qu’ils me portaient auparavant. Tous, même mes parents et ma sœur jumelle, à partir du jour où j’ai découvert ma possibilité de fusionner avec les éléments, avaient peur de moi. Dans mon dos, tous me craignaient, et me craignent encore, je le sais parfaitement. Pour eux, je ne serai que Loïsaï, celle qui possède le pouvoir des éléments, et à ce que je vois, c’est seulement ce que l’on t’a raconté me concernant. Mon seul rêve, l’unique, serait de pouvoir vivre normalement, délivrée à jamais du poids du regard des autres, qui est si lourd à porter.

Elle eut à nouveau un sanglot. Martin qui comprenait ce qu’elle vivait, et qui compatissait sa douleur, s’approcha de plus en plus. Délicatement, il enlaça ses bras autour de la taille de Loïsaï. Il la rapprocha doucement de lui, les douces ailes de la Daïgora se serrant contre son torse. Il posa délicatement sa joue sur sa tête, sentant la délicieuse odeur de ses cheveux blonds, tout en la berçant lentement de gauche à droite.

- Sur ma parole, lui murmura-t-il, je ferais de mon possible pour te rendre ta vraie vie, une vie paisible dont tu rêves.
- Mais je me noie dans l’océan qu’est la vie…
- Et moi, je suis ta bouée.

Elle posa ses mains aux doigts fins sur les siennes. Elles étaient froides. Martin la sentait très proche de lui, autant physiquement que mentalement. Son corps était parfaitement détendu, il aurait voulu fermer les yeux et s’endormir dans un sommeil éternel. Elle tourna sa tête vers lui, ses yeux brouillés de larmes.

- Je me suis trompé Martin… Tu n’es pas comme tous les hommes, excuse moi, je…

Il lui mit un doigt sur ses lèvres rouges cerise, qui lui paraissaient être si savoureuses. Leurs visages se rapprochèrent. Chacun sentait le souffle de l’autre. Le cœur de Martin s’emballait à mesure des millimètres en moins qui les séparaient tous les deux. Mais, les yeux bleu clair de Loïsaï l’apaisaient tellement, il laissait faire ce que lui disait sa conscience. Au moment où leurs lèvres se touchèrent, il y eut un grand flash dans l’esprit de Martin. Celui-ci lâcha soudainement Loïsaï, se leva et se prit la tête dans les mains.

- Virginie…murmura-t-il.

Martin tomba à genoux. Il crut lui-même qu’il allait pleurer. Comment avait-il pû l’oublier…elle…il l’aimait plus que tout au monde…il avait failli. Il sentit le regard interrogateur de Loïsaï sur son dos.

- Je…je ne peux pas Loïsaï, bafouilla-t-il.

Il se leva avec difficulté, comme si il avait parcouru des kilomètres dans un désert durant des jours entiers. Martin s’adossa contre l’arbre le plus près. Il se passa une main dans ses cheveux. Il entendit du bruit derrière lui, se retourna, voyant Loïsaï, les yeux rouges et brouillés dans ses larmes presque séchées, lui tendant un gobelet d’eau. Il n’eut même la force de la remercier, prit le petit récipient et but son contenu. Puis, la Daïgora s’éloigna, s’en repartit à son rocher. Des discutions se firent entendre, Séléné et Narphaï revenaient. Il ne les regardaient pas, s’en voulant toujours contre lui-même. Une main se posa sur son épaule. C’était Séléné, qui se faisait sûrement du souci pour lui.

- Ca n’a pas l’air d’aller…remarqua-t-elle.

Elle le regarda droit dans les yeux.

- Je crois savoir ce qui s’est passé. Mais allons, oublie ça, la vie reprend son cours habituel. Viens manger un petit quelque chose pour déjeuner.

Martin hocha la tête et revint auprès des autres, évitant cependant le regard de Loïsaï. Séléné lui donna un bout de viande froide, qu’il mangea en un rien de temps, il avait tellement faim. Malgré le petit volume que donnait le morceau, il remplissait bien l’estomac. Edelweiss mangeait aussi, juste à côté, déchiquetant frénétiquement son repas que constituait une souris, qu’elle venait d’attraper. Puis, Séléné leur distribua des fruits frais qu’elle venait tout juste de cueillir, avec l’aide de Narphaï. Cette fois, le fruit était plus sec que le dernier que Martin avait goûté, mais, tout comme la viande, ça suffisait amplement. Une fois leur « repas » terminé et leurs gourdes remplies de l’eau pure et fraîche de la source, ils reprirent la route à travers la forêt de Galimack. Ils devaient la traverser en sa longueur, pour éviter d’en sortir, ce qui rallongeait considérablement leur trajet. Pendant que Loïsaï et Séléné parlaient de leur pouvoir commun, Narphaï remontait le moral à Martin, car le Zvaï avait remarqué que le jeune homme n’allait pas fort.

- Tu sais bien manier l’arc ? demanda Narphaï à Martin.
- Ca peut aller, mais je ne l’utilise pas souvent, à vrai dire, je me sers plus de mon épée… Et toi ?

Narphaï haussa les épaules.

- Je n’ai jamais touché à un arc de ma vie en réalité. Nous, les Zvaïs nous sommes plus guerriers en corps à corps, nous combattons à la lame.
- Mais alors comment faîtes vous pour attaquer à distance ?

Le Zvaï tapota son diamant qu’il avait sur le front.

- Grâce à notre magie… Mais il existe beaucoup d’autres armes à distance, dont certaines que tu ne dois pas connaître. L’arria dè laxia en a justement inventées quelques unes dont elle nous fait part, mais je suis sûre qu’il lui en reste d’autres pour elle personnellement, ce n’est que mon avis.
- Ca ne m’étonnerait pas de Séléné ! dit Martin. Sous cette apparence de douce et calme femme, on découvre une guerrière au tempérament puissant, et elle est surtout malin et rusée comme un renard, mais c’est ce qui fait son charme, je dois l’avouer. Sans elle je ne sais pas ce que je serais maintenant. Plusieurs fois, elle m’a aidée dans mes épreuves, dont une indirectement par sa chouette, Edelweiss.
Narphaï désigna la chouette blanche qui volait devant eux.

- Oui, dit-il, l’arria dè laxia m’en a parlée. Il parait qu’elle parle mentalement le zvaï, mais pas ta langue humaine. Pour l’instant, elle ne m’a pas dit un mot, mais je n’ai aucune raison de m’en inquiéter.
- Le jour où Edelweiss me dira quelque chose, je ne comprendrais rien. Sauf si, à l’avenir, elle apprend mon langage, ce qui serait merveilleux. Parler avec une chouette…

Martin soupira. Il y a quelque mois, il n’aurait jamais pensé que ça serait possible tout ce qu’il vivait en ce moment même. En si peu de temps, il avait fait et découvert tant de choses. Si il n’avait jamais découvert le passe partout dans son jardin, il n’aurait jamais rencontré ni Adiamanta, ni les autres reines, ni les peuples zvaïs et folways, et encore moins Séléné. Il se rendit compte à ce moment qu’un seul jour avait complètement changé sa destinée, que plus jamais il ne vivrait comme avant. Que serait sa vie sans la découverte du Royaume des Pierres ? C’était une question sans réponse possible. Mais il y en avait une deuxième qui tournait dans sa tête depuis quelques temps… Que penserait Virginie ou ses amis si il découvrait un jour le Royaume des Pierres ? Ainsi ce secret qu’il devait sceller en lui serait partagé. Mais Adiamanta lui avait dit de ne rien dévoiler à personne. « Pas maintenant » avait-elle rajouté. Tout cela laissait Martin vraiment perplexe.

Enfin, ils sortirent de la forêt de Galimack, le Soleil déclinait vers l’ouest.

- Bon… dit Séléné en déroulant sa carte. Nous allons suivre dans la direction du Soleil couchant, si nous n’avons aucun gros problème, nous devrions arriver dans environ trois heures tout au plus.
- Allons y.

Ils commencèrent donc à marcher dans l’herbe verte, qui changeait du sol terreux et bossu de racines de la forêt. Il n’y avait plus à soucier de regarder là où on marchait, pour éviter de trébucher sur quelconque branche. L’air commençait à rafraîchir à mesure de la descente du Soleil vers l’horizon. La Lune bleue était déjà visible, prête à veiller sur la nuit approchante au moment où l’astre du jour disparaîtrait.

- J’aime la Lune, dit Séléné à Martin en soupirant.
- Peut-être à cause de ton prénom.
- Il n’y pas que ça, je le sens. La force de la Lune m’attire. Ce n’est pas la même que celle du Soleil, mais elle est aussi puissante. La Lune est le Soleil de la nuit et des rêves.
- Parce que tu crois que la Lune aurait une influence sur les rêves ? demanda Martin.
- Bien sûr. Je ne saurais pas le démontrer, mais je le sais au plus profond de moi-même, cœur de mon esprit que je n’arrive pas entièrement à décoder, mais je l’aimerais. Il y a un quelque chose qui me lie à la Lune, un lien fort qui m’est inconnu, mais sûrement pas pour la Lune. Pour moi, cet astre est comme les pierres sacrées, il vit sans le montrer, sans aucun besoin de respirer ou de quoi que ce soit d’autre.

Martin la regarda, comprenant ce qu’elle voulait dire.

- C’est pour cela que tu viens le plus souvent la nuit à la fontaine ? lui demanda-t-il.
- C’est exact. L’eau pure et la Lune, deux éléments qui me sont nécessaire je trouve. De plus, la source est un endroit calme, très rarement fréquenté, même le jour. C’est un lieu où je peux méditer en paix, tester mes découvertes et m’entraîner, que ce soit physiquement ou pour ma magie.
- Où habites-tu alors ?
- Nulle part, je voyage tout le temps, un peu partout dans le Royaume des pierres. Mais quand je ne sillonne pas les contrées, je m’installe à la source de la forêt de Galimack. Edelweiss se plait également là bas, elle aime la forêt, d’un côté, c’est son habitat, et comme moi, elle préfère la nuit au jour, n’oublions pas que les chouettes sont des êtres nocturnes, ne disons pas « animaux », car Edelweiss est plus intelligente que certains crétins que sont les humains.
- Oui, tu me l’as déjà dit un jour… Mais je voudrais revenir un instant sur ton nom. C’est toi qui as choisit de t’appeler Séléné ?
- Bien sûr. Après avoir réussi mes épreuves, j’ai décidé de rester vivre dans le Royaume des Pierres, me disant qu’il ne restait plus rien pour moi dans le monde réel, mon fiancé et seul amour étant mort. Je me suis alors dit que je vivais alors une deuxième vie, que je devais tout recommencer à zéro. Il fallait commencer par changer de nom. C’est alors que je me suis rappelé de ce mot grec, nom également d’une déesse, « Séléné » qui voulait dire la Lune, astre qui me convenait. D’un côté, je suis du signe du cancer, signe où la Lune est astre dominant.
- Tu t’intéresses à l’astrologie ? demanda Martin de plus en plus étonné en apprenant tant de chose sur son interlocutrice.
- Les astres révèlent beaucoup plus de choses que les feuilles de thé ou les boules de cristal, crois moi. J’ai beaucoup appris dans le monde réel, à l’époque où je n’étais encore que Mathilde Robin, les Folways m’ont enseigné les suites des bases, bases que j’avais déjà acquises. C’est d’ailleurs grâce à l’astronomie que j’ai prédit ta venue.
- Tu n’as pas eu besoin du pouvoir du destin ?

Séléné ne répondit, regardant ses pieds qui avançaient l’un devant l’autre. Martin sentit qu’il avait touché un point faible de la dame blanche.

- Il s’est passé quelque chose avec ce pouvoir ? demanda-t-il sur un ton calme.
- Non rien…murmura-t-elle entre ses dents.

Elle ferma les yeux en fronçant les sourcils. Elle serrait ses poings comme si elle essayait de ne pas crier et de s’empêcher d’entrer dans une grande colère.

- Désolé, dit Martin. Je ne savais pas que tu l’aurais pris ainsi, je n’aurais jamais dû aborder ce sujet, pardonnes moi.

Elle se détendit tout d’un coup, regardant Martin avec ses yeux bleus pleins de compassion. Puis, elle posa sa main sur l’épaule du jeune homme.

- Tu n’as pas à t’excuser, tu ne le savais pas…
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MessageSujet: Re: Le royaume des pierres   Le royaume des pierres - Page 2 EmptySam 23 Juin - 13:02

Voici la dernière partie de ce chapitre ! enfin !!


**************


Lorsque qu’ils arrivèrent enfin aux Bouvieuses, en l’occurrence à la montagne sur laquelle était accroché le nuage bleu où habitait les Folways, le Soleil était déjà couché depuis quelques minutes. Loïsaï regarda autour d’elle.

- Ca me donne aucune envie de m’installer dans un endroit aussi…froid et gris ! dit-elle. On dirait que ce lieu est complètement dépourvu de vie.
- C’est à moitié vrai en réalité…répondit Martin qui reconnaissait qu’elle n’avait pas tout à fait tort.

Chacun regardait le nuage bleu.

- Nous allons monter là haut au moyen d’un symbole gravé dans la pierre, expliqua Séléné aux deux Zvaïs. Il nous faut juste la trouver, elle n’est pas loin.

Bien sûr que Martin se rappelait de ce symbole, semblable à ceux que l’on utilise lors de rituels de magie noire. Il lui procurait un frisson dans la nuque à chaque fois qu’il le voyait. Ils le trouvèrent facilement. Après s’être tous placés dessus, avec un léger manque d’espace pour quatre sur le symbole, Séléné prononça le mot de passe. Alors ils s’élevèrent dans les airs. Martin regarda en bas : Edelweiss les observait monter.

- Elle ne va pas nous rejoindre ? demanda-t-il à Séléné en désignant la chouette.
- Je ne crois pas. C’est en trop haute altitude au sommet de la montagne pour elle. De plus, il y a peu d’endroit où elle peut se poser, et voler durant des minutes entières à des dizaines de mètres au dessus du sol, ce n’est pas de tout repos !

Enfin, ils traversèrent le nuage et posèrent leurs pieds dessus. Cinq folways les entouraient, toujours armés de leurs arcs noirs. Cette fois, ils ne les abaissèrent pas en voyant Narphaï et Loïsaï. Au contraire, ils les encerclèrent tous les deux, leurs flèches aiguisées à quelques centimètres d’eux. Loïsaï fermait les yeux, craignant qu’ils ne tirent leurs flèches. Narphaï, lui, faisait face, sans aucune peur dans ses yeux. Puis, l’un des Folways, parla à un autre dans un langage incompréhensible, celui-ci partant en courant.

- Que lui a-t-il dit ? dit tout bas Martin à Séléné qui connaissait la langue des Folways.
- D’aller chercher Orion, répondit-elle.

Orion ? Pourquoi avaient-ils besoin d’Orion ? Etait il le seul à parler le langage des humains ? Celui-ci arriva d’un pas rapide. En voyant Séléné, qu’il semblait connaître, et Martin, il s’approcha d’eux.

- Séléné…dit il de sa voix grave et en abaissant la tête, heureux de te revoir en ce lieu.
- Moi-même honorée de te parler Orion.

Puis, le folway se tourna vers Martin.

- Et toi donc Martin…cela pas si longtemps que l’on s’est vu la dernière fois.
- Oui, mais je suis content de te voir.
- Egalement.

Orion se tourna vers les deux Zvaïs encerclés par les arcs. Il ouvrit grand les yeux.

- Qu’est que c’est que… « ça » ? demanda-t-il sur un air un peu hautain.
- Nous sommes des Zvaïs, répondit Narphaï avec beaucoup de sang froid.
Orion s’approcha.
- Les Zvaïs ? Hum…ça devient intéressant dans ce cas.
- Orion, libère les, ordonna Martin. Nous sommes là pour parler, pas pour nous battre.

Orion regarda alternativement Martin et les deux Zvaïs en silence. Puis, il fit un signe à ses compagnons, qui, à contre cœur, baissèrent leurs arcs et s’en allèrent, jetant tout de même derrière eux des regards suspicieux.

- Allons discuter dans un endroit à l’abri des oreilles indiscrètes.

