par la magie de la plume et du pinceau
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 Le royaume des pierres

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arilia

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MessageSujet: Le royaume des pierres   Le royaume des pierres EmptyJeu 21 Juin - 19:48

Chapitre 1
Découverte


Martin descendit les marches quatre à quatre, ses pas pesant faisaient craquer le bois de l’escalier. Lorsqu’il arriva en bas, il croisa Annabelle, sa petite sœur brune, son visage parsemé de taches de rousseurs, une vraie peste âgée seulement de 10 ans, qui mesurait deux têtes de moins que lui. Au courant de la situation présente, elle afficha sur son visage un sourire narquois et moqueur.

« Alors, dit-elle avec un regard vicieux, on vient de se faire passer un savon ? »

Il lui répondit un juron, elle, d’une langue rosée tirée en sa direction. Encore plus en colère, Martin sortit dehors par la porte en verre, qu’il failli briser en la claquant. Il fit quelques pas, s’assit au milieu du jardin, et se calma en écoutant le bruit des oiseaux qui chantaient la fin de l’hiver avec une mélodie accueillante pour le printemps. La situation le rendait quelque peu honteux. Sa mère et lui venaient de se disputer pour une minable histoire, commencée de rien, et qui avait dégénérée. Cela expliquait donc l’irritation de Martin. Du haut de ses quinze ans, qu’il présentait bien, il ne trouvait plus l’utilité d’obéir à ses parents, ni à qui que ce soit d’ailleurs.

Martin était grand et bien bâti. D’un côté, c’était un bon sportif. Son visage était plus fin que son corps athlétique. Celui qui examinait bien son cou, pouvait distinguer une longue cicatrice, celle qu’un camarade de primaire lui avait laissé comme souvenir à l’aide de ciseaux. Par chance, les lames de ceux-ci n’avaient atteint ni la trachée, ni l’œsophage. Il était brun, et ses cheveux, en bataille, suivaient son caractère récalcitrant, car ceux-ci ne se laissaient pas dompter par aucun peigne. Ses yeux étaient d’un bleu profond, et, que si quelqu’un disposait d’une imagination suffisante, il pouvait apercevoir la mer. C’était sûrement grâce à eux qu’il avait charmé Virginie, la fille la plus belle du niveau de 2nde.

Elle était sa petite amie depuis trois mois à présent. Elle était plus grande que les autres filles, mais cela ne l’empêcher pas de disposer d’une finesse et d’une grâce incomparables. Ses longs cheveux châtains, lui tombaient dans son dos avec souplesse, ses yeux verts tels deux sublimes émeraudes incrustées dans chacune de ses pupilles. Celles-ci brillaient avec plein de malice et de complicité. Toujours elle était joyeuse, et son rire clair aurait pu éclaircir le monde le plus sombre et le plus chaotique. Personne ne pouvait ne pas l’aimer, du moins ne pas l’apprécier.

« C’est peut-être un ange, qui sait… » avait supposé Jérôme, l’un des amis de Martin.

En tout, ils formaient une bande de copains, composé donc de Jérôme, qui, mise à part que celui-ci avaient quelques biceps en plus grâce aux heures de sport hebdomadaires, était semblable à Martin en tout point. Ses cheveux étaient légèrement plus clairs que celui-ci, et sa voix était davantage grave. Il était le plus loyal.
De Simon. Étant le plus sage du groupe, c’était souvent lui qui résonnait ses amis sur certains sujets. Il était roux et légèrement plus petit que ses copains. Il lui restait également quelques tâches de rousseur sur son visage légèrement rebondi. On lui accordait d’une grande confiance.

Il y avait aussi Victor, grand mystérieux, qui cachait son fort caractère un peu rebelle, derrière des beaux cheveux, d’un brun ténébreux, qui lui arrivaient aux épaules en mèches pointues, sans gel ni quoi que ce soit. Ses yeux gris le rendaient encore plus énigmatique. Sa grande taille et le fait que l’on ne discernait pas bien son visage le vieillissait de quelques années. Ses résultats scolaires étaient des meilleurs, mais ce n’était pas pour autant qu’il était sage et réfléchi.

Mais le phénomène du groupe restait de loin Kevin. Jamais on n’aurait pu trouver un tel clown ailleurs. Un regard espiègle, passant son temps à faire des idioties, il était le plus jovial du groupe. Par contre, lorsqu’un problème surgissait, sa gravité et son sérieux étonnaient fortement Martin, car c’était le contraire de son caractère. Ses cheveux châtains laissaient paraître des reflets blonds comme du blé. Lui était de taille moyenne.

Ils formaient tous les cinq une bande d’amis que l’on pouvait comparer à une main, car on ne pouvait les séparer. Ils connaissaient les autres du groupe comme leur poche, enfin, façon de dire. Ils se disaient leurs secrets et se racontaient leur vie. Ainsi deux de ses amis avaient des sentiments pour Virginie.
Mais Martin avait un secret qu’en aucun cas il voulait dévoiler aux autres. Cela faisait un mois, environ, que chaque nuit il faisait ce même rêve. Ce rêve, où il était dans une grande salle transparente, où une voix pure, qui se répercutait sur les murs, tel un cuillère que l’on martèle sur un verre en cristal, lui disait des choses qu’il n’arrivait pas bien à entendre.

Il se leva de l’herbe, en s’appuyant sur sa main, et se passa l’autre dans ses cheveux. Il commença à effectuer le tour du jardin, la tête basse vers la pelouse. Soudain, il s’arrêta brusquement, car son regard se fixa sur quelque chose caché dans le gazon. Il se pencha prudemment et prit délicatement cette « chose » dans sa paume. Son cœur se mit à battre très fort dans sa poitrine. C’était une pierre transparente, taillée en rond, aussi grosse qu’une balle de tennis. La lumière qui s’y reflétait sortait sous forme de rayons de couleurs, celles d l’arc-en-ciel. C’était une pure merveille, l’expression était exacte. Comment Martin n’avait pas t-il pu trouver cette pierre auparavant, étant donné la grandeur de celle-ci ? De plus, elle était mise en évidence, alors que jamais il ne l’avait remarqué, depuis les six années qu’il vivait dans cette maison. Quelqu’un l’avait sûrement déposée ici. Mais pourquoi ? Lui était-elle destinée ? Il n’en savait rien du tout. En tout cas, il était ému et extrêmement heureux de sa trouvaille. C’était la première fois de sa vie qu’il découvrait quelque chose d’aussi fabuleux.

Martin continuait d’observer la pierre, lorsque soudain, celle-ci se mit à luire fortement, émettant davantage de rayons colorés. Il était pétrifié par la peur, il tremblait de tous ses membres, ceux-ci obéissaient difficilement aux ordres qu’il leur donnait. Il essaya de lâcher la pierre, en vain… Celle ci était collée à sa main. A part attendre, il ne pouvait rien faire. La lumière devint tellement puissante, que Martin dut se cacher les yeux avec son bras qui lui restait libre, car il était ébloui. Un vent fort se mit à souffler, faisant décoller ses cheveux, et il se sentit emporté. Lorsque tout s’arrêta, Martin lâcha instinctivement la pierre qui tomba sur le sol dans un bruit sourd et résonant. Il rouvrit les yeux, mais tout lui parut flou. C’est après avoir frotté plusieurs fois ses paupières qu’il vit où il était. Il se tenait debout, dans une vaste salle, dont les murs étaient constitués du même matériau que la pierre qu’avait trouvé Martin. C’était la salle qu’il avait vue en rêve. Il se baissa pour ramasser de nouveau la pierre et passa la pièce sous son regard. Il n’y avait âme qui vive à cet endroit, en tout cas, dans cette pièce.

« - Y a-t-il quelqu’un ? » demanda-t-il et sa voix résonna dans le hall, jusqu’à ce qu’elle s’évanouisse.
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arilia

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MessageSujet: Re: Le royaume des pierres   Le royaume des pierres EmptyJeu 21 Juin - 20:07

Chapitre 2
Pureté d'un diamant


Soudain, une grande brèche se forma dans un mur et une vive lumière en sortit. Martin ne pouvait que distinguer une fine silhouette qui s’approchait. Le trou se referma, avec un bruit sonore et la lumière se dissipa un peu. Il y avait à quelques mètres de Martin une femme, vêtue d’une riche, longue et belle robe blanche. Ses cheveux d’un brun ténébreux étaient lisses et brillants, ils lui tombaient sur ses frêles épaules. Son visage était pâle, son nez était long et pointu, et son menton semblait avoir été modelé avec perfection. Au bout d’une chaîne d’argent, qui ornait son grand cou, pendait une réplique de la pierre découverte par Martin, il y avait de là quelques minutes. Mais le plus frappant, c’étaient ses yeux gris souris, qui, au contraire de son apparence simple et jolie, lui donnaient un air sérieux et redoutable. Pas par méchanceté, mais par respect profond. Ses couleurs de cheveux et de yeux auraient pu faire penser à Victor, mais pas du tout. Pour Martin, elle ressemblait à une autre personne.

« - Oui, il y a moi, répondit-elle à la question de Martin, qui trembla.

Cette voix était celle qui hantait chacun de ses rêves.

- Où suis-je…, demanda-t-il
-Bienvenue au royaume de la pureté, Martin.

Qu’est ce que c’est que cette histoire ahurissante encore ? Lui faisait-on une blague débile ? En plus, comment savait-elle son nom puisqu’elle ne l’avait jamais vu ?

- Tu ne me crois pas n’est ce pas, dit-elle. Alors, dis-moi comment es-tu arrivé là ?
- Attendez, je suis un peu perdu… Pouvez vous répéter ?

Elle renouvela sa question patiemment. Ca il n’en savait rien certes, mais pour lui, la magie, ça n’existait pas. Dans tous les cas, ça ne voulait rien signifier.

- Je ne sais pas du tout, avoua-t-il.
-Martin, il se trouve que les pouvoirs magiques existent dans ce monde, lui dit-elle calmement.

Et voilà, il savait bien qu’elle allait sortir une de ces phrases incroyables.

- Tout ça, n’existe pas, je dois certainement rêver. Ce n’est pas possible.

Il se pinça le dos de la main, mais rien ne se passa.

- Non, tu ne dors pas. Crois-moi un peu, je t’en prie. Tiens, pour te faire une idée…

Sur ce, elle montra la pierre de Martin du doigt. Celle-ci refit la même chose que le moment dernier, et il se retrouva à l’autre bout de la salle. La femme le rejoignit pendant que Martin ne détournait pas son regard de la pierre.

- Alors ? Crois-tu maintenant ?
-…mouais…, répondit Martin pas tout à fait convaincu.
-Martin, fies-toi à tes premières impressions, pas au reste. Le monde sera beaucoup plus simple. Tu verras… Maintenant tu sais que la magie, les pouvoirs existent.
- Pourquoi suis-je ici ?

Un point était résolu pour Martin, même pas entièrement, mais il y en avait d’autres à éclaircir. Mais elle ne répondit pas, elle continua à parler.

- Je vais donc pourvoir me présenter. Je suis Adiamanta, reine du royaume de la pureté, symbolisé par le diamant…
- Attendez, l’interrompit Martin, la pierre que j’ai dans la main est un diamant, un vrai ?
- Exact, comme tout ceux qui ornent cette salle. Mais le tien est magique, c’est un passe-partout.
- Mais pourquoi suis-je ici ? répéta Martin, avec un air un peu plaintif.
- C’est une longue histoire, commença Adiamanta. En dehors du monde réel, le tien, il existe un deuxième monde magique, aussi vieux que la Terre, le monde des Royaumes des Pierres. C’est un monde parallèle, gouvernés par les royaumes. Il y en a 22, chacun ayant son propre pouvoir et sa pierre spécifique, et ils sont gouvernés par des reines, gardiennes détentrices de ces pouvoirs. Ces reines sont remplacées lorsqu’elles ne sont plus dans la capacité de remplir leur fonction, mais ce n’est pas là qu’est le problème... Il se trouve qu’il y a de cela 14 ans, une sérieuse dispute a éclatée entre les royaumes, provoquant leur séparation. Chaque royaume a été enfermé dans des limites magiques, difficiles à franchir, dans le but d’atténuer les tensions. Mais chacune des reines s’est rendue compte que nos pouvoirs étaient moins puissants si nous étions séparés.
- Comment pouvez-vous communiquer entre vous, si il y a des limites infranchissables, demanda Martin.
- Tu oublies une nouvelle fois la magie. Nous arrivons, mais difficilement à communiquer par télépathie. Mais, ce n’est pas le plus important. Donc je continue.
Elle reprit son souffle et poursuivit son récit.
- Si nos pouvoirs diminuent, les mondes, y compris le tien sombreront dans un chaos infernal. Nous désirons donc nous retrouver ensembles, mais les limites ne peuvent être enlevées si facilement. Il n’y a qu’un seul moyen… Suis-moi… »

Elle se retourna et marcha droit vers un mur. Martin crut qu’elle allait y rentrer dedans, mais une brèche s’ouvrit au dernier moment, et elle y entra. Martin la suivit quelques mètres plus loin. Le trou débouchait sur une petite salle, toujours de diamant. Au milieu se tenait une table, dont le plateau de mousse noire était disposé à la diagonal par rapport au sol. Adiamanta s’arrêta juste devant, et laissa à Martin le temps d’observer le tableau. Il remarqua alors environ une vingtaine de trous, de toutes formes et de toutes profondeurs dans la mousse du plateau.

« - Voici le tableau sacré, déclara Adiamanta en désignant le tableau de sa main, avant notre dispute, chaque pierre de chaque royaume était installée dans son emplacement, mais les reines ont repris leur pierre, et par conséquent, ont divisé notre pouvoir commun.
- Je ne vois toujours pas la raison pour laquelle je suis ici.
- Attends un peu, j’y viens. La solution serait donc de réunir toutes les pierres symboliques des royaumes pour retrouver notre force commune. Mais aucune reine ne peut franchir les limites, c’est pour cela qu’il nous faut un intermédiaire. Et ça sera toi, Martin, cet intermédiaire.
- Moi ?! dit Martin, comme si il venait de recevoir un poing dans le ventre.
- Oui. Tu as un quelque chose de plus, absent de tout autre esprit.
- Mais, si je ne veux pas... supposa Martin.
- Alors, les mondes vivront dans la haine, le sang et la guerre. Et je crois que personne n’ait envie que cela se passe.
- On ne peut pas demander cette mission à quelqu’un d’autre, proposa-t-il embarrassé.
- C’est impossible. Toi seul peux faire ceci.

Adiamanta, les mains jointes, s’approcha de Martin. Celui-ci commença à reculer mais s’arrêta. Elle plongea son regard gris dans celui bleu de Martin.

- Martin, tu es notre dernier espoir… dit-elle gravement, l’avenir des mondes est entre tes mains.

Il y eut un grand silence pur au milieu du diamant. Martin, embrouillé, cherchait des solutions. Et à chaque fois, il revenait toujours à la même : accepter. Il n’avait pas le choix. Il s’y reprit des dizaines de fois, rien à faire.

- Alors, je le ferai, puisque je le dois, admit Martin un peu à contrecœur.

Un sourire s’afficha sur le visage d’Adiamanta, laissant apparaître ses belles dents blanches.

- Merci infiniment, répondit la reine soulagée, tu ne peux pas savoir ce que je te suis reconnaissante. Retournons dans la grande salle, veux-tu bien ? »

Sur ses paroles, la brèche se rouvrit et les laissa passer dans la pièce précédente. Rien n’a changé, mise à part l’installation de deux fauteuils blancs de neige dans le fond de la salle. Ils s’assirent dessus. Ils semblaient être recouverts d’une sorte de velours fin et ils étaient moelleux et douillets.
Adiamanta dit alors :

« - A présent, je vais t’expliquer le déroulement des choses et je répondrais à tes questions par la suite.

Martin s’installa confortablement, sachant qu’il avait affaire à un grand discours, il était prêt à écouter attentivement.

- Bon, commença Adiamanta, des passages se libèrent de temps à autre dans les limites. Ils restent tout de même infranchissables pour les reines, mais pas pour toi. Alors, tu iras dans l’autre royaume à l’aide de ton diamant passe-partout, qui t’appartient à présent. Donc quand un passage se libèrera alors que tu te trouves dans le monde réel, je te préviendrais, enfin « il » te préviendra en lançant des rayons de lumière, que tu verras, mais qui seront invisibles à tout autre œil. A ce moment, tu te cacheras à un endroit protégé de la vue des autres, pour arriver ici.
- Un instant, l’interrompit Martin, que se passe-t-il dans le monde réel maintenant ?
- Grâce à un procédé magique, le temps est arrêté dans le monde réel chaque fois que tu seras dans un des royaumes ou dans le monde des Royaumes. Je continue. Donc tu viendras ici, car pour toi, le royaume de la pureté est une sorte de carrefour entre les autres, tout comme le monde des Royaumes. Je t’expliquerais en quoi consistera ta mission et je t’enverrai dans un royaume. Quand tu y arriveras, tu rencontreras la reine détentrice du pouvoir. Celle-ci te fera passer une épreuve.
- Pourquoi donc, s’étonna Martin, elles peuvent me donner directement la pierre.
- Ce n’est pas possible. Je te rappelle que les pierres sont magiques. Ce n’est pas n’importe qui qui peut les prendre. Les reines jugeront si tu es apte à récupérer la pierre, afin de l’apporter ici. Une personne peut aussi bien venir dans un royaume en mentant, qui déclare être comme toi un intermédiaire. Si on lui donnait la pierre sacrée, il pourrait faire ce qu’il veut avec. Ce serait une catastrophe, car il deviendrait un danger public, et nos chances de réussite de reconstitution des pouvoirs seraient fortement diminuées.
- Mais si je rate l’épreuve ? supposa Martin.
- J’ai confiance en toi, et je sais que tu les réussiras toutes.

Le sourire d’Adiamanta était mystérieux, elle devait cacher quelque chose à Martin.

-Après, tu reviendras ici pour déposer la pierre à sa place. Les premières épreuves se passeront dans le monde réel, pour que tu puisses t’habituer aux missions. Mais après, elle se passeront dans le monde des Royaumes, et là, ce sera un peu plus périlleux.
-Pourquoi, demanda Martin, inquiet.
- Je t’expliquerais ça le moment venu.

Ils discutèrent encore durant quelques dizaines de minutes.

Elle s’arrêta de parler, mais Martin avait encore une question.
- Quand se passera la première mission ?
- Maintenant.

Martin ouvrit grand les yeux. Surprit de la réponse, il pensait à une blague. Mais avec le ton sérieux de la parole de la reine, il rejeta cette hypothèse. Il s’étonna de la rapidité que prenaient les évènements. Il allait être un héros, le sauveur du monde, alors qu’il n’était au courant de rien l’heure dernière.

- Es-tu prêt ? demanda Adiamanta.

Il réfléchit quelques secondes et répondit d’un signe de tête affirmatif. Alors le passe-partout, toujours dans sa main, se mit à émettre des rayons de lumière violette. De nouveau, le vent fort se leva. Il vit juste les yeux gris d’Adiamanta s’effacer et il ferma les siens.
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arilia

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MessageSujet: Re: Le royaume des pierres   Le royaume des pierres EmptyJeu 21 Juin - 20:33

Chapitre 3
Calme et sérénité



Lorsqu’il ouvrit les yeux, il se trouvait dans une salle identique à celle du royaume de la pureté. La seule différence était que les murs constitués d’une pierre violette étaient ornés de colonnes qui ressortaient à moitié. Une femme était installée au fond de la salle.

« -Bonjour, lui dit-elle d’une voix fluette.

Elle s’approcha de lui lentement. C’était une femme un peu grassouillette, mais son visage laissait apparaître un air de sympathie. Elle n’était pas grande, elle devait être moins grande que Martin. Ses cheveux couleur acajou étaient recourbés. Sa robe voilette à grands froufrous était ample. Elle portait au bout d’un fil de laine qui entourait son cou une pierre violette, de la taille d’une balle de ping-pong, polie en ovale, sûrement la pierre sacrée du royaume.

- Tu dois être Martin, n’est ce pas. Oui…Adiamanta m’a prévenu de ton arrivée. Je me présente, je suis Amétéline, reine du royaume du calme, symbolisé par l’améthyste, cette pierre violette présente partout ici, comme celle-ci.

Elle prit du bout des doigts la pierre suspendue au fil de laine et la montra à Martin.

- Voici la pierre sacrée que tu viens chercher. Elle n'est pas spécialement belle, je te l'avoue, mais elle est très importante pour toi, comme pour Adiamanta. Mais pour l’obtenir, tu sais que tu dois passer une épreuve.
- Oui, je le sais. La reine de la pureté me l’a expliqué.
- Bon. La suivante ne va pas être très compliquée. Pour toi, ce sera un jeu d’enfant, mais il faut tout de même que je t’y habitue. C’est un ordre que j’ai reçu de la reine. C’est vrai que si je t’envoie tout de suite dans une épreuve mortelle, ça ne va pas être drôle.

Un nœud se noua dans la gorge de Martin, il n’avait aucune envie d’être envoyé à une mort certaine. Amétéline se contenta de sourire, sachant quelle inquiétude elle avait transmit à Martin.

- Cette épreuve durera une journée entière, expliqua-t-elle. Et dans ces 24 heures, tu ne devras en aucun cas t’énerver, sinon, la pierre sera perdue.
- Juste ça ! dit-il surpris de la facilité de l’épreuve.

Mais il se rappela de sa situation dans le monde réel.

- Vu la situation dans laquelle je suis, ça ne va pas être simple, murmura-t-il entre ses dents.

Il s’était disputé avec sa mère, et remettre les pièces en place sur l’échiquier allait être une affaire délicate, surtout que sa mère avait un caractère bien trempé.

- On y va ? demanda Amétéline.

Il approuva d’un signe de tête. Alors, elle fixa le passe-partout dans la main de Martin et celui-ci s’illumina. Le vent habituel remporta Martin dans son monde.

Il se retrouva dans son jardin, à l’endroit où il avait découvert le diamant magique. Il ouvrit la fenêtre et entra dans la maison. Il gravit les escaliers, toujours en faisant craquer les marches, et rentra dans sa chambre. Il ferma la porte et s’assit à la chaise de son bureau. Sa chambre était le seul endroit où il se sentait en sécurité. Les murs étaient peints en vert clair et il y régnait un bazar qui était propre à Martin. C’était son chez lui. Il jeta un coup d’œil à l’horloge accrochée au dessus du bureau. Elle affichait 6 heures du soir. Il était resté une bonne demi-heure dans les royaumes, pourtant le temps n’avait pas avancé. Il réfléchit à ce qu’il allait faire, ce qui serait avantageux pour l’épreuve, ce qui ne l’énerverait pas. Ranger sa chambre ? Pas question, elle était bien comme ceci, d’après lui, et puis remettre en ordre son chez soi, ça le mettrait en colère. Faire ses devoirs ? Pourquoi faire… il ne les faisait jamais. Pourtant, si l’un de ses professeurs s’en rendait compte le lendemain, il risquerait de se défendre en s’énervant. Ne préférant prendre aucun risque, il sortit ses affaires de classe à contrecoeur. Il les finit 45 minutes plus tard. Plusieurs fois, il crut qu’il allait finir par péter les plombs, mais il arrivait à surmonter son agacement. Il rangea ses livres dans son sac et descendit au salon. Sa sœur Annabelle était assise dans le canapé en train de lire une bande dessinée. Elle leva la tête et regarda Martin à travers ses grandes lunettes rouges. Elle gardait toujours son sourire moqueur.

- Alors, dit-elle avec un air méchant, t’es allé pleurer dans le jardin ?
- Non, répondit Martin sans la regarder, je me suis reposé. Légère nuance.

Annabelle attendit deux secondes et replongea dans sa bande dessinée. Lui, prit la télécommande et alluma la télévision. Quelques minutes plus tard, sa mère les appela à table. Annabelle ferma brusquement son livre et le laissa sur le canapé avant de courir à la table de la salle à manger. Elle sauta sur une chaise, qui manqua de craquer littéralement. Martin s’assit également et observa le plat servi sur la table. Sa mère était assise en face de lui, le regard dans le vide, le visage indifférent. Son père sortit de sa chambre. Il enleva les lunettes de son nez et les rangea dans sa poche de sa chemise. Pour Martin, c’était le père le plus génial du monde. Ils jouaient ensemble à la console le week-end, le reste du temps, il lisait son journal, sans cesser de faire des réflexions débiles.

- Hum, ça a l’air bon tout ça, dit-il en reniflant l’odeur du plat. Merci chérie.

Il se baissa et donna une bise sur la joue de sa femme. Il s’assit à côté de Martin. Des pas lourds et lents se faisaient entendre dans les escaliers. C’était Valentine, la grande sœur de Martin, âgée de 17 ans. Des cheveux châtains et gras lui cachait une grosse partie de son visage. Elle revêtait souvent des vêtements larges et flottants. « La mode au lycée » disait-elle à ses parents. Elle portait toujours ses écouteurs de MP3 dans ses oreilles, mais quand elle ne les avait pas, elle téléphonait à son copain. Elle s’assit sur la dernière chaise, en ne cessant pas de remuer sa tête en son du rythme de la chanson.

- Valentine, dit sa mère, on te l’a répété assez de fois, pas de MP3 à table. »

Derrière son dos, Annabelle l’imitait en exagérant un peu, et Valentine pouffa de rire en retirant ses écouteurs. Le repas se passa dans le calme. C’était tant mieux pour Martin, qui n’avait pas envie de déballer la dispute avec sa mère.
Il alla se coucher trois heures plus tard, en se disant :

« Plus que 19 heures… »

Le lendemain, il fut tiré du lit par son réveil. Il était par habitude grognon lorsqu’il se levait de son lit, mais il fit de son mieux pour être calme. Il s’habilla et prit son petit déjeuner, en prenant soin d’éviter sa mère. Il mit le passe-partout dans sa poche, il y rentra de justesse. Mais en se regardant dans un miroir, il se rendait compte qu’un œil extérieur ne pouvait pas le voir. A son arrivée au lycée, il fut accueilli par ses quatre amis. Puis, une petite voix légère lui parla :

« - Salut Martin.

Il se retourna, c’était Virginie.

« Qu’est ce qu’elle est belle » se dit-il

- Salut Virginie. On se voit à la récrée, ok ?

Elle approuva d’un signe de tête et rejoignit ses copines.

- Espèce de veinard, dit Simon en tapant sur l’épaule de Martin.
- Tu en as de la chance, et j’espère que tu t’en rends compte, même si je n’éprouve pas de sentiments pour elle. Je suis content pour toi, rajouta calmement Victor.
- Virginie…, dit alors Jérôme rêveusement, tu as fait le meilleur choix…

Ils la regardèrent tous les quatre. Derrière, Kevin pouffait de rire devant les têtes d’abrutis que faisaient ses amis. Il commença à imiter un violoniste qui joue un morceau romantique.

- C’est bon, c’est bon... », dit Simon en le remarquant.

La sonnerie retentit et ils entrèrent dans leur classe.

A la récréation, Virginie rejoint Martin. Ils se promenèrent tous les deux.

« - J’ai quelque chose à te dire, commença-t-elle. Il y a un léger problème…
-Lequel, demanda Martin.
-Voilà…tu sais…samedi…on avait prévu d’aller au cinéma…
- Oui, et ?

Elle retint sa respiration, comme si elle allait plonger en apnée, et lâcha tout d’un coup.

- Je ne pourrais pas venir.
- Quoi !?

Martin s’était brusquement arrêté. Mais l’épreuve lui revint à la mémoire.

« Calme toi Martin… » pensa-t-il.

Il respira une grande bouffée d’air.

- Tu sais que cela fait des semaines que j’essaie d’organiser une sortie avec toi. Et encore un fois, tu ne peux pas ! Pourquoi ?
-…réunion de famille, dit-elle en rougissant. Je suis obligée d’y aller.

Il fut vraiment déçu, mais il ne pouvait rien faire.

- Bien…, dit-il.
- Tu ne m’en veux pas ? demanda Virginie étonnée de sa réaction.
- Comment pourrais-je t’en vouloir !

Virginie se mit face à Martin.

- Martin, tu es adorable. »

Elle enlaça Martin dans ses bras, qui était au paradis. Il rêva durant tout le reste de la journée.

Lorsqu’il rentra chez lui, il déposa le passe-partout sur son bureau. Il s’allongea sur son lit et ferma les yeux. Un sourire se dessinait sur ses lèvres, il repensa aux quelques secondes qui lui ont paru être des heures. Quand soudain une lumière l’éblouit. Il se leva de son lit en grognant et vit le passe-partout émettre des rayons de lumière multicolore. Il avait complètement oublié la mission. Il prit la pierre dans sa main et ça se passa comme les autres fois. Il arriva donc au royaume du calme. Il s’avança vers le fond de la salle où l’attendait Amétéline.

« -Toutes mes félicitations, dit-elle d’une petite voix en applaudissant de ses mains grassouillettes. Tu n’as pas fait d’erreurs.

Le cœur de Martin se mit à battre fort dans sa poitrine. Il avait réussi.

- Calme et sérénité, dit Amétéline en levant le doigt. Voici l’une des clefs de la réussite.

Elle décrocha son pendentif du fil de laine, et le tendit à Martin.
- Tiens, voici la pierre du royaume du calme.

Elle posa délicatement la pierre dans la paume de Martin, dans celle qui n’avait pas le passe-partout. Il la rangea dans sa poche. Amétéline sortit une réplique de la pierre qu’elle venait de donner à Martin, en plus petit, et la prit entre son pouce et son index.

- Adiamanta ne t’a pas parlé des pierres de pouvoirs, je suppose, demanda-t-elle.
- Non, qu’est ce que c’est ?
- C’est un clône de la pierre sacrée, répondit-elle. Quiconque détient cette pierre possède le pouvoir qu’elle symbolise.
- Ca veut dire que quand j’aurais cette pierre, j’obtiendrais le pouvoir du calme, demanda Martin qui commençait à s’exiter.
- Exactement. A la fin de chaque épreuve, chaque reine te confira la pierre sacrée et celle du pouvoir.
- Mais c’est génial, s’exclama Martin.
- Tu ne pourras pas les utiliser quand tu veux par contre, le contredit Amétéline. Prends donc cette pierre.

Martin reçut la pierre et une sorte de courant électrique traversa son corps lorsqu’il toucha l’améthyste.

- A présent, annonça Amétéline, tu peux calmer qui tu veux, rien qu’avec ce pouvoir. C’est pratique en situation de bagarre.

Martin observa la pierre quelques instants, en se demandant comment un pouvoir avait pu être concentré dans une pierre.

- Merci, dit-il à Amétéline en rangeant l’améthyste dans sa poche, qui était désormais bien remplie.
- C’est moi plutôt qui devrait te remercier. Les missions vont être de plus en plus dures. Mais je sais combien ton courage est grand.

Martin rougit sous le compliment. Elle recula de quelques pas et le passe-partout du doigt, et celui-ci projeta de la lumière.

- Au revoir, Martin et bonne chance.

Il n’eut pas le temps de répondre que déjà il se trouvait dans le royaume de la pureté. Il alla vers Adiamanta.

- Ca y est, j’ai la pierre, annonça-t-il fièrement.
- Bien. Va donc la déposer à sa place.

Il se dirigea vers le mur et la brèche s’ouvrit laissant un passage vers la salle du tableau sacré. Il remit l’améthyste magique dans le trou ovale.

-Plus que 20 pierres, Martin, dit Adiamanta qui l’avait rejoint.
- Vous vous trompez madame, plus que 21, rectifia Martin.
- Non, car je vais te donner la pierre de la pureté, mais sans épreuve.

Elle détacha sa chaîne d’argent de son cou, et fit glisser le diamant magique, qu’elle tendit au jeune homme. Celui-ci le mit dans le trou rond.

- Tiens, voici la pierre que tu désires.

Elle fit apparaître la pierre de pouvoir de la pureté qu’elle tendit à Martin. Il ressentit la même sensation que la fois précédente, lorsqu’il eut contact avec le diamant.

- Ce pouvoir n’est pas très utile, le prévint Adiamanta. Avec, tu peux juste purifier ce que tu veux. Mais avant que tu ne partes, j’ai une dernière recommandation. N’abuse pas trop de tes pouvoirs, et essaie de na faire que le bien avec, mais tu pourras quand t’en servir pour ton propre intérêt. Personne ne doit te remarquer lorsque tu utilises un de tes pouvoirs, personne m’entends tu.
- D’accord.

Plus tard, il ré arriva dans sa chambre. Il posa le passe-partout sur son bureau et ouvrit l’un de ses tiroirs. Il en sortit une peti
te boîte noire dans laquelle il rangea ses deux pierres de pouvoir. Le tiroir refermé, il s’allongea sur son lit.

« Quelle journée ! »
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MessageSujet: Re: Le royaume des pierres   Le royaume des pierres EmptyJeu 21 Juin - 20:46

Chapitre 4
La rose rouge


Martin entra dans sa chambre et claqua la porte, qu’il ferma à clef. Il shoota dans sa poubelle, qui tomba sur le parquet, laissant choir des vieux papiers par terre. Sa furie était considérable, et cela pouvait se comprendre. La journée ne s’était pas bien passée au lycée. Une dispute avait éclaté entre lui et Virginie, il ne savait même pas pourquoi. Elle ne lui parlait plus, ne le regardait plus. Et malgré son pouvoir du calme, il n’arrivait pas à bien le contrôler. Il s’assit à la chaise de son bureau et mit sa main dans sa poche. Il en sortit un gros diamant. C’était le passe-partout qu’il avait trouvé une semaine auparavant. Depuis Adiamanta ne l’avait pas contacté, aucune nouvelle. Il posa la pierre sur son bureau et se mit la tête dans se bras. Il était en colère, mais il était tout de même triste.

Quand tout à coup, il ressenti comme un appel imaginaire. Il releva sa tête, la pierre magique s’illumina, Adiamanta l’attendait dans son royaume. Ce n’était pas le bon moment pour Martin. Devait-il y aller ? Il n’avait pas le choix… Il soupira profondément et saisit le diamant, il l’emmena au royaume de la pureté. Lorsque ses pieds touchèrent le sol, la reine, toujours vêtue de sa scintillante robe blanche, s’approcha de lui. Mais elle remarqua la tristesse qui s’affichait sur son visage. Elle le regarda droit dans les yeux.
« - Je sais parfaitement ce que tu endures, mais ne t’inquiètes pas, tout reprendras son cours normal avec elle.

Martin leva la tête, étonné. Adiamanta savait tout de lui.

- Ce n’est pas de ma faute si je dois t’appeler maintenant. Tu sais que les passages ne s’ouvrent qu’à certains moments, reprit-elle, son regard gris sérieux plongé dans celui de Martin. Etre un intermédiaire des pierres est une dure mission.

Il ne répondit rien.

- Pourtant, certains évènements peuvent s’améliorer grâce à cela. Et j’espère que ce sera le cas aujourd’hui. Car le royaume dans lequel je vais t’envoyer va peut-être t’aider dans ta situation présente. »

Elle recula lentement. Le passe-partout dans la main de Martin émit des rayons de lumière rouge et le vent l’emporta.

Il n’avait pas encore ouvert les paupières, que déjà il sentait en lui un sentiment de sécurité et de bien-être. Les yeux ouverts, cette impression s’intensifia davantage. La salle dans laquelle il se trouvait, semblait chaleureuse, peut-être à cause de ses murs rouge sombre, ou du doux parfum qui régnait dans cette grande pièce. Il rangea son passe-partout dans sa poche, et s’approcha d’un des quatre murs. Il le palpa de sa main, la pierre était tiède, comme si elle était animée d’une vie invisible, comme celle d’un arbre.

« - Qu’est ce que c’est que cette pierre, se demanda-t-il à lui-même. Ce n’est pas du rubis… »
« - Et tu as bien raison, répondit une belle voix.

Martin détourna son regard du mur rouge et pivota sa tête. Une magnifique femme descendait un escalier de la même couleur que les murs. On aurait dit qu’elle descendait un tapis rouge. Sa beauté semblait être inégalable.

« Sauf peut-être Virginie » pensa Martin, à qui un nœud se formait dans sa gorge.

Ses cheveux roux ondulés étaient attachés en un chignon, d’où sortait une grande et grosse mèche. Une rose pourpre, à la base de la corolle de laquelle était fixé une pierre rouge sombre, taillée en forme de cœur, avait été coincée dans le chignon. Des tâches de rousseurs parsemaient ses pommettes roses. Ses grands yeux vert émeraude faisaient trembler Martin. C’étaient exactement les mêmes que ceux de Virginie. Sa robe vermeille traînait derrière elle, ajoutant de la grâce à ses mouvements.

- Ce n’est pas du rubis, reprit-elle lorsqu’elle arrêta devant Martin. Cette pierre est du grenat, sa couleur est plus obscure que celle du rubis, qui était rouge vif et éclatant. Mais cela d’empêche pas à cette pierre de rester remarquablement belle.

Martin ne pouvait plus bouger, tellement il était stupéfait de la beauté de cette femme, qui parlait debout devant lui.

- Cette pierre est donc celle qui est sacrée à mon royaume, celui de l’amour, dont je suis la reine. Appelles-moi Grenaphie.
- D’accord Madame, prononça Martin.
- Et tutoies-moi.
- Comme vous vous voulez.

Elle fronça les sourcils d’un air maternel mais complice.

- C’est donc toi le fameux intermédiaire, dit-elle en lui frôlant la joue.

Martin devint aussi écarlate que la robe de Grenaphie.

- Je suis au courant de ta situation.

Le visage de Martin se vida aussitôt de ses couleurs. Il ne voulait pas parler de ce sujet là, surtout à une femme qu’il connaissait à peine. Mais elle lui inspirait tout de même une grande confiance. Grenaphie comprenait son embarras et la regarda du coin des yeux.

- Ne t’inquiètes pas, le rassura-t-elle. Je connais la vie privée de chaque personne vivant dans les deux mondes.

Elle se retourna et leva un bras, pour que sa main soit au niveau de ses yeux. Un rayon de lumière rouge en sortit. Le rayon tourna sur lui-même, tellement vite qu’il forma une boule rouge. Martin regarda par-dessus son épaule. Sa gorge se serra. Dans cette sphère, il voyait Virginie, assise sur son lit, serrant un oreiller contre elle. Elle pleurait. De la voir dans cet état, il en eut presque les larmes aux yeux. Puis le globe magique disparut dans l’air. Alors Grenaphie se tourna vers Martin, d’un regard compatissant. Elle mit sa main gracieuse sur son épaule.

- Ne t’inquiètes pas, répéta-t-elle. Tout va s’arranger.

Martin n’arrivait pas à répondre.

- Je vais donc te donner ta mission, continua Grenaphie. Tu as, maximum, un jour entier, pour dire sincèrement tes sentiments à Virginie les sentiments que tu éprouves pour elle.
- Mais elle le sait.
- Tu lui montres, mais lui a tu vraiment dit en face…

C’est vrai que Martin n’était pas du genre à exhiber ses sentiments. Il était plus sur la défensive que sur l’offensive.

- Courage, tu vas y arriver, tu verras…

Elle toucha le passe-partout du doigt. Elle le regardait toujours dans les yeux, la main sur son épaule. Celle-ci se dissipa petit à petit, car Martin revenait dans le monde réel.
Il arriva dans sa chambre, il était 22heures, c’est en tout cas l’heure qu’indiquait son horloge. Mais pour lui, il lui sembla qu’il était beaucoup plus tard que ça. Il alla alors se coucher, une boule toujours coincée dans sa gorge.

Il se réveilla le lendemain, son cœur était si lourd à porter, qu’il aurait voulu le laisser ici. Il n’avait aucune envie d’aller en cours ce jour-là, mais il était obligé. Il pensa à l’épreuve que Grenaphie lui avait donnée et il devint décidé. Il en oublia de prendre son petit-déjeuner, car le temps était précieux. Martin arriva au lycée plus tôt que d’habitude. Son regard chercha Virginie, et lorsqu’il la trouva, le garçon s’approcha d’elle silencieusement. Elle ne pouvait le voir car elle était de dos. De ses mains, il lui cacha les yeux. Il la sentit sourire. Elle enleva les mains et se tourna. Mais quand elle vit qui c’était, son sourire disparut subitement. Elle lui lâcha les mains et s’enfuit en courant. Martin n’essaya pas de la rattraper. Ses quatre amis arrivèrent. Kevin siffla en secouant sa main. Victor lui demanda de « se la boucler » et Jérôme mit sa main sur l’épaule de Martin.

- Bah, dis donc, lui dit-il surpris de la réaction de Virginie.
- Pourquoi a-t-elle fait ça ? Qu’ai-je donc fait ? se demanda-t-il d’un air affligé.
- On n’en a aucune idée, dit Victor.
- T’as un chien ? demanda Kevin à Martin.
- Qu’est ce que tu me sort ?
- P’têt que son chat s’est fait dévorer par un chien, qui sait. Moi, je me souviens lorsque mon chat a été mordu par le chien du voisin, j’étais en furie contre lui.

Victor donna un coup dans la tête de Kevin.

- La situation n’est pas drôle !
- Va la voir à la récrée, et parlez du problème pour essayer de le résoudre » dit Simon à Martin.

Comme Simon avait toujours les meilleurs et les plus sages idées, Martin approuva sa décision.

Lorsque la sonnerie annonça une pause de vingt minutes, il se dirigea vers Virginie. Mais celle-ci l’ayant aperçue, accéléra le pas sans se retourner. Martin la rattrapa en agrippant son épaule. Elle se retourna et l’enleva. Ses yeux verts lançaient des éclairs. Elle s’apprêtait à partir lorsque Martin lui parla :

- Attends, je t’en prie.

Elle ne bougea pas attendant sa parole.

- Il faut que l’on parle, continua Martin, que l’on mette les choses au clair. Cela sera mieux pour nous deux. Mais si tu abandonnes, si tu ne veux pas, je ne t’oblige pas.

Il partit, espérant qu’elle le suivrait. Il eut une légère hésitation, si elle ne venait pas, leur relation était perdue. Mais il la sentit derrière lui. Il se mit à côté d’elle pour pouvoir parler.

- Je ne sais pas, commença-t-il, mais pourquoi tu m’évites. Plus un regard, plus une parole à mon égard. Je suis affligé de te voir ainsi. Tu me sembles atterrée.

Il faillit ajouter qu’il l’avait vu pleurer dans sa chambre, mais il s’arrêta à temps. Elle le soupçonnerait sûrement. Il l’avait aperçu à travers une boule magique, ce n’était pas banal. En aucun cas, il ne devait révéler ses faits, mêmes ses pouvoirs. Il y eut un silence, puis elle répondit :

- Il y a une raison…

Quelques larmes brillaient dans ses yeux.

- Il y a de là environ une semaine. Mon amie m’a dit que tu aimais une autre fille. Elle m’a donné des arguments. Je l’ai alors crue. Pour moi, tu étais donc une pourriture qui jouait avec moi.
- M’as-tu vu avec une autre fille ? lui demanda-t-il.
- Non, mais…
- Virginie, l’interrompit-il, une personne m’a dit de me fier à mes premières impressions, pas au reste. Ainsi, le monde restera simple. J’ai suivi ce conseil, et il m’a bien été utile. Garde le, et tu verras, tout sera plus facile. Ta première impression a-t-elle été celle que t’as dit ton amie ?

Elle répondit d’un signe de tête négatif.

- Alors, crois moi. Jamais il n’est arrivé ce que l’on t’a raconté.
- Comment te croire ?
- Je vais tout te dire.

Il s’approcha d’elle, elle ne bougea pas.

- C’est aussi simple que ça. Je t’aime. Me crois-tu maintenant ?
Emue par ce qu’il venait de lui dire, tellement ses paroles étaient sincères, Virginie, réconfortée, lui prit sa main.
- A cent pour cent… »

Ils se rapprochèrent de plus en plus. Il lui prit l’autre main. Leurs visages n’étaient qu’à quelques centimètres. Mais soudain, il sentit un appel. La mission, il l’avait presque oubliée. Même si ce n’était pas le moment, il devait y aller.

« - Attends moi trois secondes ici, Virginie… Je reviens.

Il alla derrière un arbre et sortit le passe partout de sa poche et le fit sauter dans sa main. Celui-ci l’emporta au royaume de l’amour.
Dans la salle de grenat l’attendait Grenaphie. Celle-ci souriait.

- J’ai réussi ! dit fort Martin, à la limite du cri.

Elle rie d’un rire clair en voyant Martin de bonne humeur. Elle s’approcha de lui.

- Tu as réussi et je te félicite. Tu t’y pris parfaitement bien, tu as fait ce qu’il fallait.
- Tu m’avais dit que cela allait arranger mes problèmes et tu avais raison.

Elle le dévisagea du coin de l’œil.

- Tu as même réussi à me tutoyer. Martin, maintenant tu sais que le véritable amour vient du cœur, de rien d’autre.

Grenaphie retira délicatement la rose qui tenait en place son chignon. Ses cheveux roux dégringolaient à présent en cascade sur son dos. Elle détacha la pierre en forme de cœur de la fleur. Sa main attrapa celle de Martin. Le cœur de celui-ci se mit à battre à toute vitesse. Cette femme lui faisait toujours sensation. Elle glissa le grenat dans la main de Martin.

- Voilà donc la pierre sacrée du royaume de l’amour. Elle fera avancer ta quête vers la réussite, en tout cas je l’espère.

Il la mit dans sa poche. Grenaphie fit alors apparaître la pierre de pouvoir, et la tendit à Martin.

- Je ne conseille pas de l’utiliser souvent, même pas du tout, si tu y arrives. Son pouvoir est très puissant et un mauvais emploi de celui-ci peut, au pire, réduire des vies à néant. Avec, tu peux ordonner l’amour entre deux êtres. Mais leur entourage peut mal réagir. Mieux vaut laisser les choses se faire. Tu ne crois pas ?

Lorsque l’index de Martin toucha le grenat magique, il sentit ce courant électrique lui parcourir le corps. Il le mit dans sa poche également, mais pas la même que la pierre sacrée pour pas qu’il se les confonde.

- Avant que tu ne partes, prends ceci.

Elle lui donna la rose. C’était, certes, une bien jolie fleur. Ses pétales pourpres étaient parfaitement bien découpés, et elle dégageait une merveilleuse odeur.

- La rose rouge est signe d’amour, dit Grenaphie. Cette fleur est magique. Elle ne fanera pas tant que ton amour envers Virginie existera. Offre lui.
- Merci beaucoup.
- C’est vraiment trois fois rien, dit-elle en rejetant ses cheveux en arrière. Bon courage pour la suite. »

Elle fit étinceler le passe partout qui l’envoya au royaume de la pureté.

« - A cette allure, la quête va vite se terminer !
C’était Adiamanta, elle se tenait derrière Martin. Il tourna la tête.
- Tu sais ce qui te reste à faire maintenant.
- Parfaitement.
- Alors, qu’attends tu ?

Il fit ouvrir la brèche dans le mur de diamant et se dirigea vers le tableau de mousse. Il sortit la pierre et la déposa à l’endroit qui lui allait. Il retourna vers Adiamanta après que le trou se soit refermé. Voyant la rose que tenait Martin, elle la prit du bout des doigts, et l’examina. Elle inhala le sublime parfum que libérait la fleur.

- Que de souvenirs… Grenaphie m’a offert la même peu après ma montée sur le trône. Malheureusement, elle s’est consumée peu après notre dispute.
- Quand êtes vous monter sur votre trône.
- Je n’ai pas le temps, dit-elle en lui rendant sa rose pourpre. Et toi, je crois que tu aimerais retourner dans le monde réel, dis-moi si je me trompe.

Martin rougit.

- Je t’expliquerais cela un autre jour. »

Martin fut téléporté derrière l’arbre où il s’était caché. Le temps n’ayant pas avancé, il retrouva Virginie qui l’attendait. Elle fut étonnée de la voir avec une fleur.

« - Comment l’as-tu eu ?
- C’est un secret.
- Qu’est ce qu’elle sent bon… dit-elle en respirant le parfum de la fleur. C’est bizarre tout de même, j’ai l’impression d’avoir déjà sentit cette unique odeur de rose quelque part, mais je ne sais plus où.
- Cela m’étonnerait, murmura Martin en cachant un sourire.

Lorsqu’il revint en classe, il fut assailli par ses amis.

- Alors, comment cela s’est passé ? lui demanda Victor.

Mais il ne lui répondit pas. Ils s’attendirent au pire.

- Un règlement de compte ? supposa Kevin en se tapant la paume de sa main avec son poing.
- Non, pas du tout.
Alors il sentit leur soulagement. Ils espéraient quand même une réponse de sa part.
- Bah… J’étais avec Virginie.
- L’histoire est résolue ? demanda Simon.
- Bien sûr ! Ca s’est même passé mieux que je ne l’avais prévu.
- C’est génial alors ! clama Jérôme.
- Ca devait être mignon, dit Kevin, ses mains jointes contre ses joues, les yeux grands ouverts, un sourire un peu exagéré et un air attendrissant.
- Toi alors, dit Victor en soupirant, il y a pas une minute où tu ne fais pas l’abruti !

Martin sourit et la sonnerie retentit.
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MessageSujet: Re: Le royaume des pierres   Le royaume des pierres EmptyJeu 21 Juin - 20:59

Chapitre 5
Le temps des sabliers


Ces temps-ci, Martin était complètement débordé. Entre Virginie, ses amis, sa famille – en particulier Annabelle - et ses cours, il ne savait plus où se donner de la tête. Ses résultats au lycée régressaient, et pour le mettre au travail, ses parents le privaient de plus en plus, au grand bonheur de son père, qui avait désormais la console à lui tout seul. Martin n’était pas fier par contre, car ça lui déplaisait de travailler davantage dans sa chambre, sans en sortir.

Un soir, alors qu’il faisait ses devoirs, le passe-partout, posé sur son bureau, émit des rayons de lumière, signe de l’appel d’Adiamanta. Il était sauvé de la torture des devoirs à temps ! Il se précipita sur le diamant et se téléporta. Il arriva au royaume de la pureté, face à Adiamanta.

« - Bonjour Martin, dit-elle doucement.
- Bonjour madame…
- Tu me semble avoir une question…, supposa Adiamanta.
- Euh oui à vrai dire…

Il se passa une main de ses cheveux.

- Durant combien de temps vous ne m’appelez pas ?
- Rappelle toi, Martin, dit-elle en levant un doigt. Cela ne dépend que des ouvertures des limites… Moi, je ne peux rien faire… A moi de te poser une question… Utilises-tu tes pouvoirs ?
- Le problème est que j’en ai peu, soupira Martin. Celui de la pureté me sert juste à purifier l’eau de mon verre, je n’ai eu besoin du pouvoir du calme qu’une ou deux fois, et Grenaphie m’a conseillée de ne pas faire usage du pouvoir de l’amour.
C’est vrai qu’il était un peu déçu. Il pensait qu’il allait être en possession de pouvoirs super puissants et utiles.
- Tant mieux ! s’exclama la reine. La prochaine mission te donnera un pouvoir un peu plus excitant et très pratique dans certaines situations. Mais je te laisse découvrir par toi-même… »

Elle pointa son doigt sur le passe-partout qui s’illumina de rose pâle, emportant Martin dans un royaume encore inconnu.

Toujours une grande salle, dont les murs étaient faits d’une pierre rosâtre. Mais dans cette pièce, autre chose attira son attention. Au fond de la salle, se tenait une énorme horloge qui devait mesurer dans les quatre mètres de hauteur. Au pied de ce monstre, une femme regardait l’énorme pendule, qui ne cessait de se balançer de gauche à droite. Elle était particulière. Sa robe avait comme motif un sablier. Elle était maigre mais semblait détenir la grande forme. Elle se retourna, sa frange châtain lui tombant à moitié dans les yeux. D’ailleurs, ses cheveux étaient comme ceux de Martin, en bataille.

« - Bien le bonjour mon cher ami ! dit-elle en s’approchant.
- Euh…bonjour, dit Martin un peu étonné de l’entrain de la reine.
- Je me présente, dit-elle en lui serrant la main, Quarztile, reine du royaume du…

Elle s’interrompit, le regard en l’air, un doigt sur son menton, les lèvres retroussées.

- Je vais te laisser deviner, ça sera plus amusant.

Tout à coup, elle disparût, puis une microseconde plus tard, elle était à l’autre bout de la salle.

- Alors ?

Elle s’approcha de lui.

- Euh… la vitesse ? proposa Martin hésitant.

Elle se mit derrière lui et posa ses mains sur ses épaules.

- Regardes devant toi.

Martin observa fixement l’horloge géante et murmura :

- Le temps…
- Eh oui ! déclara-t-elle en se remettant devant lui. J’ai arrêter le temps et tu ne t’en ai pas aperçu. Génial, n’est ce pas ?
- Alors ça, pour être génial, ça l’est, affirma Martin.
- J’adore ce pouvoir, il est très étonnant !

C’est vrai que Martin avait hâte d’obtenir un pouvoir aussi utile. Tout ce qu’il allait pouvoir faire avec l’excitait. Quelques idées perverses lui traversa l’esprit, mais repartirent aussi vite qu’elles n’étaient apparues. Il repensa à la parole d’Adiamanta, la première fois qu’ils s’étaient rencontrés.

- Madame…
- Appelle moi Quartzile, l’interrompit-elle.
- Oui, euh… Quartzile, c’est toi qui arrête le temps lorsque je pénètre dans un des royaumes ?
- Exactement. C’est une grande responsabilité que de posséder un pouvoir aussi important. Mais tu le détiendras toi également, si tu réussi ta prochaine épreuve.
- Je devais m’y attendre…

Quartzile fit briller le passe partout de Martin.

- Martin, tu dois te contenter de vingt quatre heures, comme d’habitude. Je veux que tu n’oublies rien du tout, faire tout ce que tu dois faire en temps voulu… »

Et il se retrouva dans le monde réel. Il atterrit subitement sur sa chaise de bureau, ses affaires de classe étalées devant lui. Il se tapa le front avec sa main et continua vite ses devoirs. Lorsque soudain, Annabelle débarqua dans sa chambre.

« - A TABLE !!! hurla celle-ci, dans le seul but n’énerver son frère.
- Tais toi donc ! » dit Martin en lui jetant son stylo dessus.

Elle partit en claquant la porte. Martin soupira, désespéré, il en avait marre… Il rangea ses cours dans son sac et descendit les escaliers. Lorsqu’il arriva à la salle à manger, presque tout le monde l’attendait. Valentine n’était toujours pas là, sûrement en train de téléphoner. Le repas se passa dans le calme, puis quand ce fut fini, il alla dans sa chambre. Il vérifia son agenda une dixième fois. Alors, pour s’assurer de ne rien oublier, il marqua tout ce qu’il devait faire le lendemain.

Il se réveilla en sursaut, son réveil émettait des sons horribles aux oreilles de Martin lorsqu’il s’agissait du lever. Il prit sa douche et s’habilla. Lorsqu’il arriva dans sa cuisine, son petit déjeuner était déjà prêt. Il prit soin de ne rien oublier avant sa sortie de maison. Sa mission était primordiale. Quand il entra en classe, il fut accueilli par ses amis, puis par Virginie. Mais aucun mot n’eut le temps d’être échangé, car la sonnerie retentissait.

La matinée se passa dans les meilleures conditions. A la grande surprise de ses amis, il faisait ses exercices. Le midi, il partit avec ses amis. Mais l’un d’eux lui fit rappeler quelque chose.

« - Et en fait, demanda Jérôme, c’est quel midi où t’a rendez-vous avec Virginie ? »

Martin s’arrêta net, il avait oublié, il regarda sa montre qui indiquait 12 h 43 et son rendez vous était à 12 h 45. Il n’hésita pas, il se retourna et courut aussi vite qu’il ne le pût. S’il n’arrivait pas à temps, son épreuve serait ratée et Virginie serait vexée. Ses jambes commençaient à lui faire mal. Au loin, il vit Virginie qui l’attendait. Il arriva à la seconde près ce qui émerveilla la jeune fille.
A la fin de la journée, il n’avait rien oublié, et le passe partout l’emmena au royaume du temps.

« - C’est bien, tu as réussi, déclara Quartzile.
- Même si le principe semblait simple, ce n’était pas évident !
- Je vais donc te donner la pierre sacrée.

Elle s’approcha dans l’énorme horloge et sa porte s’ouvrit toute seule. La pierre était incrustée dans le gros pendule qui se balançait. Quartzile la retira délicatement.

- Cette pierre est du quartz, tu en as dans ta montre par exemple, dit-elle en lui tendant la pierre en forme de sablier.
Elle offrit également à Martin la fameuse pierre de pouvoir.
- Grâce à cela, tu peux arrêter le temps.
- Je ne peux pas le remonter ?
- Non, c’est beaucoup trop dangereux. Les évènements se bouleverseraient, et cela pourrait engendrer de terribles catastrophes.

Elle soupira.

- Je crois qu’Adiamanta t’attend, vas vite ! »

Martin brandit la pierre-sablier devant la reine de la pureté.

« - Vas la remettre à sa place, et reviens me voir je dois te dire quelque chose d’important.

Après avoir déposé le quartz dans le tableau sacré, il alla vers Adiamanta.

- Bien, commença-t-elle. Tes prochaines missions se passeront dans le Royaume des Pierres, royaume commun à tous les royaumes magiques. Il a ses propres habitants et créatures…
- Quelles sont ces créatures ? demanda Martin.
- Tu verras… Ce sera beaucoup plus périlleux. J’attendais que tu aies quelques pouvoirs avant de t’envoyer là-bas. Dans ce monde là, chacun à son apparence qui convient le mieux à sa personnalité. On va essayer.

Le vent souffla et les emporta tous les deux. Martin et elle se trouvaient dans une forêt dont certains arbres lui étaient inconnus. Devant eux, une source sortait de la roche dans une eau parfaitement pure et fraîche. Il se tourna vers Adiamanta qui répéta :

- Quelques uns changent, pas d’autres, comme moi…

Effectivement, sa robe n’avait pas changée.

- Par contre, toi…

Martin se regarda. Il était plus grand et plus costaud. Il portait une tenue d’aventurier. Et à son dos se tenaient un arc et un carquois rempli de flèches.

- Chaque changement à un rapport avec ta personnalité comme je te l’ai dit. Celui-là te symbolise le mieux. Tu verras l’arc est très facile à manier.Mais ça, tu le découvriras plus tard… Tu dois retourner chez toi. »

Elle pointa le passe partout du doigt et Martin fut emporté.
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MessageSujet: Re: Le royaume des pierres   Le royaume des pierres EmptyJeu 21 Juin - 21:27

Chapitre 6
Une soeur de toutes les couleurs


Il n’arrivait toujours pas à y croire. Cette idée tournait dans l’esprit de Martin. Il allait devenir un aventurier. Certes, les choses devront se compliquer, mais ce côté héroïque lui affichait un sourire sur la face. Il était content, déjà de ça, mais également de son nouveau pouvoir du temps. Le résultat avait été stupéfiant. Alors qu’il était dans sa chambre, il avait arrêté le temps, et se faufila dans la maison. Plus personne ne bougeait, c’était le silence total. Sa famille sembla être faite de granit coloré. Mais il devait tout de même être prudent.

Martin pensait, allongé sur son lit, les yeux fermés, la radio en marche. Tout à coup, il ressentit comme un appel. Il ouvrit ses yeux bleus, le passe partout luisait. Le cœur de martin fit un bond dans sa poitrine. Les choses allaient enfin se concrétiser. Il prit la pierre dans sa main. Il fut alors téléporté au royaume de la pureté.

« - Alors ? Excité ? lui demanda Adiamanta.
- Bien sûr, dit celui-ci essoufflé.
- Bien… La prochaine reine va peut-être te faire une sorte de choc, je ne sais pas…
- Pourquoi donc ?

Elle fit semblant de ne pas avoir entendu.

- Donc Martin, es-tu prêt ?
- Parfaitement !

Elle pointa du doigt le passe partout qui projeta des rayons de lumière multicolore.

- Elle t’expliquera tout... Bon courage.
- Merci. »

Ses pieds décollèrent du sol. Lorsqu’ils atterrirent, Martin était bouche bée. Il se frotta les yeux trois fois, il ne rêvait pas. Toutes les couleurs du monde décoraient cette salle. Le rouge cochenille côtoyait le bleu clair, et le jaune le vert caci. Martin avait l’impression d’être au milieu d’un arc-en-ciel.

« - Pourquoi sortir d’un si beau rêve ? C’est un paradis…

Martin tourna la tête. La reine le surprenait. Elle devait être aussi âgée que lui. Sa robe de couleurs vives tapait à l’œil dès le premier regard. Ses cheveux châtains étaient recourbés vers l’intérieur. A son cou pendait un pendentif en arc de cercle multicolore. Elle lui rappelait quelqu’un, mais il ne savait plus qui. Elle le remarqua.

- Tu as vu la ressemblance, n’est ce pas ? Evidemment… Je suis la petite sœur de Quartzile.
- Maintenant que tu me le dis…
- Je me présente, Fluoriane, reine du royaume des couleurs, symbolisé par la fluorite. Cette pierre peut-être de toutes les couleurs et en plus, elle est phosphorescente.
- Mais comment une reine peut-elle être aussi jeune ? demanda Martin.

Elle s’approcha de lui.

- Tu vas rire, mais je suis âgée de 82 ans.
- 82 !? dit Martin étonné dans cette longévité de vie, alors qu’elle paraissait si jeune.
- Une reine est éternelle. Son corps et son esprit reste le même qu’avant la montée sur le trône. Mon âge mental est toujours 15 ans.
- Mais comment es-tu devenue reine aussi jeune ?
- C’est le destin… C’était en 1939, au tout début de la seconde guerre mondiale. Ma grande sœur avait disparu mystérieusement 2 ans plus tôt. Puis, un jour, Ediémantine, l’ancienne reine de la pureté à cette époque, m’a convoquée dans son royaume. L’ancienne reine de la couleur avait décidé de laisser son trône après 356 ans de règne. J’ai donc retrouvé ma sœur, et les choses sont mieux ainsi.
- Ta famille ne t’a pas manquée ?
- Non… ma véritable famille est ici, au sein des 21 autres reines des Royaumes. Mais bon… revenons à nos moutons… Adiamanta m’a demandé de te prévenir.
- Ah oui ! Pour le Royaume des Pierres, c’est ça ?
- Exactement. Je dois donc te prévenir que les habitants du Royaume des Pierres ne sont pas tous pacifiques. Certes, il y a les hommes, mais il y a également les Gorx…
- Les Gorx ?
- Ce sont des créatures hideuses, à tête de taureau et à corps d’hommes.
- Des minotaures, quoi…
- Tu as compris… Ils sont commandés par Hargarax, le plus laid et le plus infâme d’entre eux. Ils sont sans pitié et n’hésitent pas à tuer ceux qu’ils voient. Le chaos des pouvoirs les arrange, et ils feront tout pour éviter la réunification des pierres, cela veut dire te détruire…

Une boule se coinça dans la gorge de Martin. Il devenait une proie comme n’importe quel gibier.

- C’est pour cela que tu es équipé d’un arc, continua Fluoriane. Tu verras, même si tu n’en as jamais pratiqué, tu te débrouilleras bien avec. Eux, sont en possession de haches et de lances, mais tu possèdes des pouvoirs, qui deviennent de plus en plus puissants. Contrairement à eux, tu as aussi une intelligence.

Un sourire apparu sur le visage de Martin, pas rassuré de ce que l’on venait de lui raconter.

- Je te conseilles donc d’être extrêmement prudent, conclue Fluoriane en soupirant, les mains jointes.

Ca, il allait l’être, après toutes ces recommandations.

- Bon, passons à l’épreuve. Lorsque tu arriveras au Royaume, tu devras trouver ma couleur préférée.
- Mais comment veux-tu que je…
- Tu le découvriras, l’interrompit Fluoriane. Enfin, je l’espère…

Le passe partout s’illumina, emportant Martin dans un Royaume qu’il allait découvrir.

Il se retrouva dans un simple village de campagne. Il était situé en haut d’un colline, et l’on voyait un peu plus loin une forêt et de l’autre côté, des plaines vides. Dans les rues, des enfants jouaient avec des chiens qui semblaient dociles. Mais il devait vite trouver la couleur de Fluoriane. Il demanda tout de même à un jeune garçon où il était.

- Tu es dans le village de Satmate, le seul dans les environs. Là c’est la forêt de Galimack et là bas, les Plaines Vierges. Mais, si tu veux plus d’informations, vas voir Valdair, le marchand au bout de la rue. Il te vendra sûrement une carte.
- Merci.
- Attends, avant que tu ne partes…

Le garçon chercha quelque chose de sa poche, et sorti un petit papier jauni, qu’il tendit à Martin.

- Ceci est pour toi. C’est la coutume, lorsque un étranger t’adresse la parole, tu lui offres un verre.
- Un verre ? demanda Martin étonné. Mais je ne bois pas.
- Non, un vers de poème, répondit le garçon.

Martin prit le papier. Il lut le vers calligraphié.

« Et c’est comme une peinture sur une toile »

- Merci encore.
- De rien.

Martin mit le verre dans sa poche et sentit quelque chose de froid dedans. Il y avait aussi dans sa poche des pièces de cuivres, sûrement la monnaie du Royaume.

« Ca tombe bien, j’avais pas un rond pour me payer une carte ! »

Il alla donc dans la boutique de Valdair. Un homme robuste tenait le comptoir.

- B’jour, rumina celui-ci. Vous v’lez ?
- Euh… est ce que vous auriez une carte ?

L’homme alla chercher dans l’arrière boutique et tendit un parchemin à Martin.