Il se mit à marcher, suivit de Séléné, Martin, Loïsaï et Narphaï, qui attiraient vers eux le regard anxieux des Folways qu’ils croisaient. Puis, ils entrèrent dans un nuage en forme de sphère. L’intérieur était richement décoré tout en noir luisant, des fioles contenant des potions de toutes couleurs patientaient sur leurs étagères. Ils s’assirent dans des gros et voluptueux fauteuils noirs en velours. Alors, Orion prit la parole, toujours méfiant.

- Alors…de quoi est-t-il donc question ?

Martin et Séléné se regardèrent.

- Nous voulons que cesse la haine que les Folways ont contre les Zvaïs, dit alors Martin.

Orion se mit à rire.

- Vous croyez que c’est si facile que ça ? Vous me faîtes rire…
- Déjà, la veux tu cette paix…demanda Séléné.

Orion montra les Zvaïs du doigt.

- C’est à eux qu’il faut demander ça.
- Si ils sont venus ici, remarqua Séléné, c’est qu’ils la veulent.

Orion se gratta le menton.

- Mais pourquoi la paix ?
- Dans ce cas, pourquoi la guerre…objecta Narphaï.
- Parce que, comme la paix à présent, vous l’avez voulu.
- Ne faut-il à présent renier les évènements du passé ? intervint Loïsaï.

Orion la regarda, avec un air hautain.

- Qu’est qu’une…fillette a à répondre à ça…
- Ce n’est pas une fillette, Orion, objecta Martin. Elle est peut être même plus âgée et plus sage que toi. Ne la sous-estime pas. Elle est en ce moment la représentante du peuple zvaï.

Le folway l’examina une dernière fois de son regard avant de reprendre la discussion.

- Je ne comprends toujours pas…

- Veux tu effacer cette haine que vous, les Folways avaient contre les Zvaïs ? demanda Martin.
- Cette haine s’est déjà trop enfoncée en moi. La retirer sera difficile.
- Avec le temps, ça viendra…dit Séléné.

Alors, sous le regard étonné de Martin, elle se leva.

- Viens avec moi Martin. Nous allons laisser les deux peuples discuter ensemble.

Le jeune homme l’approuva et se leva également. Ils sortirent du nuage, laissant seuls Narphaï, Loïsaï et Orion. Alors, ils s’assirent par terre, enfin…plus exactement sur le nuage. C’était toujours aussi merveilleux de voir le ciel astral la nuit de haut, perché sur un nuage bleu. Martin soupira, en voyant les comètes voler dans la noirceur de la voûte céleste, slalomant entre les étoiles. Séléné, elle, regardait toujours la Lune, aussi bleue que le nuage sur lequel ils étaient assis.

- Si je devais m’installer définitivement, dit-elle alors, ce serait assise sur la Lune, à méditer durant des heures, même des jours et des mois entiers. J’aime parfois la solitude.
- Oui, dit Martin, mais il faut savoir l’aimer avec modération, sinon, la vie n’a plus de sens.
- La vie n’a aucun sens défini de toute façon. C’est nos choix qui la dirigent.

Ils restèrent là en silence, comme dans un rêve, durant une bonne heure. Alors, tout à coup, le passe partout se mit à luire dans la poche de Martin, qui le prit dans sa main. Séléné le regarda.

- A mon avis, ils ont réussi à trouver une solution à l’intérieur, dit-elle en souriant.

Martin le lui rendit.

- J’y vais donc, dit-il. Au revoir Séléné. Dis le aussi à Narphaï et Loïsaï de ma part.
- Je n’y manquerais pas. Je vais les ramener à Aïtora, ils sont en sécurité avec moi.

Elle fit un clin d’œil à Martin, qui se téléporta jusqu’au Royaume de la Paix. Mais la téléportation ne se passa pas comme prévu…car Martin était arrivé dans les grands rideaux jaunes qui étaient suspendu au plafond ! Il ne compris pas de suite ce qu’il se passait, où il avait atterri, jusqu’à ce qu’il entende un rire qui venait d’en bas. C’était Pairoxène, la reine de la paix, qui riait de voir Martin dans cette posture. Le jeune homme, vexé, descendit grâce au pouvoir de la lévitation.

- Je ne comprends pas… pourquoi suis-je arrivé là haut ? demanda-t-il.
- Je n’en sais rien, mais tu devrais faire réviser ton passe partout ! dit-elle.

Elle détacha son pendentif gris en forme de croix et lui donna.

- Pour moi, tu as réussi ton épreuve. Reçois donc le pyroxène sacré. Soit cette pierre utile pour la réunification des royaumes.

Tout à coup, une deuxième pierre grise, semblable en tout point à la première, mise à part sa taille, qui était plus petite. Sans regarder, Pairoxène attrapa la pierre simplement en levant la main. Puis, elle tendit la pierre à Martin.

- Voici pour toi, cette pierre de pouvoir, qui calmera les haines de cœur. Soit cette pierre utile pour toi.

Lorsque Martin la toucha, un petit courant électrique traversa son corps. Puis, il prit la pierre à pleine main.

- Merci, dit il.
- De rien. Donne ma paix à Adiamanta, elle en a bien besoin…

Martin ne compris pas ce que signifiait la dernière phrase. Quoi qu’il en soit, il se téléporta au Royaume de la pureté. Lorsqu’il revint du tableau sacré, il trouva Adiamanta, qui paraissait un peu en colère.

- Euh…ça va madame ? demanda-t-il doucement.

Elle serra ses poings sans le regarder.

- Oui, ça va très bien, murmura-t-elle entre ses dents.

Martin décida donc de vite s’en aller, il ne voulait pas la déranger davantage. Il rentra donc dans le monde réel. Il arriva derrière l’armoire de la maison abandonnée. C’est vrai que dans le monde réel, le temps n’avait pas avancé, et que l’on était toujours le onze Juin, en train de fêter l’anniversaire de Martin. Il revint donc auprès de ses copains. Ils s’amusèrent ensemble, délirants comme d’habitude, lorsque la sonnerie retentit. Les cinq amis se regardèrent entre eux, étonnés. Personne d’autre ne savait qu’ils étaient là. Martin ouvrit la porte.

- Virginie ?!

C’était elle, devant le seuil. Dans ses bras, elle portait un cadeau.

- Bon anniversaire Martin !
- Ce n’était pas la peine de m’offrir un cadeau, tu sais ?

Elle haussa les épaules.

- Je n’allais tout de même pas débarquer sans un petit quelque chose.
Elle entra et posa le cadeau, lorsque le regard de Martin se posa sur quelque chose. Il s’approcha d’elle et prit le petit pendentif qu’elle portait autour de son cou. C’était une petite pierre transparente, comme un diamant, incrusté dans un ensemble d’argent.

- Qu’est ce que c’est ?
- Oh ! Un petit bijou que ma mère m’a donné, il traînait dans son placard. C’est du plastoc.

Martin hocha la tête. Il était beaucoup trop stressé par ses missions dans le Royaume des Pierres.
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MessageSujet: Re: Le royaume des pierres   Le royaume des pierres - Page 2 EmptySam 23 Juin - 13:14

Chapitre 18
Peur noire



Partie 1

« Non ! C’est impossible ! Ca ne peut pas arriver ! »

Martin était assis sur son lit, la tête entre ses mains, son regard fixé sur le parquet.

« Je ne pourrai pas… »

Le jeune homme désespérait. Il ne restait plus qu’une semaine avant le départ définitif de Virginie, et cela l’attristait énormément. Elle aussi sûrement… Mais depuis la découverte du Royaume des Pierres, se relation avec elle s’améliorait de jour en jour, et rien qu’à l’idée de la quitter, son cœur se brisait. Il voulait éternellement la prendre dans ses bras, l’embrasser et murmurer à son oreille des mots d’amour, mais cela allait prendre fin bientôt, il fallait revenir à la réalité. De plus, il s’en voulait contre lui-même, avec l’événement qui s’était produit avec Loïsaï.

« Peut être après Virginie… ? »

Il fronça les sourcils.

« Non, je ne peux pas…pas maintenant…même pas après… »

Ainsi son cœur criait au désespoir sans trouver d’aide, même pas celle de ses amis. Horrible était sa souffrance, que personne ne pouvait percevoir en lui. Il tomba en arrière sur son lit, les mains devant le visage.

« Que faire…? »

Rien…il n’y avait que Virginie pour lui…Tout à coup, la prédiction de Cristèle lui revint à l’esprit.

Tu vivras un bel amour, avec beaucoup d’évènements, des choses que tu ne sauras pas tout de suite. Et je ne sais pas pourquoi, ta ligne d’amour se coupe ici. Je n’arrive pas très bien à comprendre… Comme si cet amour se détruisait, pour quelle raison ? Je n’en sais rien… Mais qu’après il se reconstruit, plus fort qu’avant.

Une séparation de ligne ? Qu’est que cela pouvait signifier… Que Virginie allait déménager, Martin l’oublier, mais ils se retrouveraient, s’aimant à nouveau ? Aucune idée…Il allait falloir attendre une réponse de la part du destin.

Cette phrase continuait à résonner dans la tête de Martin, lorsque le passe partout l’appela. Alors, mollement et abattu, il se releva et alla chercher le diamant magique entreposé dans son tiroir, juste à côté de la petite boîte noire qui contenait seize pierres de pouvoir à présent.

« En espérant qu’Adiamanta sera moins en colère… »

Alors, il se téléporta grâce au vent qui l’emportait vers le Royaume de la Pureté. Martin avait eu raison d’espérer au moins ça. Adiamanta avait l’air de bonne humeur, même d’excellente humeur, sans en savoir néanmoins la raison. Martin sentait en elle une immense joie intérieure, qui ne pouvait pas exploser, pas sur le moment en tout cas.

- Ah…soupira-t-elle. Ca me fait plaisir de te voir aujourd’hui Martin.

Martin haussa les sourcils de surprise. Elle était vraiment heureuse !

- Moi aussi madame. Pourquoi êtes vous si joyeuse ?

Elle fit dévier son regard sur le côté avec un air coquin qui ne lui était pas commun.

- Oh, tu le sauras bientôt… mais je m’enchante déjà !

Martin se demanda un moment si la reine ne devenait pas folle, il ne l’avait jamais vu aussi gaie depuis leur première rencontre. Peu importe ! Ca lui faisait plaisir de voir Adiamanta ainsi, cela remettait un peu de bonheur dans cette journée qui avait été triste.

- Je ne t’avais pas demandé la dernière fois, dit-elle, comment s’est passé ta dernière épreuve ?

Martin se souvint de sa mission de ré-union entre les Zvaïs et les Folways.

- Je l’ai réussi, enfin…ils l’ont réussi. Ils ont discuté ensemble, je ne sais pas ce qu’ils se sont dits durant toute une heure, mais, la situation s’améliore. Pas totalement, mais c’est préférable à la guerre.
- Bien dit ! Je suis sûr que l’on est sur le bon chemin. Il suffit de le suivre, sans le dévier. En espérant que l’on continuera ainsi.

Martin regarda ses pieds.

- Oui, je l’espère.

Adiamanta s’approcha de lui, et lui prit le menton. Alors, elle le regarda dans le fond des yeux.

- Toi, tu as l’esprit rongé par le feu de la tristesse. Que se passe-t-il…dis moi tout…

Martin la regarda. Il lui était infiniment reconnaissant de se soucier de lui et de ses problèmes.

- Seule Grenaphie peut comprendre mon problème…lui répondit-il.

Grenaphie était, rappelez vous, la reine de l’amour, que Martin avait rencontré au tout début de ses aventures. Adiamanta sourit en le dévisageant.

- Je vois clair…de toute façon je sais tout…

Martin blêmit d’un coup. Comment Adiamanta connaissait-elle sa vie amoureuse ?

- Comment… ? balbutia-t-il.

Elle lui fit un clin d’œil.

- Ne t’inquiètes pas… c’est tout ce que je peux te dire pour l’instant.

« Mais…Virginie s’en va ! » faillit crier Martin qui s’y retint.

Mais son cœur, lui, hurlait dans le néant. Adiamanta le sentait, elle percevait la torture que subissait Martin.

- Je te le dis… oublie pour le moment.

Rien que le regard de la femme suffisait à apaiser l’esprit de Martin, qui se calma à force. Alors elle lui sourit, et il lui rendit.

- Aujourd’hui, ton épreuve sera courte, certes, mais sûrement très douloureuse…
- Douloureuse ? demanda Martin tremblant.

Elle hocha la tête.

- Oui, désolée...

Pourquoi s’excusait-elle ? Aucune idée… Elle ne le dirait pas, c’était sûr et certain.

- Je n’aime pas vraiment pas cette épreuve, mais c’est cette reine qui le veut…la reine elle-même est particulière…
- Qu’appelez vous par particulière ?

Elle se mit la main sur la tête.

- C’est trop dur à expliquer ! répondit-elle dans un sourire. Je te laisse voir.

Elle pointa le passe partout du doigt, celui-ci lança des rayons noirs dans tous sens et Martin fut emporté.

Il arriva dans une salle froide, toute noir brillant. Seules quelques bougies à la flamme mourante éclairaient infimement la pièce. On aurait voulu y sortir à tout prix tellement on s’y sentait mal. C’est comme si notre cœur était tellement serré qu’il pourrait exploser dans un rire sadique, une idée qui donnait un nœud dans la gorge. Pour la première fois, Martin eut véritablement peur de rencontrer la nouvelle reine. La salle était parfaitement déserte.

- Il y a quelqu’un ?

Sa voix se répercuta contre les sombres murs jusqu’à s’éteindre dans le néant. Soudain, une main agrippa l’épaule de Martin. Celui-ci poussa un cri de surprise et se retourna. Il failli crier une seconde fois. C’était une jeune femme, une gothique, plus précisément. Ses cheveux étaient noirs de jais, tout comme ses lèvres, sa robe et sa longue cape. Elle avait plusieurs piercings, que ça soit à l’arcade, aux oreilles, ou dans le nez. Des dizaines de bijoux l’ornait, on aurait presque pu la comparer avec un sapin de noël !

- Hello mon gars, dit-elle d’une voix rauque.

Telle une ombre, elle se glissa devant Martin.

- Vous m’avez fait peur ! dit celui-ci.
- Je sais, c’est fait exprès…
- Qu’entendez vous par là ?

Elle fit virevolter sa cape pour en sortit par magie une grande faux. Martin trembla en désignant l’instrument.

- Vous êtes la reine de la mort ?

Elle rie sadiquement.

- J’aimerais bien, pour tuer plein de monde, voir couler le sang et entendre les cris des mourants une dernière fois.

C’est vrai qu’elle était effrayante cette femme.

- Je ne me suis même présenté. Hémartire, je suis la reine de la peur…

Elle le regarda sérieusement, avec un regard noir et profond.

- Et la pierre sacrée ? demanda martin.
- L’hématite. Belle pierre noire et luisante…

Elle prit entre ses doigts aux longs ongles, vernis en noirs, un pendentif parmi tant d’autres qu’elle portait à son cou. C’était, comme elle venait de le dire, une pierre ébène qui donnait des reflets de nacre, en forme de losange aux sommets pointus.

- La peur est surprenante, dit elle. Elle surgit, te prend à la gorge et enferme ton espoir et ton bonheur au fond d’une boîte inouvrable…bref…la peur fait peur ! C’est pour cela que je l’aime.
- Comment aimer la peur ? demanda Martin qui trouvait ça impossible.

Elle fit tourner sa faux entre ses doigts.

- Faut du temps… Tu te rendras compte que la peur est indispensable dans une vie, tout comme la mort…

Elle faisait vraiment peur cette femme ! Mais Martin devait rester là.

- Je n’essaie même pas de m’imaginer l’épreuve que je vais devoir subir.
Alors, Hémartire se remit à rire sadiquement.
- Tu vas souffrir, mourir de peur, et surtout pisser dans ton froc ! Je te préviens, ce truc, ce n’est pas pour les mauviettes.

Martin la regarda dans les yeux.

- Personne ne me traite de mauviette ! dit il.
- Calme toi mon gars ! J’ai pas dit que t’étais une mauviette, en tout cas pas encore… c’est l’épreuve qui le montrera.

Martin grogna. Il m’aimait tout de même les moqueries, surtout lorsqu’elles n’avaient aucun sens.