- Z’êtes pas d’la région, vu q’vous m’acheter une carte…
- C’est exact.
- Bah tiens, p’tit…prend ça…

Il posa à côté de la carte un petit papier, semblable à celui que lui avait donné le jeune garçon.

- Merci, dit Martin. Combien je vous dois ?
- 3 pièc’ de cuivr’.

Martin mit l’argent sur le comptoir et sortit. Il lut le papier, encore un vers…

« Un léger vent soulève les voiles »

Il déroula alors la carte. Le village de Satmate était au milieu de la carte. Au nord, il y avait des montagnes nommées Bouvieuses. La forêt de Galimack indiquée par le garçon était au nord est, une deuxième qui semblaient beaucoup plus vaste, celle de Vaïmaï, s’étendait au sud. Et les Plaines Vierges, qui étaient immenses, étaient situés sur le quart sud-ouest.

« Bon, il faudrait peut-être que je réussisses mon épreuve » pensa-t-il.

Durant plusieurs heures, il chercha, persuadé qu’il trouverait l’information dans le village. Il avait interrogé trois autres personnes, mais qui lui avait donné aussi un vers.

« Aurore rime avec trésor »
« Ne touchant pas ceux de la mort »
« Jamais ne s’éteignent les étoiles… »

Cela constituait certes un bien joli poème, mais il ne signifiait absolument rien. Fatigué, il décida de faire une pause à la lisière de la forêt. Décidé à voir ce qu’il valait au tir, il prit son arc et dégaina une flèche de son carquois. Il se mit à bonne distance d’un arbre, dont il visait un endroit précis de l’écorce. Lorsqu’il dégaina sa flèche, celle-ci se planta juste dans la cible. Il fut fort étonné de cette performance, car jamais il n’avait pratiqué le tir à l’arc, et c’est comme si cela faisait des années qu’il en faisait. Il perçut des cris de paniques venant du village. Après avoir repris sa flèche, il ré entra dans Satmate. Les gens allaient se réfugier dans leur maison qu’ils barricadaient. Une femme cria à Martin de sa fenêtre :

- Vas t’en étranger ! On vient de nous prévenir qu’un Gorx arrivait ! Si tu restes ici, tu peux être certain de ne plus rester vivant !

Sur ce, elle ferma vite les volets. Mais Martin resta où il était. Il tenait à voir à quoi ressemblait un Gorx. Une forme se dessina 10 mètres plus loin. La silhouette semblait grande et massive. Elle s’approchait lentement, comme si elle pesait quelques tonnes, et qu’il fallait beaucoup d’énergie pour avancer d’un pas. Martin pût alors discerner le monstre.

C’était une bête, haute d’environ de deux mètres, avec un corps d’homme et une tête de taureau haineux. Ses cornes jaunies étaient abîmées, de la bave dégoulinait de son horrible gueule. Il était armé d’une grosse hache en bronze qu’il tenait d’une seule main. Le Gorx grogna rauquement, et en voyant Martin, leva sa hache en l’air en un cri grave. Martin ne réfléchit pas. Il banda son arc et prit une flèche qu’il envoya. Celle-ci se ficha dans l’épaule du Gorx, qui après avoir constater sa blessure en hurlant de rage, se mit à courir dans la direction de Martin, sa hache au dessus de sa tête. Martin décocha une deuxième flèche, qui se planta entre les deux yeux du monstre.

Celui-ci se tût brutalement et tomba à terre. Martin s’approcha prudemment. Le Gorx était mort, dans une énorme flaque de sang qui ne cessait de s’étendre.

- L’étranger a tué le Gorx ! »

Les villageois sortirent de leurs maisons en l’acclamant en vainqueur. Ils l’invitèrent il refusa poliment, pour la seule raison que le passe partout l’appelait.

« - Alors ? demanda Fluoriane. Tu as trouvé ?

Non, il n’avait malheureusement rien trouvé, mise à part les vers des villageois qu’il sortit de sa poche. Il les relut une dernière fois, toujours rien… Quand soudain…

- J’ai trouvé ! Ta couleur préférée est le jaune !

La reine le dévisagea du coin de l’œil.

- Comment as-tu deviné ?

Martin lui montra les bouts de papier, où étaient inscrits les vers de la poésie.

- Les villageois de Satmate m’ont donnés ces cinq vers. La poésie reconstituer ne veut certes, rien dire. Mais si l’on les met dans un certain ordre, les majuscules forment un mot.

« Jamais ne s’éteignent les étoiles
Aurore rime avec trésor
Un léger vent soulève les voiles
Ne touchant pas ceux de la mort
Et comme une peinture sur une toile. »

Donc J-A-U-N-E jaune !

Fluoriane l’applaudit.

- Ce n’était pas si simple en effet, mais tu es plus intelligent que l’on ne puisse le penser.
- Bien sûr, je dois supposer que c’est toi qui as dit aux villageois de me donner ces vers.
- Evidemment. Ce n’est pas dans leur coutume, mais pour me faire plaisir, ils ont joué le jeu. Ils sont très heureux que tu sois ici pour nous sauver.
- Sauver est un peu exagéré, dit Martin en rougissant.
- Non, pas du tout.

Elle décrocha son pendentif en forme d’arc-en-ciel.

- Voici la pierre sacrée, une fluorite particulièrement belle et vive.

Martin la récupéra et la mit dans sa poche.

- Tiens. Prends également cette pierre de pouvoir. Grâce à cela, tu pourras changer la couleur de tout ce que tu désires, que ce soit des objets, ton corps ou d’autres choses. C’est très amusant, tu verras.
- Rien que le dire, ça donne envie !

Il prit la pierre que lui tendait Fluoriane, et l’habituel courant électrique traversa son corps.

- Je peux essayer, demanda Martin.
- Un pouvoir, il faut l’essayer un moment ou un autre, déclara-t-elle.

Martin se concentra, il ferma les yeux. Lorsqu’il ouvrit les rouvrit, il remarqua que son tee-shirt avait changé de couleur.

- Pas mal du tout pour un début, assura Fluoriane.
- C’est vrai que c’est marrant, affirma Martin accompagnant d’un signe de tête. Je sens que je vais faire un très bon usage de ce pouvoir.
- Profites en surtout… je crois qu’Adiamanta t’attend, vas vite la rejoindre.

Il soupira…

- C’est vrai…

Fluoriane tapa dans ses mains.

- T’inquiètes pas, tu reviendras…
- Le problème, c’est qu’elle m’avait bien conseillé d’être prudent, et j’ai désobéi, je vais me prendre un savon.
- Mais non… Adiamanta n’est pas très sévère. Elle a simplement peur pour toi. Et puis, tu es vivant, pas blessé, c’est l’essentiel.
- Tu as raison… »

Il se téléporta donc au Royaume de la pureté.

« - Déjà cinq pierres, dit Adiamanta souriante. Tu es rapide.
- Je n’ai pas le choix concernant le temps, contredit Martin, modeste.
- Tu n’as pas totalement tort… Bon, tu sais ce que tu dois faire.

Martin alla donc dans la salle du tableau sacré et il mit la pierre sacrée dans le trou de mousse en forme d’arc-en-ciel.

- Bon, je te libères, déclara Adiamanta. On parlera de tes exploits une prochaine fois.

Elle lui lança un clin d’œil complice.

- Au revoir. »

Il retourna donc chez lui à l’intermédiaire du passe partout. Il s’allongea sur son lit, complètement flapi. Dans le monde réel, les horloges annonçaient 9heures et demi, alors que pour lui, il était plus de minuit. Le décalage entre les deux mondes était dur, mais nécessaire.

« Quelle journée !... »
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MessageSujet: Re: Le royaume des pierres   Le royaume des pierres EmptyJeu 21 Juin - 21:41

Chapitre 7
Agathe trompeuse



Martin était assis, en tailleur, sur son lit. Sur ses genoux, une petite boîte noire. Elle contenait toutes les pierres de pouvoirs que Martin détenait. Cinq pierres. Un diamant, taillé en rond, il symbolisait la pureté et lui avait été donné par Adiamanta. La reine du calme, Amétéline, lui avait offert une améthyste, en ovale, polie. Grenaphie, quand à elle, un grenat en forme de cœur, symbole de l’amour. Quartzile, reine du temps lui avait donné un quartz en forme de sablier et Fluoriane, reine des couleurs récemment rencontrée, un arc-en-ciel en fluorite, pierre pouvant luire dans le noir et qui change de couleur.

Il referma le couvercle de la boîte qu’il cacha soigneusement dans un de ses tiroirs. Les souvenirs bouleversaient sa tête. Le premier fût le jour où tout a commencé, le fameux soir, où il trouva le passe partout dans son jardin, où Adiamanta lui avait dévoilé l’existence d’un autre monde et où il était devenu un peu contre son gré intermédiaire. Puis il repensa à toutes ces épreuves réussies, et à son futur… Il soupira profondément. Il attendait impatiemment sa prochaine mission au Royaume des pierres. Martin était pensif, lorsque son vœux se réalisa : le passe partout brillait. En voyant ceci, il sauta de joie et se précipita sur le diamant magique, qu l’emmena au Royaume de la pureté, carrefour des autres royaumes.

« - Alors, demanda Adiamanta. Aimes-tu ton pouvoir acquis récemment ?
- Je l’adore ! affirma Martin. Il n’est pas très pratique, mais il est amusant.
- La nouvelle que je vais t’annoncer va donc te plaire.
- Pourquoi ? Quelle est cette nouvelle ?

Adiamanta fit quelques pas, tête baissée, mains jointes, elle pensait…

- Le prochain pouvoir que tu possèderas sera à la fois utile et amusant, dit-elle en levant la tête.
- C’est chouette, ça !
- Tu l’as dit Martin.

Elle leva ses bras dans un geste gracieux.

- Es-tu prêt ?
- A 100 %, madame !
- Alors, qu’attendons nous ? »

Elle pointa alors le passe partout de son doigt. Celui-ci luit comme la dernière fois, dans une lumière multicolore.

Il se retrouva dans une salle. Comme dans le royaume des couleurs, les murs étaient de toutes les couleurs, mais il avait une drôle de particularité qui les différentiait. Ils n’étaient pas plats, mais ondulés, des bosse et des creux parcouraient sa surface lisse et froide.

« - Etonnant n’est ce pas ?

Martin détourna sa tête de l’étrange mur. Une femme le regardait fixement. Son visage était très fin, ses joues roses légèrement rebondies, ce qui lui donnait bonne mine. Ses cheveux cuivres lui caressaient sa nuque et ses yeux bleus-gris semblaient avoir été piqués aux nuages les plus beaux. Justement, son pendentif avait la forme de ces masses de coton qui habitaient le ciel. Elle était vêtue d’une robe de l’époque médiévale remplies de couleurs.

- Bienvenue au royaume de l’apparence, Martin. Mon nom est Agata, reine de ce royaume, qui est symbolisé par cette merveilleuse pierre, l’agathe.
- Je ne comprends pas vraiment ce que vous voulez dire par apparence…
- C’est aussi simple que ceci.

Elle claqua des doigts et se mit à rétrécir. Elle se transforma en chat gris, exactement de la même couleur que ses yeux. Celui-ci, avec des pas gracieux et souples s’approcha de Martin et se frotta à ses jambes amicalement. Puis elle s’éloigna un peu plus loin afin de reprendre sa forme humaine.

- Alors ?
- J’en suis époustouflé !
- Et tu ne peux pas savoir l’état dans lequel j’étais lorsqu’on m’a annoncé ma montée sur ce trône. Certains ont crus que j’était complètement folle !
- L’ancienne reine est restée combien de temps sur ce trône ?
- Celui de l’apparence ? 271 ans…

Elle frappa dans ses mains aux doigts boudinés.

- Bon ! Assez perdu de temps avec nos blabla !
- C’est vrai que le temps nous est précieux, approuva Martin.

Elle le dévisagea.

- Ton épreuve se passera comme la dernière, dans le Royaume des Pierres !
- Cool !
- Tu as trois heures, c’est déjà beaucoup ! Tu as donc trois heures, et en aucun cas, par personne tu ne dois être remarqué, personne !
- D’accord…
- Alors, en avant toute ! »

Elle tapota le passe partout situé dans la main de Martin. Celui-ci s’illumina. Puis Martin disparut.

Il atterrit à l’extérieur du village de Satmate, à la lisière de la forêt de Galimack, plus précisément. Voyant tout de même quelques personnes hors de chez soit, il décida de se cacher dans la forêt, c’était un lieu beaucoup plus sûr. Il fallait qu’il soit prudent et il ne valait mieux pas qu’il prenne des risques inutiles. Il courut donc. Son agilité l’étonna. Son corps devait avoir un peu changé lors de son passage au Royaume des Pierres. Il trébucha sur une racine et jura en murmurant pour ne pas éveiller de soupçons. Il se releva et eut une merveilleuse idée.

« Pourquoi ne pas utiliser le pouvoir du temps ? »

Il se concentra, mais rien ne se passa. Il soupira, déçu. Il ne pouvait pas compter sur ses pouvoirs pour cette épreuve, il devait se débrouiller seul. Il pensait, écoutant le son magnifique des oiseaux qui n’existaient pas dans le monde réel. Le vent lui caressait doucement sa joue, telle une main féminine. Il fallait que Martin songe à une cachette, pour une meilleure sécurité. Au bout de deux heures, sans voir personne, enfin il la trouva. C’était un espace étroit sous la roche. Il rampa pour y entrer et il ne pouvait pas se tenir debout à l’intérieur. Il s’assit donc et attendit que passa le temps. Tout à coup, il entendit des grognements. Des lourds bruits de pas se rapprochaient, pas seulement deux pas, mais des dizaines, cela se percevait nettement. Martin se baissa pour voir à travers la petite brèche. Une troupe de Gorx se dirigeaient vers l’endroit de sa cachette.

« Ils doivent juste passer sur ce chemin, c’est tout… » se rassura Martin.

Il avait raison. Mais lorsque le premier des monstres s’approcha, il s’arrêta brusquement.

« - Stop ! ordonna-t-il.

Martin ne voyait que ses pieds, car sa cachette était à même le sol. Le Gorx renifla l’air du son énorme mufle humide, ce qui remuait ses gros naseaux de taureau.

- Ca sent l’homme, grogna-t-il de sa voix rauque.

En entendant ça, Martin se plaqua contre le fond de sa cache, terrifié. Les autres Gorx arrivèrent et se mirent également à humer l’air. Martin ferma les yeux, une goutte de sueur dégoulinait sur son front, et son cœur faisait 200 battements par minutes.

« Si ils me voient, je rates l’épreuve, mais en plus, je meure dans d’atroces souffrances ! Et je ne peux pas brandir mon arc ici, c’est trop petit. »

Le Gorx, qui semblait diriger le groupe, se décida à le chercher. Il observa un arbre qui paraissait creux. Il prit sa hache de bronze qu’il abattit sur l’arbre. Celui-ci tomba sur le coup, brisé en deux. Un couple d’écureuils sortit de la souche, paniqué, et s’enfuit à travers la forêt.

« Je me remercie de ne pas m’être caché là ! »

Le Gorx fouilla les hautes herbes qu’il fauchait à la hache. Il continua à couper les arbres dans un périmètre de dix mètres avec l’aide de ses compagnons affreux. Puis, énervé et n’ayant rien trouvé, le Gorx s’assit sur la cachette de Martin, en soufflant des nuages entier d’air chaud. Martin retint son souffle.

- Agarox, dit l’un des Gorxs, ça doit être le vent qui vient du village.

Mais l’autre, véxé et enragé, se jeta sur lui en brandissant sa hache. Martin se boucha les oreilles avec ses mains. Le Gorx hurlait sous l’atroce douleur des coups de hache. Puis un silence. Du sang chaud et visqueux coula dans la cache de Martin. Il lui arriva aux pieds.

- Tu dois sublimer tes pulsions, Agarox ! dit un autre des monstres.
- J’essaierai, dit-il en levant sa hache ensanglantée. Mais le prochain qui me contredit, il finira comme lui !

Puis ils partirent. Martin poussa un grand soupir de soulagement, et se remit de ses émotions. Soudain le passe partout se mit à luire, c’était fini… C’est avec grand bonheur qu’il retourna au Royaume de l’apparence.

- Tu as vraiment eu chaud, dit Agata.
- Je le sais.
- J’ai eu peur pour toi…
- Et moi donc ! Ils ont failli me tuer !
- Maintenant, tu connais la férocité des Gorxs…
- A mon grand malheur…
- Mais maintenant, soyons heureux…

Elle détacha son collier et fit glisser le pendentif en forme de nuage sur la chaîne pour la prendre dans sa main.

- Car tu rentres avec la pierre sacrée ! Et bien sûr avec la pierre de pouvoir…

Elle tendit les deux pierres à Martin qui les récupéra.

- Maintenant, déclara Agata, tu peux te transformer en ce que tu veux, tant que tu détiens l’ADN en touchant un être vivant. Par exemple, tant que tu n’auras pas touché de souris, tu ne pourras pas te métamorphoser en souris. Tu peux aussi devenir invisible.
- C’est chouette, ça !
- Ca, c’est sûr ! Fais en bon usage.

Au royaume de la pureté, Martin raconta tout à Adiamanta.

- Bon, conclua-t-elle. L’important est que tu sois en vie, et que tu aies rapporter la pierre.
- J’ai eu tout de même la trouille de ma vie !
- Alors, tu l’as utilisé ton nouveau pouvoir ?

Martin se concentra en fermant les yeux. Il se sentit grandir et s’affiner. Sa poitrine lui semblait plus lourde. Lorsqu’il rouvrit les yeux, il vit Adiamanta hausser un sourcil et elle éclata de rire. Elle avait en face d’elle son clône, une deuxième Adiamanta.

- Assez ri pour aujourd’hui ! Rentres chez toi.

Martin redevint lui-même et rentra chez lui. Il ouvrit son tiroir et rangea sa nouvelle pierre dans la boîte.
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MessageSujet: Re: Le royaume des pierres   Le royaume des pierres EmptyJeu 21 Juin - 21:52

Chapitre 8
La quête au objets

Martin avait réussi ses parents de l’emmener au zoo. Il avait pris comme excuse qu’il devait faire un exposé sur les animaux de la savane, mais ce n’était pas du tout son intention. Il voulait juste obtenir quelques ADN pour sa collection d’apparence. Lorsqu’il voyait un animal intéressant, il arrêtait le temps, grâce à son pouvoir. Et il s’approchait pour juste toucher la soi disant victime. Ainsi, Martin avait réussi à obtenir une dizaine d’ADN différentes. Il allait en prendre une autre, lorsque le passe partout, qu’il avait emmené avec lui, car il ne se séparait jamais de lui, se mit à briller. Adiamanta l’appelait, car un passage venait de se libérer à travers les limites. Il se cacha donc derrière un arbre massif et se téléporta.

« - Je vois que tu fais le plein d’ADN…
- Sinon, à quoi servirait mon pouvoir ?
- Tu as bien raison, Martin. En fait, contes moi ton histoire de la dernière fois…

Martin raconta alors tout ce qui s’était passé dans le Royaume des Pierres, en particulier, sa mauvaise rencontre avec les Gorxs. A présent, il n’avait plus très envie d’en rencontrer.

- C’est fascinant, conclua-t-elle.
- Mais terrifiant, lorsque ça se déroule.
- Tu as vraiment eu de ma chance !
- Heureusement !

Elle le fixait de ses yeux en amandes de la couleur d’une souris grise.

- Laissons là nos malheurs…, dit-elle en soupirant. Donc tu aimes bien ton précédent pouvoir, je suppose.
- Bien sûr, affirma Martin.
- Le prochain sera tout aussi utile que amusant.
- Ah bon ?
- Je dirais même que ce pouvoir est fait pour les flemmards !

Elle sourit, laissant apparaître ses magnifiques dents blanches.

- Mais, qu’est ce qu’il peut faire rêver…
- Vous me donner envie !
- Alors, vas y ! Vas récupérer ce pouvoir ! »

Le passe partout émit de la lumière bleu pâle, et Martin fut emporté.

Il arriva dans une salle bleue. Il n’y avait personne. Il fut pris d’un vertige lorsqu’il regarda en l’air, le plafond était à une, même peut-être plus, centaines de mètres au dessus du sol. Il s’étonna que celui-ci puisse tenir en place, car on pourrait qu’il allait s’écrouler à un moment ou un autre.

« - Bonjour toi, chantonna une voix calme et légèrement aiguë.

Martin regarda autour de lui pour chercher qui lui parlait, mais il ne vit personne. Il entendit un rire.

- Lèves un peu la tête !

Martin obéit et leva sa tête vers le haut. Il crut rêver. Il se frotta les yeux trois fois, non c’était réel. Une femme planait au dessus de lui. Elle fit quelques pirouettes avant de poser pied à terre. Elle donnait l’impression d’être une mariée, car elle était vêtue d’une longue robe blanche et épaisse, telle une bonne couche de neige. Celle-ci traînait derrière elle. La femme en elle-même était fine et beaucoup plus grande que la moyenne. Son visage était fin et allongé, et chacun de ses gestes semblaient d’une lenteur démesurément longue, mais accompagnés de grâce.

- Quel est ton nom, jeune homme ?

Il fut étonné car les reines savaient généralement son nom, avant même de l’avoir rencontré.

- Je m’appelle Martin, mademoiselle.
- Et moi, je suis Opelette, gardienne du pouvoir de la lévitation.
- Enchanté. Mais quelle est votre pierre sacrée ? Je ne la vois pas ?
- Ma pierre-symbole est l’opale. Et si tu ne la voies pas, c’est qu’elle est incrustée dans le plafond.

Elle désigna l’immensité au dessus de leur tête avec son bras.

- Tu ne peux pas savoir l’effet que ça fait de voler…on ne peut pas trouver les bons mots…
- Merveilleux, proposa Martin.
- C’est plus fort et plus intense que le merveilleux. Je te le dis, il n’existe aucun mot qui puisse qualifier un vol…
- Je vous crois…

Les pieds d’Opelette décolèrent à quelques centimètres du sol.

- Ton épreuve consistera à me rapporter 26 objets, chacun commençant par chacune des lettres de l’alphabet.
- Donc un objet en A, un autre en B et cetera…
- Tu as compris… Mais, tu as le droit à trois jokers, si il te manque seulement trois objets, tu auras réussi quand même.
- Je préfère ne pas prendre de risques inutiles.
- Bien dit ! Tu as trois heures.
- D’accord.

Opelette haussa les épaules.

- Alors, bonne chance… »

Elle posa sa main sur le passe partout, qui emporta Martin au Royaume des pierres. Lorsqu’il arriva à destination, il trouva un grand sac en cuir à ses pieds. Martin soupira et le mit sur son épaule. Il alla vers Satmate, en espérant trouver quelques choses. Il ramassa un caillou, la chose était banale et inutile, mais ça remplissait une lettre. Il trouva un vieille brique et un pot en terre près d’une poterie.

Sachant que les gens du village étaient très accueillants et généreux, il frappa à toutes les portes de maisons. Ils lui offrirent un xylophone en bois, un analböuzi – fruit du Royaume ressemblant à une mangue – des lentilles, une faux, un pâté de campagne fait maison et un wällgora, un instrument de musique locale. Après avoir chaleureusement, il se dirigea vers la forêt. Son sac, pourtant bien rempli, était léger comme une plume. On avait du lui jeter un sort.

Il entra dans les bois sombres. Tout à coup, un puissant reflet l’éblouit. Martin se pencha. C’était une dague. Son manche était en cuir souple et sa lame, non abîmée, était cuivrée. Fasciné, il l’accrocha à sa ceinture. Il se releva et continua sa route. Puis, il arriva devant un grand oranger.

Il cueillit une orange qu’il mit dans le sac, posé à ses pieds. Il en prit une deuxième pour la mangea. Il dégaina sa dague pour l’éplucher. Sur un coup maladroit, la lame dérapa sur la peau lisse de l’orange, et coupa le doigt de Martin. Celui-ci lâcha quelques mots vulgaires et noya son doigt couvert de sang. Il rangea sa dague, et se remit en quête d’objets.

Plus loin, il trouva par terre, un cadavre de Gorx, tué récemment, sûrement par un de ses compagnons colériques. Sa tête était séparée de son corps. Martin la prit délicatement par les cornes en prenant soin de pas regarder. Plusieurs fois, il crut qu’il allait vomir.

« G comme Gorx ! »

Il ramassa aussi sa hache de bronze, couverte de sang, que Martin trouva un peu plus loin. Il la mit dans le sac avec un effort surhumain, la hache devant peser dans les 70 kilogrammes. Puis, la forêt débouchait à une petite clairière. Il y avait là un beaux massif de fleurs. Mais Martin ne connaissait pas beaucoup de ces fleurs, aussi il ne cueillit qu’un iris et une jonquille qui sentaient le printemps neuf depuis peu. Il trouva également – ce qui l’étonna, car cette plante ne poussait pas d’habitude dans ce climat – une fleur de vanille. Il récolta une grosse gousse. Il ré rentra dans la forêt. Puis, il arriva à la source. Il but un peu pour se désaltérer. Il eut une idée, mais il n’était pas sûr que cela marcherait. Il devait tout de même essayer le tout pour le tout. Il recueillit un peu d’eau fraîche dans ses mains et la versa dans le sac.

Il coupa un roseau et l’ajouta également. Il se pencha sur l’eau. Il y avait dedans une grosse truite. Il dégaina sa dague et l’enfonça dans le poisson, qui fut pris par surprise. Lorsque Martin retira sa dague de l’eau, la truite gigotait encore. Il la mit dans le sac.
Pendant une heure, il continua à chercher. Il ne trouva qu’un nid abandonné et une souris morte.

« Plus que deux minutes » résonna une voix dans sa tête.

C’était celle d’Opelette. Martin paniqua, il n’avait pas fini. Il mit la dague dans le sac. Il fouilla dans ses poches et trouva un yoyo, qu’il venait de gagner au zoo, qu’il rajouta également.
Puis le passe partout l’appela et le téléporta au Royaume de la lévitation.

« - Bon, voyons voir ceci, dit Opelette en désignant le sac. Pose le à terre et écartes toi.

Martin obéit.

- Alors, déclara-t-elle, commençons dans l’ordre.

Quelque chose bougea dans le sac et l’analböuzi en sortit toute seule, sûrement grâce au pouvoir d’Opelette.

- Analböuzi, annonça-t-elle.

Puis le fruit se posa au sol. La brique arriva à son tour, avant le caillou et la dague. Puis, l’eau sortit goutte par goutte, comme si elle était en apesanteur. Martin ri d’étonnement, Opelette fit de même avant de prononcer :

- Eau !

Il y eut la faux, puis la tête de Gorx. Opelette fut dégoûtée. Il fut de même pour la grosse hache, couverte de sang séché. Ce fut au tour de l’iris et de la jonquille de sortir du sac. Ensuite rien.

- Premier joker, dit Opelette. Tu n’as pas mis d’objet en K.

Les lentilles sortirent une par une en faisant « plic », ce qui amusa Martin, qui était tout de même un peu inquiet. Son cœur se mit à battre, il n’avait pas mis d’objets dont la première lettre était M. Puis, à son étonnement, un moustique émergea du sac. Il avait du rester avec la tête du Gorx, pour se nourrir de son sang. Il y eut le nid, l’orange et le pâté. Mais, il y eut un autre blanc.

- Deuxième joker, annonça Opelette.

Après le roseau, la souris et la truite, rien ne sortit.

- Troisième joker, Martin. Si jamais il te manque encore un objet, l’épreuve sera ratée.

Martin ferma les yeux. Des gouttes de sueur perlaient sur son front et coulaient sur son nez. Il entendait juste Opelette dire les noms des objets qui émergeaient du sac.

- Vanille…wällgora…xylophone…yoyo…

Puis le cœur de Martin se mit à battre de plus en plus fort. Il ne se souvint pas avoir mis dans le sac d’objets en Z. Il ouvrit ses yeux avec désespoir, il tremblait de tous ses membres… C’était fini…Mais, le plus étonnant et surprenant se produit. Un petit bout d’orange sortit du sac.

- Zeste, annonça Opelette.

Martin tomba à genoux, soulagé. Le bout d’orange avait du tomber dans le sac, lorsqu’il s’était coupé. Il soupira profondément, il venait d’avoir une grosse frayeur, et essayait de se remettre de ses émotions.

- Bravo, le félicita la reine. Bien peu de personnes réussissent cette épreuve, mais je n’ai jamais compris pourquoi…

Comme Martin ne répondait pas, elle tourna la tête vers le tas d’objets.

- Bon… je vais faire un peu de rangement… Récupères tes affaires.

Martin se leva pour reprendre ce qui lui appartenait. La dague, appartenant au Royaume des Pierres, disparut, car elle ne pouvait rester que temporairement. Il ramassa juste son yoyo. Il s’écarta de quelques pas. Opelette fit apparaître un vase qu’elle attrapa. Il fit léviter l’eau, par la simple force de son regard, qui se rendit dans le récipient, puis les fleurs. Opelette, satisfaite, envoya le vase fleuri dans le fond de la salle, et fit disparaître les autres objets.

- C’est étonnant ce que l’on peut faire avec ce pouvoir…
- On peut même faire apparaître et disparaître des choses ?
- Non, avoua-t-elle en détachant son pendentif. C’est une simple connaissance personnelle.

Elle tendit la pierre bleue en forme de paire d’ailes et sa réplique, que Martin prit. Dès qu’il la toucha, il ressentit la drôle d’impression.

- A présent, tu détiens le pouvoir de la lévitation.
- En quoi cela consiste ?
- Tu peux faire léviter des objets, et tu peux voler.
- Vraiment ?

Opelette quitta le sol.

- C’est si simple. Rejoins moi ! Le plafond n’est pas aussi haut partout !

Sur ce, elle s’éleva dans les airs. Martin se concentra profondément. Soudain, il sentit ses pieds décoller du sol. Il avait l’impression de porter de grandes ailes invisibles. Il monta doucement pour s’habituer. Puis, il commença à prendre de la vitesse. Cela l’amusait. Il entreprit une série de looping dans les airs, avant de faire un grand piqué vers le carrelage. Il s’arrêta à temps, et ré atterri en douceur. Opelette fit de même. Elle posa une main sur l’épaule de Martin.

- Nous devons maintenant nous quitter. Sors ton diamant magique.

Martin obéit et le passe partout s’illumina. Il le transporta jusqu’au Royaume de la pureté. Après avoir déposé la pierre sacrée dans le tableau de mousse. Adiamanta lui posa quelques questions.

- Alors, quel effet ça fait de voler dans les airs ?
- On se sent libre… et c’est…

Il repensa aux paroles d’Opelette.

- Il n’existe aucun mot qui puisse qualifier un vol…
- Je sais ce que tu ressens…

Ses yeux gris trahissaient son air pensif, contrairement à d’habitude.

- On se sent comme dans un rêve éternel…dit-elle distraitement.
- Vous avez raison…

Puis Adiamanta revint à la réalité.

- Je te convoquerais pour ta prochaine mission.
- D’accord madame.

Et Martin revint au zoo, comme si rien ne s’était passé.
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MessageSujet: Re: Le royaume des pierres   Le royaume des pierres EmptyJeu 21 Juin - 22:14

Chapitre 10
"On ne peut changer le destin"


Partie 1


Martin, pensif, était assis à la chaise de son bureau, où il avait croisé ses bras pour qu’il puisse y poser sa tête. Il soupira lentement, le regard fixé dans le vide. Cela faisait une bonne demi-heure qu’une question tourmentait son esprit.

« Que me réserve le destin ? »

Il jeta un bref coup d’œil sur le diamant magique qui reposait sur le coin du bureau de bois. Depuis une semaine, il attendait des nouvelles du Royaume des Pierres, et il commençait à s’impatienter et à s’inquiéter. Avec effort, il leva sa tête et lança un regard déçu vers le plafond blanc, comme cherchant un signe. Puis il eut une idée et se concentra. Sa chambre devint couleur pêche. Satisfait de son pouvoir de la couleur, il prit une feuille de papier et un critérium. On pouvait dire que les dessins de Martin n’étaient pas les plus beaux, mais il avait son idée en tête. Il griffonna un buste grossier que l’on ne pouvait reconnaître. Alors, il se mit la tête entre ses mains et ferma les yeux. Il ne voyait pas ce qui se passait, mais il le savait. Les contours du dessins changèrent de place, en s’accentuant et, au contraire, en s’adoucissant. Il se concentra un peu plus, et la feuille se coloria d’elle-même, avec les bons tons et avec une très grande précision. Lorsqu’il rouvrit ses yeux, Martin fut très heureux du résultat. Virginie…sa beauté magnifique…ses yeux verts émeraudes…ses joues roses… ses lèvres cerise…son sourire éclatant…les moindres détails y étaient. Les lignes de son visage étaient tellement parfaites, que le dessin semblait plus réaliste qu’une photographie. Elle semblait vivre dans la feuille de papier. A la vue de cette représentation, Martin était un rêveur attendri. Il ouvrit un de ses tiroirs où il rangea le dessin.

« Que me réserve le destin ? »

La même question tournait encore et encore dans sa tête, comme si elle était entrée et ne pouvait plus sortir. Il réussit tout de même à la détourner. Le passe partout l’appelait. Martin ne réfléchit pas, saisit la pierre. Adiamanta l’attendait au fond de la salle de diamant, ses yeux gris fixés pour lui.

« - Déjà huit pierres, Martin, cela avance vite.
- Oui, je suis content de cela !
- Mais les tâches vont s’avérer de plus en plus difficiles…
- Pourquoi donc ? demanda-t-il.
- Tes pouvoirs vont être de plus en plus puissants, il faut faire l’équilibre épreuve-pouvoir…
- Je comprends…

- Déjà, vois avec la prochaine.

Elle pointa son doigt sur le passe partout qui émit une lumière blanche.

- Une dernière recommandation, Martin… Sois fort dans ton esprit… Tu auras un choc à un moment. »

Il n’eut pas le temps de répondre, car il était déjà parti. Il atterrit dans une grande salle à piliers, comme l’intérieur d’un temple grec. Elle était faite d’une pierre transparente, mas pas aussi éclatante que du diamant. Au fond, une femme était assise dans un fauteuil de velours blanc, ses coudes appuyés et deux doigts sur ses tempes. Sur sa nuque dégringolait une cascade de cheveux ondulés couleurs miel, voilés par un drap fin de soie. Sa robe beige avec des signes noirs était somptueuse. Il s’approcha sur la pointe des pieds, pour ne pas faire de bruit. Puis il jeta un discret coup d’œil par-dessus l’épaule de la femme. Elle avait devant elle une table de bois blanc, sur laquelle était installée une boule de cristal transparente.

« On ne voit rien dedans. » pensa-t-il.
« C’est parce que tu ne peux voir les choses que moi je puisses voir, lui répondit-elle comme si elle avait lu les pensées de Martin.

Elle se retourna brusquement et ouvrit ses yeux. Martin sursauta en arrière de surprise en retenant un cri. Les iris de la femme étaient oranges vifs. Voyant l’impression qu’elle avait donnée :

- Personne n’a l’habitude de voir quelqu’un avec une telle couleur d’yeux, je le sais bien.
- Mais comment…comment vous avez…
- Comment j’ai eu mes yeux de cette couleur ?

Martin affirma d’un signe de tête.

- Je ne les avais pas ainsi avant ma montée sur mon trône, soupira-t-elle. Mais mon pouvoir les a modifié.

Avant que Martin ne pose une deuxième question, elle reprit :

- Je suis Cristèle, reine du Royaume de destin, de l’avenir.
- Qu’étiez vous en train de faire ? demanda-t-il en désignant la boule de cristal.
- J’avais des visions…
- Des visions ?

Elle ne répondit pas. Martin eut peur d’être indiscret, mais il posa tout de même la question.

- Qu’avez vu ?
- Le futur, l’avenir… répondit-elle calmement.

Il y eut un silence, Martin n’osait pas regarder Cristèle en face. Chaque fois qu’il croisait ses yeux orange, lui donnait un frisson.

- Veux tu que je lises ton avenir ?

Martin trembla. Depuis une heure, cette question tournait dans sa tête, et il pouvait la régler, on lui donnait une chance. Il accepta donc. Alors, Cristèle fit apparaître une chaise en face d’elle et lui demanda de s’asseoir. Elle avait un jeu de cartes à côté et elle prit la main gauche de Martin, qu’elle observa.

- Commençons par la ligne d’amour…

Elle piocha trois cartes, sur lesquelles étaient dessinés des personnages et des objets, et les étala devant elle.

- L’ange, la bougie et la lune.
- Qu’est ce que cela signifie ?

Cristèle fronça les sourcils.

- Tu vivras un bel amour, avec beaucoup d’évènements, des choses que tu ne sauras pas tout de suite. Et je ne sais pas pourquoi, ta ligne d’amour se coupe ici. Je n’arrive pas très bien à comprendre… Comme si cet amour se détruisait, pour quelle raison ? Je n’en sais rien… Mais qu’après il se reconstruit, plus fort qu’avant.

Martin ne savait pas si il devait être soulagé ou pas.

- Continuons avec la ligne de chance…

Elle observa la paume de Martin.

- Mais ! Tu n’en as pas ! s’exclama-t-elle.

Martin se crispa. C’était peut-être un mauvais signe.

- Cela arrive à certaines personnes… Ne t’inquiètes pas, ça ne veut pas dire que tu es malchanceux, au contraire. Tu ne te fis pas aux hasards, seulement aux choix et aux actions. Tu es déterminé, Martin.

Celui-ci poussa un soupir de soulagement.

- Voyons à présent ta ligne d’intelligence.

Elle tira trois autres cartes.

- Le chemin, le nuage et la sirène.

Elle marqua un silence.

- Tu cherches souvent à avoir raison et souvent, tu n’as pas tort. Mais tu es sage et une réussite personnelle est imminente.

Martin soupira une deuxième fois.

- Et voici la ligne de vie.

Elle piocha de nouveau trois autres cartes.

- Le ciel, les vagues et…

Elle frissonna en montrant la dernière carte du doigt.

-…le diable…
- Qu’est ce que cela signifie, demanda Martin inquiet.

Cristèle se pinça les lèvres et répondit :

- Ta vie sera longue et mouvementée. Beaucoup de souffrances et de malheurs surviendront à certains moments. De plus, à cet endroit, ta ligne de vie se coupe. Cela signifie, qu’une mort, que tu auras causée, va bouleverser ta vie. Celle-ci ne sera plus belle, mais triste et lente. Mais c’est bizarre, car d’un seul coup, elle va redevenir comme avant.

Martin trembla et reprit sa main, sans un seul regard en envers Cristèle, comme si elle en était responsable.

- On ne peut changer le destin, Martin, dit-t-elle calmement. On doit l’affronter un jour ou l’autre.

Ce fut trois longues minutes de silence. Puis Cristèle prit le menton de Martin qu’elle tourna vers lui, plongeant ses yeux orange dans son regard.

- Oublies tout ça et vis ta vie. Tu ne dois pas en être influencé.
Puis, elle se leva, Martin fit de même.

- Bon, passons… Lèves ta tête et dis moi ce que tu vois.

Il obéit. Sur le plafond de cristal était peinte une fresque. C’était un cercle d’une dizaine de mètres de diamètre, dans lequel était inscrit une étoile à douze branches. A leur sommet était peint des personnages et des animaux, qui devaient mesurer chacun trois mètres de longueur. Martin put ainsi discerner un jeune homme aux cheveux bouclés portant une cruche sur son épaule, un centaure en pleine course prêt à décocher une flèche. La représentation semblait véritablement réelle. Il distingua également un scorpion et une femme nue, assise, que l’on voyait de dos. Elle levait son bras, essayant d’attraper une chose invisible. Sa beauté était magnifique, et elle semblait pure et délicate. Il continua son observation.

- Ce sont les douze signes du zodiac, conclut-il.
- Bonne observation.

Elle joignit ses mains en élevant sa tête vers le plafond.

- Et quel est ton signe ?
- Je suis Gémeaux, dit-il en pointant sa main vers deux hommes se tenant la main.
- Cela tombe bien…
- Pourquoi donc ? demanda-t-il.

Elle détacha son regard de la fresque.

- Il se trouve que chaque représentant des signes possédait un objet…

« J’espère que ça ne va pas être comme avec toute les pierres » se dit Martin.

- Je les ai tous, continua Cristèle, sauf un. Le pot du Verseau.

Elle montra l’homme à la cruche du doigt.

- En quoi les Gémeaux interviennent dans cette histoire ? demanda Martin.
- Connais-tu leur légende ?

Martin soupira.

- Oui, ce sont deux jumeaux, Castor et Pollux, qui étaient inséparables.
- Exact… Mais, il se trouve qu’ils possédaient un objet, eux aussi.

Elle s’approcha d’un des massifs piliers qui soutenaient la voûte. Celui ci s’ouvrit en deux par magie. Dedans était entreposée un fourreau de cuir bleu foncé. Cristèle le sortit et elle dégaina une belle épée. Sa lame, légèrement bleutée, faisait ressortir l’éclat du cristal. Et dans la poignée d’argent, plus précisément dans le pommeau, était incrusté un diamant. Cristèle la posa délicatement sur ses deux mains sur le plat de la lame.

- Voici l’épée des Gémeaux. On raconte qu’elle aurait été forgée par Vulcain, le dieu des forges. Cette arme est un véritable trésor. Regarde par toi-même.

Elle tendit la poignée à Martin. Il n’avait jamais pratiqué l’épée de sa vie, et c’était bien normal. Il la prit d’une main ferme. A sa surprise, elle était légère, tel un gros bâton. Elle semblait également facilement maniable.

- En quoi en aurais-je besoin ? demanda-t-il sans détacher son regard de l’épée.
- La cruche est détenue par les Zvaïs.
- Les Zvaïs ? Qu’est ce que c’est ?
- Un peuple humanoïde vivant dans le Sud du Royaume des Pierres. Tu devras les convaincre grâce à cette épée.
- Quoi ?! Je vais devoir les battre ?
- Non ! Surtout pas ! Etant un peuple guerrier, ils sont beaucoup plus forts que toi. Tu leur montreras juste l’épée et ils décideront si tu es digne de recevoir la cruche du Verseau.

Martin fit tournoyer l’épée dans sa main.

- Et comment sont les Zvaïs ?
- Ca, tu le verras, je ne te dis rien. »

Il remit l’épée dans son fourreau et il sortit le diamant magique de sa poche. Elle pointa le passe partout du doigt, celui-ci se mit à briller. Il emmena Martin au Royaume des Pierres.
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MessageSujet: Re: Le royaume des pierres   Le royaume des pierres EmptyJeu 21 Juin - 22:22

Partie 2


Martin arriva dans une prairie, à proximité de Satmate d’après la carte. Il accrocha le fourreau de l’épée à sa ceinture. Il avait maintenant beaucoup d’armes sur lui.

« D’abord, repérez le Sud »

Entendant un coq chanter, il se mit face au soleil levant, et se mit à marcher, d’un air décidé, vers la droite. Au bout de vingt minutes, il s’arrêta dans un bosquet, perdu au milieu de la plaine. Il cueillit une pomme bien grosse et rouge, qu’il croqua à pleines dents. Elle était davantage juteuse que celles qu’il y avait dans le monde réel, elle lui suffit donc pour l’hydrater, le jus étant abondant. Il profita de cette petite pause pour faire une rapide observation des arbres environnants. Beaucoup étaient inconnus à Martin, même si certains existaient dans le monde réel. Puis il se remit en route, se demandant dans combien de temps il trouverait le peuple des Zvaïs. Une dizaine de minutes plus tard, il arriva à la lisière d’une grande forêt, qui devait être celle de . Mais il remarqua des grandes silhouettes massives. Il se cacha donc derrière un gros rocher et jeta un rapide coup d’œil.

« Encore eux ! »

C’étaient des Gorxs, cinq plus précisément, ces maudites créatures. Martin mit son index dans sa bouche et le leva. Le vent jouait en sa défaveur en plus. S’il feignait le moindre geste, les Gorxs, dotés d’un sens de l’odorat très développé, le remarqueraient, et il n’avait, dans ce cas, pas beaucoup de chance de s’en sortir vivant. Il était piégé… La seule solution était de les attaquer par surprise. Il n’avait aucune autre possibilité. Il banda son arc et tira une flèche de son carquois sans faire de bruit. Il se tourna lentement, en s’adossant sur le rocher, et visa le monstre le plus près. Il décocha sa flèche, qui en sifflant dans l’air, se ficha dans la nuque de la cible, qui tomba à terre. Avec une rapidité extraordinaire, il prit une deuxième flèche qu’il expédia. Elle arriva dans l’épaule d’un deuxième. Enragés, les Gorxs se dirigèrent sur lui en courant, leurs énormes haches brandies au dessus de leur tête. L’arc, ne pouvant plus être utile à Martin, car les créatures étaient trop près, celui-ci le jeta à terre. Il dégaina l’épée des Gémeaux de son fourreau bleu, étant dans le Royaume des Pierre, Martin la soulevait plus facilement. Les Gorxs n’eurent aucun mouvement de recul. Ils étaient furieux et s’avançaient davantage. Martin prit son épée à deux mains et d’un rapide revers, décapita le Gorx le plus près. Il se jeta sur un deuxième et lui transperça la poitrine. Il retira son épée du cadavre. Il ne restait plus qu’un Gorx. Il voulut reculer de quelques pas, pour reprendre son élan, mais il trébucha sur une pierre, et tomba sur le dos. L’épée fut projetée trois mètres plus loin. Le Gorx était juste au dessus de lui.

« - Mon chef va être content de moi quand je vais lui ramener un cadavre humain.

Il leva sa hache à deux mains au dessus de sa tête cornue. Il allait l’abattre sur Martin, lorsque qu’une lame blanche luisante lui traversa le ventre. Une tête passa sur l’épaule du monstre.

- Pas si je ne te tue avant !

L’homme jeta le cadavre du Gorx par terre en disant « Arsha ! » D’ailleurs, ce n’était pas vraiment un homme. C’était une personne assez grande, vêtue d’un ample habit blanc, qui faisait penser à la robe d’Adiamanta. Son dos portait une paire de grandes ailes blanches. Son visage pâle, son menton et son nez pointus, ses yeux légèrement plissés, ses sourcils noirs et marqués. Ses cheveux blonds, lisses, tombaient jusqu’à sa taille, passant entre les deux ailes. Des oreilles extrêmement pointues, longues d’une quinzaine de centimètres, en sortaient. Son front était entouré de deux fils d’argent torsadés, qui soutenait le poids d’un diamant.

- Oublies ce que je viens de dire. C’est un juron en langue zvaï, dit la personne en tendant la main à Martin.
- Tu es un Zvaï ?
- Bien sûr.

Il souleva Martin avec une grande simplicité, comme si celui-ci ne pesait que quelques kilogrammes. Il rangea son épée blanche dans son fourreau, pendant que Martin allait récupérer la sienne et son arc. Quand celui-ci revint, le Zvaï abaissa sa tête sans détacher son regard de Martin.

- Je suis Narphaï, fils de Balbeï.
- Et moi, Martin.
- Fils de qui ?
- Euh, chez les hommes, cela ne se dit pas.

Narphaï croisa ses bras sur ses épaules en s’inclinant.

- Ahaïa az toï monaïtaï, dit-il alors. Cela veut dire heureux de te connaître en langage zvaï.
- Moi également.
- Que viens tu faire ici ?

Martin lui expliqua sa quête concernant la cruche du Verseau.

- Je suis disposé à t’emmener à ma cité, Aïtora, répondit Narphaï quand Martin eut fini son récit. C’est là bas où est déposée la relique. Suis moi.
Il se tourna vers la forêt. Martin observa son dos, à moitié nu, où ses ailes se déployaient.

- Ce sont des vraies tes ailes ?
- Bien sûr… avant de t’en dire plus, j’ai également une question à te poser. Tu n’es pas un humain normal, sinon, tu serais resté chez toi, au lieu de mener une quête légendaire et de combattre des Gorxs. Qui es tu donc ?

Martin lui avoua la vérité, qu’il était intermédiaire des Pierres et tout ça… Quand il finit, Narphaï s’arrêta et s’inclina une deuxième fois.

- Ca alors…, dit-il. Je suis vraiment honoré de ta présence auprès de moi.
- Tu n’es pas obligé.

Ils continuèrent à marcher dans les forêts.

- Tu parlais de mes ailes ? Oui, ce sont des vraies. Mais nous ne les avons pas à notre naissance. Nous ne les recevons qu’à la cérémonie du Motorihaïra.
- La cérémonie du Motorihaïra ?
- C’est la cérémonie, où le Zvaï âgé de trente ans acquiert sa paire d’ailes.

Martin observa Narphaï, qui ne semblait être âgé que de 18 ans environ.

- Mais tu n’as pas trente ans et tu as déjà tes ailes.
- Bien sûr que j’ai trente ans. Les Zvaïs vivent environ deux siècles. A trente ans, un Zvaï a l’apparence humaine d’un garçon de douze ans.
- Et toi, quel âge as-tu ?
- J’ai quarante-cinq ans, mais j’ai l’apparence d’un homme de dix-huit ans.
- Je me disais aussi…
- Lors de la cérémonie du Motorihaïra, le Zvaï reçoit donc ses ailes et sa pierre.

Il désigna le diamant qu’il portait sur le front.

- Y a-t-il un rapport avec les pierres sacrées ?
- Oui. Le Zvaï doit tremper ses mains dans de l’eau magique. Et l’eau reflète la pierre qui personnalise le mieux le Zvaï. Moi, l’eau a jugé que je suis pur. C’est comme cela, on ne choisit pas sa pierre.

Martin fit un signe de tête pour dire qu’il comprenait.

- Mais tu parles d’eau magique. Les Zvaïs sont de magiciens ?
- Bien sûr. En plus des pouvoirs donnés par les pierres, les Zvaï arrivent à lancer des sorts et cetera… Mais les Zvaïs se battent plutôt avec leurs armes qu’avec des enchantements. Nous sommes un peuple guerrier.

Ils marchèrent durant une vingtaine de minutes à travers la forêt. Narphaï lui avait juste appris comment saluer les Zvaïs, les remercier…

- Il serait beaucoup plus pratique que tu apprennes le langage zvaï, conclut Narphaï.
- J’aimerais bien, mais la quête de la cruche ne va pas durer longtemps.
- Tu reviendras…

Ils arrièrent en plein centre de la forêt. Les arbres devenaient de plus en plus hauts et de plus en plus larges. Certains mesuraient une dizaine de mètres de largeur. Narphaï s’arrêta au milieu d’eux.

- Voici l’emplacement d’Aïtora, annonça-t-il.

Martin regarda autour de lui. Il n’y avait rien.

- Je ne vois rien.
- Sais tu voler ?

Martin fut étonné de la question.

- Bah…oui, grâce au pouvoir de la lévitation.

Narphaï déploya ses grandes ailes blanches et battit l’air avec.

- Alors suis-moi.

Il s’éleva du sol et prit de l’altitude. Martin se concentra sur son pouvoir. Puis petit à petit, ses pieds se détachèrent du sol terreux. Il suivit le Zvaï dans les airs. Puis il comprit l’emplacement de la cité, elle était dans les arbres. Mais il n’arrivait pas à voir, car le soleil, à présent bien haut dans le ciel, l’éblouissait. A l’aveuglette, il atterrit sur une plate forme en bois. Ses yeux s’habituèrent vite à la lumière vive. Une grande ville était construite à la cime des arbres. Elle semblait moderne et prospère. Les bâtiments n’étaient pas des cabanes en bois, mais ils étaient dans les troncs des arbres les plus épais. Ceux qui ne pouvait pas servir comme bâtiment étaient taillés en somptueuse statue de bois exprimant des sentiments différents à chaque fois. Autour de lui se baladaient des dizaines de Zvaïs qui l’observaient d’un air surpris. Ils ne devaient pas avoir vu beaucoup d’humains à Aïtora. Martin reconnut les enfants, car ils n’avaient pas encore leurs ailes. Narphaï était à côté de lui.

- Viens, je vais te montrer tes appartements.

Il le suivit donc.

- Narphaï, j’ai une question.
- Poses la moi alors.
- Comment reconnaît-on les hommes Zvaïs des femmes Zvaïs ?demanda Martin, qui hésitait parfois sur le sexe des individus qui le regardait.
- Les Païgora, les hommes, ont leurs oreilles recourbées vers l’arrière. Alors que les Daïgora, les dames, ont les leurs en avant. C’est le signe particulier. Sinon, les Zvaïs sont comme les humains.

Ils entrèrent, par une porte merveilleusement sculptée, dans un grand bouleau, dont l’écorce était blanc tel de la neige venant de tomber. Puis ils descendirent un étroit escalier. Tout au long de leur descente, des motifs étaient gravés dans le bois. Le colimaçon débouchait dans une grande pièce lumineuse. Tout était fait de bois, mise à part, évidemment, le matelas du lit installé au fond de la salle.

- Voici l’endroit où tu logeras lorsque tu viendras à Aïtora, déclara Narphaï.
- C’est chouette !
- Je te laisse te reposer. Je viendrai te chercher tout à l’heure, pour aller voir notre roi Darneï, c’est lui qui te donnera la cruche.

Sur ce, il sortit par l’escalier, laissant Martin seul dans la chambre. Il explora la pièce de taille convenable. Une table en chêne était installée au milieu, elle comportait de nombreuses petites gravures à sa surface. Il en était de même pour la chaise. Martin traversa la pièce. Il y avait au fond un balcon sur lequel il alla. Les bras croisés sur la rambarde, Martin regardait la cité, qui était quelques mètres plus hauts. Au même niveau que lui, il y avait d’autres balcons, certains étaient mêmes plus bas. On entendait le son mélodieux d’une flûte, que jouait sûrement un Zvaï. Pour Martin, il était dans un rêve car cela lui paraissait, mais formidable. Il aperçut dans la ville quelques Daïgora dont la beauté était radieuse. Il s’assit sur le lit et posa son arc et son carquois. Il détacha l’épée de sa ceinture. Il prit fermement la poigne et la dégaina de son fourreau. Il l’examina du regard. Malgré le rude combat contre les Gorxs, la lame bleutée n’était pas rayée et le diamant avait gardé son éclat sans aucune cloque. Emerveillé, Martin la remit sa place et la posa sur la table. Il s’allongea sur le lit. Les draps blancs étaient soyeux et légers, le matelas tellement mœlleux que Martin s’enfonçait dedans tels des sables mouvants. Il ferma les yeux et s’endormit.
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MessageSujet: Re: Le royaume des pierres   Le royaume des pierres EmptyJeu 21 Juin - 22:29

Partie 3


Quelques heures plus tard, il fut réveillé par Narphaï.

- Lèves toi Martin ! Il faut que tu te prépares pour aller voir le roi. Je t’attends dans une demi-heure en haut de l’escalier.

Puis, il sortit tel une ombre. Martin grogna et se leva. Il marcha somnolent jusqu’à l’évier, caché derrière un paravent. Il tâta la matière qui semblait être de l’or massif. Puis, il ouvrit une des cinq valves au hasard. Il en sortit un filet d’eau froide. Il se lava le visage et testa les autres. Une donnait de l’eau chaude, une autre de l’eau parfumée, la troisième, une espèce de savon liquide et la dernière de l’eau tiède.

Après sa toilette, il se dirigea vers l’épée des Gémeaux qu’il accrocha à sa ceinture. Il jeta un coup d’œil au dehors. Le soleil allait bientôt se coucher derrière les rameaux des cimes des arbres. Il laissa son arc dans la chambre et monta l’escalier. Narphaï l’attendait.

- Tu es prêt ? Parfait. Alors nous pouvons y aller.

Il se mit en route, Martin le suivit. Celui-ci en profita pour contempler la cité zvaï. Les Zvaïs semblaient toujours joyeux. Il jeta un coup d’œil dans quelques boutiques. L’épicerie ne vendait que des choses inconnues à Martin. La forge exposait de magnifiques armes de toutes sortes. Enfin, ils s’arrêtèrent devant l’arbre le plus haut de la forêt.

- Le roi et le conseil se trouvent là-haut, dit Narphaï. Auparavant, je tiens à te prévenir de deux trois petites choses. Quand tu arriveras devant le roi, agenouilles toi en disant : « Baïro ago Darneï »
- Il parle l’humain ?
- Oui, comme tous les Zvaïs. Ne t’inquiètes pas pour cela. »

Il s’éleva du sol Martin fit de même. Ils entrèrent par une ouverture de la grande baie vitrée sphérique autour d’une plate-forme circulaire. Elle était placée au point le plus haut de la forêt, ce qui donnait une vue ravissante sur les alentours et sur le soleil, qui à présent arborait un camaïeu de rouge et une palette de jaune. La plate-forme ronde était bordée de jeunes arbres, sûrement destinés à un avenir de bâtiment. Au centre était gravée une étoile à douze branches de grosseur différente, à l’extrémité desquelles des Zvaïs étaient assis sur des trônes en bois. Au sommet de la plus large branche de l’étoile était installé un Zvaï aux cheveux d’or sur un grand trône d’argent. Narphaï s’approcha du centre de l’étoile, Martin le suivit. Ils s’agenouillèrent tous les deux en disant :

- Baïro ago Darneï.

Le Zvaï sur le trône d’argent se leva.

- Vodaïgo fol maï, dit celui-ci.

Ils se levèrent. Narphaï, baissant la tête, expliqua la situation au roi en langage zvaï. Quand il eut terminé son récit, Darneï se tourna vers Martin.

- Montres moi l’épée, dit-il calmement.

Martin obéit et sortit l’arme des Gémeaux de son fourreau. Il la posa à plat sur ses mains, comme l’avait fait Cristèle, et s’approcha du roi en la lui présentant. Celui-ci la prit par la poignée.

- Quelle belle lame…murmura-t-il.

Il continua de l’observer en silence puis la rendit à Martin.

- C’est bien l’épée des Gémeaux…, déclara le roi. Mais pour que tu puisses gagner mon entière confiance, il faut que je vérifie ton esprit.
- Comment allez vous faire ceci ? demanda Martin le plus poliment du monde.

Darneï leva un sourcil. Il désigna la pierre rosée sur son front tenue par deux fils d’or.

- Grâce au pouvoir qui m’a été décerné. Détends toi.

Martin sentit alors une deuxième présence dans son esprit, une présence qui fouillait dans ses souvenirs. Il vit passer des images de sa vie à partir de la découverte du passe partout. Il se revoyait devant Adiamanta la toute première fois, sa première rencontre avec un Gorx, Cristèle lui donnant l’épée. Puis, tout s’arrêta. Il y eut un silence durant lequel Darneï observait Martin. Il se brisa lorsque un Zvaï aux cheveux de cuivres se leva.

- Alors, roi Darneï, ce garçon est-il digne de confiance ? demanda celui-ci.
- J’ai rarement vu une personne à qui l’on puisse donné autant de confiance, répondit le roi sans détacher son regard du jeune homme. J’ordonne que l’on lui accorde la relique sacrée du Verseau.

Aussitôt, le centre de l’étoile disparut, laissant à sa place un trou d’une cinquantaine de centimètres de diamètre. Puis, un pot s’en éleva lentement en lévitant. Le roi s’en saisi et la remit à Martin. C’était, certes, une bien belle cruche. L’argile, potelée avec perfection, était incrustée de mosaïques en lapis- lazulites bleus.

- Voici la cruche du Verseau que tu désires tant.
- Merci beaucoup, dit Martin en s’inclinant.
- Lorsque tu verras Adiamanta, donnes lui mes amitiés.
- Oui, ô roi Darneï, vous avez toute ma confiance. »

Il repartit avec Narphaï en redescendant dans la ville elle-même.

- Tu as fait exactement tout ce qu’il fallait, dit Narphaï à Martin.
- J’ai fait tout ce que je pensais être juste.
- Et tu avais bien raison.

Martin s’arrêta brusquement. Narphaï, surpris, se retourna.

- Alors ? Tu viens ?

Martin mit la main de sa poche et en sortit le passe partout qui luisait. Narphaï, le regard déçu, s’approcha.

- Dommage…j’aurai tant voulu que tu restes plus longtemps.
- Ne t’inquiètes pas, je reviendrai, je te le promets.

Martin leva sa main, Narphaï leva un sourcil.

- Que fais-tu ?
- C’est comme cela que les jeunes se disent au revoir dans le monde réel. Tapes moi dans la main.

Narphaï obéit. Il frappa la paume de Martin avec la sienne.

- Je n’oublierai jamais que tu m’as sauvé la vie, dit Martin. Je suis ton débiteur.
- Non, c’est moi. Tu sauves le monde, toi. Tu prends beaucoup plus de risques que moi.

Martin rougit.

- Au fait, j’ai observé ton combat de tout à l’heure, ajouta Narphaï. Tu ne te débrouilles pas trop mal avec une épée, tu arrives à très bien la manier pour un débutant en la matière.
- Ce n’est pas mon épée, lui rappela Martin. Je n’en ai aucune.
Il y eut un silence, la passe partout continuant d’appeler Martin.
- Bon…bah…au revoir, dit Martin.
- Geï ahaïa Martin. On se reverra…

Puis le passe partout emmena Martin au Royaume du destin. Cristèle était toujours assise, devant sa boule de cristal. Martin, ne voulant pas la déranger, en profita pour mieux observer la fresque du zodiac.

- Alors ? demanda Cristèle sans se retourner. Qu’a donc donné cette quête du Graal zodiaque ?
- Elle est réussie !

Il prit la cruche à deux mains. C’est alors que Cristèle se retourna et se leva. Martin frissonna. Les yeux orange de la reine lui faisaient toujours un peu peur. Elle s’approcha de Martin, silencieuse, et lui prit le récipient. Elle ouvrit un des piliers, mais celui-ci était vide. Elle y rangea la relique, délicatement. Aussitôt, une vive lumière vint du plafond. Le signe du verseau luisait sur la fresque.

- Donnes-moi l’épée, dit Cristèle.

Martin la détacha de sa ceinture et la lui tendit d’un geste quelque peu hésitant. Ca lui faisait mal au cœur de la quitter, surtout qu’il aimait beaucoup manier l’épée. Cristèle la prit et la rangea à sa place d’origine, dans un autre pilier. Une seconde fois, le plafond s’illumina, mais cette fois, la lumière venait du signe des Gémeaux. Cristèle se tourna, faisant virevolter ses cheveux de miel, ses yeux orange fixés sur Martin.

- Je suis heureuse que tu aies réussi !
- Moi aussi, affirma Martin, mais plus soulagé qu’heureux.

Cristèle sourit, d’un air amusé.

- De plus, tu as fait la connaissance avec les Zvaïs et es parvenu à gagner leur confiance. Ce sont des personnes très fidèles.
- Je n’en doute pas un instant, Madame, dit Martin en songeant à Narphaï.
Dans combien de temps allait-il le revoir ? Il n’en avait aucune idée, cela dépendrait des prochaines épreuves. Dans tous les cas, il en était impatient.
- Je vais donc te donner te donner la pierre sacrée, déclara Cristèle.

Martin jeta un coup d’œil au cou de la reine du destin : il ne portait aucun collier orné de quelconque pierre de la sorte. Elle se dirigea cependant vers sa table, sur laquelle était installée sa boule de cristal. Tels les piliers, elle s’ouvrit en deux. Cristèle prit alors le noyau de la sphère. C’était également une boule de cristal, mais plus petite. Si elle ne pesait pas autant, on aurait sûrement pût la confondre avec une balle de ping-pong.

- Retournes au Royaume de la pureté, dit Cristèle. Vas remettre la pierre à Adiamanta.

Martin approuva d’un signe de tête, mit sa main dans sa poche, pour ranger la pierre sacrée et sortir le passe partout. Celui-ci se mit à briller et il emporta Martin dans l’habituel vent fort.

Adiamanta l’attendait toujours, au fond de la salle, les mains jointes.

- Ranges la pierre à sa place et reviens me voir après, dit celle-ci. J’ai quelque chose à t’expliquer.

Martin fit ouvrir la brèche dans le mur, pour pouvoir accéder au tableau sacré. Il déposa la boule de cristal dans le trou qui lui convenait. Puis, il s’approcha d’Adiamanta. A ce moment, une pensée lui traversa l’esprit. Il se tapa le front de la paume de sa main.

- Mince, j’ai oublié la pierre de pouvoir !
- C’est de cela dont je voulais te parler, dit la reine.

Son regard gris entra dans celui de Martin.

- Nous ne pouvons t’attribuer ce pouvoir.
- Pourquoi donc ?
- C’est trop dangereux…

Elle s’approcha encore plus de Martin.

- Premièrement, trop découvrir le futur est loin d’être une bonne chose, je te le dis par expérience.

Elle se retourna et fit quelques pas.

- Deuxièmement, que diraient tes parents si ils te voient revenir avec une paire d’yeux orange ?

Ils rirent. Martin s’imagina exactement la situation. Sa mère, effarée, en train de hurler, son père, voulant l’emmener au urgences, Annabelle, courant dans tous les sens en criant que c’est contagieux. Lorsque ils eurent fini de plaisanter, Martin demanda :

- Pourquoi dites vous par expérience ?
- Cristèle a sûrement du te dévoiler une partie de ton avenir…
- Bien sûr.

Il sentit Adiamanta se crisper.

- Moi aussi…

Elle avala une grande bouffée d’air, comme si elle allait plonger en apnée.

- A mon arrivée sur mon trône, j’ai rencontré toutes les reines seules à seules, commença-t-elle avec une tout autre voix que la sienne. Tout comme toi, Cristèle m’a prédit mon futur. Elle m’a révélée que je devais me séparer de la chose qui m’était le plus précieux. Car, si celle-ci tombait du mauvais côté, le monde pourrait tomber dans un chaos encore plus grand que l’actuel. Mais, elle m’a rassurée en me disant que quelqu’un la protègerait, cette chose, comme si c’était sa propre vie. J’ai du donc la laisser à l’abri du danger, et je ne l’ai presque pas revu depuis.