- Alors ? Donnez la moi votre épreuve si difficile !

Elle leva un doigt au niveau de son menton.

- Fais gaffe. Même les plus courageux n’y arrivent pas.
- Je ne suis pas un courageux comme les autres. C’est mon cœur qui l’est.

Alors, la reine le dévisagea d’un regard foncièrement mauvais.

- T’es un coriace toi, hein ? On verra bien si tu fais le malin plus longtemps…

D’un geste rapide, elle remonta sur sa tête en capuche noire qui cachait à présent son visage.

- Tu vas prendre la porte, qui est à droite. Là commence le « tunnel de la peur »…
- Le « tunnel de la peur » ? demanda Martin. Qu’est ce que c’est que ça ?
- Laisse moi un peu le temps de t’expliquer…

Elle prit son inspiration.

- Ce tunnel va découvrir dans ton esprit ce qui te fait le plus trembler, et va le reproduire devant tes yeux.

Martin en trembla d’avance. L’idée de trouver un de ses amis ou pire, Virginie, mort, lui serait fatal. Il se rappela de ce que venait de lui dire Adiamanta :

Aujourd’hui, ton épreuve sera courte, certes, mais sûrement très douloureuse…

- Durant tout le tunnel ? demanda-t-il.
- Exactement ! Le tunnel fait environ un bon kilomètre, et débouche par la porte de gauche, qui est juste là.
- Et…on a le droit de fermer les yeux ?

Son rire horrible éclata.

- Mauviette d’avance ? Je préfère te faire mourir de peur, ça me fera un bon spectacle ! Dommage qu’ici il n’y ai pas de pop corn, un parfait film d’épouvante pour rire à souhait, pour ma part je l’entends… !

Martin la regarda avec un regard de pitié. Cette femme était complètement folle…Faire mourir les gens intérieurement, elle n’aimait que ça. C’était un monstre parfait, mais pas plus méchant que les Gorxs eux-mêmes.

- Alors ? demanda-t-elle l’air dédaigneux. Qu’attends tu ? Que la neige tombe ?
- Je attendais votre permission qui est loin d’être de la neige, car je l'aurais préférée, ça c'est sûr…répondit Martin entre ses dents.

Hémartire lui désigna alors la porte de droite qui s’ouvrit d’elle-même. Martin s’en approcha. Il jeta un regard derrière lui, prit une grande inspiration et pénétra dans le noir tunnel…
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MessageSujet: Re: Le royaume des pierres   Le royaume des pierres - Page 2 EmptySam 23 Juin - 13:24

Partie 2


A peine fit-il trois pas dans la galerie que la porte se ferma toute seule derrière lui dans un claquement sourd. Il faisait noir et il régnait une forte odeur d’humidité, d’ailleurs, on pouvait entendre le cliquetis des gouttes d’eau qui tombait sur le sol. L’obscurité ne gênait pas Martin, doté du pouvoir des cinq sens. Mais, cet espace vide et dépourvu de vie lui donnait la chair de poule… Seul les retentissements de ses pas se faisaient entendre, accompagnés, comme je le disais précédemment, des gouttes d’eau. Soudain, d’autres petits bruits se firent entendre. Martin regarda autour de lui. Tout à coup, un énorme rat détala devant lui et s’en alla aussi vite qu’il était arrivé. Mais Martin avait eu peur sous l’effet de la surprise, son cœur s’était un peu emballé.

« Ce n’est que le début… »

Il avait raison… Martin continua de marcher, mais dans une drôle de matière. Ce n’était pas de l’eau, c’était plus visqueux… Alors, cherchant à savoir ce que c’était, il se pencha et y trempa le bout de son doigt. Un liquide rouge… ce ne pouvait pas être…

« Du sang ! »

Oui…c’était du sang, bien rouge, et qui semblait frais en plus ! Dégoûté, Martin hésitait à avancer davantage, mais il devait le faire, pour l’épreuve. Ce n’était pas du sang qui allait l’arrêter, pas maintenant. Il déglutit et continua de marcher dans le tunnel. Soudain, une faible lueur se faisait voir un peu plus loin. Prudemment, Martin avança vers elle, regardant à chaque pas autour de lui. La lumière se rapprochait pas après pas…Puis Martin y arriva : c’était une torche suspendue au mur. Qu’est que qu’elle faisait ici ? Alors il se retourna. Là parut devant ses yeux une vision d’horreur. Une chouette blanche, son beau plumage souillé de sang, qui continuait de couler sur le sol, était clouée au mur.

« Edelweiss ! »

Martin avait reconnu la belle chouette de la dame blanche, un clou planté dans le coeur. Si Edelweiss était apparu dans le tunnel de la peur, serait ce donc également le cas de Séléné ? Le jeune homme frissonnait à cette idée, qu’il chassa le plus vite de son esprit. Il détourna donc son regard de la chouette morte, et continua son chemin à travers la galerie. Le sang coulait toujours par terre, et Martin avait peur, d’un instant à l’autre il pouvait tomber sur un cadavre ou pire encore… Il avait raison de s’inquiéter… Devant lui, se formait une sorte de brume lumineuse, qui commença à prendre forme humaine. C’était un fantôme. Martin tremblait. Qui était-ce ? Et alors, il la reconnut, cette silhouette mince, ce visage sérieux qui laissait trace de sa jeunesse.

- Adiamanta ?!

Le fantôme se mit alors à parler.

- Oui, c’est bien moi…Martin…

Sa voix était profonde, inhabituelle.

- Que faites vous là ? demanda le jeune homme.
- Je suis morte dans d’atroces souffrances…il y a de là maintenant cinq mois…

Mais Martin n’y croyait pas trop, il était méfiant, et surtout, anxieux.

- Non, vous n’êtes qu’un esprit rôdeur qui lit dans mes pensées ! s’exclama-t-il.

Alors, le fantôme le dévisagea d’un sourire sadique.

- Tu as raison, mortel… Attends toi à ce que tes pires cauchemars se reproduisent devant tes yeux…

Le spectre, dans un rire sinistre, s’envola rapidement, et se dissipa, mais son rire continuait de retentir dans le tunnel.

« Mes pires cauchemars ? Mon dieu… Que va-t-il se passer… ? »

Martin continua donc à avancer. Soudain, son regard fut attiré par le sol recouvert de sang. Il donnait un petit reflet. Il se baissa et attrapa la chose.

« Une pyrite ! »

Que faisait cette pierre ici ?

« La pyrite…c’est la pierre des éléments… »

Qui détenait le pouvoir des éléments… ? Surtout pour laisser tomber sa pierre de pouvoir. Il y avait certes Séléné, mais également…

« Loïsaï ! »

Les mains de Martin tremblaient tellement, que la pierre lui glissa des doigts et retomba au sol. Où était-elle en ce moment dans le tunnel ? Morte ou vivante ? Martin n’avait pas envie de le savoir, mais il n’avait pas d’autre choix que de continuer à marcher. Et, au bout d’une centaine de pas, une vision d'épouvante… La jeune daïgora était bien là, allongée sur le sol, baignant dans du sang, son sang… Oui, car, elle avait la gorge tranchée. Ses yeux bleus grands ouverts témoignaient de l’horreur qu’elle avait vu avant de mourir. Martin eut le cœur brisé sur le coup. Il aurait voulu se trancher sa propre gorge.

« Ce n’est qu’un cauchemar…ce n’est qu’un cauchemar… » se répétait-il.

Il ne pû s’empêcher cependant de verser des larmes en voyant le visage pâle de la pauvre Loïsaï, et ses ailes beiges, à présent devenus écarlate à cause de tout ce sang qui continuait de couler.

« Quel cauchemar alors… »

Il quitta le cadavre et poursuivit son chemin, des gouttes d’eau roulant sur ses joues.

« Si ce n’est que le début, que sera la suite ? »

Il n’osait pas l’imaginer…autant faire demi-tour. Mais l’épreuve passait avant les fantômes. Tout cela était faux, mais paraissait tellement réel… Soudain un long hurlement aigu se fit entendre. Martin reconnut cette voix.

- Virginie !! s’écria-t-il.

Malgré ses pensées qui disaient que tout ça n’était pas réel, il courut devant lui. Et après un virage, il s’arrêta net.

« Non…non ! »

Virginie était là, toujours vivante, à genoux sur le sol, son visage maculé de sang. Mais ce n’était pas le plus effrayant. Ils étaient là, encore là…les cinq hommes qui étaient déjà apparus dans son cauchemars à Aïtora durant la dernière mission. Ils étaient toujours encapuchonnés, et vêtus de longues capes sombres. L’un d’eux éclata de rire.

- Ainsi, dit-il, tu reviens à nous. C’est bien gentil de ta part, je ne
m’attendais pas à tant d’attention.

Alors, les autres se mirent aussi à rire froidement.

- Vous n’êtes qu’un cauchemar…et vous resterez un cauchemar ! s’écria Martin.

L’homme haussa les épaules.

- Tant mieux…je n’ai aucune envie de devenir un bon rêve. Sinon, je ne serais pas là.

Martin tâta sa ceinture. Il n’avait ni son épée, ni sa dague.

- Tu es seul mon pauvre garçon…mais nous avons un joyeux spectacle à te présenter, si tu veux bien y assister.

Un autre homme le saisit par le bras et le ramena. Martin se laissa faire.

- En plus, je suis gentil, je t’offre la place gratuite, et au premier rang en plus, tu devrais me remercier.
- Je devrais plutôt vous tuer ! murmura Martin entre ses dents.

Soudainement, d’un geste rapide, il sauta sur l’homme qui tomba au sol. Martin commença à l’étrangler, mais l’homme le repoussait, toujours sa capuche sur sa tête. Alors, Martin arracha se qu’il avait pas porté de main, et il attrapa dans sa main un pendentif en diamant, exactement comme celui qu’Adiamanta portait. Il n’eut pas eu de le regarder davantage. L’homme lui reprit le pendentif, et bouscula Martin violemment, qui tomba.

- Comment as-tu oser m’ôter mon pendentif !? s’écria l’homme.

Martin soufflait en saccade, ne comprenant pas. Alors, l’homme le prit par le col et le souleva.

- Tu vas payer pour ce que tu viens de faire !

Il lâcha Martin à côté de Virginie, qui elle, continuait à sangloter.

- Déjà, tu vas voir mourir celle que tu aimes, tout comme moi j’ai subit. Et après tu mourras.
- La mort est parfois préférable à la souffrance, et ça sera sûrement le cas, objecta Martin.

L’homme lui balança son pied dans sa tête.

- Je te laisserais assez de temps pour te lamenter sur ton sort. Alors, tu me supplieras de te tuer, et alors, je le ferai, y prenant une immense joie.

Il fit un signe de tête à l’homme qui était à sa droite. Celui-ci s’avança vers les deux jeunes gens. Alors, il sortit son épée de son fourreau. Et tout comme dans le rêve de Martin, c’était la lame de lune. Martin ne pouvait rien faire d’autre que de regarder. Ses membres refusaient de bouger, tandis que l’homme leva son épée à deux mains au dessus de sa tête. Martin ferma ses yeux, remplis de larmes, et entendit Virginie hurler jusqu’à ce que l’épée s’abatte. Il n’osa pas les rouvrir.

- Tu sais à présent ce qu’est la souffrance de voir mourir devant son aimée, surtout quand c’est de notre faute. N’est ce pas…Martin ? dit le premier homme.

Martin ouvrit les yeux vers lui.

- Vous me connaissez, monstre ? lui demanda-t-il d’un air de défi.
- Si je te connais ? Quelle question absolument stupide, mais digne de ta part !

Il leva sa main vers les quatre autres hommes.

- Alors ? Comment préfères tu mourir ? Décapité ? Brûlé ou congelé ?
Etouffé ou poignardé ? Tu peux aussi être empoisonné si tu le désires. Tu as le choix.

Les larmes poissaient sur le visage de Martin.

- Je suis déjà mort… Tu m’as déjà tué…Fais ce que tu veux de moi…

L’homme haussa les épaules.

- Alors je te propose de mourir comme ta bien aimée ! J…

Il n’eut pas le temps de finir sa phrase. Un éclatant rayon lumineux surgit de nul part. Martin, ébloui, ferma les yeux. Quand il s’arrêta, les cinq hommes avaient disparus.

- Je ne pensais jamais te voir ici !

Le jeune homme se retourna. C’était encore un fantôme, mais pas celui d’Adiamanta.

- Séléné ?
- Oui c’est moi…

La dame blanche était encore plus impressionnante sous la forme de spectre. Sa robe blanche allait bien avec l’aspect blanchâtre et transparent du fantôme.

- Tu n’es pas l’esprit qui règne ici ? Je me trompe ? demanda Martin.
- Non, répondit elle. Je suis puissante, j’ai réussi à venir indirectement ici, mais personne ne le sait, ce n’était pas dans les règles de l’épreuve que j’apparaisse comme cela. Mais tu souffrais trop, je devais intervenir.

Martin ne pouvait s’empêcher de continuer à pleurer.

- Merci Séléné…
- Remercie moi quand tu sortiras d’ici plutôt !

Elle lui fit un clin d’œil et le fantôme se dissipa.

Alors, Martin se releva avec un peu de mal et marcha. Il voyait la porte de la sortie. Il s’y dirigea, et enfin, arriva à l’ouvrir. C’était la deuxième porte de la salle du Royaume de la peur. Hémartire se mit devant lui, sa faux toujours entre ses mains.

- Tu as réussi. Tu n’es pas normal alors… J’ai une question, es tu vraiment un mortel ?

Il répondit d’un signe de la tête, trop fatigué et traumatisé pour pouvoir parler.

- Bon, continua la reine, je ne vais pas passer par trois milles chemins. Voici la pierre de la peur.

Elle détacha son pendentif en losange et le lui tendit. Martin l’attrapa mollement. Il n’arrivait plus à réagir.

- Je vois que ce passage te laissera des séquelles. C’est la première fois de ma vie que j’éprouve de la pitié, surtout pour un garçon.

Martin n’entendit pas la fin de la phrase, il s’évanouit sur le sol.


Il ouvrit les yeux, un peu plus tard. Il se trouvait dans son lit, dans sa chambre. Alors, désemparé il se leva. Dans sa main, il serrait une petite pierre noire enroulée dans un papier. Martin observa la pierre : c’était celle du pouvoir. Puis, il déroula la feuille. Cela venait d’Adiamanta :

Martin, La reine Hémartire a réussi à te faire téléporter jusqu’au Royaume de la pureté, après t’avoir donné les deux pierres. Ne t’inquiètes pas, la pierre sacrée est à présent dans le tableau et y restera. Je te renvoie donc chez toi, en espèrant que tu iras mieux la prochaine fois…

Adiamanta

Martin posa le papier sur ses genoux, le regard dans le vide.

« Un horrible cauchemar… »
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MessageSujet: Re: Le royaume des pierres   Le royaume des pierres - Page 2 EmptySam 23 Juin - 13:31

Chapitre 19
Vérité




Partie 1

29 juin…C’est bien l’époque où le Soleil s’expose et apporte sa chaleur sur notre belle planète, la Terre. Les gens, maintenant en vacances scolaires, en profitent pour piquer une petite tête dans la piscine ou mieux encore, partir en vacances. Les arbres quant à eux, se ravissent de leur magnifique feuillage vert, qui abrite quelques oiseaux Voilà...la vie est belle et le bonheur remplit les cœurs. Mais ce bonheur n’était pas dans celui de Martin. Il se baladait dans la rue déserte, tel un fantôme sur les lieux du crime. C’était plutôt le contraire… Le corps restait, mais l’esprit ne tenait pas à rester : sa gaieté s’était envolée, son bonheur partit, tout comme Virginie… Celle-ci avait déménager il y avait à présent trois jours. Une dernière fois, ils s’étaient donnés rendez vous au parc.

« - Ainsi…tu pars… lui avait dit Martin d’une petite voix.
- Hélas, je n’en ai pas le choix…
- Réponds juste à cette question…où t’en vas-tu ? lui avait-il demandé.

Elle avait baissé la tête.

- Je ne peux pas te le dire…avait-elle répondu.
- Donne moi un indice…je serais capable de te suivre jusqu’au bout du monde.

Elle prit les mains de Martin dans les siennes, qui étaient toutes froides. Ils se regardèrent yeux dans les yeux, émeraude et saphir.

- Car je t’aime Virginie, et je continuerai à t’aimer.
- Moi aussi je t’aime et je ne veux pas te quitter…

Alors, fougueusement, Martin l’attrapa par la taille, la serra contre lui, et l’embrassa comme il ne l’avait jamais fait, y mettant le plus profond de son amour. Lorsque leurs lèvres se séparèrent, elle lui manquait déjà.

- Je ne veux pas que tu m’abandonnes…me laissant seul, lui avait-il dit.
- Ce n’est pas mon intention, je te le jure.

Alors, Virginie se mit à pleurer. Il la prit dans ses bras, caressant d’une main les doux cheveux châtains de Virginie. Il aurait voulu être pétrifié, rester ainsi durant l’éternité, la sentant tellement proche de lui, il aurait voulu la protéger à tout jamais. Martin l’entendait sangloter sur son épaule, peu importe…Mais ils allaient devoir se séparer.

- Tu viendras me voir ? lui avait-il demandé.
- J’espère…mais tu pourras me voir dans ton cœur…avait-elle dit en posant sa fine main sur la poitrine de Martin.
- Ne t’inquiètes pas…je suis loin de t’oublier. »

Et après un dernier baiser, Virginie dû partir. Elle traversa la route et, au lieu de s’en aller, lentement, elle se retourna. Leurs regards se croisèrent, échangeant des messages d’amour muets. Les larmes qui coulaient sur les joues blêmes de Virginie et ses cheveux dans le vent, la rendaient encore plus belle. Mais soudain, un grand autobus survint entre le deux jeunes personnes, coupant leur lien du regard. Et quand le bus partit, Virginie n’était plus là. Elle avait dû en profiter pour s’enfuir, afin d’échapper à davantage de souffrance…

Martin n’arrivait pas à s’admettre qu’il ne la reverrai plus jamais, rien que dans ses rêves les plus beaux. Il se sentait désemparé, abandonné par la vie, qui semblait avoir déguerpie comme une lâche, laissant Martin à lui-même. L’idée d’en finir tournait dans sa tête. Mais, il y avait le Royaume des Pierres qui comptait sur lui, Adiamanta, Séléné, les zvaïs, folways et tous les autres, même le monde entier indirectement. Il continuait à marcher dans la rue, tel un zombie, surtout qu’il n’avait pas dormi deux nuits durant, il n’y était pas arrivé, car la tristesse le rongeait, comme le disait Adiamanta. Il eut une soudaine envie de retourner au Royaume des Pierres, parler avec Séléné, découvrir davantage ce monde…il voulait se changer les idées, avant que ses idées ne le changent.

« - En espérant que je sois bientôt convoqué… »

Concernant, ses quatre amis, il savait seulement que Simon partait en vacances et que les autres restaient chez eux.

« - Je pourrais peut-être rendre visite à Jérôme ? »

Ca fut la meilleure idée qui lui vint à l’esprit, Jérôme n’habitant pas loin. Martin changea donc de direction. Un peu plus tard, il arriva enfin devant la maison de son ami. Il sonna, et entendit les aboiements d’un chien, qui couvraient un chapelet de jurons. Jérôme lui ouvrit la porte.

- Salut Martin ! Que t’amènes tu ici ?
- Rien de bien spécial à vrai dire…

Jérôme hocha la tête.

- Je vois, je vois… entre !

Martin pénétra dans la maison, le chien, de taille moyenne lui sauta dessus, jusqu’à ce que son maître le rappelle à l’ordre. Puis, ils montèrent dans la chambre de Jérôme, assez étroite, où il régnait un gros « bordel ». Martin s’assit donc sur le lit.

- Ca n’a pas l’air d’aller, remarqua Jérôme.

Martin le regarda avec des yeux remplis de pitié.

- Evidemment que ça ne va pas…
- Ah oui…c’est vrai…Virginie…

Il soupira.

- Quel dommage, une fille si gentille. Désolé pour toi Martin.
- Tu n’as pas à être désolé… Ca devait arriver un moment ou un autre.

Jérôme haussa les épaules.

- Oui, mais bon…Quand un ami, surtout quand il s’agit de toi, ne va pas bien, ça attriste.
- Merci.

C’était sûr, on pouvait compter sur Jérôme pour nous remonter le moral.

- Tu la reverras bien un jour…continua celui-ci.
- Justement, je n’en sais rien…dit Martin en baissant la tête.

Jérôme posa une main sur l’épaule de mon ami.

- Je te promets, la fois où tu me le demanderas, de t’aider le maximum que je puisse.
- Merci Jérôme.

Alors, il s’assit à côté de Martin, et soupira longuement.

- Mais ça va quand même beaucoup changé l’année prochaine…dit-il.
- Tu l’as dit, rien de va être pareil, comparé à cette année.

Il était vrai qu’ils avaient tout de même vécus une merveilleuse année entre amis.

- En espérant que l’on soit dans la même classe l’année prochaine, continua Jérôme.
- Oui, faut espérer…

Tout à coup, le passe partout de Martin s’illumina, mais la présence de Jérôme faisait qu’il ne pouvait pas se téléporter devant lui. Peut-être était ce le moment de tout lui avouer ? Non…si il devait le faire, c’était devant tous ses amis, pas seulement lui.

- Attends moi ici, Jérôme, je reviens dans trente secondes.

Son ami haussa les épaules.

- Comme tu veux.

Martin se glissa donc dans le couloir en veillant à ce qu’il ferme bien la porte. Alors, il se saisit du passe partout et se téléporta au Royaume de la Pureté.

Martin arriva dans l’immense salle de diamant, qui paraissait quelque peu mais visiblement plus vivante, même si l’on n’en savait pas trop pourquoi. Peut-être parce qu’Adiamanta, qui attendait au milieu de la salle semblait enchantée, elle affichait sur son visage un sourire radieux. Martin ne l’avait jamais vu ainsi, la gaieté que la femme exprimait n’était même incomparable à la dernière fois.

- Bonjour Martin, dit-elle allègrement.
- Bonjour madame…pourrais-je savoir ce qui vous met de si bonne humeur ? s’osa-t-il enfin.

Elle le dévisagea en souriant avec de belles dents étonnement blanches et éclatantes.

- A présent, je peux te le dire, car la tristesse a laissé place à la joie dans mon cœur. Te souviens tu, Martin, ce que je t’avais dit après ton épreuve du destin… ?

Martin réfléchit quelques secondes en silence.

- La prédiction que Cristèle vous a donné ?
- Oui c’est cela.

Elle joignit ses mains au niveau de son ventre et s’approcha lentement de Martin, faisant à peine bouger sa belle robe blanche et scintillante.

- Je t’avais dit que j’avais dû, il y a quinze de cela, me séparer de la chose qui était la plus précieuse pour moi, car, si elle tombait du mauvais côté, il y aurait de graves conséquences. J’ai dû donc me rendre à l’évidence, et la mettre sous la garde de villageois du Royaume des Pierres qui se portaient volontaires. Cette séparation m’a été fatale, je suis tombée en grande dépression durant plusieurs années… C’est même à cause de moi qu’est dû la division des pouvoirs par les reines, ayant fait éclater une violente dispute un jour où j’étais vraiment très mal au fond de moi-même, un jour où l’on en veut à tout le monde entier…

Martin regarda ses pieds, son cœur compatissait la douleur qu’avait subit Adiamanta.

- Je connais cet état, dit il, on se demande qu’est ce que l’on fait sur la Terre, on a envie d’errer dans le néant pour l’éternité, un repos que l’on voudrait que l’on ne le dérange pas.
- C’est exactement ça…

Le jeune releva la tête lentement, le regard fixé sur le visage radieux de la reine de la pureté.

- Et alors ? demanda-t-il.

Adiamanta s’approcha davantage.

- Cette chose m’est revenue…je l’ai retrouvée.
- Mais, intervint Martin, je croyais qu’il y avait un risque qu’elle tombe du mauvais côté ?
- Oh, tu sais…je me fais moins de soucis pour ça…je l’ai retrouvée et c’est pour moi le plus important.

Martin baissa la tête, car il était toujours déprimé. Il soupira.

- Je suis aussi heureux que vous alors…
- Qui est ce, mère ?

Soudainement, Martin releva la tête, et eut un hoquet de surprise. Il crut un moment rêver. Restant planté là, tellement fut il étonné, son regard fixé devant lui, il n’arriva qu’à prononcer un haut très haut d’un air abasourdi :

- Virginie ?!!
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MessageSujet: Re: Le royaume des pierres   Le royaume des pierres - Page 2 EmptySam 23 Juin - 13:45

Partie 2

Martin se frotta les yeux. Virginie demeurait là devant lui, dans une robe identique à celle d’Adiamanta, son pendentif – qui était donc bien un diamant – autour du cou. Sincèrement, elle constituait une jeune Adiamanta, tellement elle lui ressemblait ainsi. Mais Virginie semblait être tout aussi étonnée que Martin de le voir en ce lieu. Alors, elle se mit à courir vers le jeune homme, elle était si heureuse de le revoir. Puis, elle lui sauta dans les bras, lui, la serra contre lui, des larmes de joie perlant dans ses yeux. C’était la chose à laquelle il s’attendait le moins. Ressentir l’odeur de Virginie, après trois longs jours d’absences, durant lesquels il croyait ne plus jamais la revoir, lui procurait un bien fou. Durant ces quelques secondes, il avait oublié la présence d’Adiamanta. Celle-ci toussota d’un air naïf. Alors, les deux jeunes gens se tournèrent vers elle.

- Vous êtes donc la mère de Virginie ? demanda Martin.

Adiamanta fit un geste de la main.

- Chut ! intervint-elle. Ca sera ta prochaine épreuve, que tu effecturas avec Virginie…Je te laisse gérer Martin.

Martin sortit le passe partout, sous le regard ébahi de Virginie.

- Ainsi…c’est toi…murmura celle-ci.
- Tu sauras tout, Virginie, l’interrompit Adiamanta, sois patiente.

La jeune fille hocha la tête. Alors, le passe partout émit des rayons cyans sur chaque facette du diamant, et Martin et Virginie furent emportés vers un autre royaume.

Ils arrivèrent dans une très grande salle, le plafond au dessus de leur tête était à une cinquantaine de mètres de hauteur. Cette salle faisait, pour Martin, penser à celle au Royaume de la Lévitation, sauf que le bleu de cette pièce donnait davantage une impression de vie. La salle baignait dans un sentiment de bienveillance confortable. Au milieu de la salle, une fillette d’une dizaine d’années regardait les nouveaux arrivants avec de grands yeux.

- Excusez moi, demanda Martin. Vous êtes la reine de ce royaume ?

La petite fille semblait être encore plus ahurie, et elle détala à toute vitesse. Alors, Virginie et Martin se regardèrent, étonnés de la réaction de la gamine, sans cependant n’échanger de mots. Alors, arriva une dame, une femme vêtue qu’un accoutrement quelque peu original, mais très beau. C’était une grande robe qui s’étalait en une grande corolle bleue, un petit haut, dans lequel était incrustée une pierre bleue en forme de trace de patte d’animal, les manches partaient en évasions blanches, brodées de fils bleus et derrière sa tête partait un long voile léger.

- Vous venez de me confondre avec ma petite serveuse ! dit-elle en souriant avec une voix joyeuse.

Martin rougit.

- Excusez nous alors…Nous ne savions pas, dit-il.
- Tu n’as rien à te reprocher.

Elle leva ses mains.

- Bienvenue au Royaume de la Sincérité, jeunes gens !

Virginie regarda Martin d’un air inquiet. Elle redoutait tout concernant cette épreuve qu’ils feraient exceptionnellement tous les deux, car la sincérité pouvait tout demander.

- Que pensez vous par sincérité ? demanda-t-elle.

La reine haussa les épaules.

- La vérité de ce monde, tout simplement… Je suis Marina, reine de l’Aigue Marine.
- L’aigue Marine ? C’est une pierre ? demanda Martin.
- Exactement…bleue comme la mer…quelle belle pierre…

Marina s’approcha de Martin et de Virginie.

- La sincérité est également une chose importante dans le monde. Sans elle, il ne serait rien, mais si tout le monde se disait la vérité, ça serait la guerre…Malheureusement…

Elle se tint droite, tête haute, mais les yeux pétillants de malice.

- Mais moi, je connais toutes les vérités, celles de chacun…Les tiennes par exemple…

Martin se sentit mal à l’aise tout à coup, sentant une présence étrangère dans sa tête. Il tenta de refermer son esprit, afin que Marina ne découvre des choses qu’il ne voulait pas, néanmoins, il n’y arriva pas. Cette reine était encore plus puissante que Grenaphie, la reine de l’amour, concernant les fouilles dans les secrets les plus intimes que l’on essayait de cacher tant bien que mal. La reine le dévisagea dans un sourire complice et relâcha son emprise.

- Tu comprends à présent ? lui demanda-t-elle.
- Oui…

Elle se tourna vers Virginie.

- Je vous laisse donc à votre épreuve, qui sera la suivante… Dites vous un maximum la vérité. Martin, tu lui racontes ton arrivée au Royaume des Pierres en temps qu’intermédiaire, et toi, Virginie, contes lui ta véritable histoire. Cela suffira, je crois…

Martin et Virginie s’échangèrent un regard indifférent. Tout allait se dévoiler dans les prochaines minutes, absolument tout, pour chacun des côtés des deux personnes. Ils avaient peurs, ils le savaient… est ce que l’autre prendrait bien ce qu’on allait lui dire. Peut-être que leur vie commune changerait alors…en bien ou en mal ? Ils n’en savaient rien.

- Donc, je vais vous déposer à un endroit calme du Royaume des Pierres, afin que vous puissiez parler tranquillement. Je vous rappellerais lorsque je le déciderais. Bonne chance à tous les deux.

Sur ces mots, elle pointa le passe partout du doigt, et celui-ci, par l’intermédiaire du vent fort, emporta Martin et Virginie dans le Royaume des Pierres. Ils se retrouvèrent à la source dans la forêt de Galimack.

« Je le savais » se dit Martin qui se doutait que l’on allait les envoyer ici.

C’était l’aube, cependant, il faisait assez chaud pour une matinée. Virginie se tourna vers Martin, et leurs regards se croisèrent. Elle lui sourit.

- Je suis si heureuse de te revoir !
- Et moi donc !

Elle déposa un doux baiser sur ses lèvres, ce baiser qui lui avait manqué. Alors Martin s’assit sur un rocher et prit Virginie sur ses genoux, la serrant dans ses bras au niveau de la taille de celle-ci.

- Puisque c’est l’épreuve, soupira le jeune homme, raconte moi ton histoire…

Virginie baissa la tête.

- D’accord... L’histoire est un peu compliquée, mais repose sur des bases simples. Il y a plus de seize années de cela, ma mère, Adiamanta, venait tout juste d’accéder au trône de la pureté, après la mort accidentelle de la précédente reine. Elle ne possédait aucun savoir du Royaume des Pierres, car ses origines restaient celles du monde réel. En fait, son véritable nom est Natacha, elle vécut une enfance difficile et instable, ce qui influençait sur son caractère timide, elle se renfermait totalement sur elle-même jusqu’à s’étouffer. A elle seule, elle s’était créée son propre univers, dans lequel elle vivait, parfois, sans en sortir. Jamais elle ne rencontra l’amour, tant elle se faisait discrète. Mais durant tout ce temps où elle ne faisait rien, elle méditait, ce qui lui a valu une exceptionnelle sagesse. Le fait d’atteindre l’âge adulte n’avait pas modifié son caractère. Dotée d’un grand cœur, ma mère a travaillée en temps qu’infirmière dans un modeste hôpital. Elle était agréable, mais craintive, et osait à peine parler aux gens, sauf lorsqu’elle les connaissait. Jusqu’à ce jour où elle fut convoquée au Royaume des Pierres, car elle devenait reine de la pureté, tellement elle était simple, naïve, mais si bonne et généreuse. Elle fut accueillie par Grenaphie, qui, avec toute la gentillesse du monde, lui apprit les bases de ses responsabilités. Elle acquit une énorme confiance en elle grâce à la reine de l’amour, à laquelle elle doit beaucoup. Puis, elle fut présentée à chaque reine, les vingt à l’époque, car le pouvoir de la jalousie n’avait pas encore était découvert. Alors, on lui fit découvrir le peuple des zvaïs. C’est lors d’une soirée de Motorihaïra que ma mère eut un coup de foudre, qui fut réciproque.