Une larme cristalline coula sur sa joue pâle. C’était la première fois que Martin la voyait pleurer. Cette chose, pensait-il, devait être un objet très magique de famille… Il ne savait pas quoi faire, mais de la voir dans cet état le mettait dans un grand mal aise. Il se rendit alors compte, qu’Adiamanta était aussi sensible que n’importe qui. Elle était vulnérable.

- Je suis désolé, murmura Martin.

Adiamanta l’avait entendu.

- Ce n’est pas de ta faute…ce n’est pas de ta faute…

Il y eut un grand silence.

- Il faut mieux que je parte.

Elle répondit d’un signe de tête et Martin rentra chez lui. Il s’allongea sur le ventre sur son lit. Il s’en voulait affreusement d’avoir causé de la tristesse à Adiamanta. Pourquoi avait-il donc posé cette satanée question ?! Il s’enfonça la tête dans son oreiller, honteux et en colère.
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MessageSujet: Re: Le royaume des pierres   Le royaume des pierres EmptyJeu 21 Juin - 22:42

Chapitre 11
Larmes d'argent

Partie 1


« Enfin un vrai temps de printemps ! »

Il était vrai qu’il faisait plutôt bon pour une matinée d’avril. Les oiseaux chantaient de douces mélodies, et le vent caressait l’herbe, recouverte de fines gouttelettes de rosée fraîche. C’est ce qu’aimait Martin, à sa fenêtre, qui respirait par grandes bouffées l’air rafraîchi, ça lui faisait beaucoup de bien. Pour lui, il n’y avait rien de plus merveilleux que la nature sauvage qui l’entourait. Il soupira et prit son sac d’un geste rapide. Lorsqu’il arriva au lycée, Jérôme lui sauta dessus, suivit des autres.

« - C’est horrible Martin ! dit celui-ci.
- C’est terriblement dommage ! ajouta Victor, les mains dans ses poches de jean.
- C’est vraiment dommage ! rajouta Simon.
- C’est…con pour toi ! dit Kevin en haussant les épaules.

Martin fronça les sourcils, il ne comprenait rien.

- Mais enfin ! Que se passe-t-il ?

Ses amis semblèrent gênés, sauf Kevin, qui s’avança vers lui.

- Bah, c’est juste que la « beauté » va s’en aller.
- Pourrais-tu être un peu plus clair, s’il te plait ! dit Martin, qui n’avait toujours pas saisi l’histoire.
- Simplement que Virginie va bientôt déménager.
-
L’esprit si joyeux de Martin s’écroule d’un coup.

- Quoi !? Tu dis « simplement » !!!? cria-t-il en colère.

Il poussa Kevin d’un coup d’épaule rageur et se dirigea vers Virginie, furieux de cette nouvelle.

- Peux-tu m’expliquer la situation ?! cria-il, fulminant.

Elle rougit, embarrassée.

- Tu vois…mes parents ont décidé de déménager…
- Pour quelle raison ? Tu peux me le dire ?

Elle baissa la tête, confuse.

- Je n’en sais rien…avoua-t-elle à voix basse.
- Comme ça ! Hop, on déménage et puis voilà !
- Ce n’est pas de ma faute ! Je ne peux pas les contredire ! s’énerva-t-elle.

Il baissa la tête. Le pouvoir du calme ne suffisait pas à Martin. Son cœur se serra dans sa poitrine. Elle l’avait plongé dans une tristesse, où il avait beau se débattre, il s’enfonçait davantage. Virginie le sentait. Elle lui prit délicatement sa main et plongea le regard de ses yeux vert émeraude dans celui des iris bleus de Martin.

- Ne t’inquiètes pas, murmura-t-elle doucement d’une voix délicate. Il nous reste un peu plus de deux mois.

Il n’arriva pas à répondre, se contentant d’un petit signe de tête. Soudain, il ressentit l’appel du passe partout.

- Euh…je crois que l’on m’appelle, mentit-il.

Il lâcha la main de Virginie, surprise de sa réaction. Se cachant derrière un arbre massif, il se téléporta au Royaume de la pureté. Adiamanta avait l’air beaucoup plus heureuse que la dernière fois, mais Martin n’en connaissait pas la raison.

« - Au fait, dit celle-ci, je ne t’avais pas demandé, comment s’était passé ta rencontre avec les Zvaïs ?
- Très bien, répondit-il sincèrement. J’ai rencontré un jeune Zvaï du nom de Narphaï.
- Ah oui… Narphaï…
- Vous le connaissez ?
- Bien sûr !

Elle fit quelques pas.

- J’ai assisté à sa cérémonie du Motorihaïra, il y a de cela quinze ans à présent. Pour ma récente montée au trône, j’avais effectué une visite dans Aïtora. Narphaï est un grand Zvaï qui aura sûrement de l’avenir.
- Je suis tout à fait d’accord avec vous, Madame.

Adiamanta sourit.

- J’espère qu’un jour, tu auras l’honneur de voir une cérémonie du Motorihaïra.
- Je l’espère aussi.
- Tu verras ainsi tous leurs rites et traditions. C’est très intéressant.

Elle frappa dans ses mains.

- Laissons là les Zvaïs et continuons avec nos épreuves. Une autre t’attend, tu devrais y aller de ce pas !
- D’accord Madame. »
Le passe partout émit de la lumière bleue et emporta Martin vers l’inconnu. Il arriva dans une pièce sombre à cause de la couleur de la pierre. Il passa le bout de ses doigts sur le mur glacial.

« - Je connais cette pierre, c’est du saphir.

Il tourna la tête pou s’intéresser à autre chose. Au centre de la salle était installée une fontaine - d’environ deux mètres de haut – elle aussi, faite de saphir. Elle était assez large et contenait un bon volume d’eau. Celle-ci apparaissait du ciel, de nulle part, pour venir s’écouler dans la fontaine.

- La magie m’étonnera toujours…dit Martin.
- …Et à jamais…continua une voix.

Martin fit le tour de la fontaine. Il n’avait pas vu la femme assise sur le rebord de l’autre côté. Elle était extrêmement fine, même son visage l’était, celui-ci creusé au niveau de ses joues pâles. Ces sourcils étaient à peine visibles. Ses longs cheveux blonds dégringolaient sur son dos, tels une cascade figée. Sa robe bleue, violacée par endroit, était légèrement transparente, faisant un peu ressortir ses formes. Elle portait à son cou un saphir taillé en forme de goutte d’eau.

- Je suppose que vous êtes la reine de ce royaume, dit Martin.
- Tu es perspicace à ce que je vois, dit la femme, avec une pointe d’ironie malicieuse dans sa voix.
- Etes vous la reine de l’eau ?
- Tu as raison et tort à la fois…

Elle se tourna vers la fontaine et plongea sa main dans l’eau.

- L’e au fait parti de mon sentiment…mets ta main dans l’eau.

Martin regarda tour à tour la reine et la fontaine. Puis il remonta sa manche et enfonça sa main dans le flot. L’eau était tiède, on pourrait presque dire chaude.

- Cette eau est formée à partir de larmes, expliqua-t-elle.
- Que voulez dire par-là ?

Elle soupira, mettant ses mains sur ses cuisses.

- Que je suis la reine de la tristesse et de la peine. Je me nomme Séphérite, et je suis la gardienne du saphir.

Martin observa la reine, les sourcils froncés.

- Vous n’avez pas l’air si triste que ça !

Elle sourit, amusée.

- Cela se voit que tu ne m’as jamais vu dans le monde réel quand j’y étais ! Identiquement mon caractère, je m’appelais Madeleine à l’époque, et tout comme le dit l’expression, je ne cessais de pleurer comme une Madeleine !
Martin sourit également.

- Mais éclairez moi un peu sur cette fontaine, je ne comprends pas…dit-il.
- Toutes les larmes versées à cet instant dans les deux mondes s’écoulent dans cette fontaine. Tu ne le vois pas, mais sous cette salle, les larmes vont dans les milliards de canaux différents par un procédé magique, et finissent dans un flacon. Chaque personne vivant dans les mondes en possèdent un. Ainsi, je peux comparer les différentes quantités de larmes.

Une question tournait dans la tête de Martin, mais il avait peur d’être indiscret. Il céda quand même.

- Et quelle est la personne qui a le plus pleurer ?

Séphérite se pinça les lèvres.

- Je ne te le dirais pas, mais c’est quelqu’un que tu connais.
- Je comprends…

A présent, comme il savait que c’était une personne de son entourage, il avait davantage envie de savoir de qui il était question, mais, il n’insista pas. C’était mieux comme cela, car il sentait qu’il allait le regretter sinon.

- Passons à ta prochaine tâche. Tu devras me récupérer une larme de Zvaï.

La joie revint dans l’esprit dans l’esprit de Martin, il allait revoir Narphaï.

- Mais pourquoi me demandez vous ceci ? Les larmes ne coulent-elles pas dans la fontaine ?
- Bien sûr. Mais celles des Zvaïs ont une particularité, elles s’évaporent.
- Elles s’évaporent ? demanda Martin étonné.
- Oui. Après quelques secondes en dehors du corps, elles se dissipent dans l’air. C’est un peu bizarre et ça ne s’explique pas, c’est comme ça.

Elle replongea sa main dans le fond de la fontaine et en sortit un tube, décoré de feuilles de cristal, qui était magnifiques. Il était bouché d’un grossier bouchon de liège.

- Récupères la larme dans ce tube, et surtout bouches le bien, sinon, elle s’évaporera, recommanda Séphérite.

Elle tendit le flacon à Martin, qui le rangea délicatement dans sa poche.

- De plus, la difficulté est dans le fait que les Zvaïs sont difficiles à émouvoir.
- Mais pour récupérer les pierres, je ferais tout !
- Je l’espère bien ! Sinon je ne vois pas la raison de ta venue ici ! »

Le passe partout s’illumina et Martin se téléporta au Royaume des Pierres. Là-bas, c’était la fin de l’après-midi. Il avait atterrit à proximité de la cité d’Aïtora, qu’il atteignit après une dizaine de minutes de marche à travers la forêt. Il se concentra et se mit à léviter afin d’atteindre Aïtora, la ville en hauteur. Il arriva sur la plate forme de bois. Il fallait qu’il trouve Narphaï. Il ne le vit pas dans le bouleau. Mais, heureusement, il le croisa dans la rue des commerces zvaïs. Narphaï était aussi heureux que Martin de le revoir.

« - Ca alors, dit celui-ci, je ne m’attendais pas à te voir ici !
- Et pourtant, je suis là.
- Viens, allons chez moi.

Ils se mirent en route, jusqu’au moment où ils arrivèrent devant un grand marronnier.

- Nous y voici ! s’exclama le Zvaï en désignant l’arbre.

Ils entrèrent et descendirent, tout comme dans le bouleau de Martin, un escalier gravé. La seule différence était que les motifs étaient peints de couleurs pastels qui ajoutaient de la vie à leurs belles formes. Il débouchait dans une salle chaleureuse. La fenêtre était ouverte. Au centre, une grande table de bois, où était installé un vase contenant des roses blanches, entourée de chaises. La pièce était elle-même parfumée de l’odeur agréable des soirs d’été. Au fond de la salle, il y avait un second escalier descendant.

- Assieds toi donc, dit Narphaï.

Martin s’installa sur le grand canapé orange en velours, qui était très confortable.

- C’est super chez toi, approuva Martin.
- Merci, répondit Narphaï qui rougit légèrement.

Il claqua dans ses mains.

- Justement j’ai un présent pour toi.

Il se retourna et ouvrit l’armoire en noyer. Il en sortit une épée dans son fourreau de la blancheur de la neige.

- Tu te souviens, la dernière fois, tu m’avais dit que tu n’avais pas d’épée. Alors, je t’en ai fait forgé une.
Il lui donna le fourreau. Martin la dégaina délicatement. L’épée était de toute beauté. Sa lame grise claire avait des reflets dorés et cuivrés. La poignée était constituée de branches torsadées de métal blanc. Au bout des trois rameaux, il y avait des feuilles d’érables en cuivres, sur une desquelles était incrustée une azurite.

- Elle est magnifique, avoua Martin. Mais en quoi est-elle donc faite ?
- La lame est composée à moitié d’argent, un quart d’or et un quart de cuivre. Les atomes ont tellement été concentrés qu’elle est indestructible. La poignée est en argent blanchi, les feuilles en cuivres. Et j’ai choisi la pierre car elle a la même couleur que tes yeux.
- Merci.
- De plus, celle-ci est magique. C’est une pierre de souvenir.

Martin haussa les sourcils.

- Une pierre de souvenir ?
- Ou de stockage si tu préfères… Tu peux y laisser dedans des souvenirs, des images, que tu pourras sortir à tout moment dans ton esprit. Lors d’un combat, tu peux par exemple, utiliser un souvenir vengeur ou de colère, que tu auras mis dedans à l’avance.
- C’est vrai que c’est utile.

Martin ne pouvait plus détacher son regard de l’épée tellement elle était belle.

- Je…je ne sais pas comment te remercier… dit-il ému du cadeau qu’on venait de lui offrir.
- Tu n’as pas à me remercier, tant qu’elle te sera utile.

Martin rangea, presque déçu de devoir la remettre, l’épée dans son fourreau blanc. Narphaï assit dans le fauteuil en face du canapé.

- Alors, dit-il. Dis moi les raisons de ta venue ici.

Martin lui expliqua alors l’épreuve qu’il devait accomplir. Quand il eut fini, Narphaï se mit à rire.

- Si tu arrives à faire pleurer un Zvaï, je fais le tour du Royaume sur les mains !
- Ce sera inutile de le faire dans les deux cas…
- C’est vrai…avoua Narphaï en arrêtant de rire.

Martin se frotta les mains.

- T’as une idée Narphaï ? demanda-t-il.
- Aucune…

Ils réfléchirent en silence, le regard dans le vide. Des bruits venant de l’escalier les tirèrent de leurs pensées.

- Ah ! s’exclama Narphaï en souriant. Ca doit être elle.

Il se redressa du siège, Martin haussa les sourcils.

- Qui « elle » ? » demanda celui-ci.

Le Zvaï n’eut pas le temps de répondre à sa question. Une jeune et belle Daïgora entra dans la pièce. Elle était absolument ravissante. Sa chevelure ondulée tombait sur son dos nus, qui supportait le poids d’une paire d’ailes blanches. Tout comme Narphaï, son visage était fin et pâle, et ses yeux en amandes étaient bleus azur. Ses grandes oreilles étaient recourbées vers l’avant et elle portait sur les deux fils d’argent torsadés un grenat en forme de cœur, symbole de l’amour, c’était la pierre que lui avait destiné l’eau magique du Motorihaïra. Sa robe blanche tel de la neige était bordée d’un délicat et fin fil pourpre.
Elle émit un petite exclamation d’étonnement en voyant Martin.

« - Ne t’inquiètes pas, lui dit Narphaï, c’est un ami.

Alors, elle sourit, étirant ses belles lèvres couleur d’une rose mauve.

- Martin, dit Narphaï, voici Eleneï, fille de Yaritaï. Eleneï, voici Martin.

Ceci dit, elle croisa ses mains sur ses épaules et s’inclina.

- Logaï az toï monaïto, Martin.

Celui-ci frémit. Il n’avait pas eu l’occasion d’entendre la voix d’une Daïgora. Celle-ci semblait s’écouler telle un filet d’eau, mais était aussi puissante que la foudre qui s’abat sur terre. Il fit la même chose qu’elle. Il essaya ensuite de deviner qui elle était au yeux de Narphaï.

- Ah…euh…oui…bredouilla celui-ci qui voyait que Martin cherchait l’identité de la Zvaï. Eleneï est ma fiancée.

Ses paroles frappèrent Martin qui ouvrit grands les yeux, bouche bée.

- A ton âge ?

Narphaï souleva un sourcil.

- Je veux dire, reprit Martin, tu as l’apparence d’un humain de 18 ans pas de 25.
- Tu as raison, dit Eleneï qui prit la parole avant Narphaï, mais les mariages zvaïs se font dans l’approche des 50 ans, ou 20 années humaines si tu préfères. C’est donc plutôt normal.

Martin, toujours étonné, ne savait pas quoi dire. Son regard, stupéfait, passait de Narphaï à Eleneï, tel lors d’un match de tennis.

- Bah ça alors ! s’exclama-t-il.

Les deux Zvaïs se mirent à rire. Lorsqu’ils eurent fini, Eleneï s’éloigna un peu dans la pièce et Narphaï prit Martin à part.

- Je viens d’avoir une idée pour ta tâche.
- Vas-y ! Dis moi !

Narphaï regarda Eleneï du coin de l’œil, sans s’empêcher de sourire.

- Eleneï est une Zvaï assez sensible et…
- Tu veux dire, qu’elle pourrait être la cible idéale ?
- Exactement, sans trop, non plus, l’attrister. Mais, si tu veux que cela marche, il ne faut pas lui dévoiler qui tu es et ce que tu fais. Sinon, elle se retiendra, c’est sûr.
- J’ai compris…dit Martin. Alors, je me ferais passer pour…

Il réfléchit quelques secondes et s’arrêta sur sa première idée qui lui venait à l’esprit.

- Bah…un peu la vérité…juste un jeune aventurier que tu as rencontré depuis peu.
- On fait comme cela. »

Ils rejoignirent la Daïgora, seule sur le canapé.
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MessageSujet: Re: Le royaume des pierres   Le royaume des pierres EmptyJeu 21 Juin - 22:51

Partie 2





Le soir, Eleneï leur prépara le repas, la cuisine étant en fait située en bas du deuxième escalier, situé au fond du salon. Les mets divers, installés sur une belle nappe de soie ocre, étaient totalement inconnus à Martin, ni même la boisson, servie dans une carafe de cristal, joliment orné de motifs en cuivres.

« - Ceci est du nectar de fleur de Vaïchamita, lui expliqua Narphaï lorsqu’il lui demanda. On peut comparer cette plante à du gui. C’est une sorte de plante parasite qui pousse seulement à la cime des arbres. Lorsque les graines sont mûres, des fleurs orange, comme le nectar, en éclosent. Je vais t’en faire goûter.

Le Zvaï se saisit de la carafe et versa le liquide vif dans le verre de Martin. Celui-ci le but. Son goût lui parut sucré, mais tout de même légèrement relevé. Il lui sembla, quand il l’avala, que le jus pétillait dans sa gorge.

- Original, conclut Martin en posant son verre sur la table. Mais très bon.

L’entrée était une salade de feuilles de Gaïdera – orme dans le monde réel – écrasée, accompagnée de baies blanches épicées et de bouts de légumes, assaisonnée d’une sauce douce. Eleneï servit ensuite dans l’assiette de chacun un petit poulet rôti entouré de belle fleurs rose vif.
- C’est une caille ? demanda Martin en désignant la volaille du doigt.
- Non, c’est un Eraïfa, répondit Eleneï en s’asseyant sur sa chaise, un oiseau qui survole uniquement nos forêts. Il chante magnifiquement bien, mais sa chair est aussi bonne que son chant !

Martin en coupa un morceau et le dégusta, cela avait un peu le goût d’un poulet au curry. Quand il eut fini, qu’il ne restait que la carcasse, Narphaï lui murmura que les fleurs se mangeaient également. Alors, le jeune homme en prit une qu’il plongea dans sa bouche. Celle-ci fondit sur sa langue, tel du sucre, au contact de sa salive. C’était la première qu’il goûtait une fleur, et il regrettait de ne pas l’avoir fait plus tôt. Mais peut-être que toutes les fleurs n’avaient la même saveur. Puis Eleneï apporta un gâteau aux fruits sylvestres pour le dessert.

- Narphaï ? demanda Martin.
- Oui ?
- Où sont tes parents ?

Eleneï lâcha sa fourchette, le regard terrifié. Narphaï regardait Martin, ne pouvant s’empêcher de froncer le sourcils, ce qui donnait un air beaucoup plus virile. Martin voyait les doigts du Zvaï se serrer sur son poing. Il sentit qu’il n’aurait pas dût poser cette question.

- Ils sont morts, répondit difficilement Narphaï. C’était il y 9 ans de cela… Malgré les conseils des autres Zvaïs, ils sont sortis de la forêt. Malheureusement, ils se sont fait capturer par les Gorxs. Torturés à morts, pour le simple plaisir de ses monstres, ils ont succombés à leurs blessures, et on a retrouvé leurs corps dénués de vie à la lisière des bois, à l’endroit même où ils avaient été enlevés.

Le poing de Narphaï frappa la table tellement fort, que le bout de gâteau sauta de son assiette et s’écrasa lamentablement sur la nappe.

- J’ai alors décidé ce jour là de tuer les Gorxs qui passeraient devant moi, continua-t-il. »

Il reprit son souffle. La pâleur de son visage était passé directement au rouge. Eleneï, fixait son assiette, apeurée par son fiancé. La fin du repas se passa en silence. Puis Martin sortit du marronnier, triste. Dehors, la nuit était tombée depuis pas mal de temps. La lune du Royaume des Pierres, contrairement à celle du monde réel, était bleutée et plus rapprochée. Ses cratères étaient bien visibles. Les étoiles scintillaient dans le ciel de velours bleu marine, affichant de leur belle lueur les constellations, qui étaient les mêmes dans les deux mondes. Les Zvaïs, à présent tous chez eux, avaient allumés sur les arbres de torches bleues qui plaquaient l’ombre des branches sur le sol, tout en bas. Martin entra dans le bouleau, qui était son chez lui. Il descendit les escaliers et arriva dans sa chambre. Il sortit sur le balcon et s’accouda sur la rambarde. Dans un autre arbre plus haut, un jeune Zvaï, pas encore doté de ses ailes, était assis sur une branche, une jambe pendante au dessus du vide, l’autre plié en deux sur le bois. Il jouait sur sa flûte une douce mélodie langoureuse. Une petite larme apparut au coin de l’œil de Martin. Il l’essuya du revers de sa main. Une silhouette blanche transperça le ciel noir. C’était une magnifique chouette blanche. Elle se posa adroitement près de Martin. Celui-ci, attendrit par l’oiseau, le caressa sur son dos. La chouette s’approcha de Martin et frotta sa tête contre le cou du jeune homme. C’était comme si elle voulait le consoler, lui apporter réconfort. Puis, elle s’envola dans la nuit, à la déception de Martin, qui rentra dans sa chambre. Il se déshabilla et se glissa délicatement sous les couvertures soyeuses et légères. Il pensait à Narphaï, à qui, sans le vouloir, il avait fait du mal. Il soupira. Au loin, on entendait le son de la flûte du Zvaï.

Le lendemain matin, Martin fut réveillé par le chant des oiseaux qui logeaient dans la forêt. Il s’assit sur son lit et s’étira. Après s’être habillé et lavé le visage, il sortit du bouleau. Dans le salon du marronnier, Eleneï, seule, assise dans le fauteuil, tenant dans sa main un petit bout de parchemin. Elle était silencieuse, même trop pour Martin. Il s’approcha doucement, essayant de faire le moins de bruit possible. Eleneï, qui l’avait tout de même remarquer, lui tendit brusquement le parchemin, sans un regard, sans un mot, que Martin prit. C’était une lettre de Narphaï.

« Je suis un idiot…comment venger ses parents sans même bouger l’auriculaire ? Hier soir, Martin m’a fait réagir. Je pars donc traquer ces monstres, même en y risquant ma vie. Ne crois sûrement pas que je suis parti sans penser à toi… Je reviendrais, je te le promets…
Je t’aime.
Narphaï »

Un nœud se forma dans la gorge de Martin après avoir lu le message de Narphaï. Son regard se leva du parchemin, qu’il tenait avec ses mains tremblantes. Eleneï le lui arracha.

« - Il se jette dans la mort ! cria-t-elle. Et tout ça, c’est à cause de toi ! Si tu ne lui avais pas demandé hier, il ne serait pas parti !

Elle regardait Martin, furieuse, en reprenant son souffle. Puis, elle se calma.

- Je suis désolée, Martin, murmura-t-elle. Je n’aurais jamais dût m’énerver ainsi. Tu ne pouvais savoir sa réaction, les conséquences de ta question.

Elle baissa la tête.

- Pardonnes moi…
Martin s’accroupit à côté d’elle. Il regarda le visage attristé de Eleneï. Puis, une goutte, tel de l’argent fondu, coula sur la joue de la Daïgora.

« Une larme de Zvaï ! »

Rapidement, Martin attrapa le petit tube qui dépassait de sa poche et en retira le bouchon. Grâce à son pouvoir, il fit léviter la larme jusqu’au flacon, qu’il referma aussitôt. Eleneï n’avait même pas remarquée ce qu’il venait de faire. Après avoir ranger le tube dans sa poche, Martin se leva et dégaina sa nouvelle épée. Il leva en l’air, le reflet de la lumière du jour éclairant le visage abattu de Eleneï.

- Puisque tout ceci est ma faute, c’est moi qui réglerait cette affaire, déclara Martin. J’irais chercher Narphaï, même sous la menace de la mort.

Eleneï, dont une deuxième larme coulait sur son visage, regarda Martin, reconnaissante.

- Oh…merci…Martin…, dit-elle entre deux sanglots.

Un toussotement les fit retourner. Narphaï était adossé à la porte, il paraissait amusé de la situation. Eleneï se leva et lui sauta dans les bras. Martin semblait être un fou héroïque avec son épée toujours en l’air. Il la rangea, lorsque Narphaï s’approcha de lui. Le Zvaï mit ses mains sur les épaules de Martin.

- Ainsi, tu aurais risqué ta vie pour moi ? le questionna-t-il.
- Pour un ami qui a déjà sauvé la mienne, j’en serais parfaitement capable.

Ils restèrent ainsi quelques secondes. Puis le passe partout appela Martin, qui le sortit de sa poche.

- Je dois m’en aller.
- Je vois ça…reviens vite.

Ils se tapèrent dans les mains, comme Martin l’avait apprit à Narphaï. Eleneï embrassa sa joue en glissant tout doucement :

- Je n’oublierais jamais ce que tu aurais voulu faire… »

Puis, Martin se téléporta. Il arriva au Royaume de la peine, devant la fontaine des larmes. Séphérite était toujours assise à son bord.

« - Alors, qu’est ce cette quête a-t-elle donnée ? demanda-t-elle sans détacher son regard de l’eau qui s’écoulait.
- Une larme de Zvaï, comme prévu, répondit Martin en prenant le tube, contenant la goutte d’argent, qui était dans sa poche.

Séphérite le regarda et tendit sa main pour réclamer le précieux flacon. Martin le lui donna.

- Merci, Martin. Cette larme me sera vraiment utile, tu sais ?
Martin était plutôt occupé à examiner la fontaine. Il était vrai que les larmes de Zvaïs n’atteignaient pas le bas de la fontaine. Tout à coup, une larme noire passa devant son regard.

- Hé ! s’exclama-t-il. Qu’est ce que c’était ?

Séphérite le regarda.

- Pardon ?
- Il y avait…une larme…noire ! balbutia Martin.

La reine de la tristesse souleva ses sourcils invisibles.

- C’est sûrement ton imagination. Tu n’as pas dût assez dormir cette nuit. Tu as fait des cauchemars ? C’est ça ? Moi, ça m’arrive souvent aussi.

Martin n’osa rien dire d’autre, il savait qu’elle ne le croirait pas de toute façon.

- Ton épreuve étant terminée, tu vas recevoir la pierre sacrée.

Elle détacha son pendentif taillé en forme de goutte – cette taille s’appelle la taille en poire – qui était un saphir. Elle lui donna qui le mit dans sa poche. Elle lui accorda également la pierre de pouvoir. Martin ressentit l’habituel courant électrique lorsqu’il la toucha

- A présent, tu peux arrêter la tristesse des gens. C’est très utile, tu verras bien.
- Je l’essaierais dès que je pourrais.

Séphérite sourit et son regard se reconcentra sur la fontaine.

- Bonne chance pour la suite, Martin, je ne t’oublierais pas.
- Moi non plus ! »

Puis il fut emporté au Royaume de la pureté. Depuis la dernière fois, Adiamanta lui paraissait une personne normale et sensible. Martin alla remettre la saphir sacrée à sa place. Puis il revint auprès d’Adiamanta.

« - Madame, est-ce que vous avez déjà vu des larmes noires ?

Les yeux de la reine s’ouvrirent bien grands.

- Des larmes noires ?

Martin laissa tomber l’affaire, ça ne servait à rien… et puis, surtout, ça ne tenait pas debout. Il se persuada donc qu’il avait rêvé.

- Il faut à présent que je retourne dans le monde réel, jugea Martin.
- Sage décision, dit-elle un peu ironiquement en souriant. »

Lorsqu’il ré arriva dans le monde réel, il se trouvait au lycée. Virginie, qui venait de lui annoncer son déménagement, l’attendait.

« - Je suis désolé, lui dit-il lorsqu’il retourna auprès d’elle. Je ne sais pas ce qui m’a pris… Mais tu ne peux pas savoir ce que mon cœur endure…
- Si…je le sais… je le ressens aussi, dit-elle.

Puis, peu après, il revint vers ses amis. Victor tapait Kevin.

- Allez ! Vas lui faire tes excuses !
- C’est bon ! C’est bon ! Pas la peine de me frapper tel un gorille victime d’une intoxication alimentaire !

Il s’approcha de Martin.

- Je m’excuse…
- Ce n’est pas grave, je devais le savoir un jour ou l’autre.
- Sages paroles, dit Simon.

Jérôme tapa amicalement l’épaule de Martin.

- Oublions, dit-il, et profitons du moment présent. »
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MessageSujet: Re: Le royaume des pierres   Le royaume des pierres EmptyVen 22 Juin - 14:25

Chapitre 12
L'habilité du chat


Partie 1


« Pourquoi ça ne marche pas !?! »

Depuis quelques temps, Martin doutait de ses pouvoirs, car ils ne fonctionnaient pas tout le temps. Un jour, il avait voulu tricher à un contrôle en arrêtant le temps et se glisser dans sa classe afin de pouvoir regarder son cours. Mais, ça n’avait pas marché.

« - Qu’est ce qui t’arrive ? demanda ce jour-là Jérôme.

Martin fit semblant d’être étonné.

- Bah… rien, mentit-il. Pourquoi cette question ?
- Tu avais un drôle de comportement durant le contrôle, dit Simon.
- C’était bizarre…Tu fermais les yeux et ton front se plissait horriblement, ajouta Victor.
- On aurait dit une sorte de yoga, dit Kevin. Si, dans quatre jours, tu n’es pas ridé comme ma grand-mère, je me mets au bouddhisme !

Ils rirent, sauf Martin qui ne riait pas comme il l’aurait voulu. Devait-il leur dire la vérité ? Leur dévoiler l’existence du Royaume des Pierres ? De son rôle ? Il pesa le pour et le contre, et jugea bon de leur dire. Il retint sa respiration.

- Ecoutez bien...commença-t-il. J’ai quelque chose à vous avouer.

Ses amis le regardèrent, attendant la suite. Martin allait continuer sa phrase, lorsque le passe partout s’illumina dans sa poche. Il trembla et dit à ses amis :

- Euh…trois secondes… j’ai oublié…quelque chose en classe ! »

Il courut, il sentit le regard interrogé de ses copains sur son dos. Dès qu’il fut à l’abri des regards indiscrets, Martin se téléporta au Royaume de la pureté.

« - Tu ne devrais pas leur dire, Martin, dit Adiamanta lorsque Martin arriva dans la salle de diamant. En tout cas, pas maintenant…
- Pas maintenant ? demanda-t-il étonné. Vous avez tout de même l’intention de leur avouer tout ?
- Lorsque le moment sera venu…

Martin doutait. En quoi Jérôme, Simon, Victor et Kevin intéressaient-ils Adiamanta ?

- Si vous le dites…

La reine sourit.

- Bon ! Je dois te donner quelques conseils avant que tu ne partes pour ta prochaine épreuve.

Elle fit quelques pas, la mine haute, comme à son habitude.

- Après la tâche qui va suivre, tu vas avoir une tout autre perception de l’environnement.
- Que voulez-vous dire par là ? demanda Martin, une pointe d’inquiétude dans sa voix.
- Ai-je rajouté que cela te fera du mal ? »

Martin baissa la tête. Adiamanta pointa son index sur le passe partout, d’où sortit des rayons de lumières orange. La salle dans laquelle atterrit Martin était de la même couleur, accompagné de marron qui frappait l’œil. Une femme était debout, retournée, au fond de la salle.

- Bienvenue.