Martin regarda Virginie avec de grands yeux.

- Avec un zvaï ? demanda-t-il.
- Non ! C’était un homme, mais ma mère n’a jamais voulu de dévoiler qui c’était. En fin de compte, après quelques rendez vous avec cet homme, elle tomba enceinte de moi. Par contre, on ne sait pourquoi, elle ne revit plus cet homme. Elle fut vraiment triste, jusqu’à ce qu’elle me mette au monde. Malheureusement, elle ne s’attendait pas à avoir des révélations sur mon avenir et sur le sien. Oui, car, Cristèle lui prédit qu’il arriverait malheur sur le monde si je tombais de l’autre côté. Ainsi, elle devait se séparer de moi… Elle me confia donc un fidèle couple, et les envoya vivre dans le monde réel où ils m’élevèrent comme leur propre fille. Je voyais ma mère qu’une heure par année, ce qui creusait peu à peu sa peine avec un ongle. C’est d’ailleurs à cause de cela que les reines ont été séparées. Un jour, lors d’une grande dépression, elle entra dans une grande furie, ce qui était assez étonnant pour une femme aussi timide que ma mère. Mais la bombe à retardement venait d’exploser… Elle s’énerva contre le monde entier, hurlant sur tout le monde, insultant même une reine. Personne ne la comprenait, mise à part Grenaphie, qui proposa de séparer les Royaumes, pensant ainsi régler les problèmes. Malheureusement, ce fut une assez mauvaise idée. Les pouvoirs du monde furent réduits considérablement. Et, au bout d’années de réflexions, ma mère envisagea de réunir de nouveau les Royaumes. La suite, c’est à toi de me la raconter, Martin.

Le jeune homme avait avalé toutes les paroles de sa petite amie. Il n’arrivait pas à croire tout ce qu’il avait entendu. Mais, par rapport à ses propres connaissances, tout coïncidait. La montée d’Adiamanta sur le trône de la pureté, la naissance de Virginie, la séparation des reines… Néanmoins, il voyait différemment la reine de la pureté, car, il ne l’avait jamais senti trop timide ni discrète. Et puis le ton qu’avait employé Virginie pour raconter sa vie l’avait touché au fond de son cœur. Martin ne savait pas trop ce qu’il ressentait : un mélange de pitié, de compassion, d’une grande envie de l’aider. Il n’avait pas les mots exacts, mais peu importe, ses sentiments comptaient par-dessus tout, les expliquer ne ferait que les affaiblir.

- Oui, répondit-il, je vais te dire toute la suite…
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MessageSujet: Re: Le royaume des pierres   Le royaume des pierres - Page 2 EmptySam 23 Juin - 13:54

Partie 3


Il inspira une grande respiration avant de commencer son récit.

- Le début est aussi simple. Cela s’est produit au mois de mars. J’ai, un après midi, découvert un diamant dans mon jardin. Ce diamant était magique, il s’agissait en fait du passe partout, et il m’a emmené jusqu’à Adiamanta, ta mère. Elle m’a expliqué que c’était moi qui avais été choisi dans le rôle d’intermédiaire, par contre, je n’ai pas trop compris pourquoi. Peut-être le saurais-je un jour…mais pas maintenant… Il n’empêche que, depuis ce jour, environ une fois par semaine, je viens au Royaume pour remplir mes épreuves et ainsi reconstituer le tableau sacré dont tu dois certainement connaître l’histoire.
- Oui, dit Virginie je la connais. Et, une question, quels pouvoirs possèdes-tu pour l’instant ?

Martin le compta sur ses doigts.

- Alors…la pureté, le calme, l’amour, le temps, les couleurs, l’apparence, la lévitation, le temps météorologique, le destin, la tristesse, les cinq sens, la santé, la jalousie, le froid, la chaleur, la paix et la peur. Au total, cela fait dix sept pierres, et bientôt dix huit.

Virginie se retourna vers lui.

- Dix sept pierres sur vingt deux ? C’est énorme !
- Oui, soupira Martin.
- Et, en temps que ta petite amie, pourquoi ne me l’as-tu jamais dévoilé la vérité ?

Martin la regarda avec de grands yeux. Même s’il connaissait Virginie extrêmement susceptible, il ne s’attendait pas le moins du monde à cette réaction de sa part.

- Si tu ne connaissais pas ce monde, dit Martin, tu ne m’aurais pas cru…
- Qu’en sais-tu ? répliqua Virginie.

Martin soupira en se passant une main dans ses cheveux en pétard.

- Virginie…cette situation est le fruit du plus grands des hasards. Jamais auparavant je n’aurais cru ce que j’allais devenir. L’idée d’un deuxième monde n’avait pas effleuré mon esprit une seule fois, et à présent, j’en suis le sauveur. Alors, crois-tu, qu’en plus, j’allais savoir que tu étais la fille de celle qui m’a amené ici ?
- Ce n’est pas ce que je voulais dire…pourquoi ne m’as-tu jamais rien dit ?
- On pourrait retourner la question…objecta Martin.

Virginie se tut d’un coup. Martin n’avait pas tort. Elle était beaucoup trop susceptible, et dessus, s’en voulait à elle-même. Alors, défaite, elle baissa les yeux. La main de Martin lui caressa la joue.

- Allez, Virginie, dit celui-ci, on n’en parle plus, ce n’est pas grave…

La jeune fille hocha la tête.

- Alors, Martin, dit-elle. Racontes moi un peu tes aventures…

Il s’exécuta, relatant ses anciennes épreuves. Cependant, sans mentir, il ne parla pas de Séléné. Il ne dit rien de particulier sur Loïsaï. Mais, si, par son plus grand malheur, Virginie lui posait une question sur elle, soit il serait obliger de tout lui raconter, et donc, avoir un risque de briser sa relation, soit rater son épreuve de la sincérité. Heureusement pour Martin, Virginie n’y fit pas référence.

- Tu es vraiment courageux, conclut-elle lorsque Martin finit son long récit. Déjà d’avoir accepté cette lourde responsabilité, puis, d’avoir ainsi réussi les épreuves que l’on t’a donné à accomplir.

Il haussa les épaules.

- J’ai été un peu obligé, si on peux dire ça ainsi !

Un sourire s’afficha sur son visage.

- Néanmoins, je suis heureux, surtout à présent… Je te retrouve, donc tout va pour le mieux.
- Moi aussi…Je t’aime…
- Je le sais, mon cœur crie également cette phrase.

Un long baiser fut échangé, alors qu’autour d’eux, les oiseaux chantaient une mélodie de paradis. L’endroit n’était pas mieux rêvé pour de l’intimité, surtout à deux. Entre deux ramures de buissons, deux yeux regardaient fixement la scène qui se déroulait là, juste devant. Un sourire satisfait se dessina sur ses lèvres. Mais Martin sentit la présence de cette personne, qui suspendit son baiser quelques secondes, le temps d’écouter. Elle avait disparu aussi vite qu’elle était apparue. Puis, le passe partout s’illumina. Martin le sortit de sa poche, sous le regard surpris mais déçue de Virginie, qui espérait avoir un peu plus de temps avec Martin. Ils n’avaient pas trop le choix. Ils durent se téléporter au royaume de la sincérité. Marina était là, accompagnée de sa petite servante qui arrangeait sa robe, mais qui se dépêcha de partir lorsqu’elle vit Martin et Virginie arriver.

- Ne lui en voulez pas, leur dit Marina, elle est extrêmement timide avec les étrangers.

En rajustant son voile, elle s’approcha des deux jeunes gens.

- J’ai assisté, enfin…indirectement à la scène. Aucun mensonge n’a été prononcé entre vous durant ce temps, ce qui me satisfait, et ce qui va vous satisfaire également.

Elle enleva délicatement la pierre bleue qui était incrustée dans son haut et la tendit à Martin.

- Voici pour vous… j’espère qu’elle assurera la réussite de ta grande mission, Martin. Mais je sais qu’il y a plus important pour toi.

Son regard s’arrêta sur Virginie, qui se mit à rougir.

- Quant à la pierre de pouvoir, tu la possèdes déjà en toi, lui dit-elle en clin d’œil. Tu es quelqu’un d’honnête et qui ne ment uniquement pour la bonne cause, et non la guerre et la dispute.
- Vous croyez ça de moi ? demanda Martin.
- C’est ton cœur qui t’influence, mais peut-être que tu ne t’en rend pas compte, en tout cas pas encore. Ca viendra avec le temps, ne t’inquiètes pas pour cela, je sais même que tu ne t’en inquiètes pas. Mais pour l’instant, retourne d’où tu viens, cela t’aidera peut-être à méditer sur toi-même.

Dans une gracieuse révérence, elle ajouta :

- Heureuse de vous avoir rencontré, Martin, et toi également Virginie.
- Nous de même, dirent-ils d’une même voix.

Alors, le passe partout se mit à briller, et il emporta Martin et Virginie au Royaume de la pureté. Ils arrivèrent, pile poil devant Adiamanta. Martin, depuis le récit que Virginie avait fait de sa mère, avait son regard totalement changé envers la femme. C’est vrai, qu’à présent, elle portait sur son visage l’expression d’une mère intentionnée pour sa fille, qui donnait envie de sourire. Néanmoins, il se demanda comment il n’avait pas put remarquer ça auparavant, cela se voyait tant. Dès qu’elle reçut les deux jeunes gens, un sourire heureux s’afficha sur le visage de la femme.

- Je êtes revenus… dit-elle. Avez-vous la pierre ?

Martin mit la main dans sa poche et en sortit la pierre bleue, alors, le regard d’Adiamanta s’illumina.

- Bravo…Virginie, s’il te plait, va mettre la pierre dans le tableau sacré.

Alors, Virginie prit la pierre et s’exécuta, elle s’éloigna. Martin ne comprenait pas pourquoi elle y avait envoyé sa fille à sa place. Adiamanta poussa un long soupir.

- Virginie t’a tout raconté sur moi, je le sais…

Il sentit que toute la joie était parti de son esprit comme sa parole de sa bouche.

- Je ne suis pas si innocente, si pure que tu puisses le penser, Martin.
- Cela m’importe peu madame ! objecta Martin. Vous êtes quelqu’un que j’apprécie énormément, et je me fiche un peu de votre passé, en tout cas, il ne changera l’opinion que j’ai de vous. Vous m’avez guidé dans ce monde qui m’était inconnu, et vous continuez à me supporter. Même si vous avez commis une erreur dans la passé, vous essayez de la réparer, et cela, c’est le plus important.

Il vit des larmes apparaître dans les coins des yeux de la femme.

- Merci Martin, dit-elle émue.

Alors, amicalement, Martin la serra dans ses bras : elle était toute froide. Il l’entendit sangloter sur son épaule, si elle était dans cet état, c’était car elle avait peur du regard de Martin qui pouvait changer après le récit de Virginie, il n’en fut rien. Cela voulait donc dire qu’Adiamanta tenait beaucoup à lui.

- Je m’en veux d’avoir fait ça…dit elle entre deux sanglots.
- Vous n’avez pas…et puis, Virginie est là, moi aussi.
- Merci encore…je ne sais pas ce que je ferai sans toi.

Puis, Virginie arriva, regardant la scène qui s’offrait à ses yeux, interrogée. Martin desserra son étreinte d’Adiamanta et se dirigea vers elle.

- Je vais devoir y aller, Virginie, lui dit-il, mais ne t’inquiètes pas, je reviendrais vite.
- Je ne m’inquiètes pas, j’ai confiance en toi, car je t’aime…
- Moi aussi je t’aime…

Alors, ils échangèrent un doux baiser.

- Et prends soin de ta mère, lui chuchota-t-il à l’oreille.

Virginie hocha la tête. Alors, Martin sortit le passe partout de sa poche et se téléporta dans le monde réel. Il se retrouva chez Jérôme. Alors, il rentra dans la chambre de son ami, qui attendait sur son lit.

- Et bah ! s’exclama celui-ci étonné. Tu es rapide !
- Non, c’était rien…

Jérôme soupira en croisant les bras.

- Alors, tu penses la revoir quand Virginie ?

Un sourire se dessina sur les lèvres de Martin, récemment receveuses d’un baiser.

- Oh…soupira-t-il, bientôt je pense…
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MessageSujet: Re: Le royaume des pierres   Le royaume des pierres - Page 2 EmptySam 23 Juin - 14:28

Chapitre 20
Apparition d’une malédiction



A présent, Martin savait ce qu’il advenait de Virginie, et cela le rassurait énormément. Il s’était inquiété pour rien, enfin…pas totalement pour rien, mais maintenant, il fallait arrêter de se faire du souci pour cela. Virginie était entre les mains d’Adiamanta, cela allait bien ainsi. Mais la savoir si facilement « accessible » rendait Martin encore plus impatient, il désirait vivement être appelé au Royaume des Pierres afin de pouvoir la revoir encore et encore.

Durant cette deuxième semaine de juillet, Martin songeait pensivement dans son jardin, lieu où toute l’aventure a commencée. Ce jour de mars où lui était apparu le passe partout, le diamant magique, caché dans les herbes. Si il ne l’avait pas découvert, son passé, son présent et son avenir ne serait pas le même. Même lui, Martin, ne serait plus ce qu’il est aujourd’hui, car cette aventure l’aura, avant tout, complètement changé, que ça soit dans sa manière de penser, car il était devenu beaucoup plus mâture. Mais, ce n’était pas tout. Ces longues marches qu’ils avaient dû subir, cette magie qui coulait dans ses veines, et ces combats dans lesquels il avait dû se battre l’avaient enduré. Il était à présent plus fort, plus solide, autant mentalement que physiquement. On ne reconnaissait plus le Martin d’il y a maintenant quelques mois, c’était véritablement surprenant.

Martin était donc assis en plein milieu de l’herbe, nageant dans ses pensées les plus vagues et les plus lointaines. Jetant un coup d’œil, il passa ses doigts sur l’endroit exact où il avait trouvé le passe partout. Cela lui paraissait déjà si lointain cette époque… Mais, il fut brusquement tiré de ses pensées par un cri hystérique. C’était Annabelle, qui devait encore une fois piquée une crise à cause de sa mère, et qui à présent désirait aller emmerder son grand frère.

- Martin ? lui demanda-t-elle d’une voix faussement mielleuse et surtout gamine, tu me prêtes ton MP3 ?
- Vas te faire foutre ! lui répondit Martin, énervé par les demandes dans ce genre.

Mais, Annabelle n’avait pas fini embêter son monde. Vexée par les mots de Martin, elle courra vers la maison en hurlant :

- Maman ! Martin il m’a dit d’aller me faire foutre !

Martin soupira, plutôt de soulagement que la peste s’en soit allé. Afin de se calmer un peu, il se passa une main dans ses cheveux châtains en bataille sur sa tête. Il faisait chaud dehors, mais c’était absolument normal pour un mois de juillet. D’une main douce, il caressa le gazon toujours verdoyant, songeant à sa bien-aimée. La fenêtre s’ouvrit et la tête d’Annabelle en sortit.

- Martin ! hurla celle-ci. Maman m’a dit qu’elle te gronderait !
- Mais tu vas te la fermer ! lui lança Martin.

Enervé, il se leva et décida d’entreprendre une petite ballade afin d’être éloigné quelques instants de cette sœur qui lui empoisonnait son existence. Après avoir jeté un dernier regard noir en direction de celle-ci, il commença sa marche dans la rue. Mais, cette fois, au lieu de se dirigea vers le centre-ville, il bifurqua sur le chemin qui parcourait la forêt, juste à côté. Elle était déserte, car les gens préféraient fréquenter la plage que les bois à cette époque de l’année. Les mains dans les poches, le regard sur ses pieds, Martin marchait, la tête remplie de rêves et divers songeries. La forêt était pour lui un lieu calme, d’ailleurs, celle-ci lui rappelait celle de Galimack. Mais, il y manquait les arbres sur les branches desquels pendaient de gros fruits juteux, des oiseaux inconnus aux couleurs vives, comme celles des fleurs. Mais surtout, il n’y avait aucune source, en tout cas aussi pure que celle de Galimack, et encore moins une Dame Blanche accompagnée de sa chouette. Par ailleurs, Séléné lui manquait presque autant que Virginie. Elle était une des seules qui pouvait le comprendre, compatir à ses épreuves et à ses difficultés, étant donné qu’elle a été à sa place autrefois. Il tenait beaucoup à elle, mais il ne savait pas comment exprimer ce qu’il ressentait pour elle. Elle n’était une mère, mais plutôt une grande sœur qui le guidait sur sa route des pierres. Mais, Edelweiss également intriguait Martin. Comme l’avait dit Séléné, ce n’était pas une chouette ordinaire. Quelque chose, un talent était cachée en elle, mais quoi donc… seul le temps permettrait de le savoir, rien d’autre ne pouvait. Mais quoiqu’il en soit, ces deux « personnes », Martin pouvait compter sur elles, et cela, pour longtemps, il le savait. Plus il avançait dans la forêt, plus elle se faisait sombre, obscure, donnant une ambiance solitaire aux bois. Martin jeta un coup d’oeil autour de lui, pour vérifier qu’il était bien seul en ces lieux. Alors, il assis à terre et s’adossa contre un chêne imposant. Puis, il soupira longuement, soulagé et libéré de ces soucis. Ses paupières se faisant soudainement lourdes, il ferma les yeux. Plus rien ne le dérangeait…Les seuls sons qu’il percevait étaient les petits pas furtifs des écureuils dans leurs branches. Il sentait également la présence d’un animal tapi dans l’ombre du buisson d’à côté, il s’agissait sûrement d’un lapin ou d’un renard. Avec joie, il respira l’air frais que lui insufflait la nature. Soudain, un rire de petite fille se fit entendre. Martin tiré de ses rêveries ouvrit les yeux et regarda les alentours : il n’y avait personne. Pourtant, le rire joyeux persistait. Néanmoins, il ne gênait pas Martin, au contraire, cela lui apporta un sourire. Mais…ce rire n’était pas normal. Il résonnait, tel un écho, il n’était pas naturel, et Martin s’en rendit compte. Il se boucha les oreilles, rien n’y fit, le rire se faisait toujours entendre. Cela venait alors de sa tête. Tout devint alors bizarre, Martin se sentit soudainement exténua et il sombra dans le sommeil.

.:*o°O§O°o*:.


Dans son rêve, Martin se trouvait toujours en plein milieu du forêt luxuriante de végétation. Le rire de la petite fille se faisait toujours entendre, mais cette fois, il semblait réel. Alors, il courut vers l’endroit il venait. C’est alors qu’il se trouva face à une adorable fillette, habillée dans une robe blanche. Elle devait avoir environ cinq ans. Ses cheveux châtains tombaient sur ses petites épaules. Et ses yeux, ils étaient gris, telles deux souris.

« Une petite Adiamanta ?! » pensa immédiatement Martin.
Mais Adiamanta n’avait pas les cheveux si clairs, il ne pouvait s’agir d’elle, c’était impossible. Alors, la petite fille s’aperçut de la présence du jeune homme. Elle sourit, comme si il était quelqu’un de familier pour elle. Elle s’approcha de lui en sautillant et lui tira la manche.

- Dis ! Tu me portes sur tes épaules !
- Hein ?!

Martin ne comprenait pas. Jamais il n’avait vu cette fille, néanmoins, elle se comportait comme quelqu’un qui le connaissait depuis des années.

- S’il te plait ! En plus, tu aimes bien le faire, insista la petite fille.
- Mais…mais… bégaya Martin.

Que devait-il faire…

« Boarf…ce n’est qu’un rêve de toute façon. »

Alors, il prit la fillette et l’installa sur ses épaules.

- Ouais ! Youpi ! s’exclama-t-elle.
- Tu t’accroches bien, dit Martin.
- Oui, oui. Je suis grande, je sais me tenir sur tes épaules.

Alors, Martin se mit à courir pas trop vite, en évitant les branches et racines qui rongeaient le sol. Etrangement, il se sentait plus fort, plus résistant, même si il s’agissait de son corps du Royaume des Pierres, c’était plutôt inhabituel. Par ailleurs, il se trouvait plus grand, il n’était plus tout à fait le même. Sur ses épaules, la fillette éclata de rire, elle semblait heureuse là haut.

- Plus vite ! dit-elle.

Alors, Martin courut de plus en plus rapidement. La petite fille continuait de rire aux éclats, cela faisait plaisir à entendre. Martin se sentit heureux, comme si des ailes avaient poussées dans son dos, il se sentait léger. Alors, il se mit à rire lui aussi. Cela faisait longtemps qu’il ne s’était pas autant libéré dans ses rêves. Puis, comme il commençait à fatiguer, il s’arrêta de courir, et fit descendre la fillette de ces épaules. A son plus grand étonnement, elle lui sauta au cou de Martin dès qu’elle fut au sol.

- J’ai vraiment de la chance ! T’es le plus gentil des…

Mais, elle n’eut pas le temps de finir sa phrase, tout disparut.

.:*o°O§O°o*:.


Martin se réveilla en sursaut, toujours dans la forêt. Il transpirait beaucoup, il avait chaud. Que s’était-il donc produit… ? Ce rêve lui avait semblé tellement réel. Et il y avait autre chose. Dans sa poche, le passe partout luisait, ça devait être la cause de ce réveil brutal. Alors, poussant un soupir entre la déception et le soulagement, il se téléporta pour le Royaume de la pureté.

- Enfin, tu es là ! s’exclama Virginie.

Elle courut vers Martin et lui sauta dans les bras, lui ne s’y attendait pas.

- Virginie commençait à s’impatientait, dit Adiamanta d’un ton malicieux. Elle s’ennuyait seule ici, et attendait ton retour.
- Je suis là, à présent, répondit le jeune homme.

Il était très heureux de revoir Virginie, mais il était toujours plongé dans ces questions concernant ce rêve étrange. D’ailleurs, il observa Adiamanta, et il nota bien que la fillette avait exactement les mêmes yeux qu’elles, à la fois sérieux, mais également rêveurs, et cela l’intriguait énormément.

- Tu vas bien ? demanda-t-il à Virginie afin de se détourner l’attention.
- Oui, maintenant que tu es là, répondit-elle dans un sourire franc et sincère.
- Tu auras besoin de toute ta forme pour la prochaine épreuve, dit Adiamanta.

Martin savait qu’elle détestait se sentir hors des histoires, c’est pour cela qu’elle changea brutalement de sujet.

- Ah bon ? Elle sera si difficile que ça ? demanda Martin.
- Euh non…ça sera plutôt pour affronter la reine, répondit Adiamanta qui semblait désespérée rien qu’à la pensée de cette reine.

Mais Martin ne s’inquiéta pas trop. Il avait déjà, par le passé, rencontré des reines assez étrange, la plus bizarre d’entre toutes restait de loin Hémartire, la reine de la peur. Martin frissonna rien qu’à penser à elle. Néanmoins, certaines rencontres ne lui avait pas déplu. Certaines étaient plutôt exotiques, d’autres originales, ou encore intrigantes. Mais chacune des reines avait son caractère bien à elle, qui définissait le mieux le caractère de leur pierre gardienne, c’était pour cela que justement, elle avait été désignée à ce rôle. Il fallait se mesurer à chacun de ces cas, ce qui n’étaient certes pas faciles à chaque fois, il fallait savoir s’adapter.

- Elle est si terrible que ça ? demanda Martin amusé. Comme la reine de la peur ?
- C’est loin d’être le même cas, répondit Adiamanta dans une grimace. Tu t’en rendras bien compte.
- Mère…il se rend dans le Royaume de Sofora ? demanda Virginie, pour être certaine du sujet de discussion.

Adiamanta soupira.

- Oui, c’est bien cela.

Virginie afficha un petit sourire malicieux sur ses lèvres.

- Alors, je te souhaite un bon courage, Martin, et ne craque pas trop tôt, dit-elle d’un ton ironique.

Sérieusement, il commença à avoir peur. Qui était-elle pour être ainsi crainte ? Il n’eut pas le temps de rajouter quoi que ce soit, il fut emporté pour un autre Royaume. Dans la salle de diamant, après la disparition magique de Martin, Virginie regarda Adiamanta.

- Mère ? Vous croyez qu’il s’en sortira ?
- Bien sûr, répondit-elle. Martin est rescapé de mission bien plus délicates que ça.
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MessageSujet: Re: Le royaume des pierres   Le royaume des pierres - Page 2 EmptySam 23 Juin - 14:41

Partie 2

Une goutte de sueur coula lentement sur le front de Martin en voyant l’endroit où il avait atterri. Une salle d’un jaune pétant à faire tourner de l’œil, une odeur qui était loin d’être agréable, qui semblait avoir voulu être camouflée par un parfum de vanille, mais, visiblement…enfin, façon de parler, ça ne marchait pas, voire, cela empirait l’état de la pauvre salle. De plus, les meubles installés n’étaient pas debout, mais plutôt sur le sol, plus précisément fracassés en certains morceaux. Du jamais vu… Martin pensa un moment à ce gros monstre vert, qu’il regardait dans certains feuilletons télévisés, et qui détruisait tout ce qu’il voyait. Mais…la personne de cette salle était loin de ressembler à quelque chose dans le genre. Au contraire. Au milieu de cet énorme… « capharnaüm » pour rester poli, il y avait une petite fille, seule, dans une petite robe orangée à paillette, les cheveux blonds totalement décoiffés, des lunettes cassées, placées de travers sur son petit nez recourbé, mais un sourire coquin aux coins des lèvres. Martin essaya de parler.

- Euh…excuse moi…tu es la serveuse de la reine de ce Royaume ? demanda-t-il.

Il disait ça, car dans le Royaume de la Sincérité, il avait pris la petite serveuse du même âge pour la reine elle-même, et celle-ci avait détallée tellement elle avait eu peur. Mais…à cette question, la petite fille devint rouge, son visage se renfrogna soudainement et ses poins se crispèrent au bout de ses petits bras tendus.

- Non mais pour qui tu me prends, espèce de tarlouse ! répondit-elle à la limite du cri.

Apparemment, elle semblait très vexée. Ses yeux lançaient des éclairs de rage à Martin.

- Si tu veux savoir, tafiole, c’est moi la reine de ce pays ! siffla-t-elle.
- Oh ! Excusez moi ! s’empêcha de répondre Martin.

C’était sûr, il venait de faire une grosse gaffe sur le coup. Mais…il ne pouvait pas tout prévoir non plus ! C’était impressionnant ce qu’elle était jeune cette reine.

- Ca t’en bouche un coin, hein, mollusque ?! dit-elle, comme si elle avait lu dans ces pensées.

Martin se retint de dire quelque chose. En la voyant et en l’entendant parler, il pensa à sa sœur.

« Elles devraient bien s’entendre ces deux pestes… » pensa-t-il en souriant.

Puis, il se souvint également de ce que lui avait dit Adiamanta avant qu’il ne parte.

« Euh non, l’épreuve ne sera pas difficile…ça sera plutôt pour affronter la reine… »

Elle avait semblé complètement désespérée en disant cela, et cela pouvait certainement se comprendre.

- Moi, c’est Sofora, dit-il avec entrain. Et toi gastéropode ?
- Je m’appelle Martin…

Sous le regard étonné de Martin, la fillette se tordit de rire. Puis, elle se releva peu à peu en se forçant d’étouffer son rire.

- C’est un nom pourri ! s’exclama-t-elle.

Martin se retint de lui coller une baffe sur sa joue ponctuée de tâches de rousseur afin de lui faire ravaler son arrogance. Mais, il résista à cette grande tentation qui s’offrait à lui.

« Pense que tu fais ça pour les pierres…pour Adiamanta…pour Virginie…Calme…reste calme… »

Alors, il se détendit un peu, ses poings se décrispèrent.

- Et…tu es la reine de quoi ?
- Garde le vouvoiement Mar-truc-machin, dit-elle d’un air hautain, son petit doigt pointé sur lui, comme si il s’agissait d’un simple esclave qui obéirait à ses ordres.

Mais, le pire, c’était que Martin ne pouvait pas faire autrement. C’était tout de même une reine, c’est elle qui lui permettrait de récupérer une nouvelle pierre.

- Allez, dit-il. Recommence ta phrase.
- De quel pouvoir êtes vous la reine ? grogna Martin.
- Moi ? demanda-t-elle, la main sur le buste, comme si on l’accusait de quelque chose d’horrible.

Puis, tout à coup, elle disparut dans un rire. Martin se retrouva seul, un peu chamboulé. Où était-elle bien passée ? Mais, soudain, un grand fracassement se fit entendre, suivi d’un cri.

- Saleté de meuble à la con ! Ah bah putain !

Martin se retourna et vit la reine, la petite Sofora étalée au milieu des débris de bois. Elle eut un sourire un peu crispé sur son visage et s’efforça de ne pas paraître d’avoir mal.

- Petit problème lors de la téléportation…s’excusa-t-elle. Ca arrive tellement depuis la séparation des pouvoirs…
- Donc…si je résume ce que j’ai compris, vous êtes la reine de la téléportation, et cela fait plus de quinze ans que vous occupez cette place sur votre trône…
- Exact, palmier miniature…dit-elle en se relevant et en frottant sa robe recouverte de poussière avec sa main. Je suis bien la reine de la téléportation, avec comme pierre le soufre. Là, je sais, tu te dis : « Trop de la balle ce pouvoir ! Je pourrais me téléporter discret dans le vestiaire des filles ou aller piquer des nounours à la guimauve dans le supermarché de la rue durant la nuit ! Ou même espionner les copains à côté…On sait pas ce qu’ils peuvent bien faire avec un troupeau de filles avec eux ! » Et bah non mon coco…la pierre de pouvoir de pouvoir, c’est moi qui l’ait.

Elle sortit de nulle part une petite pierre en forme de spirale, toute jaune et un peu râpeuse.

- C’est moi qui l’ait ! répéta-t-elle. Nananananèreuh !

Martin essaya de se calmer, il y réussit. Puis, elle fit disparaître la pierre.

- Deuzio, si tu voulais absolument je le savoir, je suis sur ce trône depuis très très longtemps, plus que tu ne pourrais le penser.
- Combien de temps ? osa Martin.
- Si tu le dis, tu risques de crever d’un infarctus, et ça me rendrait trop heureuse…

Martin grogna.

- Allez, à tes risques et périls, poto. 254 ans exactement…

Martin eut un hoquet de surprise…Il essaya de calculer rapidement…

- Et…vous avez quel âge ?
- Onze ans…pourquoi, j’ai l’air d’en avoir trois ?
- Euh…non, non.

Il réfléchit.

- 1741 ??!!! s’exclama-t-il. Vous êtes né en 1741 ?!
- Ouais. J’ai connu le sacré Louis XV, un enfoiré de première, il nous a laissé crever, nous les paysans, nous, les fidèles à nos champs…enfin…même si j’étais petite, trop jeune pour travailler. Mais laissons ce passé pourri là où il doit rester moisir !
- En quoi cela me ferais mourir ? demanda Martin. Je ne vois pas pourquoi…
- Pour me faire plaisir ! répondit tout naturellement la fillette un grand sourire sur ses lèvres.

Martin commençait sérieusement à s’énerver ! Qu’elle l’a donne sa satané épreuve, qu’on en finisse ! pensait-il…

- Et l’épreuve ? demanda-t-il.
- L’épreuve ? répéta-t-elle, comme si elle était étonnée.

Elle réfléchit trois secondes.

- Ah ! Oui ! L’épreuve ! s’exclama-t-elle en hurlant.

Martin se tint la tête pour ne pas exploser dans une rage…

- Bah, facile ! dit-elle. Tu vas ma faire du saut à l’élastique dans le mont Capella, tu vas me courir tout le royaume a une moyenne de vingt kilomètres par mètres sans t’arrêter, et puis tu iras me chercher des carottes, pour le repas de ce soir. C’est vrai que je commence à avoir faim, sérieux…

Martin écarquilla les yeux, comme si il n’avait pas bien compris.