Martin n’avait, pourtant, rien dit. Il cligna des yeux de surprise. Ce timbre…Cette voix…Il hésitait sur l’origine de cette femme mystérieuse. Tout à coup, son idée se confirma, car de grandes ailes beiges se déployèrent de derrière sa cape rouge. C’était donc une Zvaï, mais elle était différente. Elle se retourna. Ses cheveux orange vif et biqués, lui arrivaient au niveau du menton. Deux grosses mèches de sa chevelure, qui étaient beaucoup plus longues que les autres, lui cachaient à moitié ses grandes oreilles recourbées vers l’avant. Ses yeux en amande étaient d’un bleu cobalt, qui faisait trop bleu ! Sa poitrine était vêtue d’un cache-cœur orange clair. Sa jupe, ouvert à partir des genoux, était de la même couleur. A son front, deux fils de cuivre torsadés supportaient le poids d’une pierre ovale dont la bande de réfraction ne cessait de bouger de gauche à droite.

- Cette pierre s’appelle l’œil de chat, dit-elle en voyant que Martin le fixait du regard depuis quelques secondes.
- Œil de chat ?
- Oui. Car elle ressemble véritablement à l’œil de ce félin. D’ailleurs, ce reflet est nommé « chatoiement ».
- Que de chats dis donc !

La Daïgora sourit.

- Je suis Charlène, fille de Balbeï…
- Fille de Balbeï ? l’interrompit Martin. Tu ne connaîtrais pas un Narphaï, par hasard ?

Elle fronça les sourcils.

- Attends un peu que je finisse ma présentation !

Martin baissa la tête, confus.

- Je suis la reine du Royaume des 5 sens, symbolisé donc par l’Oeil de chat, finit-elle.
- Ahaïa az toï monaïtaï, dit Martin à la manière zvaï.

Charlène fit de même.

- Tu voulais donc savoir ? Oui…Narphaï…
- Donc, vous le connaissez bien !
- Bien sûr, c’est mon petit frère, même si j’ai 29 années de plus que lui…

Martin ouvrit grand les yeux.

- 29 ans ? dit il effaré. Mais c’est énorme !
- Emettrais tu le détail de la longévité des Zvaïs ?

Elle le dévisagea.

- Et vous êtes beaucoup de Zvaïs à être reines ?
- J’allais y venir…J’ai également une sœur jumelle, nommée Epérite. Elle est aussi une reine.
- Donc vous êtes deux, conclua Martin.
- Exactement… Tous les 100 ans, deux sœurs jumelles ayant été choisies par les deux pierres du Royaumes des 5 se succèdent sur les trônes.
- Les Royaumes des 5 ?
- Le 5 est le nombre fétiche des Zvaï. Il y a le trône des 5 sens et celui des 5…

Elle s’interrompit brusquement. Elle leva les yeux au plafond et se pince les lèvres, sans tout de même laisser échapper un sourire sur ses lèvres couleur cuivre.

- Tu le verras…
- Je commence à en avoir marre ! s’énerva Martin. Tout le monde me dit « tu verras…tu découvriras… » Je veux tout savoir, moi !

Elle le regarda avec un air de compassion.

- Je sais…mais il vaut mieux ne pas tout te sortir d’un coup…tu doit découvrir petit à petit…

Elle s’arrêta de parler. Charlène étendit ses bras, ses ailes suivant le mouvement, ce qui la rendait encore plus impressionnante.
- Cette salle est l’une des dizaines qui constitue mon palais…
- Palais ? Mais où est-il placé ?
- C’est une bonne question Martin. Il est dans le Royaume des Pierres, mais il est invisible depuis notre dispute. Et j’espère qu’il sera de nouveau visible quand tu auras réuni les 22 pierres.
- Il faut d’abord que j’y réussisse !

Elle soupira.

- Je vais donc te dire ton épreuve, reprit-t-elle. Elle se passera dans le palais. Je vais te téléporter dans une des salles du palais et tu devras en traverser d’autres pour arriver jusqu’à moi. Mais attention ! Chaque salle va t’évaluer sur tes cinq sens.
- Je vais donc devoir traverser 5 salles, chaque une d’elle portant comme thème un des sens ?
- C’est exact. Et fais attention à toi.

Le passe partout s’illumina et emmena Martin dans une des salles du palais. La pièce était tellement sombre que le jeune homme n’y voyait rien, mise à part une lueur lointaine qui devait être la sortie.

« Bienvenue dans la salle sur le sens de la vue ! Attention aux pièges ! » résonna une voix qui était celle de Charlène.

Prévenu, Martin avança lentement afin de ne pas tomber dans les leurres. Tout à coup, il fit un pas dans le vide, c’était un trou. Il allait tomber dedans, il n’avait plus qu’une solution. Avec son autre jambe, il se propulsa pour sauter au dessus de trou. Il espérait de tout cœur que celui-ci n’était pas trop large. Son vœu se réalisa, il atterrit de l’autre côté de la fosse. Il soupira et se releva. Il redoubla donc de prudence. Soudain, il entendit un « clic ». Rapidement, il recula de deux pas. Une flèche lui frôla le nez. Il avait sûrement dût déclancher un piège. Martin se calma, et n’essaya pas d’imaginer ce qui aurait pût lui arriver. Quelques minutes plus tard, et après quelques pièges évités de justesse, Martin atteignit enfin la sortie de la pièce plongée dans l’obscurité.

Il arriva dans une autre salle, mais Martin la connaissait déjà, enfin, il en avait déjà vu ailleurs. C’était un labyrinthe de glaces.

« Cette salle est celle de l’odeur. Suis le parfum, il t’aidera à trouver la sortie. Attention, si tu t’éloignes trop de la sortie, tu seras perdu, et tu auras moins de chance de sortir. »

Martin renifla donc l’air. Il était vrai qu’il régnait une légère odeur de menthe. C’était certes agréable, mais Martin ne se déconcentra pas. Il pénétra dans le labyrinthe. En face de lui, des dizaines de reflets de son image. Un coup même, il se prit un des miroirs, se qui lui infligea une grosse bosse, qu’il fit disparaître grâce à son pouvoir de soin. Il arriva à une intersection. Il ferma les yeux, afin de mieux se concentrer. L’odeur... elle venait de gauche…Martin tourna donc, confiant et décidé. Plusieurs fois, il se crut perdu, ne trouvant plus de passages, où ayant perdu la trace du parfum. Heureusement, il arrivait à la retrouver peu après. Au bout d’une vingtaine de minutes, il atteignit enfin la sortie du labyrinthe. Il entra donc dans la salle suivante.

Lorsque son regard balaya la pièce, il fut rapidement écoeuré. Il y avait là des centaines de tas blanchâtre, certains dégageant une odeur nauséabonde. En haut de chaque tas, une clef.

« Et oui, c’est la salle du goût. Chaque tas à une saveur particulière, ne crois pas en leur parfum trompeur. Il faut que tu prennes la clef de l’amas au goût de banane. Sans cette clef, il te sera impossible d’ouvrir la prochaine afin d’accéder à la prochaine pièce. Si tu n’introduis pas la bonne clef, ça risque de mal se passer. »

Martin se dirigea vers la porte de l’autre côté. Elle était verrouillée. Martin se retourna et soupira. Il y avait là des dizaines de tas, qui n’avait guère pas l’allure appétissante. A contre cœur, il s’approcha d’un premier tas et trempa son doigt dedans, qu’il suça. De la vanille ! Qu’est ce que c’est bon ! Mais Martin devait goûter aussi les autres tas. Il n’en devinait malheureusement pas la moitié. Mais il avait tout de même repérer la noix de coco, la menthe, l’endive, le cacao et d’autres. Néanmoins, aucune trace de banane. Peut-être l’avait-il déjà passé et il ne s’était pas rendu compte ? Il continua quand même. Après avoir goûté environ 50 parfums différant, il n’avait toujours pas décelé la moindre trace de banane. Il avait sûrement dût la passer. Il regoûta donc. Soudain, il reconnut le goût du fruit sucré. Sans hésitation, il se saisit de la clef de fer. Il la rentra dans la serrure, et d’un cliquetis ouvrit la porte épaisse en bois.

Il sortit de la pièce, avec tout de même un grand soulagement. C’était un long couloir, éclairé par des torches. Tout au long, il y avait des dizaines de portes.

« Voici la pièce de l’ouïe, enfin…le couloir de l’ouïe ! Je vais t’aveugler durant un moment, et tu vas devoir choisir la porte grâce au son que je vais produire temporellement. Mais, si ce n’est pas la bonne porte, tu risques d’avoir de mauvaises surprises. »

Soudain, Martin ne vit plus rien. Surpris, il se frotta les paupières. Il n’y était pas habitué. Tout à coup, il se figea. Son oreille percevait un chant… mais pas n’importe lequel…celui-ci était mélodieux tout en étant saisissant.

« …je vais produire un son… »se rappella-t-il.

C’était donc Charlène qui chantait…Il regretta tout à coup de n’avoir pas entendu ce chant plus tôt. Il se laissa bercer quelques secondes par la mélodie avant de reprendre ses esprits. Quelle porte ? Martin se laissa aller, il ne contrôlait presque plus son corps. La chanson accompagnait ses pas langoureux. Suivant son instinct, il ouvrit la porte qu’il pensait être la bonne. Il ne se retourna pas, et entra, confiant. Sa vue se remit en route. Il avait ouvert la bonne porte.
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MessageSujet: Re: Le royaume des pierres   Le royaume des pierres EmptyVen 22 Juin - 14:29

Partie 2


Celle-ci se referma soudainement. Il soupira de soulagement, mais ce ne fut pas long lorsqu’il vit ce qui l’attendait. C’était un mur, haut d’une quinzaine de mètres, avec plusieurs accroches.

« Bienvenue dans la dernière salle, celle du toucher. La salle dans laquelle je me trouve est en haut de ce mur, que du va devoir gravir. Mais attention, toutes les cinq minutes, le mur se métamorphose en devant lisse et sans accroche. Tu ne peux pas utiliser de pouvoirs dans cette pièce. »

Martin déglutit. Il respira profondément, et se décida. Il s’approcha du mur et attrapa une accroche. Il glissa son pied dans une autre. Il grimpa ainsi, agilement, mais pas assez rapidement. Il se trouvait à 8 mètres du sol, lorsque les accroches se bouchèrent. Martin, ne voulant pas tombé et d’un geste réflexe, dégaina son épée et la planta dans le mur, qui pourtant était très solide, mais pas assez pour une épée de fabrication zvaï. Il se laissa pendre au dessus du sol. Si jamais il arrivait le malheur qu’il lâchait, il se retrouvait en bas sous forme de crêpe. Heureusement que la lame de son épée était indestructible, mais pas ses mains. Il allait lâcher, lorsque les accroches se reformèrent. Il posa ses pieds, s’y agrippa avec une main, et avec l’autre rangea l’épée dans son fourreau. Il continua à grimpa et atteignait le sommet du mur peut à peu. Il était à quelques centimètres, quand les accroches se rebouchèrent. Martin, cette fois, n’eut pas le temps de prendre son épée. Il se propulsa avec ses pieds et attrapa le haut du mur avec une main. Pendu au dessus du vide, Martin n’arrivait pas à mettre sa deuxième main sur le rebord. Sa main commençait à glisser, son bras lui faisait mal. Il ferma les yeux pour essayer d’oublier. Tout à coup, les accroches réapparurent et Martin put se reposer son bras en posant ses pieds sur deux accroches. Il se hissa, les deux mains sur le rebord, et se leva. Il souffla.

Cette épreuve l’avait exténuée. Avec les dernières forces qui lui restaient, il s’approcha du mur devant lui, dans lequel se forma une brèche. Il arriva dans la salle de pierre. Charlène l’attendait un peu plus loin.

« - Bravo, le félicita-t-elle. Peu de gens arrivent à franchir ces épreuves.
- Ca se comprend !

Elle sourit, étirant ses belles lèvres cuivrées.

- Tu as réussi, c’est le principal.

Il y eut un silence.

- Madame, demanda Martin, c’était vous qui chantiez tout à l’heure ?

Charlène rougit légèrement.

- Oui… mais, les autres Daïgora doivent sûrement mieux chanter que moi.

Martin n’arrivait pas à imaginer un plus beau chant. La prochaine fois qu’il irait à Aïtora, il demanderait à Eleneï de pousser la chansonnette.

- Pourtant, vous avez très bien chanté.

Le teint du visage de Charlène rougit encore plus.

- Bon passons !

Elle enleva la couronne constituée de fils de cuivres de sa tête. Puis, d’un geste, elle y détacha l’œil de chat qu’elle donna à Martin.

- Voici la pierre sacrée du Royaume des 5 sens. Adiamanta sera contente de le recevoir.

Puis, elle se cacha derrière ses ailes. Elle y ressorti, une réplique de la pierre sacrée à la main.

- Adiamanta a dût te dire quelque chose sur le pouvoir ?
- Oui, que j’allais avoir une tout autre perception mon environnement.
- Et elle a raison. Quand tu recevras cette pierre, tes sens se seront nettement améliorés.
- Ca me fera mal ?

Elle secoua la tête.

- Pas le moins du monde, mais tu devras t’y habituer un peu.

Charlène tendit donc la pierre de pouvoir à Martin. Celui-ci approcha tout doucement sa main, comme si l’œil de chat était un animal féroce. Il retint sa respiration et se saisit de la pierre. Un courant électrique parcourut son corps. Il recula de surprise. Malgré s’être frotter les yeux, le regard de Martin pouvait voir beaucoup plus loin, voir tous les détails. Son ouïe percevait chaque léger son qui parcourait la salle et son odorat toutes les odeurs, même infimes. Il palpa son tee-shirt, il ressentait chaque fibre.

- C’est…c’est…

Il n’arrivait pas à trouver ses mots.

- Je dois tout de même te prévenir, dit Charlène, que tu risques d’avoir mal à la tête à cause de vue développée, tel des lunettes.

Il était vrai que Martin commençait à avoir la tête qui tourne.

- C’est pour cela que je ne vais pas plus te retenir. »

Martin, d’un geste tremblant, sortit le passe partout de sa poche. Celui-ci projeta de la lumière et emporta Martin au Royaume de la pureté. Lorsqu’il arriva, il tomba à terre, car sa vue lui faisait mal à la tête, comme lui avait dit Charlène. Il entendit Adiamanta accourir vers lui. Elle s’agenouilla auprès de lui.

« - Martin ! Ca va ?

Il ne répondit pas, pour ne pas perdre davantage de forces. Adiamanta le comprit.

- Donnes moi la pierre sacrée, je vais la remettre dans le tableau sacré. Et toi, retournes dans le monde réel. »

Il approuva d’un signe de tête et donna l’œil de chat à la reine. Après cela, Martin retourna dans le monde réel. Avec la force du désespoir, il retourna auprès de ses copains. Ceux-ci virent que le jeune homme n’allait pas bien.

« - Ca va Martin ? » demanda Simon.

Martin ne pût pas répondre. Sa tête était trop lourde, sa vue, malgré son évolution, se brouilla, et ses jambes ne le retenait plus debout. Il s’évanouit. Il n’entendit juste ses amis paniqués auprès de lui.
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MessageSujet: Re: Le royaume des pierres   Le royaume des pierres EmptyVen 22 Juin - 14:39

Chapitre 13
Noir de jais


Partie 1

A la fenêtre de sa chambre, Martin, pensif, regardait au loin. Au bout de trois jours, il s’était enfin habitué à ses sens développés. Par contre, ses amis se doutaient qu’il leur cachait quelque chose depuis son évanouissement, mais Martin ne pouvait rien leur dire. Essayant d’oublier cela, il humait l’air frais du dehors. Il devinait un massif d’œillets et un rosier sous sa fenêtre. Il ferma les yeux et fit le vide dans son esprit. Un rossignol, un rouge-gorge et deux merles, voici les sons d’oiseaux qu’il pouvait percevoir. Lorsqu’il rouvrit ses yeux, il pu même apercevoir le rouge-gorge, caché entre deux feuilles. Martin sourit. Il détacha son regard du dehors et se dirigea vers un tiroir qu’il ouvrit. Il en sortit une boîte noire. En enlevant son couvercle, des étoiles brillèrent dans ses yeux. 11 pierres y étaient entreposées, les pierres de pouvoir. Martin en avait récupéré la moitié. Déjà... ? Seulement… ?

Il entendit sa mère l’appeler. A contre cœur, il referma le boite qu’il rangea dans le tiroir. Il sortit de sa chambre en veillant bien de la fermer à clef. Il commença à descendre les escaliers. Soudain, il glissa sur une des marches. Il allait faire une grosse chute, mais par réflexe, il utilisa le pouvoir de la lévitation. Suspendu en l’air, il prit dans sa main le passe partout qui était dans sa poche par précaution. Au moment où il voulait léviter jusqu’au sol, un flash surgit dans son esprit et une douleur traversa sa cicatrice sur son cou. Il coupa le lien magique entre lui et son pouvoir et tomba sur la tête sur le coin d’une marche et s’évanouit. Tout devint noir. Puis, c’était comme dans un rêve. Il se trouvait dans la forêt près de la fontaine. Tout à coup, une grande lueur apparut devant Martin, qui recula de frayeur. C’était une silhouette qu’il n’arrivait à discerner.

« - Viens à moi, Martin…disait la lueur. Viens à moi… »

Puis, tout redevint noir et sombre. Une lumière faible apparut au loin. Elle s’approchait de plus. Quand il fut totalement entré dans la lumière, il se trouvait dans la salle de diamant. Il n’y avait personne, même Adiamanta n’était pas là.

« - Martin » appela une voix, que cette fois il reconnut.
« - C’est vous madame ?
« - Oui. J’ai réussi à te faire téléporter quelques secondes après que tu sois tombé. »

Martin porta une main à sa nuque.

- Mais…je ne ressens aucune douleur…
« - Seul ton esprit est présent ici. »
- C’est pour cela que je ne vous vois pas ? C’est le monde des esprits ?
« - C’est à peu près ça… Ecoutes moi. Pour éviter ta douleur, j’ai seulement fait venir ton esprit ici. Tu retrouveras ton corps dans le Royaume où t’attends ta nouvelle épreuve. »
- Mais comment vais-je pouvoir faire une épreuve en étant blessé ?! »

Adiamanta ne répondit pas. Puis, la lumière s’affaiblit et la salle disparut dans les ténèbres les plus profondes. Martin se sentit comme chuter d’une centaine de mètres, puis, il revint dans son corps. Il était allongé sur un sol froid et solide. Il n’avait pas la force d’ouvrir les yeux, car l’arrière de la tête lui faisait horriblement mal. Il ressentait également une douleur à sa jambe gauche, qui semblait être cassée. Mais malgré ça, quelque chose le réconfortait. Il sentit l’odeur d’un parfum léger et délicat, il y avait là une agréable présence féminine. Mais, il n’arrivait pas à entrouvrir les yeux, rien que pour l’apercevoir. Il avait honte d’être souffrant, allongé aux pieds de cette femme inconnue. Soudain, il sentit une fraîcheur aux endroits de douleur, à un tel point qu’il ne sentit plus aucun mal. Il ouvrit donc les yeux et vit la femme penchée au dessus de lui, ses mains sur les cuisses. Il se leva brusquement et se passa une main dans les cheveux.

« - Que s’est-il passé ? bafouilla-t-il.
- Je viens de te guérir, dit la femme.
- Aussi rapidement ?
- Bien sûr.

Elle s’inclina légèrement, une main sur le ventre.

- Mon nom est Sacroïne, reine du royaume de la santé…
- C’était pour ça…murmura Martin.
- …Symbolisé par la crocoïte.

Martin fit une rapide observation de son interlocutrice. Elle ne devait pas être âgée de plus de vingt ans. Ses cheveux noirs étaient plaqués contre son visage. Ses joues étaient parsemées de petites tâches de rousseurs. Elle portait un court tee-shirt jaune, à moitié caché par un voile rouge, et une longue jupe jaune, serrée plus bas par un tissu rouge. Autour de son cou était enroulée une fine écharpe pourpre, à laquelle était accrochée un pendentif rouge vif en forme de croix grecque.

- Tu étais mal en point, dit-elle. Etant tombé sur la nuque, la moelle épinière aurait pût être touchée. En plus de ça, tu avais une jambe fracturée à plusieurs endroits. Cela aurait pût t’entraîner plusieurs semaines d’hôpital. Comment t’es tu fais cela ?
- Je suis tombé dans l’escalier et…

Il se rappela de la douleur à sa cicatrice. Il passa son doigt dessus. Jamais elle ne lui avait fait ça auparavant.

- Je suis tombé dans l’escalier, tout simplement.

Sacroïne le dévisagea.

- Dans tous les cas, dit Martin, je vous remercie de m’avoir soignée.

Elle soupira.

- Un petit pas pour l’homme, un grand dans une vie… Ainsi, tu peux constater toi-même la puissance de mon pouvoir.

Elle claqua dans ses doigts.

- Car tu auras besoin de force et de patiente pour ton épreuve.
Martin ouvrit grand les yeux.

- Tu veux déjà m’envoyer à ma tâche ?!
- Autant que l’on ne perde pas de temps, car je vais t’expliquer deux trois petites choses avant de t’y envoyer.

Elle fit apparaître dans ses mains un parchemin.

- Approches toi.

Martin s’avança et se mit à côté de Sacroïne qui déroula le parchemin. Ce n’était qu’autre que la carte du Royaume des Pierres.

- Tu vas aller ici, dit-elle en posant son doigt sur la carte.

Martin regarda. Elle désignait les Bouvieuses, les montagnes au nord du village de Satmate.

- Ce massif de montagnes est à deux heures de marche de Satmate. Tu devras atteindre la montagne dont le sommet est caché par un nuage bleu.
- Un nuage bleu ?
- Tu sais, dans le Royaume de Pierres regorgent de mystères…
- Mais, il y a des dizaines de montagnes !
- Elle se trouve à la lisière du massif, ne t’inquiètes pas pour ça. Quand tu arriveras donc au pied du mont, cherches un symbole gravé dans la pierre et dis « Sirius ».

Martin lança un regard interrogé à Sacroïne.

- Et…euh…c’est quoi ma mission au fait ?

Sacroïne se tapa la tête avec la paume de la main.

- J’allais oublier le plus important, s’exclama-t-elle. Tu vas devoir fabriquer une potion de soins.
- Comment on fait ça ? Et pourquoi vous m’envoyer là-bas ?

Rien d’autre. Le passe partout émit de la lumière et Martin fut emporté. Il arriva à Satmate sous la brume et la pluie. Martin grommela, et grâce à son pouvoir de la météo, dissipa la brume et arrêta la pluie. Il regarda autour de lui. Satmate était déserte, les gens étaient sûrement chez eux, pour se couvrir de la pluie. Il regarda l’horizon. Il aperçut, au loin, le sommet des Bouvieuses. Tout à coup, il eut une idée pour raccourcir le temps de trajet. Il ferma les yeux et se concentra. Ses jambes rétrécirent, son corps s’amincit. Ses mains devinrent des pattes félines. Il s’était métamorphosé en guépard. Le seul problème, c’était son sac, l’arc et l’épée, attachés à son dos. Ca ne le gênait pas, mais un guépard avec cet équipement qui se baladait dans un climat qui n’était pas le sien, ce n’était pas une situation banale ! Martin atteint le massif de montagnes qui s’étendait devant lui. Il observa chaque montagne, jusqu’à ce qu’il eut repéré le mont au nuage. Il s’y mit à la base et reprit sa forme humaine. Il fit le tour de la montagne afin de trouver la marque. Il la repéra une demi heure plus tard, gravé dans de la pierre grise. C’était une étoile à 5 branches, inscrit dans un cercle. Ce symbole lui faisait penser à ceux qu’il avait vu dans les films ou livres où il était question de magie noire. Il déglutit, avant de se mettre au centre de l’étoile. Mais rien ne se passa. Il avait dû oublier quelque chose… Le mot de passe ! Il ne s’en souvint qu’une dizaine de minutes plus tard.
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MessageSujet: Re: Le royaume des pierres   Le royaume des pierres EmptyVen 22 Juin - 14:45

Partie 2


Lorsqu’il le prononça, ses pieds se détachèrent du sol. Une puissante force invisible semblait le soulever vers le nuage bleu, accroché au sommet de la montagne. Lorsqu’il passa sa tête à travers, il crut être tomber une seconde fois sur la nuque. Puis, il s’arrêta de s’élever. Autour de lui, cinq créatures humanoïdes marchant sur le nuage, le regardant avec un air méfiant. Elles devaient mesurer environ 2 mètres, et leur peau noire de jais contrastait avec leur chevelure blanche comme de la neige. Elles étaient vêtues de cape aussi noires que leur peau. Avec de l’imagination, on aurait pu évoquer les zvaïs. Ces créatures entouraient donc Martin, surpris. Celui-ci était immobilisé, sûrement par deux des créatures qui ne cessaient de le fixer. Les trois autres braquaient leur arc noir et luisant. Un premier, avec un air soupçonneux, s’avança vers Martin.

« - Qui es tu donc ? dit il d’une voix grave. Aucun humain n’a mis pied ici.

Le pouvoir d’immobilisation commença à le serrer de plus en plus fort. Mais l’esprit de Martin luttait, puis, comme il fut plus puissant que celui des créatures, il se libéra du sort et atterrit sur le nuage.

- Je ne suis pas un humain comme les autres ! répondit il.

Les créatures aux arcs se méfièrent de plus belle et se rapprochèrent. Celle qui avait questionné Martin ordonna aux autres, dans une langue encore plus compliqué que celle des zvaïs, de rabaisser leurs arcs.

- Tu es sûrement le jeune homme dont parle tout le monde…
- Qui êtes vous ? demanda Martin.

La créature fit un signe aux autres qui s’en allèrent.

- Nous sommes les folways, répondit-il avec un air d’indifférence. A moi de te poser une question… Pourquoi est-tu venu ici … ?
- Quelqu’un m’a envoyé ici pour fabriquer une potion de soins…

Le folway se retourna.

- Suis moi…

C’est ce que fit Martin.

- Il est certes vrai que les folways sont spécialisés dans les potions.

« C’est pour cela que Sacroïne m’a envoyée ici, pensa Martin, elle savait que ça allait faciliter mon épreuve… »

- Et vous…qui êtes vous ? demanda Martin.
- Mon nom est Orion.
- Orion ? Ce n’est pas un nom de constellation ça ?
- En outre les potions, nous pratiquons l’astronomie. Chaque folway porte un nom ayant un rapport avec le ciel nocturne et ses astres.

Orion continua à marcher lentement dans les nuages, Martin sur ses pas. Puis, se dressa devant eux un grand nuage conique, qu’Orion traversa. Martin entra, vérifiant bien que le nuage n’était pas solide. Il se trouvait que l’intérieur était aménagé. Des centaines d’étagères recouvraient les murs. Dessus étaient disposés de nombreux flacons et bocaux, qui contenaient de tout, mais en particulier des plantes séchées.

- Quel est cet endroit ? demanda Martin.
- C’est des salles où nous réalisons nos potions.

Au milieu de la pièce ronde était posé une marmite qui semblait être enfoncée dans le sol-nuage.

- Tu disais potion de soins c’est bien cela…dit Orion en regardant une grosse rangée de grimoires rangés sur une étagère.

Martin affirma d’un signe de tête. Alors, Orion prit un gros grimoire à la couverture noire et poussiéreuse.

- Mais où trouvez vous toutes ces plantes ? demanda Martin en observant un bocal dans lequel était renfermé du laurier. Elles ne poussent tout de même pas dans les nuages...?
- Nous descendons dans le Royaume, répondit Orion en feuilletant le grimoire. C’est dangereux. Personne ne doit être au courant de notre existence. En particulier les zvaïs…
- Pourquoi donc les zvaïs ?

Le folway ne répondit pas. Ayant trouvé la page, il s’avança vers Martin. Cependant, il ne lui donna pas le grimoire.

- Je veux que tu me promettes que tu ne dévoileras notre existence à personne.
- Je t’en donne ma parole.

Alors, sans aucune expression satisfaite, Orion mit le grimoire dans les mains de Martin. Celui-ci était lourd. Le folway se retourna et s’apprêtait à s’en aller quand Martin lui demanda pourquoi il ne restait pas pour l’aider.

- C’est ta potion, railla-t-il. Débrouilles toi tout seul.

Puis il sortit de la pièce nuage en faisant virevolter sa grande cape noire. Les folways ne semblaient pas être des êtres très sociables. Martin commença à lire la page du grimoire. Orion lui avait donné un livre écrit dans sa langue. Le nuage devait être magique, car l’intérieur de la marmite était chaud, alors qu’il n’y avait aucun feu.

« Alors… quatre litres d’eau… » lit Martin.

Il chercha un robinet, mais n’en trouva pas. Mais il eut une idée… Il fit déplacer un bout de nuage et en fit sortir de l’eau. Il réussit à en prendre assez et la versa dans la marmite.

« Deux poignées de Laïbotara…mais qu’est ce c’est que ça ?! »

Il chercha dans les bocaux. Par chance, le nom des plantes était écrit sur des étiquettes jaunies, collées dessus. Le Laïbotata était une plante à feuilles bleuies. Martin se croyait être un sorcier. Deux heures plus tard, après avoir suivi la préparation à la lettre, la potion avait un aspect visqueux, elle était bleu clair aux reflets nacrés.

« Bon… en espérant qu’elle soit réussie… »

Il prit un flacon vide, entreposé sur un étagère, et le remplit de la solution, le bouchonnant avec un grossier bouchon de liège. Il sortit donc du nuage. Orion, qui était là, s’approcha de lui.

- Tu as ta potion ? Bien… Retournes dans le Royaume, tu n’as plus rien à faire ici. »

Martin se mit là où il était arrivé et prononça le mot de passe. Il chuta sur des centaines de mètres, heureusement, son atterrissage fut ralenti. Il poussa un soupir de soulagement et regarda sa fiole qui contenait la potion de soins, fier de lui. Lorsqu’il sortit du signe gravé dans la pierre, il trébucha sur un gros rocher. Il tomba sur le genou, ce qui lui valut un cri, et la fiole s’échappa de sa main. La douleur de Martin l’empêchait de se concentrer afin d’utiliser le pouvoir de la lévitation. Le flacon allait se briser par terre, lorsque, soudain, une chouette blanche, qui avait surgie de nulle part, happa de justesse la fiole avec sa serre. C’était la même chouette que Martin avait vu à Aïtora, durant l’épreuve où il devait récupérer une larme de zvaï. Elle atterit sur l’épaule de Martin, qui était accroupi. Un peu perdu, il reprit la fiole en remerciant le volatile. Celui-ci s’envola dans le ciel sombre du soir. Le vent soufflait dans les cheveux de Martin. De nombreuses questions lui traversèrent l’esprit, mais dispersées par l’appel du passe partout. Il le sortit de sa poche et se téléporta au royaume de la santé.

Lorsque ses pieds touchèrent le sol, il s’affaissa sur le sol, sa blessure au genou lui faisant mal. Sacroïne, qui était là, riait.

«- Hihi ! A chaque fois que tu arrives ici, je te trouve à terre !

Martin grogna. Puis, Sacroïne se pencha et lui donna quelque chose. Il la prit et il se guérit avec la simple force de son esprit. Elle lui avait donné, bien sûr, la pierre de pouvoir afin qu’il puisse se soigner tout seul. Martin se releva et mit la crocoïte rouge en forme de croix dans sa poche.

- Alors ? Cette potion ?

Martin lui donna le flacon, légèrement rayée.

- Elle a l’air bien préparée, dit Sacroïne. Je t’accorde donc la pierre sacrée.

Après avoir rangé le flacon, elle détacha son pendentif de son écharpe.

- Voilà pour Adiamanta. Elle en sera heureuse.
- J’espère bien ! »

Sacroïne sourit en lui donnant la pierre. Après avoir fait ses aux revoirs, Martin partit donc pour le Royaume de la pureté. Adiamanta, n’étant pas encore là, il alla mettre le crocoïte dans le tableau sacré. Lorsqu’il sortit de la salle, la reine était revenue.

« - Je ne t’avais pas vu avant l’épreuve ! Tu avais fait une grosse chute ! dit celle-ci.
- C’est du passé, grommela Martin, qui ne voulait pas revenir dessus.

Adiamanta eut un air d’amusement.

- Pourquoi les folways sont ils aussi antipathiques ? demanda Martin.
- Je n’en sais pas plus que toi…répondit elle en haussant les épaules, je ne les connais pas, donc je ne peux pas t’aider...
- Ce n’est pas grave… »

Lorsqu’il revint dans le monde réel, après avoir discuté avec Adiamanta, il se retrouva en bas de l’escalier où il était tombé. Sa mère, qui ne s’était apercue de rien, continuait à l’appeler.

« - Ha la la…soupira Martin, qu’est ce que les gens sont naïfs ! »
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MessageSujet: Re: Le royaume des pierres   Le royaume des pierres EmptyVen 22 Juin - 15:02

Chapitre 14
Vengeance aux lames acérées


Partie 1

Martin était assis dans le fauteuil installé dans son salon. Dans celui d’à côté, Annabelle, mâchant exagérément un chewing-gum, dégageant une infecte odeur de fraise, regardait la télévision, le regard vide. Il soupira… et se mit à rêvasser. Rêvasser est une façon de parler. On pourrait dire plutôt, il se remémorait les évènements de la journée. Il venait de remarquer, qu’un autre garçon draguait Virginie, enfin, il le croyait… Néanmoins, il ne préférait pas intervenir…

« - Tu es jaloux. » avouait Jérôme.