- Quoi ?! s’exclama-t-il. Mais c’est tout simplement impossible !!
- Ah bon ? Tu trouves ? Bah, tant pis pour toi, pas de pierre…
- Hein ?! Mais, de toute façon, votre épreuve n’a aucun rapport avec votre pouvoir ! C’est totalement illogique ! Changez !
- D’où qu’il me sort ses ordres, le bouffon !? dit Sofora, en faisant semblant d’être choquée par ce que venait de dire le jeune homme. Pour ce sacrilège, tu me laveras le carrelage de la salle en plus !

Mais soudain, elle s’arrêta net de parler, comme si elle écoutait un bruit qui n’existait pas.

- Oui… ? dit-elle. Moi… ? Mais non, c’est pas vrai. Quoi ?! C’est de la triche, totalement injuste ! Mais non ! Mais pourquoi pas ? … roh…bon…si vous le voulez, mais c’est bien parce que c’est vous !

Puis, elle regarda Martin.

- T’as de la chance d’être le petit protégé d’Adiamanta, tafiole ! dit-elle, dans une sorte de grognement de déception.
- Vous parliez avec Adiamanta ? demanda Martin.
- Non, au père Noël ! Mais réfléchis trois secondes, langouste ! Je ne peux rien lui refuser, t’as de la chance…

Elle grogna dans sa barde tandis que Martin soupirait de soulagement.

- Donc, quelle sera l’épreuve ? demanda-t-il.
- Bon, je suis dans mon jour de gentillesse, moule, donc…

Elle respira un grand coup.

- Tu vas me dire qu’est ce qui est plus rapide que la pensée…Tu as…une journée, et après, tu me fais un rapport de six pages écrites avec introduction, développement en trois parties et conclusion. Si tu n’as pas seize ou plus, t’as rien.
- Hein ?! On se dirait au lycée !!
- Je rigole gringo ! Oublie la copie.

Elle se mit à siffloter. Puis, elle se téléporta, mais réapparut en haut d’une armoire.

- Tu sais que tu es minus vu d’ici ? demanda-t-elle, allongée, les jambes en l’air se balançant de droite à gauche. Tu sais que tu as la braguette ouverte ?

Gêné, Martin régla ce léger problème.

- Bon…qu’est que j’attends ? demanda-t-il.
- Hum…j’en sais rien moi…
- Bah…envoyez moi dans le Royaume.

Un sourire peu rassurant se dessina sur les lèvres de la fillette. Puis, elle haussa les épaules.

- J’ai envie de te garder ici quelque temps…
- Quoi ?! Mais, j’ai autre chose à faire !
- Ca te dirait de me divertir en jouant du diabolo, mollusque ? demanda-t-elle.
- J’ai autre chose à faire !!
- Hola…du calme Médor…tu vas y aller…
- Toute de suite !

Elle soupira.

- Bon…je te laisse partir… à une seule condition !

Martin s’attendait bien à une demande dans le genre…

- Tu pourras me rapporter une pomme bien rouge ? demanda-t-elle.
- Pourquoi donc ?
- Comme ça… dit-elle avec un grand sourire qui lui arrivait limite au niveau des yeux.

Alors, le passepartout s’illumina, et Martin commença à partir vers le royaume des pierres, il entendit juste un mot :

- Gastéropode…
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MessageSujet: Re: Le royaume des pierres   Le royaume des pierres - Page 2 EmptySam 23 Juin - 14:52

Partie 3

Lorsque Martin ouvrit les yeux, il se retrouva dans une grande forêt. Mais, le problème était qu’il ne savait pas dans laquelle il était entre celle de Galimack ou celle de Valamaï. De tout cœur, il espérait être arriver dans celle de Valamaï, cela faisait si longtemps qu’il n’avait pas vu son ami Zvaï, Narphaï. Et puis, il y avait également Eleneï, et Loïsaï. L’envie se faisait vive dans son cœur. Celui-ci se mit à danser dans sa poitrine, lorsqu’il remarqua certains repères qui pouvaient le guider jusqu’à Aïtora, la ville principale des Zvaïs. Marchant alors avec des pas plus allongés afin d’accélérer son allure, il avançait en direction de la cité cachée. Enfin, au bout d’une vingtaine de minutes, il leva la tête, fier d’être enfin arrivé ; là haut, depuis le sol, on pouvait discerner les plates formes de bois et quelques bâtiments dans les arbres. Heureux de pouvoir réessayer ses pouvoirs magiques, il fit usage de celui de la lévitation pour monter là haut, et cela, sans la moindre difficulté. Lorsqu’il posa pied sur l’un des planchers, il regarda autour de lui. Les Zvaïs ne regardèrent pas étrangement, il avait à présent l’habitude de voir Martin à Aïtora. Il n’y avait ni Narphaï, ni Eleneï, ni Loïsaï ici. Par contre, il remarqua le forgeron et la vendeuse du magasin d’artisanat, qui marchait dans les ruelles. Décidé, Martin décida de se rendre directement chez Narphaï, celui-ci devait sûrement s’y trouver. Il se dirigea donc vers le grand marronnier où habitait le Zvaï. Lentement, il descendit les escaliers, toujours fasciné par les fresques gravées sur les murs de bois. Puis, il arriva enfin dans la salle principale, personne, ni Narphaï, ni Eneleï. Même s’il avait beau les appeler, rien n’y faisait, il n’y avait toujours personne. Ils avaient sûrement dû s’absenter un instant, partis à travers Aïtora. Il décida donc de les attendre ici. Martin s’installa donc dans le confortable canapé en velours orange, rejetant sa tête en arrière, le regard vers le plafond. Il réfléchit donc à l’épreuve que lui avait donné la reine : qu’est ce qui est plus rapide que la pensée… Il pensa une seconde pour voir la première image : le vide total, il ne savait justement quoi penser. Peut-être l’épreuve était très subtile, et avait un sens caché. Il réfléchit, réfléchit, fermant les yeux, le front plissé. Il n’avait qu’une seule et simple journée pour trouver la bonne réponse, il n’avait qu’une seule chance.

- Hey !! s’exclama une voix.

Martin ouvrit les paupières et releva la tête. Il sourit en voyant Narphaï et Eleneï qui venait de descendre l’escalier.

- Narphaï ! Eleneï ! Comment allez vous ?
- Bien, bien ! Et toi donc mon cher ami ? demanda le Zvaï.
- Ca peut aller…
- Tu es venu pour une épreuve, Martin, je suppose, demanda Eleneï d’une voix timide.
- C’est exact.

Narphaï s’assit dans le fauteuil en face de Martin, et Eleneï s’installa confortablement sur ses genoux.

- Alors ? demanda Narphaï en entourant délicatement la taille de sa fiancée avec ses grands bras. Quelle est donc cette épreuve ?
- Celle de la téléportation, répondit Martin en passant sa main dans ses cheveux en bataille. Mais, l’épreuve, je trouve, n’a aucun rapport avec cela…
- Et laquelle c’est ? insista-t-il.
- Il faut que je trouve ce qui est plus rapide que la pensée.

Narphaï sourit, et jeta un coup d’œil sur Eleneï.

- Je connais la réponse…dit-il. Mais, par respect pour la reine, je ne dirai rien.
- Je crois la savoir également, ajouta Eneleï.
- Alors, ce n’est pas si difficile…je présume ! dit Martin.
- Cela dépend, mais pour toi, ça ne devrait pas poser problème, dit Narphaï en caressant la main de sa bien aimée.

Martin resta silencieux quelques secondes, en regardant ses pieds, les mains jointes. Puis il soupira.

- Et vous ? Qu’étiez vous allé faire ?

Les deux Zvaïs se regardèrent en souriant, avant de se retourner vers Martin, parfaitement immobile.

- A vrai dire, nous sommes allés voir le roi Darneï pour lui demander un requête de notre part, commença Eleneï.
- Requête qui nous tiens à cœur particulièrement, d’ailleurs…ajouta Narphaï avec un ton sérieux.
- Et quelle est donc cette fameuse requête ? demanda Martin, curieux.

Narphaï prit la main d’Eleneï dans la sienne.

- Nous avons décidés d’avancer notre mariage, répondit-il.
- Ah bon ?! s’exclama Martin, surpris, ne s’attendant pas du tout à cette réponse.
- Oui, continua Eneleï. Normalement, nous devions nous marier dans quatre ou cinq années. Mais, nous avons réussi à rétrécir ce temps trop long.
- Et alors ?
- Au final, Darneï a accepté, et donc, nous projetons de nous marier l’année prochaine.

Martin ouvrit grand les yeux.

- L’année prochaine ? Déjà ?
- Bah oui…dit Narphaï. Le plus tôt sera le mieux, en tout cas,c’est ce que je pense.
- Je pense comme toi, ajouta Eleneï dans un sourire.

Alors, ils s’embrassèrent. Puis, Narphaï regarda Martin.

- Concernant ton épreuve, il vaut mieux que tu te vides l’esprit, je te propose d’aller te promener dans Aïtora, dit-il.
- Oui, c’est une bonne idée, approuva-t-il en se levant.
- Reviens dans environ deux heures, ajouta le Zvaï.
- J’aurai préparer un repas pour ce soir, dit la Daïgora, je crois que cela te fera plaisir.
- Ca c’est sûr, merci…

Eleneï se mit à rougir légèrement, mais cette teinte disparut rapidement de ses joues. Alors, elle se leva également.

- A tout à l’heure alors, dit-elle.
- Oui…

Puis, il monta l’escalier, sans un regard pour les Zvaïs.

- Tu crois…qu’il va aller la voir ? demanda Eleneï sans se tourner vers Narphaï, mais regard vers l’escalier où Martin venait de disparaître.
- Sans doute…
- Pourquoi tu ne lui dis donc pas…
- Il ne voudrait pas me croire, et je trouve ça totalement idiot que je dise quelque chose de pareil à Martin, soupira Narphaï.

Eleneï se retourna lentement vers son fiancé.

- Peut-être, mais au moins le prévenir…Si Adiamanta le savait, elle…elle le…
- Arrête donc de dire des sottises qui ne sont guère jolies sur tes belles lèvres, et laisse donc faire comme le temps en décide, dit-il en se levant à son tour.

Il s’approcha d’elle et l’enlaça.

- Tu sais très bien que Martin se sort magnifiquement bien de ses affaires, alors, il n’en fera pas exception.
- Mais, peut-être n’en sortira-t-il pas indemne, c’est ce qui me fait peur…
- Déjà, il va réussir facilement son épreuve, je sais parfaitement qu’il en ait capable, c’est un jeune homme très intelligent…
- C’est certain…cependant…
- Cependant quoi ?

Eleneï se tut, elle se parut idiote tout à coup.

- Tu as raison, Narphaï, laissons au temps le choix qu’il faut faire…




Martin se baladait donc tranquillement à travers des ruelles sylvestres d’Aïtora, essayant au mieux de se vider l’esprit. Il ferma les yeux, tout en continuant à marcher. Grâce à ses sens magiques, il arrivait à éviter personnes et obstacles, sans prendre la peine de rouvrir ses paupières. Rien à faire. Il n’y arrivait pas. Désespéré, il soupira. Alors, il ouvrit les yeux, et se retrouva à un endroit qu’il connaissait, mais il était venu sans le vouloir : le noyer où habitait Loïsaï. Martin déglutit. Une partie de lui-même désirait y rentrer, lui souhaitait le bonjour, mais de l’autre, son cœur s’emballait, qu’une envie : s’enfuir au plus loin et surtout au plus vite. La main levée, il hésitai à frapper à la porte, finalement il le fit.

- Oui, oui, j’arrive…dit une voix triste à l’intérieur.

Il entendit des pas s’approcher et une poignée se tourner. La porte s’ouvrit un petit peu, juste pour voir le visage pâle, d’une jeune Daïgora. Ce n’était pas Loïsaï, mais sa sœur jumelle, Faïtinaï. Ses cheveux couleurs de miel était très court, et ses yeux de braises renfermaient des flammes.

- Vous…vous êtes ? demanda-t-elle d’une petite voix timide et légère.
- Loïsaï est ici ? dit Martin, en posant une autre question au lieu de répondre à la précédente.
- Oui, elle est là,dans sa chambre…qui êtes vous ?
- Pourrais-je la voir ?
- Lorsque vous me direz qui vous êtes…après…

Martin soupira.

- Je suis Martin, peut-être, ne connais-tu…
- Oui…répondit-elle avec un regard noir qui fit trembler Martin. Entre.

C’est ce qu’il fit, et il pénétra dans la maison dans l’arbre.

- Attends auparavant…dit Faïtinaï.
- Oui ? demanda Martin en se retournant vers elle.

Sans qu’il s’y attende le moins du monde, Martin se reçut l’une des plus grandes gifles de sa vie. De plus, même si cela ne se voyait pas, c’est qu’elle avait de la force dans la main, la Daïgora !

- Hey ! s’exclama Martin. Je peux savoir de quel droit tu m’as mis une claque !? Je ne t’ai rien fait !
- Non, peut-être, mais c’est pour l’autre fois…dit-elle en fulminant.
- L’autre fois ? demanda Martin, la main sur la joue, la massant pour soulager la douleur.
- MAIS CA VA PAS FAÏTINAÏ ??!! cria une voix.

Martin se retourna vers la direction d’où venait la voix. C’était Loïsaï cette fois.

- Pourquoi lui as-tu donné une baffe ? demanda-t-elle. Tu devrais avoir honte !!

Faïtinaï s’approcha de sa sœur et posa sa main sur son épaule.

- Tu verras, Loïsaï, un jour, tu me remercieras.

Loïsaï s’empressa de faire retirer la main de sa sœur, comme si elle allait la contaminer.

- Tu racontes n’importe quoi…dit-elle.
- Quant à toi, « Martin », je t’ai à l’œil, ne l’oublie pas.

Puis, elle partit dans le couloir.

- Ne t’inquiète pas, dit Loïsaï, ma sœur est folle à nier.
- Ah…j’avais cru le remarquer…enfin ! Euh…peut-être…

La Daïgora sourit.

- D’ailleurs, elle t’a laissé une belle marque rouge, on arrive à discerner la main ta joue.
- Déjà tatoué…ce n’était pas prévu…soupira-t-il.
- Aller, viens, on va dans ma chambre.

Elle lui attrapa la main, et tout à coup, Martin se sentit mal à l’aise. Puis, elle l’emmené jusqu’à sa chambre, que Martin connaissait déjà, c’est même ici qu’il lui avait parlé pour la première fois. En soupirant, Loïsaï s’assit sur le lit et fit un signe à Martin afin qu’il vienne s’installer à côté d’elle.

- Je suis si heureuse que tu sois revenu, dit-elle, cela fait si longtemps que l’on ne s’est pas vus.
- Moi aussi.

La dernière fois qu’il l’avait vu, ce n’était pas elle heureusement. Il l’avait rencontré dans le tunnel de la peur, lors d’une récente épreuve, elle était morte, et son cadavre était dans un piteux état, ce n’était pas beau à voir. D’ailleurs, Martin s’en était pris un sacré coup. Mais, lorsqu’il la regardait attentivement, elle paraissait tout de même très triste.

- La prochaine fois, fais attention à ma sœur, elle sait être très violente, et change facilement de caractère, dit-elle.
- J’avais cru comprendre…répondit-il en continuant de se masser la joue.

Elle sourit légèrement.

- Mais toi aussi, tu as l’air triste…osa Martin.

Alors, elle détourna la tête vers le sol, mais ne répondit pas.

- Il y a quelque chose qui ne va pas… ? demanda-t-il.
- C’est que…c’est que…

Elle n’arriva pas à finir sa phrase, qu’elle se mit à sangloter. Martin ne sut pas comment réagir. Puis, elle releva sa tête vers lui, deux larmes d’argent coulaient sur ses joues pâles comme un printemps tout juste sorti d’un hiver de glace.

- Mon…mon père…est…il est porté disparu…arriva-t-elle à prononcer.
- Ton père ? demanda-t-il. Comment cela ?
- Lors d’une…expédition….hors de la forêt…disparu…

Martin se tut, il ne savait quoi répondre. Mais, il prit Loïsaï dans ses bras et commença à la bercer.

- Je suis désolé…murmura-t-il. Sincèrement…

Elle posa ses mains sur les siennes.