Martin affirmait que non, pendant que derrière lui, Kevin imitait un petit diablotin, qui fut très vite calmé par Victor. Ses amis ne le croyaient pas. Il essaya de s’enlever cette idée de sa tête. J’ai bien dit « essaya », car il n’y arrivait pas…

Heureusement, le passe partout le libéra de l’emprise de cette mauvaise pensée, car celui-ci, logé dans la poche de Martin, se mit à luire. Il se leva, et s’en alla discrètement, pour qu’Annabelle ne le remarque pas, car sinon, elle ferait un commentaire. Caché derrière une grosse armoire, il sortit le diamant magique de sa poche et se téléporta au Royaume de la pureté, dans la grande salle de diamant. Comme toutes les autres fois, Adiamanta était là.

«- Quel est le prochain Royaume, demanda Martin plutôt impatient de devoir accomplir une autre épreuve.
- Un Royaume…particulier... ! répondit-elle en penchant la tête.
- Qu’appelez vous… « particulier » ?
- Le symbole du royaume l’est… et j’aimerais te prévenir d’une chose…
- De quoi ?
- N’essaies pas de faire revenir la reine de ce Royaume sur des évènements passés, dit Adiamanta d’un air grave.

Martin réfléchit…Puis il demanda :

- Pourquoi ?
- Je ne veux surtout pas qu’il arrive un accident… »

Martin trembla. La reine était-elle d’une dangereuse psychopathe ?
Le passe partout émit une lumière rouge vif et le vent emporta Martin.
Il arriva dans une belle salle écarlate. Mais, il restait tout de même sur ses gardes, craignant un peu la reine de ce Royaume par rapport aux propos d’Adiamanta. Il s’approcha d’un des murs, en observant chaque détail.

« - Cette fois, c’est bien du rubis, dit une voix qui avait lu dans les pensées de Martin.

Celui-ci se retourna rapidement. En face de lui, une femme était là. Elle ne devait dépasser la vingtaine d’années. Ses cheveux blonds cendrés, divisé en une raie sur le côté, tombaient sur ses épaules et étaient recouvert d’un léger voile de soie rouge. Un nez pointu et des yeux bleus-gris rêveurs. Vêtue d’une sublime robe vermeille, elle tenait dans sa main aux doigts fins un éventail chinois, ouvert et de la même couleur. A son cou, un pendentif de rubis en forme d’une drôle d’étoile.

« - Elle est tout de même mignonne… » pensa Martin.

La reine sourit.

- Fais attention, dit-elle d’une voix malicieuse, je sais lire dans les pensées.

Martin, embarrassé, baissa la tête. Elle ne s’approchait pas du jeune homme, comme le faisait les autres reines, elle restait où elle était.

« Elle n’a pas l’air si dangereuse que ça en fait… »

Mais, il avait complètement oublié le pouvoir de la reine. Elle le regarda tristement, comme si elle s’en voulait à elle-même.

- Ne pense pas à ça, je t’en pris, dit-elle d’une voix blessée. Ce n’est pas ma faute…
- Je suis désolé, s’excusa Martin.
- Je m’appelle Rumébia. Et je suis la reine de…

Elle marqua une courte pause, le temps d’inspirer un grand coup.

- …de la jalousie, finit-elle.
- De la jalousie ?! Comment avez-vous pu accepter ce poste dans ce Royaume ?

Mais, Martin sentit qu’il était allé trop loin.

- Je peux t’expliquer…mais…j…je ne préfère pas…

Elle baissa la tête. Soudain elle se mit à trembler. En levant le visage, Martin poussa un cri. Ses yeux étaient devenus blancs, son visage pâle. Elle ne semblait plus être elle-même.

- Cela est arrivé il y a 15 ans de cela, dit elle d’une voix tellement rauque qu’elle semblait venir des profondeurs. Dès mon enfance, j’étais jalouse de tout, de tout le monde. J’avais 16 ans… et un copain…que j’aimais…qui m’aimais…Et un autre jour, je l’ai vu au bras d’une autre.

Tout à coup, les lames tranchantes en acier sortirent de l’éventail. Inquiet, et le cœur battant, Martin recula. Il comprit pourquoi Adiamanta l’avait mis en garde. Rumébia souffrait d’une double personnalité.

- Je n’ai pas pu supporté, continua-t-elle, et pour abolir cette souffrance qui me rongeait le cœur, j’ai décidé de me tuer. Mais, Adiamanta est venue me chercher elle-même. Elle m’a logée au Royaume des Pierres, jusqu’à ce que je monte au trône. Elle disait que c’était que ce serait pour moi un moyen de m’exprimer, cette chance que je n’avais pas eu dans le monde réel…

Ses pupilles réapparurent peu à peu, son visage reprit des couleurs et les lames rentrèrent dans l’éventail. Mais elle tremblait toujours, les lèvres entre ouvertes.

- Je m’excuse sincèrement, dit Martin.

Rumébia le regarda avec désolation.

- Tu n’as pas à le faire, c’est entièrement ma faute.

Elle reprit son air sérieux et secoua son éventail, redevenu normal, heureusement, afin de se procurer un peu d’air frais.

- Vas dans le Royaume des Pierres et médites sur cette question : Qu’est ce que la jalousie.
- Bah c’est…

Elle mit un doigt sur ses lèvres afin qu’il se taise.

- Je veux que tu y réfléchisses véritablement.
- De la philo, quoi….
- Exactement. »

Le passe partout s’illumina et emmena Martin. Il se retrouva dans une forêt, mais il ne savait pas si c’était celle de Vaïmaï ou de Galimack. Il faisait nuit noire. Il écarta délicatement un rameau d’un jeune olivier et reconnut l’endroit. Il était arrivé à la clairière où s’écoulait la source, l’endroit où l’avait emmené Adiamanta la première qu’il vint au Royaume des Pierres. L’eau tombait en petite cascade dans un bassin qui se transformait peu à peu en ruisseau.

« C’est le lieu parfait pour méditer. »

Il s’assit en tailleur sur la mousse et moelleuse. Il leva la tête vers le plafond céleste. Des centaines d’étoiles étaient incrustées dans le ciel de velours noir et brillaient de leur plus bel éclat. La lune, qui était bleue, comme il avait pu le remarquer l’autre fois à Aïtora, donnait une légère ombre aux arbres et sublimait la source d’un magnifique reflet azuréen. Martin soupira et ferma les yeux, afin de mieux pouvoir se concentrer. Il inspira profondément l’air frais que dégageait la fontaine. Il commença alors à réfléchir à la question de Rumébia.

« Crac »

Malgré ce petit bruit, il restait concentré.

« Crac »

C’était le son d’une branche qui se casse.

« Crac »

Des bruits de pas s’amplifiaient, ils s’approchaient…

« Crac »
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MessageSujet: Re: Le royaume des pierres   Le royaume des pierres EmptyVen 22 Juin - 15:21

Partie 2


Martin ouvrit les yeux. Il y avait là, une femme assise sur un rocher, au bord du bassin où s’écoulait la source. Elle n’avait pas aperçue Martin, tapi dans l’ombre d’un arbre massif. Elle devait être âgée d’une vingtaine d’années. Ses cheveux ondulés, et blonds dorés, étaient voilés par un voile blanc qui traînait derrière elle. Son visage pâle exprimait la sérénité absolue. Ses lèvres étaient rouges tel de sang et la lune se reflétait dans ses yeux bleus. Elle était vêtue d’une longue robe blanche, semblable à celle que portent les mariées. Martin avait l’impression qu’il l’avait déjà vu quelque part, mais où… ?
Elle mit sa main dans l’eau. Et soudain, par on ne sait quelle magie, l’eau devint toute dorée. Sûrement avec le pouvoir de la couleur, mais elle n’était pas une zvaï. Le plus étonnant fut que l’eau s’éleva et se mit à tourner autour du poignet de la femme. Même avec le pouvoir de la lévitation, il était impossible de faire ça. Il ne pu se retenir d’un petit cri de surprise. Alors, la femme, déconcentrée, laissa tomber l’eau, qui redevint normal sur sa manche. Elle tourna sa tête en direction de Martin.

« - Bonsoir, dit-elle calmement.
- Bonsoir.
- Qui est tu pour venir ici à cette heure de la nuit ? lui demanda-t-elle.
- Je m’appelle Martin, répondit-il.
- Tu as nom puissant, Martin. Car il veut dire « guerrier ».

Elle caressa la surface de l’eau avec son doigt fin. Martin se leva et s’approcha.

- Et vous ? Qui êtes vous ?
- Moi ? Je suis Séléné.
- Et que signifie ce prénom ? demanda Martin comme elle lui avait demandé.
- J’ai de la chance, car il signifie « Lune d’Artémis ».
- Artémis ? Vous connaissez la mythologie grecque ?
- Oui, cher intermédiaire…

Martin écarquilla des yeux.

- Comment savez vous que…
- Je sais tout, l’interrompit Séléné.

Elle soupira en levant sa tête vers les astres nocturnes.

- Mais, dites moi si je me trompe, dit Martin à qui la question cessait de ne tourner dans sa tête, vous ai-je déjà vu quelque part ?

Elle regarda dans les yeux.

- Tutoies moi…C’est vrai…Tu as sûrement entendu parler de moi.
- Ah bon ?
- Oui, tout le monde me connaît dans le monde réel, mais sous un autre nom…
- Lequel ?
- Celui de la Dame Blanche.

Martin trembla. Comme tout le monde sait, enfin j’ose espérer, la Dame Blanche est une femme fantôme hantant le château de Montmorency les nuits de pleines lunes.

- Mais…commença Martin, qui ne comprenait pas comment elle a pu se retrouver dans le Royaume des Pierres.
- Je vais tout te raconter…Tout a commencé au XVème…et oui… je suis âgée de plusieurs centaines d’années. A l’époque, je m’appelais Mathilde Robin. J’étais amoureuse d’un certain Louis, et je devais me marier avec lui. Malheureusement, il est mort à la guerre, peu avant notre mariage. Folle de chagrin, j’ai revêtu ma robe de mariée et me suis jetée du haut d’une cascade. Mais au dernier moment, Diamande m’a sauvé, enfin, indirectement…
- Diamande ? demanda Martin.
- Une ancienne reine de la pureté. Or, la situation était la même que l’actuelle, les reines étaient séparées et j’étais à ta place, je suis une ancienne intermédiaire.

Martin soupira, il n’était pas seul dans ce monde.

- Mais pourquoi des gens racontent qu’ils te voient ?
- Je retourne parfois là où j’habitais. J’essaie de ne pas me faire remarquer, mais parfois…

Elle s’interrompit. Martin eut soudainement un « tilt ».

- C’est toi qui avais essayé de me contacter avant la dernière épreuve ! C’est à cause de toi que je suis tombé et…

Il n’eut le temps de finir sa phrase, une chouette blanche surgit des branches. C’était celle que Martin connaissait. Elle se posa sur l’épaule de Séléné. Celle-ci caressa son plumage avec son doigt.

- Cette chouette est la tienne ? demanda Martin de plus en plus étonné.
- Oui…Edelweiss est une chouette beaucoup plus intelligente que tu ne le crois.
- Elle a sauvé ma potion pour ma dernière épreuve.
- Evidemment, c’est moi qui l’aie envoyé.
- Mais comment…

Il n’arriva pas à finir sa phrase.

- Geï…geï fanataï ea valmalgaï…dit Séléné à sa chouette.

Celle-ci, ayant compris, s’envola d’un battement d’ailes.

- Tu parles le langage zvaï ? demanda Martin.
- Bien sûr, je sais beaucoup de choses. Grâce à ma longue vie et à mon ancien rôle d’intermédiaire, je détiens de nombreux pouvoirs et, avant tout, un grand savoir, plus étendu encore que celui d’Adiamanta.
- Comment puis je te croire ?

Séléné sourit.

- Adiamanta connaît-elle bien les folways ?
- Non ! Tu sais quelque chose sur eux ?!
- Beaucoup de choses…
- Racontes moi !

Il s’assit près d’elle, sur un rocher. Martin apprit ainsi que les Folways avaient été en fait des zvaïs. Mais, par on ne sait quel maléfice, deux couples de zvaïs revinrent de la chasse sans leurs ailes, leur peau noir tel du jais et leur cheveux blancs de neige. Le peuple des Zvaïs, croyant à une malédiction, les chassa. Au bout de quelques siècle, les Folways furent crées. Ils vivaient dans les nuages, pour but de se mettre à l’abri des Zvaïs, qui les prenaient comme une race impure. Ils délaissèrent la magie pour les potions, et, vivants sous le ciel, proprement dit, ils consacraient leurs nuits à l’observation des astres, qu’ils adorent.

- Voilà, je t’ai tout dis, conclut Séléné.
- C’est passionnant, avoua Martin. C’est pour cela qu’ils ne sont pas très sociables. Ils ont peurs qu’on les rejette une seconde fois…
- Il est vrai que les Folways forment un peuple bien particulier…
Edelweiss revint, perçant le ciel noir de son plumage blanc de neige. Elle tenait dans son bec une souris morte. Elle atterrit sur une roche près de Séléné et commença à dévorer sa proie.
- Comment as-tu réussi à apprivoiser une chouette ? demanda Martin, curieux.
- Lorsque je me suis jetée du haut de la cascade, Edelweiss est venue à mon secours. Grâce à une force immense et inconnue, elle m’a attrapée avec ses serres au moment où j’allais toucher la surface de l’eau, et m’a emmené à Diamande.
Martin désigna la chouette du doigt.
- Et pour le langage zvaï…elle te comprend ?
- Elle est ce que je suis. Edelweiss a appris le langage zvaï parce que je l’apprenais. Je lui ai même appris à parler mentalement. Malheureusement, que en zvaï.

Edelweiss, qui avait terminé son repas, pinça amicalement la main de Séléné. Celle-ci la prit délicatement par les pattes, et la déposa sur son épaule.

- Tout à l’heure, tu m’avais dit que tu étais ancienne intermédiaire. Mais tu avais réussi toutes les épreuves.
- Oui, bien heureusement.
- Tu as donc tous les pouvoirs ? Les 22 ?
- Tous.
- Même celui du destin ? demanda Martin qui cherchait la petite bête. On n’a pas voulu me le donner.
- Oui, même celui du destin…mais je l’ai regretté, ne me demande pas pourquoi…
- Et quels sont les autres pouvoirs ?

Elle le dévisagea, un sourire aux lèvres.

- Ca, tu le découvriras toi-même.
- Et pourquoi es tu là ? Tu aurais pu être l’intermédiaire d’aujourd’hui vu les pouvoirs que tu détiens.
- Personne ne sais que j’existe…je suis tombée dans l’oubli. Sauf pour Edelweiss.

La chouette, qui comprit que l’on parlait d’elle, hulula.

- Tu es sûrement là pour une épreuve…

Martin se tapa le front, il avait perdu un précieux temps pour son épreuve.

- Mince !
- Sur quoi est-elle basée ?
- Sur la jalousie…Je dois méditer sue la question : qu’est ce qu’est la jalousie ?

Séléné caressa docilement sa chouette, qui semblait écouter la conversation.

- Je vais te le dire…si tu promets de ne pas dévoiler mon existence.

Martin se leva et jura.

- La jalousie est un sentiment après tout. Un sentiment de dépit, mélangé à une forte envie, dû à ce qu’un autre est ou possède et que l’on aimerait avoir. Mais, la jalousie est parfois une grande preuve d’attachement à la chose ou à la personne jalousée. Par exemple, le fait que Rumébia soit extrêmement jalouse de la fille montre qu’elle aimait véritablement le garçon. La jalousie est pour elle le seul moyen de montrer ses sentiments aux autres.
- Comment connais tu l’histoire de Rumébia ?
- Je sais tout, dit-elle en lui faisant un clin d’œil.

Martin avait une question. Il n’hésita pas à la poser.

- Mais c’est bizarre, tout de même… Le rubis, une pierre si précieuse, qui soit accordé à la jalousie.
- Pour que tu puisses mieux comprendre, je vais te raconter l’histoire du Royaume des Pierres et des pierres sacrées. Au tout départ, comme tu le sais, il y a eu le bing bang. Or, durant cet évènement, les 22 pierres sacrées ont été créées, toutes ne répondant qu’à un symbole. Puis, la Terre se forma et les pierres tombèrent dessus, produisant ainsi un monde parallèle. Plus tard, l’Homme est apparu sur Terre. Les pierres sacrées se sont montrées à certaines femmes, qui se sont retrouvées dans le Royaume des Pierres. Mais, ce que peu de personnes savent, c’est que les pierres sacrées sont comme les arbres, elles vivent. Un lien mental existe entre la reine et sa pierre. A la fin, toutes les pierres avaient trouvé une reine, qui changeait de temps en temps. Sauf une, le rubis. Longtemps, les reines ont cherchés à découvrir le symbole qu’il renfermait. Elles l’ont présentées à beaucoup de femmes, sans succès… Tout s’est passé dans le hasard. Adiamanta avait amené Jeanne – le véritable nom de Rumébia – au Royaume des Pierres. Et puis, quand elle l’a emmené devant le tableau sacré, le rubis s’est mis à briller de tout son éclat, tel ton passe partout lorsqu’il t’appelle. Alors, Adiamanta a compris le sentiment que cette pierre sacrée cachait et elle a attribué le trône à Rumébia, avec son accord. Lorsque moi, j’étais intermédiaire, on m’avait donné la pierre de pouvoir de la jalousie, sans savoir de quoi il s’agissait.
- C’est extraordinaire, s’exclama Martin qui n’avait pas perdu un mot de ce que disait Séléné.

Puis le passe partout appela Martin, celui-ci le sortit de sa poche. Séléné observait le gros diamant avec nostalgie.

- Je vois que tu as gardé mon passe partout…murmura-t-elle. Que de souvenirs…

Il y eut un silence, brisé par le hululement d’Edelweiss.

- Vas Martin…Que la chance t’accompagne dans tes quêtes…
- Je reviendrais te voir, promit-il.
- Je n’en attends pas moins.»

Martin fut emmené au Royaume de la jalousie. Rumébia, assise dans un siège de velours rouge.

«- J’ai trouvé ce qu’est la jalousie.
- Dis moi donc un peu…

Martin récita donc la définition de Séléné, en changeant quelque peu. Alors, Rumébia, satisfaite, se leva.

- Je vois que ta méditation que a porté ses fruits. Je t’en félicite…

Elle s’approcha de lui doucement. Martin pu alors la voir de plus près. Elle dégageait une merveilleuse odeur de vanille et sa souffrance interne se voyait dans ses yeux bleus-gris. Elle détacha délicatement le rubis en forme de drôle d’étoile et la donna à Martin.

- Tiens, prends. Ceci est la pierre que tu es venu chercher.

Martin la prit avec plus de soin que les autres, sachant à présent que les pierres sacrées étaient vivantes, et la mit dans sa poche. Puis Rumébia fit apparaître un autre rubis de derrière son éventail.

- Ceci est la pierre de pouvoir, même… si elle n’a pas de pouvoir ! La jalousie est plutôt symbolique, car elle existe sur la Terre. Ce rubis te fera juste un souvenir.
- Merci…

La reine rougit.

- On ne m’a pas remercié souvent, tu sais… mais vas sans tarder remettre la pierre à son emplacement d’origine.»

Et après avoir mis la pierre de pouvoir dans sa poche, Martin se téléporta au Royaume de la pureté. Adiamanta lui sauta dessus lorsqu’il arriva.

«- Ca va ? Tu n’es pas blessé ? demanda-t-elle inquiète.
- Non…

Elle soupira de soulagement.

- Je craignais qu’il t’arrive malheur. Ce n’est pas entièrement de la faute de Rumébia. Elle souffre en fait…
-…d’une double personnalité, finit Martin en repensant à la voix de la reine, et qu’il avait failli finir découpé en rondelles.
- C’est ça… Mais l’important est que tu aies récupéré la pierre sacrée. Et ça, c’est une bonne nouvelle.

Martin alla au tableau sacré afin de mettre la pierre à sa place. Puis il revint vers Adiamanta.

- J’ai une question, dit-il.
- Vas y…
- Pourquoi les reines ont-elles un nom en rapport avec leur pierre symbolique ?
- Encore une histoire de symbolisme, répondit-elle. Dès qu’une reine monte sur le trône, elle doit choisir un nom en rapport avec sa pierre. C’est obligatoire…»

Quelques minutes plus tard, il fut de retour c’est lui. Il monta les escaliers et ouvrit la porte de sa chambre, dont il prit bien soin de la refermer après y être entré. Il ouvrit son tiroir et prit avec soin la boîte noire cachée tout au fond. Martin s’assit en tailleur sur le parquet et la déposa sur ses genoux. Il ne pu s’empêcher un regard d’émerveillement devant toutes les pierres de pouvoirs qu’il avait remporté. Il y rajouta la pierre de la jalousie.
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MessageSujet: Re: Le royaume des pierres   Le royaume des pierres EmptyVen 22 Juin - 16:34

Chapitre 16
Blanc de neige



Partie 1

Martin était assis à la chine du bureau de la salle de jeux : il surfait sur le net. Avec plus de détails et de précisions, on pourrait dire qu’en fait, il cherchait plus d’informations sur Séléné, alias la Dame Blanche. Mais les sites étaient tous d’accord sur un point, son histoire, telle que elle-même lui avait raconté. Elle ne mentait donc pas. Séléné était bien Mathilde Robin, qui amoureuse d’un Louis, se jeta avec désespoir du haut d’une cascade, vêtue de sa robe de mariée. Jamais son corps n’a été retrouvé. Martin sourirait, lui savait pourquoi. Edelweiss, sa chouette, l’avait sauvé avec une force inconnue et emmené au Royaume des Pierres. Malgré cela, Séléné restait énigmatique aux yeux de Martin, et il tenait à avoir ces réponses.

Il éteignit l’ordinateur et propulsa la chaise roulante avec ses pieds, les mains derrière la tête. Il poussa un gros soupir. Tout ce qu’il désirait, c’était en savoir encore plus. Sur tout le Royaume des Pierres et de tout… Puis l’habituel appel du passe partout se passa, il le sentait. Il se leva de sa chaise et courut jusqu’à sa chambre. Le passe partout luisant, sur son bureau, caché sous deux feuilles papier. Il les enleva, se fichant complètement de les laisser par terre, et attrapa d’un geste rapide le diamant magique, qui comme toute les fois, l’emporta au Royaume de la pureté.

« - Bon Martin, commença Adiamanta qui l’avait vu arriver, il faut que tu saches quelque chose par rapport aux deux prochaines épreuves.
- Les deux prochaines ?
- C'est-à-dire que ces deux royaumes sont contraires…et pour éviter de retourner dans le monde réel entre les deux, tu vas devoir faire les deux à la suite.
- Les deux à la suite ?! Mais je vais être super fatigué !

Adiamanta haussa légèrement les épaules.

- Tu dormiras sur place, proposa-t-elle.

Martin grogna. L’idée de dormir à même le sol ne lui plaisait pas.

- Si je ne me trompe pas, tu as déjà dormi dans le Royaume des pierres…

Il était vrai que Martin avait une fois dormi à Aïtora, dans le bouleau qu’on lui avait prêté, durant l’épreuve de la tristesse.

- Mais pourquoi donc faire les deux épreuves à la suite ? demanda-t-il.
- Ainsi le veulent les deux prochaines reines…
- JE NE SUIS PAS UN OBJET ! s’énerva Martin.

Alors, Adiamanta s’approcha, ses yeux gris souris impressionnaient beaucoup, ils faisaient peur…

- Et toi, dit-elle avec le ton le plus calme au monde, pourquoi ne veux-tu pas faire ces deux épreuves ?

Martin se tu, le regard baissé.

- Oublions ceci, dit Adiamanta.

Elle joignit ses mains.

- Donc, reprit-elle, vas à cette épreuve, après tu reviendras ici, juste le temps afin que tu puisses déposer la pierre sacrée dans le tableau, et après tu iras dans le deuxième Royaume. J’espère que tu n’y vois aucune objection…

- Aucune, marmonna Martin entre ses dents.

Elle le regarda gravement. Le passe partout émit des rayons de lumière bleue. Martin arriva, après un voyage avec le vent, dans une salle bleu turquoise. La température de la pièce devait équivaloir les 5°Celsius, et Martin, vêtu seulement d’un léger sweet, avait froid. De drôles d’étoiles étaient gravées en reliefs sur les murs. De grands piliers transparents soutenaient le plafond qui était lui aussi incolore. Le sol était bizarre… Certes, il était constitué de la même pierre que les murs, mais il était recouvert, à sa surface, d’une fine couche d’eau. Tout à coup, une femme, glissant à toute vitesse sur le carrelage, enfin, pas sur le carrelage même, mais sur de la glace qu’elle créait juste devant elle, arriva devant Martin. Elle dérapa, alors qu’elle ne portait pas de patins à glace. C’était une jeune esquimau. Elle était vêtue d’une robe bleutée épaisse, et bordée de fourrure blanche. Elle ne cessait de garder sur ses lèvres violacées un ravissant sourire qui lui allait bien. Contrairement aux autres esquimaux, ses cheveux étaient blonds et étaient tenus par un bandeau blanc. A ses oreilles, deux boucles d’oreilles en forme de drôle d’étoile pendaient.

- Bonjour, cher jeune homme ! dit-elle joyeusement.
- Bonjour madame…
- Quel plaisir de te voir en ces lieux !
- Et moi donc…murmura Martin entre ses dents.

Il regarda le sol à présent glacé.

- Comment avez-vous fait ça ?
- Tout est plus simple lorsqu’on est reine du froid, dit-elle en faisant une pirouette. Je me présente, Turquoïsa, gardienne de la pierre turquoise.

Martin se frottait les bras afin de s’apporter un peu de chaleur.

- Le froid ne me dérange pas, dit Turquoïsa. J’ai vécu avec toute ma vie.
- Pas moi, répondit-il en train de congeler.

La reine se mit à rire, celui-ci se répercuta dans toute la salle.

- Alors, autant que je te donne ton épreuve maintenant je présume…
- Je ne suis pas contre !

Elle sourit davantage, même si elle le faisait tout le temps.

- Vas me chercher un objet représentant le froid, annonça-t-elle.
- Mais où vais-je pouvoir trouver ça ?

Elle leva son index.

- Ah ça, c’est à toi d’en décider !

Après avoir effectué une deuxième pirouette sur la glace, elle toucha le passe partout de son doigt, et celui-ci s’illumina, emmenant Martin au Royaume des Pierres.

Il arriva dans une clairière, mais n’avait aucune idée d’où il se trouvait. Il sortit sa carte, et là ce fut pour lui l’étonnement total. Il ne l’avait pas remarqué, mais un petit point rouge clignotait entre la forêt de Gamilack et celle de Valamaï. Il supposa alors, comme tout était magique dans le Royaume des Pierres, que ce petit point le représentait. Soudain, il eut une idée. Peut-être que Séléné pouvait encore une fois l’aider. Et puis, il serait très heureux de la revoir. Décidé, il marcha en direction du nord, s’enfonçant dans la forêt de Galimack. Il espérait ne rencontrer aucun Gorx sur sa route. Heureusement, il n’en vit aucun jusqu’à ce qu’il atteint la source. C’était le soir, le soleil se couchait sur l’horizon de la forêt, ajoutant un magnifique reflet rosâtre sur la surface de l’eau et les oiseaux chantaient leurs dernières mélodies de la journée. Bien que ce soit le soir, la température de l’air ne baissait pas. Il appela Séléné, espérant que ça ne soit pas un Gorx qui sorte de derrière les arbres. Prudent, il mit sa main sur la poigne de sa dague, l’autre sur celle de son épée. Une branche frémit. Martin redoubla de prudence. Alors, une chouette blanche en sortit, c’était Edelweiss. Martin soupira de soulagement. La chouette était suivie par Séléné, toujours dans sa robe blanche de mariée. Elle n’était pas très étonnée de la présence de Martin en ces lieux. Edelweiss tournoya autour Séléné et se décida à se poser sur le bras de celle-ci.

- Bonsoir Martin, dit Séléné. Que me vaut ta visite ?

Elle s’assit sur le rocher auprès de l’eau.

- J’aimerais savoir où je pourrais trouver un objet qui représente le froid…dit Martin sincèrement.
- Encore une épreuve…

Elle soupira.

-…le froid…

Séléné toucha de son doigt la surface de l’eau qui gela subitement. Elle releva sa tête vers Martin.

- C’est ton épreuve, Martin, dit-elle. Je ne vais pas toutes te les résoudre.
- Bon…bah…tant pis, dit Martin en haussant les épaules.
- Je vais tout de même te donner un indice…

Edelweiss s’envola et se posa sur une branche.

- Quel est le symbole du froid ? En tout cas, pour toi…

Martin dit la première chose qui lui venait à l’esprit :

- La neige… ?
- Bon…et de quelle couleur est la neige ?
- Blanche, répondit Martin à qui cela paraissait logique.

"Blanc…blanc comme…"

Son cerveau trouva une réponse.

- Les zvaïs bien sûr ! s’exclama-t-il. Je trouverais l’objet chez les zvaïs !
- Bien réfléchi, approuva Séléné.

Elle retira son doigt de l’eau. La couche de glace fondit d’un seul coup Edelweiss hulula.

- Qu’attends tu donc ? demanda Séléné. Vas-y !

Martin fit demi tour. Marchant d’un pas rapide, il alla dans la forêt de Valamaï et atteignit Aïtora plus tard en suivant les arbres qui grossissaient à vue d’oeil. La nuit était tombée. Les chauves souris et les chouettes volaient à la recherche de proies. Il utilisa donc le pouvoir de la lévitation pour monter en haut de l’arbre, et attérir sur la plate forme.
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MessageSujet: Re: Le royaume des pierres   Le royaume des pierres EmptyVen 22 Juin - 16:47

Partie 2

Les Zvaïs ne cessaient de le fixer du regard. Il se dirigea alors vers le grand marronnier, où habitait Narphaï. Il y entra. Le zvaï était assis dans son fauteuil, sûrement en train de rêvasser.

- Salut, fit Martin.

Narphaï se retourna et sourit en voyant Martin.

- Ca alors ! Je ne m’attendais pas à te voir ici !

Il se leva et serra la main de Martin.

- Je suis heureux de te revoir, dit Martin.
- Et moi donc !
Le Zvaï désigna la table du doigt.

- Viens manger ! Tu me parleras de toi durant le repas !
- Eleneï n’est pas ici ? demanda Martin.
- Non, répondit Narphaï qui était dans la cuisine en train de préparer le dîner. Elle est chez ses parents aujourd’hui…

Un peu plus tard, Narphaï apporta à table un plat dans lequel mijotait un rôti. Ils s’assirent sur leurs chaises.

- C’est du marcassin, dit alors le zvaï.

Martin renifla l’odeur de la viande, qui sentait délicieusement bon. Il découvrit que la viande était aussi bonne que le goût.

- Cela fait pas mal de temps que l’on ne s’est pas vu, commença Narphaï. Que s’est-il passé depuis ?

Alors, Martin raconta sa rencontre avec Charlène, la grande sœur de Narphaï et reine des 5 sens. Il lui dit aussi l’épreuve qu’il avait à accomplir à présent.

- Un objet qui représente le froid ? d’interrogea Narphaï en se grattant le cou avec son doigt.
- Oui, et sincèrement, je n’ai aucune idée…
- Je dois t’avouer que moi non plus…

Ils réfléchirent en silence durant une bonne dizaine de minutes.

- Je vais te proposer quelque chose, dit Narphaï brisant ainsi le silence qui régnait. Allons voir toutes les boutiques d’Aïtora. Comme cela, si jamais nous trouvons un objet qui te convient, nous l’achèterons.
- Je trouve que c’est la meilleure solution, approuva Martin.
- Et puis, comme cela, tu pourras visiter Aïtora. Tu verras, c’est magnifique, la nuit…
- Je n’en doute pas une seconde !

Ils se levèrent de table et sortirent par le bel escalier gravé. Dehors, des lampions bleus étaient accrochés dans les arbres. Ils marchèrent jusqu’au commencement de la rue commerciale, qui était bondée.

- Les magasins sont ouverts toute la nuit ? demanda Martin.
- Non, que jusqu’à la Sahaï, répondit Narphaï.
- La Sahaï ?
- C’est un phénomène nocturne. Chaque nuit, entre 22heures et 2 heures du matin, la lune passe au dessus d’Aïtora, et forme une ligne parfaite avec le Vanataï, autrement dit, l’arbre, ou plutôt, le chêne qui porte la salle du conseil.

Martin fit un signe de tête pour dire qu’il avait compris le système.