- Merci…merci…chuchota-t-elle.
- J’espère qu’on le retrouvera…
- J’espère…surtout…qu’il est encore…en vie…
- Ne t’inquiète pas, dit-il, je suis sûr qu’il l’est toujours.
- Je veux te croire Martin…je veux…
- Chut…

Alors, elle se tourna vers lui et le regarda profondément, il vit le fond de ses yeux bleus. Mais, il eut peur quand il se rendit compte que son visage s’approcha dangereusement. Il ne fallait pas…il y avait avant tout Virginie, avant toute autre pensée de ce genre, il ne fallait pas !! Mais, il n’arrivait pas à bouger, reculer, ou à effectuer le moindre petit mouvement. Il sentit le souffle de Loïsaï à la surface de ses lèvres, il sentit également les lèvres mêmes de la Daïgora. Il était vraiment mal à l’aise, même Loïsaï le sentit. Alors, elle recula, heureuse quand même d’avoir pu lui donner le baiser qu’il méritait. Soudainement, la porte s’ouvrit en grand fracas, c’était Faïtinaï, qui paraissait furieuse.

- Je peux savoir ce que tu fais à ma sœur ?!! cria-t-elle.
- Hein ? Moi ? demanda Martin, surpris de l’apparition de la jeune Daïgora.

Brusquement, elle vint le prendre par le col et le souleva : elle avait de la force !

- J’entends tout depuis ma chambre, dit-elle. Particulièrement des bruits bizarres.

Il était vrai qu’elle possédait le pouvoir des cinq sens, et donc que son ouïe était particulièrement développée.

- Alors ??!! hurla-t-elle, telle une harpie en furie, en secouant Martin. JE PEUX SAVOIR CE QUE TU AS FAIT A MA SŒUR !!??
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MessageSujet: Re: Le royaume des pierres   Le royaume des pierres - Page 2 EmptyDim 24 Juin - 12:37

Partie 4


Martin, un peu secoué par la sœur jumelle de Loïsaï, était sur le chemin du retour. Il avait eu tellement peur quand elle l'a embrassé, mais, bien heureusement, Loïsaï l’avait compris. Elle aurait pu en profiter, mais non. C’est qu’elle était réellement gentille. Enfin arrivé au marronnier de Narphaï, il y entra et descendit les escaliers. Il y avait une bonne odeur de viande dans l’air : le repas devait être prêt, cela tombait à pic, Martin commençait à avoir faim. Puis, Narphaï arriva.

- Tiens Martin ! Tu reviens juste à l’heure.
- Tant mieux alors…dit Martin.

Ils s’installèrent à table et Eleneï arriva, les bras chargés de plats. Narphaï l’aida à les déposer sur la table.

- Sers t’en autant que tu veux, dit-il à Martin.

Le jeune homme connaissait déjà la plupart des plats, car il avait eu la chance d’en avoir déjà goûté auparavant ou alors, c’était la même chose que chez les humains, dans le monde réel.

- Qu’es tu donc allé faire ? demanda Narphaï.
- Me promener à travers Aïtora…répondit Martin sans lever la tête.
- Et…c’est tout ? insista le Zvaï, se doutant que Martin n’avait pas fait que cela durant ces deux heures.
- Bah oui, mentit le jeune homme, qui ne voulait pas avouer qu’il avait rendu visite à Loïsaï.

Il y eut un court silence, on n’entendait que les bruits des couverts et des assiettes.

- Et, tu as des nouvelles de l’arria dè laxia ? demanda Eleneï.
- Séléné ? Non, malheureusement, répondit-il. Ca fait pas mal de temps que l’on ne s’est pas vu, la dernière fois, c’était en même temps que vous. J’ai bien envie de la revoir, j’espère qu’elle va bien.
- Je l’espère également, dit Narphaï. Nous, les Zvaïs, l’aimons particulièrement, nous la tenons en profond respect.

Ca, Martin l’avait déjà remarqué. Il l’avait tous accueilli et préparé un grand festin, rien qu’en son honneur. Si ça c’était pas une marque de respect…

- Moi également, dit Martin. Mais…je ne la connais pas si bien que cela quand j’y pense…
- Plus que quiconque en tout cas, répondit Eleneï. Aucun Zvaï ne sait quelque chose en particulier sur elle, ni son passé, rien… Mais, elle est là depuis des générations entières, avec toujours la même jeunesse, c’est alors qu’elle est extrêmement puissante.
- C’est vrai…
- De toute façon, l’arria dè laxia est l’une des personnes les plus mystérieuses qui puissent peupler ce monde.

Martin approuvait tout cela, en hochant de la tête. Après le repas, il était à présent l’heure de rentrer. Donc, après avoir dis ces au revoirs et ayant souhaité une bonne nuit aux deux Zvaïs, il sortit de la maison-arbre. Il se dirigea alors vers son propre arbre : le bouleau, placé pas très loin d’ici. Il pénétra dedans, rien n’avait changé. Ici, il se sentait véritablement chez lui.
Mais, Martin n’avait pas sommeil. Dans le monde réel, il devait être à présent la fin d’après midi, mais pas la nuit. Quoique le temps était arrêté…Puis, il alla sur le balcon et s’y accouda, observant comme à son habitude la cité Zvaï la nuit, c’était tellement merveilleux, un spectacle dont on ne pouvait se passer. Soudain, un éclair blanc surgit dans le ciel nocturne. Martin sourit en discernant le fruit de cette clarté : c’était Edelweiss. Elle descendit, puis, ralentit à l’aide de ses grandes ailes arrondies de chouette et se posa délicatement sur la rambarde. Elle leva la tête vers le jeune, le regardant de ses yeux jaunes, comme réclamant une caresse de sa part. Martin s’exécuta, et caressa la chouette, et celle-ci, si elle l’aurait voulu, aurait bien ronronner comme un chat. Puis, elle tendit à Martin sa patte, autour de laquelle était ficelé un bout de parchemin. Un peu étonné, mais en même temps heureux, sachant l’identité de la personne lui ayant envoyé, Martin le détacha et le déroula doucement. L’écriture de cette personne était magnifiquement élégante, en italique, les majuscules merveilleusement et délicatement décorées.

Cher Martin,
A l’instant où tu es arrivé dans le Royaume, j’ai senti ta présence. T’ayant pas vu depuis longtemps, te revoir m’aurait fait très plaisir, malheureusement, je sais que tu n’iras pas dans la forêt de Galimack. Ainsi, je t’envoie Edelweiss afin de te transmettre ce message juste pour prendre de tes nouvelles. Quelle est donc ta nouvelle épreuve cette fois-ci ? Si tu as besoin d’aide, écris moi sans problème, Edelweiss me donnera le message.
Amicalement,
Séléné


Martin sourit. Il ne s’attendait pas à un message de sa part. Toujours le parchemin en main, il redonna une autre caresse à Edelweiss. Puis, il la regarda.

- Merci…lui dit-il, même s’il se sentait bête de parler ainsi à une chouette.
« De rien ! Tout le plaisir me revient ! » répondit une voix féminine dans son esprit, douce et chaleureuse en même temps.

Martin, très surpris, recula sur le coup. Avec de grands yeux, il observa le rapace qui le regardait, la tête penchée, comme étonnée par sa réaction.

« Je fais si peur que ça ? continua la voix. Et bah dis donc, la prochaine fois je saurais…D’un côté, je sais, c’est pas banal, mais bon, c’est pour moi une telle opportunité, tu ne peux pas savoir à quel point, une telle chance, quelque chose dont tout le monde rêverait et… »
- Attends…interrompit Martin, à voix haute, ne comprenant rien. C’est toi qui parle dans ma tête…Edelweiss ?

La chouette détourna la tête vers le côté, comme vexée.

« Tu aurais pû deviner sans me poser la question, je t’ai cru beaucoup plus intelligent que cela ! Mais bon, je te pardonne. Il est clair que ce n’est pas banal de se rendre d’une chouette qui parle le langage humain par télépathie, je te l’accorde, mais quand même…Je suis un peu déçue, il faut parfois que tu penses par toi-même… »

Martin, les yeux grands ouverts, n’arrivait pas à le croire, pendant que la chouette continuai à parler dans son esprit, c’est qu’elle était très bavarde en plus !

- Mais…dit Martin, je savais que tu pouvais parler avec l’esprit mais que en langage zvaï… ?
« C’est exact, répondit-elle en regardant Martin. Mais, c’est à cause de la présence de Séléné, et je n’arrive pas à parler la langue normale quand elle est à mes côtés, mais seulement le zvaï, alors… »
- Pourquoi que en sa proximité ? l’interrompit encore Martin, sentant que la chouette ne se serait pas arrêtée d’elle-même.
« Qu’en sais-je moi ! Je ne suis qu’une chouette, dotée juste d’un petit plus d’intelligence que les autres de mon espèce, c’est aussi simple que cela. Mais sincèrement je ne sais pas… Je ne lui ai jamais avouer ça, d’un côté, il est extrêmement rare que je parle à quelqu’un, tu dois être la seconde personne, où quelque chose comme ça, je ne sais pas, je vis depuis tellement longtemps. Des siècles entiers, tu sais, j’ai vécu au Moyen-Âge dans le monde réel, ton monde, dont tu es originaire. »
- Je le sais…
« J’y pense parfois avec un peu de nostalgie, continuait-elle, ayant tant de choses à raconter. Séléné, quant à elle, ne préfère pas y penser, cela ravive en elle de mauvais souvenirs, c’est son choix le plus légitime pour elle, et je le comprends plus que quiconque. D’un côté, cela fait des siècles que nous vivons ensemble, comme des amies. Je ne sais pas ce qui m’a pris de la sauver dans le monde réel, mais je ne le regrette pas le moins du monde, car, grâce à cela, je me suis trouvée la personne à laquelle je serai la plus fidèle. Je serai capable de mourir pour elle, c’est presque une sœur pour moi, même si elle n’est pas une chouette. Je me suis alors rendue compte que les humains n’étaient pas tous si bêtes et méchants que les autres chouettes me disaient, au contraire… »

Martin sourit alors, se rapprochant de la chouette, heureux de cette découverte, une seconde rencontre avec Edelweiss.

- Merci encore, lui répéta-t-il.
« Oh ! Tu sais ! Ne me remercie pas ! C’est tout naturel, et je ne sais même pas pourquoi tu me remercies une seconde fois, je n’en ai pas besoin. Bientôt, tu pourras me parler comme je le fais avec toi, c'est-à-dire, par la pensée, c’est tellement pratique tu sais… »
- Pour toi, c’est quand « bientôt » ?
« Dans quelques temps, mais dans pas très longtemps à mon avis, répondit-elle. Car, pour parler par télépathie, il suffit juste de posséder le pouvoir de l’esprit, mais, n’essaie pas de me faire cracher le morceau, je ne te dirais rien d’autre là dessus, j’ai promis à Séléné de ne rien dévoiler sur tes pouvoirs, jugeant bon pour toi que tu les découvres par toi-même : c’est tellement plus excitant ! »

Martin se dirigea vers le lit et s’y allongea en soupirant.

- Quand j’y pense, dit-il, il ne me reste que quatre pierres, j’en ai déjà récupérés vingt six, c’est énorme. En si peu de temps en plus…
« Oui, mais l’avenir du monde en dépend, ajouta la chouette, qui, volant dans la pièce, se posa sur l’accoudoir d’une chaise installée pas loin du lit. Autant que cela soit réglé le plus vite possible et ainsi, ensuite, nous n’aurions plus à nous en faire, car tout sera rentré dans l’ordre. Car si les pierres ne sont pas réunies le plus rapidement réunies, le chaos risque de s’installer dans le Royaume comme dans la monde réel, le Royaume et sa magie, influençant l’autre. Tu es si près du but, cela serait tellement dommage que tu échoues à ce stade ! Surtout que nous te faisons tous confiance, les reines, Séléné, les Hommes, les Zvaïs et même les Folways, ce qui n’est pas si facile que ça, personne ne peut s’en vanter, mise à part toi ! Tu en fais tant, pour nous tous, et le pire, c’est que les pouvoirs ne sont pas assez suffisant pour te remercier, c’est ce que nous pensons, je crois, tous, sans exception. Tu mets ta vie en péril pour nous sauver, et tu ne demandes rien en retour… »
- C’est que je n’ai besoin de rien, répondit simplement Martin. Je suis très heureux comme je suis, heureux de pouvoir vous aider, j’ai enfin une place dans ce monde. Et cela, c’est déjà énorme pour moi, alors, ne me remercier pas, ça sera inutile.

La chouette baissa la tête.

« Ton cœur est bon et pur, Martin, dit-elle. Je regrette qu’il n’existe que peu de personne comme toi, possédant ta mentalité. Certains pensent à la richesse, d’autres à leur petite personne, mais toi, tu ne cesses de te préoccuper des autres, pourquoi donc ? J’aimerai le savoir… »
- J’aimerai, comme toi, le savoir également, mais je ne trouve pas de réponse. Pour moi, cela me parait tellement naturel.

Edelweiss ne répondit pas, restant silencieuse.

« Je…je ne sais quoi te répondre Martin…tu es si…gentil et généreux…Tu mérites amplement ta place ici comme ailleurs, et je comprends à présent le choix d’Adiamanta, comme le fait qu’un Folway puisse t’apprécier. »

Il y eut un long silence dans la pièce, juste le son du vent entre les branchages des arbres. Puis, la chouette effraie blanche commença à secouer ses ailes.

« Bon, je ne vais pas tarder à y aller, dit-elle. Séléné risque de s’inquiéter pour moi, et je ne le veux pas. Mais, d’un côté, je ne veux pas pourquoi elle s’en fait… »
- Elle tient énormément à toi, c’est normal, répondit Martin en levant la tête pour voir la chouette.
« Tu as sûrement raison, mais au point de s’en faire un sang d’encre. Une fois même, elle m’a piqué une crise. Ne lui dit jamais que je t’ai dévoilé ceci, elle m’en voudrait terriblement, mais je ne pouvais m’empêcher de te le dire, c’était tellement tentant ! Bref ! J’ai été très heureuse de te parler aujourd’hui. J’ai appris à mieux te connaître, et cela m’envoie joyeuse. »
- Moi également.
« A la prochaine !! »

Elle allait s’envoler, quand Martin la retint.

- Attends ! Je ne t’ai pas dit le message que je désirais transmettre à Séléné !
« Ah oui ! C’est vrai ! J’oublie tellement de choses ! Je ne suis qu’une chouette après tout, je n’ai pas l’intelligence des humains ! Pourtant j’aimerai tant…mais également rester une chouette…Désolée de te parler de telles choses ! Dis moi donc ce que je veux lui dire… »

Le jeune homme sourit, amusé.

- Je vais d’abord te poser une rapide question…dit-il. Pour toi, qu’est ce qui est plus rapide que la pensée ?

La chouette réfléchit, les ailes levées, mais immobiles.

« Avant de penser, je vois Séléné. Ne me demande pas pourquoi, je ne sais pas. Pourquoi ? »
- Comme cela…répondit Martin en haussant les épaules. Dis à Séléné que l’épreuve est trop rapide pour qu’elle puisse m’aider, mais que je suis heureux d’avoir reçu son message. J’espère bien la revoir bientôt.
« C’est tout ? »
- C’est suffisant, je crois.
« D’accord, je lui dirais cela sans aucun problème. Bon, à présent, je dois véritablement y aller ! Et n’essaie pas encore de me retenir, je partirai cette fois pour de bon et… »
- Vas-y au lieu de parler…dit Martin, toujours le sourire aux lèvres.
« Tu as raison, mais je suis tellement bavarde, surtout quand je rencontre quelqu’un d’autre que Séléné avec qui parler, et… »
- Vas-y !! lui ordonna Martin, amusé.
« Oui ! C’est bon, c’est bon… »

Puis, elle partit par le balcon, volant gracieusement. Une dernière voix s’éleva dans sa tête.

« A la prochaine !! Porte toi bien !! »
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ielenna




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MessageSujet: Re: Le royaume des pierres   Le royaume des pierres - Page 2 EmptyJeu 7 Juin - 16:39

AVIS

Ce texte est un plagiat du Royaume des Pierres dont la seule propriété m'appartient depuis 2006.
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