- Bon, déclara Narphaï. Nous allons nous séparer ici. Visites autant de boutiques que tu le veux. Si jamais, tu trouves quelque chose qui te semble intéressante pour ta quête, retrouves-moi à la taverne d’Ahïba Tornaïa, d’accord ?
- Aucun problème.

Sur ce, Narphaï le quitta. Martin leva alors la tête. Les écriteaux des magasins étaient tous écrits en langage zvaï, ce qui ne facilitait pas la tâche à Martin. Il se dirigea vers une première échoppe. C’était un tailleur. Des dizaines de robes différentes étaient exposées dans la vitrine, mais toutes étaient blanches. La deuxième était une bibliothèque, dont les couvertures des livres étaient tellement belles que Martin se demandait si ces choses étaient vraiment faites pour lire. Il y avait en troisième position une forgerie. Curieux, Martin y entra. C’était vide, sûrement à cause de la chaleur que dégageait le fourneau. Sur les murs étaient accrochés des fourreaux de différentes couleurs et de différentes formes. Mais Martin désirait voir les lames de plus près, de ses propres yeux.

- Place ! Place !

Un zvaï, qui semblait être plus âgé que les autres, avaient une épée en main. Ses ailes étaient attachées à sa taille par un cordon de cuir. Il mit la lame dans le feu et la sortit afin de la mettre sur l’enclume. Il prit son marteau et l’abattit sur l’épée en en faisant sortir des étincelles. Puis, il la plongea dans de l’eau, produisant le sifflement du chaud contre le froid. Il ressortit alors l’épée et Martin put alors l’observer. La lame indigo pastel luisait à la lumière que produisait le feu. Sa poignée, rosée, était très large. Et dans le pommeau était incrustée une pierre rouge.

- Qu’est ce qu’elle est belle ! s’exclama Martin.

Le forgeron, qui n’avait même pas remarquer la présence de Martin, se retourna.

- Eh oui ! J’en suis fier. La lame est presque indestructible tout en restant légère. La poignée est faite d’or rosé…
- D’or rosé ? demanda Martin.
- D’un alliage d’or, de cuivre et d’argent, mais avec une plus grande quantité de cuivre que d’argent.

Il leva l’épée au niveau des yeux.

- Le tout facilement maniable avec un parfait équilibre.
- Et la pierre ? demanda Martin en désignant la pierre rouge du doigt.

Le forgeron se retourna.

- J’ai promis à la personne qui me l’a commandé de ne rien dire de plus.

Il rangea l’épée dans son fourreau violet.

- Vous donnez des noms à vos épées ? demanda Martin.
- A quelques unes…Tiens ! Tu me donnes une idée, on va lui donner un nom… Malheureusement je n’ai pas beaucoup d’idées…

Martin se concentra.

- Une épée puissante, triomphante, tout en restant belle et gracieuse, telle la lune, murmura-t-il en songeant à Séléné.

Mais le forgeron l’avait entendu. Il tapa dans ses mains.

- Mais oui ! Nous l’appellerons « Lame de Lune ». C’est un excellent nom. Merci pour votre aide jeune homme.

Martin cligna des yeux d’étonnement.

- De rien !

Jetant un dernier coup d’œil aux fourreaux sur les murs, il sortit. La rue était toujours aussi bondée. Puis, une boutique attira son attention. C’était une poterie. Dans la vitrine étaient exposés des statuettes et des vases parfaitement peints, il se doutait qu’il y avait de la magie dessous. Il entra donc dans le magasin. Par rapport à la forgerie, il y avait quelques personnes dans l’échoppe. Au fond de la salle, une Daïgora modelait de l’argile entre ses doigts. Martin avait raison. Sur son front, une fluorine, pierre du pouvoir des couleurs. Le jeune homme se promenait donc dans les rayons. Soudain, il passa devant une magnifique statuette. C’était une Daïgora, nue, à genoux, soufflant dans sa main, comme si celle-ci contenait de la neige…de la neige…cela avait un rapport avec sa quête. Tout à coup, il eut son idée en tête. Il sortit de la boutique d’un pas rapide. Il fallait qu’il rejoigne Narphaï. Levant la tête, il lisait les écriteaux. Mais il ne regardait pas devant lui…

Soudain, il percuta quelqu’un de plein fouet. Un peu sonné, il se baissa pour voir la personne qu’il avait bousculée. C’était une Daïgora, assise par terre, se tenant le bras. Ses longs cheveux blonds aux reflets cuivrés cachaient son visage. Elle avait le physique d’une humaine de 16 ans environ.

- Aïe ! s’exclama celle-ci. Je crois que je suis tordu le poignet.

Martin était bouche bée. Il était totalement sous le charme de la voix de sa douce voix. Il s’agenouilla auprès d’elle.

- Attends, je vais te soigner ça.

Il mit sa main au dessus de son poignet de la zvaï, puis il concentra, afin d’utiliser son pouvoir de la santé. Elle, étonnée et rétablie, releva sa tête vers Martin lentement. Celui-ci fut encore plus émerveillé. Le regard des yeux bleus ciel de la Daïgora était encore plus ensorceleur que sa voix. Il était doux et léger. Ses lèvres rouge vif faisaient penser aux flammes dansant au dessus du bois qui brûlait. Sur son front, un cube doré, porté par deux délicats fils de cuivre. La zvaï semblait être aussi surprise que Martin. Ils restèrent ainsi, les yeux dans les yeux. Puis, Martin se leva et tendit sa main à la jeune Daïgora. Celle-ci l’attrapa et se leva à son tour. Puis, elle reprit sa route. Martin fit de même. Il se retourna pour l’admirer une dernière fois. Et revenant sur terre, il continua à chercher la taverne d’Ahïba Tornaïa. Celle-ci était au bout de la rue commerciale. Martin entra. Ici, les zvaï s’amusaient, ils chantaient et dansaient. Il repéra Narphaï en compagnie d’autres zvaïs. Lorsqu’il s’approcha, Narphaï lui dit :

- Ah Martin ! Te voilà donc !

Martin regarda du coin de l’œil les trois zvaïs assis près de Narphaï.

- Ah oui…déclara Narphaï. Faisons les présentations. Voici Jamaï, – il désigna du menton le premier, un zvaï aux sourcils broussailleux et aux cheveux foncés – Gernaï – montrant le second zvaï aux cheveux bleus – et voilà Tarmalgaï, aussi surnommé Rocentaï – en présentant le troisième aux cheveux blonds plus courts que la moyenne et à l’air coquin.

Ils avaient tous les trois le même âge que Narphaï.

- Pourquoi Rocentaï ? demanda Martin.
- Je suis le fils du sculpteur de Aïtora, répondit lui-même le zvaï concerné.

Martin fit un signe de tête.

- Narphaï tu pourrais venir voir, s’il te plait.
- Tu as trouvé ce qu’il te fallait. Allons y. Attendez moi ici.

Ils sortirent de la taverne.

- Je te suis, dit Narphaï.

Martin l’emmena jusqu’à la poterie et lui montra la statuette qui avait attirée son attention.

- Je ne vois pas trop le rapport…avoua Narphaï.

Martin lui murmura quelque chose à l’oreille et Narphaï comprit, il lui fit un clin d’œil. Ils achetèrent la statuette et sortirent du magasin. Martin se concentra, il allait utiliser un de ses premiers pouvoirs qu’il avait fort peu utilisé, alors que c’était le plus important de tous : celui de la pureté. La statuette n’était plus en argile, mais en une sorte de verre froid. La Daïgora semblait être figé éternellement dans de la glace.

- Là je vois le rapport, dit Narphaï.

Martin sourit, la statuette entre ses mains.

- Vas rejoindre tes amis…dit alors celui-ci. Je vais revenir un peu plus tard. Je te rejoindrai chez toi.

Le zvaï haussa les épaules.

- Pas de problème. A tout à l’heure.

Il reparti pour l’auberge. Martin sortit de la rue commerciale, afin d’avoir un peu de calme. Puis, soudain, le passe partout l’appela. Il se téléporta donc au Royaume du froid. Malheureusement, il atterrit sur la glace, glissa et s’étala par terre. Il entendit un petit rire. Turquoïsa arriva devant lui, effectuant un magnifique dérapage. Martin, vexé, se remit sur pieds en grognant. La statuette n’avait reçu aucun choc.

- Vous ne pouvez pas arrêter de geler le sol, non ?! s’énerva-t-il. Je n’y suis pas habitué, moi !

Malgré ce manque de respect, la reine sourit.

- En tout cas, ce qui est sûr, c’est que tu n’as pas peur d’exprimer tes opinions.

Elle fit un signe de l’index.

- Apportes moi l’objet.

Martin s’approcha, prudemment afin de ne pas retomber une seconde fois. Puis, il donna la statuette à Turquoïsa, qui se mit à la soupeser et à l’observer dans absolument tous les recoins, même les plus petits.

- J’accepte cet objet pour ton épreuve, dit-elle.

Martin, soulagé, soupira. Puis, à son plus grand étonnement, Turquoïsa brandit la statuette au dessus de sa tête, et la jeta de toutes ses forces contre le sol. Elle se brisa en milles morceaux.

- Mais ? Qu’avez-vous fait ?! s’écria Martin.

La reine du froid fit un clin d’œil à Martin. Tout à coup, une espèce de tremblement de terre se produit et secoua la salle dans tous les sens. Martin, debout sur le sol instable et sans accroches à portée de main, ne pu s’empêcher de tomber. Derrière Turquoïsa, la statuette de la Daïgora sortit du sol, mais elle était gigantesque. Martin était abasourdi. Puis Turquoïsa détacha la boucle d’oreille de gauche en turquoise. Martin se releva avec un grand effort afin de récupérer la pierre sacrée.

- Tiens, prends donc ceci. C’est la pierre sacrée du Royaume du froid.

Elle le lui donna et il le rangea dans sa poche. Puis, elle détacha l’autre boucle d’oreille, une réplique de la pierre sacrée en plus petite, une turquoise en forme de flocon de neige (Martin avait réussi à deviner ce qu’était cette drôle d’étoile).

- Cette pierre te donnera le pouvoir du froid et de la glace, mais ça tu t’en doutes sûrement.

Elle tendit la turquoise à Martin, qui, lorsqu’il la toucha, fut parcouru par l’habituel courant électrique, ce qui signifiait, qu’à présent, il détenait le pouvoir du froid, un pouvoir non sans force…

- Bien sûr, dit Turquoïsa, je suppose que ça te fait plaisir…
- De quoi ?
- Et bien…de détenir plein de pouvoirs, pardi ! Ca doit être excitant ! dit elle avec un sourire qui ne dissimulait pas son envie. Allez vas…

Elle repartit, sauta sur la glace, effectua une magnifique vrille en l’air, avant de ré atterrir en douceur sur la glace. Alors Martin prit le passe partout et se téléporta au Royaume de la pureté. Après avoir mis la pierre à sa bonne place dans le tableau sacré, il rejoint Adiamanta, assise dans un fauteuil de velours blanc. Elle l’invita à s’asseoir dans celui d’à côté, tout comme la première qu’il l’a vu.

- Cette épreuve ne t’a pas trop épuisée à ce que je vois, commença-t-elle.
- Heureusement ! Avec deux épreuves à la suite…
- Je voulais justement t’en parler.

Elle mit ses mains entre ses cuisses.

- Je te conseille de prendre beaucoup de forces, car les choses vont ses corser sérieusement.
- Que voulez vous dire par là ?

Elle haussa les épaules.

- Tes épreuves vont être de plus en plus périlleuses…
- Vous sous entendez mettre ma vie en danger ?!
- Tu l’as déjà fait, non ?

Martin grognait entre ses dents, ça lui faisait tout de même peur. Mais il se rassurait en pensant à ses pouvoirs.

- Je vais donc t’envoyer au prochain Royaume tout de suite.

Elle se leva de son fauteuil, Martin en fit de même. Elle lui fit signe de sortir son passe partout de sa poche. Il s’exécuta et le diamant émit de forts rayons de lumière orange, et la vent emporta Martin vers l’inconnu.
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MessageSujet: Re: Le royaume des pierres   Le royaume des pierres EmptyVen 22 Juin - 17:09

Chapitre 16
Chaleur torride



Partie 1


Martin atterrit sur un sol instable. Il leva son pied, constatant avec surprise qu’il s’agissait de sable brûlant. Il régnait dans la salle une chaleur de bête. Les murs étaient fait d’une belle pierre orange. Sans ceux-ci, Martin se serait cru dans un véritable désert. Suffoquant à cause de l’air chaud, il décida de mettre en pratique son dernier pouvoir. Il s’enveloppa dans une bulle d’air frais qu’il veniat de concevoir. Puis, apparut une silhouette féminine sortant du sable, tel un mirage. Sauf que ce n’en était pas un… La femme approchait. Puis, elle fut assez près de Martin pour que celui-ci arrive enfin à la discerner. Ses cheveux rouge vif séparés en leur milieu par une raie étaient courts. Ses yeux lançaient, à travers ses iris couleur terre sombre, un puissant regard. Elle était vêtue d’un léger cache cœur orange bordé de pourpre, d’une minijupe et d’une cape ouverte, qui étaient de la même couleur. Des rubans écarlate pendaient de ses bras bronzés. Elle en avait également un autour de son cou, décoré par une sublime pierre orange et triangulaire.

- Tu as raison de t’abriter, tu n’es pas habitué, dit la femme.
- Congelé, puis brûler ! Qu’est ce qui va m’arriver après ?!

Elle rit d’amusement.

- Il est vrai que ces deux royaumes sont contraires. Mais cela ne veut pas dire qu’ils ne sont pas intéressants.
- Je n’ai pas dit ça ! se défendit Martin.

Elle le dévisagea du coin de l’œil.

- Bienvenue au Royaume du Chaud, très cher Martin, mais ça, tu as put le constater par toi-même.

Martin grogna.

- Je suis Taxpazia, reine de ce royaume, symbolisé par la topaze orange, se présenta-t-elle.
- Ah ? Parce que la topaze peut avoir plusieurs couleurs ? demanda Martin
- Bien sûr ! Généralement, il est bleu.

Martin regarda autour de lui.

- Et vous arrivez à supporter cette chaleur quotidiennement ? demanda Martin
- Pour moi, c’est parfaitement normal…dit-elle en souriant.

Martin soupira de désespoir.

- C’est un véritable désert ici ! s’exclama-t-il.
- Et quelle est la principale caractéristique du désert ?
- Bon…c’est vrai…
- Avant que tu ne t’épuises avec ton pouvoir, je vais te donner l’épreuve.
- Allez-y…Donnez moi ma mission.

Cette fois, le regard de Taxpazia fut sévère et aussi puissant que du feu du haut de sa force et de sa gloire.

- Je te préviens. Cette tâche est peut-être la plus délicate que tu auras à accomplir. La plus dangereuse… Il va falloir que tu m’amènes l’anneau du Roi Noruas, celui-ci, caché dans la montagne Capella, le plus haut mont des Bouvieuses.

Tout cela était bien, mais Martin ne comprenait pas.

- Et quel est le rapport avec la chaleur ? demanda-t-il.

Elle semblait peser ses mots.

- Le mont Capella est un volcan actif…

Le cœur de Martin se mit à battre à tout rompre. Un volcan…il n’y avait rien de plus dangereux ! Taxpazia l’envoyait presque à une mort certaine. Mais, il était l’intermédiaire sacré, et possédait de multiples pouvoirs, dont certains étaient dotés d’une grande puissance. Et puis, il avait des appuis solides. L’espoir lui revint, en petite lueur qui éclairait du peu qu’elle pouvait l’esprit du jeune homme.

- Pour ne pas corser davantage ton épreuve, ajouta Taxpazia, j’enlève le facteur temps.
- J’espère bien ! dit Martin qui commençait à s’énerver que l’on se serve de lui comme un vulgaire pantin.

Taxpazia le regarda de côté.

- Je te comprends parfaitement, dit-elle, mais malheureusement je ne peux rien pour toi…
- Si ! Changez cette épreuve !
- Je ne peux pas, je suis obligée, je n’ai pas le choix…

Elle soupira.

- Et pourquoi voulez vous cet anneau ? demanda Martin.
- Il est magique. Quiconque le met à son doigt reçoit de la part de cet anneau un puissant pouvoir inconnu.

Il haussa les épaules.

- Qu’est que j’attends alors ? demanda Martin, dont la bonne humeur était revenue.

Taxpazia sourit.

- Rien ! Je t’envoie là-bas tout de suite.

Elle pointa du doigt le passe partout et le vent emporta Martin.
Il arriva à Aïtora. Sauf qu’avec le temps, les commerces avaient fermé. La Sahaï s’était passée. Martin leva la tête vers le chêne sacré. La lune formait avec le tronc une ligne parfaite. Les feuilles de l’arbre étaient éclairées d’une magnifique lumière bleue, celle qu’envoyaient la lune et les lampions accrochés aux troncs des arbres. Seul le jeune zvaï était assis sur sa branche, toujours en train de jouer une mélodie avec sa flûte. Martin entra dans le bouleau dans lequel habitait Narphaï, là où Martin lui avait rendez vous.

- Me voilà, s’annonça Martin après avoir descendu les escaliers lorsqu’il entra dans le salon.
- Ah enfin ! dit Narphaï qui semblait juste de revenir de la taverne. Alors ? Comment ça s’est passé ?
- Bah… j’ai réussi l’épreuve du froid, mais l’épreuve suivante est vraiment coriace !

Il raconta alors sa mission d’aller récupérer l’anneau dans le volcan du Mt Capella. A la fin de son récit, Narphaï dit :

- Je ne peux rien faire pour toi cette épreuve… à part te souhaiter bonne chance…Si… je te propose de dormir à Aïtora.

Martin fut heureux de cette invitation qu’il accepta de bon cœur. Ils commencèrent à discuter, puis Martin arriva sur un sujet sur lequel il se posait pas mal de questions qui tournaient dans sa tête.

- Ce soir, à Aïtora, j’ai croisée une Daïgora qui m’a parue particulière…
- Comment était-elle ? Que je te dise qui c’est si jamais il s’agissait d’une personne que je connais…
- Ses cheveux sont blonds, mais tantôt cuivrés. Ses yeux ressemblent à l’azur ou un ciel sans nuage. Elle porte à son front une pierre cubique, et par rapport aux autres zvaïs, ses ailes sont beiges.

Narphaï se gratta le cou.

- C’est Loïsaï…
- Loïsaï ?
- C’est la zvaï la plus puissante que je connaisse…et c’est sûrement pareil pour les autres…C’est la zvaï la plus forte du passé, du présent, et certainement du futur…
- Pourquoi ? demanda Martin.
- Tout est dans son pouvoir… Je ne devrais pas, mais je vais te dévoiler le sien… Elle a le pouvoir des 5 éléments, tout comme ma grande sœur Epérite, qui en est la reine.

Martin comprit alors…les 5 sens…les 5 éléments…ils étaient tout deux les trônes des 5 dirigés par les Zvaïs.

- Premièrement, continua Narphaï, il faut savoir que le pouvoir des 5 éléments est le plus puissant des 22. Loïsaï peut ainsi manipuler l’eau, l’air, la terre et ses plantes, le feu et la foudre autant qu’elle le souhaite. Deuxièmement, il se peut que les zvaïs possédant ce pouvoir, arrivent à fusionner avec les éléments, mais à plusieurs conditions. Qu’ils aient présence d’un des éléments, par exemple, il faut obligatoirement qu’un zvaï touche de l’eau, afin qu’il puisse fusionner avec. Et puis, très rares sont ceux qui arrivent à le faire plus de 5 secondes. Sauf que elle, elle peut le faire quand elle le veut, autant de temps qu’elle le veut, et en plus, sans présence des éléments. Longtemps, on a cherché à résoudre ce mystère, sans réponse… Conclusion, elle est la zvaï la plus puissante, même ma sœur ne peut pas en faire autant… Et Loïsaï est bien partie pour devenir la future reine du trône des 5 éléments dans quelques années…
- Elle a donc une sœur jumelle, supposa Martin, qui devenait beaucoup plus curieux à l’égard de Loïsaï.
- C’est exact, répondit Narphaï. Une sœur jumelle s’appelant Faïtinaï, et qui, comme tu dois te le douter, détient le pouvoir des 5 sens. Toutes les deux forment le duo le plus grand d’Aïtora. Par contre, ce que tout le monde craint, c’est que, puisque Loïsaï est la toute puissante, elle décide de faire une espèce de coup d’état et qu’ainsi, elle ne prenne le pouvoir sur Aïtora. Dans ce cas, personne ne l’arrêterait, malgré son jeune âge, et ça serait une véritable catastrophe…
- Je comprends, murmura Martin.

Le visage de la jeune Daïgora était imprimé dans son esprit et il n’arrivait pas à s’en défaire.

- Et comment compte tu faire pour ton épreuve, demanda Narphaï en changeant ainsi de sujet.
- Je partirai demain midi, comme cela, je pourrais rester à Aïtora la matinée.

Il avait également l’intention de passer chez les Folways. Devant traverser presque la totalité du Royaume dans sa hauteur, il arriverait sûrement là bas au crépuscule. Ils discutèrent encore un peu, puis Martin, fatigué après cette journée épuisante, souhaita une bonne nuit à Narphaï, et sortit. Il entra dans son bouleau, s’asseyant sur le lit moelleux. Les fenêtres étant ouvertes, les rideaux blancs se balançaient au rythme du vent qui soufflait dehors. Puis, il se coucha peu après.

Le lendemain matin, Martin se réveilla de bonne heure, quoi qu’étant un peu bougon. Il voulait profiter d’Aïtora. Après s’être lavé et habillé, il rejoignit Narphaï chez lui. Celui-ci contrairement à martin semblait être en pleine forme. Il rie en voyant Martin mal réveillé. Alors, il lui servit une tisane, fabriquée à partir de feuilles de la forêt. L’ayant but, Martin se sentit beaucoup mieux.

- Bon, que veut tu faire ce matin ? demanda Narphaï.

Martin haussa les épaules. Il n’en savait trop rien…enfin…il avait envie de tout faire, de découvrir Aïtora.

- Je te propose alors…dit Narphaï. Si nous allions nous combattre à l’épée ? Comme cela, je pourrais voir ta performance.

Cette idée plut à Martin qui ne s’était pas battu depuis longtemps. Il prit donc seulement son épée, celle que Narphaï lui-même lui avait offert, avec lui et partirent.

- Où va-t-on se combattre ? demanda Martin à Narphaï.
- Au terrain d’entraînement de la cité, répondit-il.

Celui-ci était situé en hauteur, sur la cime d’un sapin. Il s’agissait d’une plate forme circulaire. De ce point, on pouvait avoir une superbe vue sur la forêt. Les oiseaux chantaient, un air frais soufflait venant de l’est, comme si le Soleil lui-même l’envoyait. Celui-ci était encore bien bas. Il n’y avait pas un seul nuage dans le ciel. Laissons les merveilles de la nature de côté et revenons au terrain d’entraînement… Dessus, Païgoras comme Daïgoras se combattaient uniquement à l’épée. Narphaï et Martin s’avancèrent.

- Il n’y a pas de protections contre les coups que l’on se portera ? demanda alors Martin.
- Non…pourquoi faire ?

Un nœud se noua dans la gorge de Martin, il se doutait qu’il allait perdre face à un adversaire tel que Narphaï, il ne faisait pas le poids. Ils se mirent face à face, entre eux, 5 mètres de distance. Puis, ils sortirent leurs épées de leurs fourreaux. Celle de Narphaï était totalement blanche, et celle de Martin avait la lame d’argent, aux reflets dorés et cuivrés, mais cela dépendait du point de vue. Puis, après s’être salués, ils s’approchèrent, leurs épées en mains. C’est Narphaï qui frappa le premier avec un coup droit. Mais Martin, enfin le « Martin » du Royaume des Pierres, avait d’excellents réflexes. Il para le coup et relança avec un puissant revers à deux mains. Les lames se percutèrent dans une pluie d’étincelles. Au début, Narphaï voulait le tester, puis, voyant que son adversaire était certes coriace, il commença une parade de coups de plus en plus compliqués. Intéressés par le combat qui s’offrait à leurs yeux, les zvaïs venaient regarder le combat. Au bout de quelques minutes, Narphaï avait nettement l’avantage. Martin évitait les coups qu’il lui portait de justesse. De plus, il commençait à fatiguer. Mais, une présence le rassura…Qui donc ? Entre les coups, il regardait les zvaïs qui les entouraient. Puis, soudain, ses yeux se posèrent sur une Daïgora. C’était Loïsaï, qui venait assister au combat. Tout à coup, leurs deux regards se croisèrent, le temps semblait se dérouler au ralenti. Puis, Martin se sentit envahit d’une grande puissance inconnue. Il repoussait agressivement les attaques de Narphaï, qui semblait étonné. Il avait même l’avantage. Mais tous les coups étaient permis…Narphaï déploya ses ailes et sauta au dessus de Martin, en atterrissant derrière lui avec une grande rapidité. Puis, le zvaï envoya son bras armé de l’épée vers la tête de Martin. Celui-ci, qui se préparait à ce coup, se baissa et, mettant ses mains à terre pour se soutenir, lui fit un croche-pieds avec ses deux pieds qui balança. Narphaï tomba, sous les cris d’étonnements des spectateurs. Martin, se soulevant seulement avec la force de ses mains, se remit sur pieds. Il s’approcha de Narphaï, l’épée en main. Mais le zvaï tenta le tout pour le tout. Il décrocha un long coup droit avec sa lame. Sa pointe toucha le cou de Martin, la plaie épousant parfaitement la forme de sa cicatrice. Celui-ci cria de douleur et se mit la main à sa blessure en reculant. Elle saignait beaucoup. Essoufflés tout les deux, surtout Martin qui n’était qu’un humain, ils ne tenaient pas à poursuivre le combat plus longtemps. Narphaï, qui s’était relevé, s’approcha de Martin en remettant son épée dans son fourreau.

- Match nul…dit-il.

A cette annonce, les zvaïs retournèrent à leurs occupations. Martin, lui, avait la tête qui tournait sûrement à cause de sa blessure. Il sortit du terrain d’entraînement, en espérant que Narphaï ne le suivait pas. Puis, un peu plus loin, il prit un petit chemin désert et perdu entre les arbres, il voulait du calme. Puis, il s’arrêta, ses jambes tremblaient. Puis, tout devint sombre et ténèbres autour de lui. Sa tête tournait toujours, elle était lourde. Il pû juste entendre un cri qui semblait venir de très loin dans son esprit. Puis, avant de sombrer totalement, il vit une image de Virginie que dessiner dans sa pensée.
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MessageSujet: Re: Le royaume des pierres   Le royaume des pierres EmptyVen 22 Juin - 17:37

Partie 2

Plus tard, il reprit conscience, mais, néanmoins, il n’arrivait pas à ouvrir les yeux. Sa tête était toujours trop lourde. Il se rappela les évènements : le combat et son évanouissement. Il leva sa main et la mit à la plaie sur son cou. A son plus grand étonnement, celle-ci était bandée. Au moment où il avait reçu sa blessure, il n’avait pas réussi à se soigner grâce à son pouvoir de guérison, mais cela demeurait mystérieux pour lui, il ne comprenait pas. Pourquoi cette cicatrice lui faisait aussi mal, aussi bizarre depuis quelques temps ? Elle n’était pas particulière, et n’était pas l’œuvre d’une magie. Puis, deux voix s’élevèrent lentement, elles étaient calmes et féminines.

- Tu n’aurais jamais dû l’amener ici, disait la première voix. Tu te rends compte de ce que tu viens de faire ?
- Oui ! s’exclama la seconde. Il était blessé et s’est évanouit. Je n’allais pas attendre qu’il se vide de tout son sang, gisant à terre ! Je n’allais pas non plus le jeter par-dessus Aïtora !! Je devais l’aider…
- As-tu songé à ce que diront les parents quand ils reviendront ? Cette idée t’a-t-elle au moins effleuré l’esprit une seconde ?
- Je me fiche complètement de ce que diront père et mère ! Je ne les laisserai pas le virer d’ici !

Martin tremblait. Il semblait déjà avoir entendu la voix qui le défendait quelque part…mais où et qui surtout ? Elle était douce, posée, calme, tout en exprimant sa puissance. La première voix soupira.

- Tu me désespères Loïsaï…

Le cœur de Martin fit un bond dans sa poitrine. C’était Loïsaï, qui l’avait emmené ici et qui l’avait soignée. Martin ouvrit les yeux avec le peu de forces qu’il lui restait. Il était dans un lit à baldaquins avec de grands rideaux bleus fermés. Il referma les yeux. Puis, tout à coup, le rideau s’ouvrit, et la lumière du soleil s’infiltra dans le lit. Martin ouvrit ses paupières lentement. Loïsaï était penchée au dessus de lui, sa longue chevelure dorée dégringolant. Martin s’apprêtait à parler lorsqu’elle l’interrompit en mettant son doigt à ses lèvres.

- Na parles pas, cela te fatiguerait. Essaies de bouger le moins possible, je vais te préparer une tisane.

Martin n’en avait pas l’intention de toutes façons. Elle s’éloigna. Martin se souvenait de cette tisane bienfaisante, sûrement la même que celle que Narphaï lui avait fait boire le matin même afin d’être réveillé. Elle revint, une tasse en porcelaine blanche à la main. Martin se souleva avec ses bras engourdis et se mit assis. Il prit la tasse que Loïsaï lui tendait

- Bois, cela te donnera des forces.

Il but une gorgée et se sentit soudainement revitalisé. Loïsaï prit une chaise qu’elle installa près du lit où était Martin et s’assit, repliant ses ailes beiges sur elles-mêmes. Elle joignit les mains, regardant Martin.

- Que s’est-il passé ? demanda celui-ci.

Loïsaï baissa la tête.

- Je vais tout te raconter… J’ai assisté à ton combat. Et je voulais te parler après. Je t’ai donc suivi, mais je voyais que tu n’étais pas bien. Et puis, sous mes yeux, tu t’es évanoui. Heureusement, ce n’était pas loin de chez moi. J’ai donc pû te ramener ici sans trop de difficultés. Et je t’ai donc soigné.

Martin finit sa tisane.

- Merci, dit-il.
- On est quitte. Tu m’as soigné mon poignet hier, je te guéris ta plaie aujourd’hui…dit elle.

Elle prit la tasse et alla la ranger. Puis, elle revint s’asseoir auprès de Martin.

- Et pourquoi voulais-tu me voir ? lui demanda-t-il.
- Juste pour te connaître…J’étais reconnaissante envers toi que tu m’aies soigné la veille.
- Puisque tu veux me connaître, je suis Martin.

Elle hocha la tête.

- Et moi Loïsaï, fille de Saïmsaï.
- Enchanté, mentit-il, car il la connaissait déjà, elle et son puissant pouvoir des 5 éléments dont lui avait parlé Narphaï.
- Moi aussi…

Puis l’épreuve revint dans l’esprit de Martin, qui sursauta.

- Quelle heure est-il ?!
- Calme toi, dit Loïsaï en le rallongeant. Il est la Testaï.
- La quoi ?
- Testaï. 10 heures en zvaï.
- Ah…

Il se calma.

- Que fait donc un humain jeune comme toi à Aïtora ? demanda-t-elle avec une étoile de curiosité dans ses yeux d’azur.

Martin ne tenait pas à dévoiler sa véritable raison, il ne le fit qu’à moitié.

- J’ai rencontré un zvaï dans la forêt de Valamaï, il y a de cela environ un mois et demi. Je me suis bien entendu avec lui, alors je suis venu lui rendre visite.
- Huuum…dit Loïsaï pas tout à fait convaincu et qui sentait qu’il ne lui disait pas tout. Et d’où viens tu ?

Cette fois, Martin devait mentir pour de vrai.

- Du village de Satmate, dit-il.

Loïsaï regarda ses pieds avant de diriger ses yeux vers Martin.

- C’est bizarre…Martin n’est pas un prénom courant dans le Royaume des Pierres…
- Ce sont mes parents qui l’ont inventés, mentit-il une seconde fois.

Ils continuèrent à parler ainsi. Loïsaï, elle, ne tenait pas à dévoiler son pouvoir malgré les nombreuses questions de Martin.

« Elle veut sûrement ne pas m’effrayer… »pensa-t-il.

Enfin arriva la Peïsta, onze heures. Martin, rétablit, se leva. Il devait rassembler ses affaires avant de partir. Au pas de la porte du noyer – Loïsaï habitait dans un noyer – il lui fit ses « au revoir »

- Merci beaucoup, dit il, je n’oublierais jamais ce que tu as fait pour moi…
- Moi non plus…je n’oublierais pas que tu m’as soigné le poignet.
- Oui, mais c’est moi qui te l’avait tordu, c’était de ma faute.
- Non, pas du tout !

Ils se contredisaient pour dire que c’était à cause d’eux. Puis, ils arrêtèrent.

- Au revoir, dit alors Martin.
- Au revoir, répondit Loïsaï. J’espère que l’on se reverra.
- Je l’espère moi aussi, dit Martin qui cette fois ne mentait pas.

Puis il partit. Mais une pensée l’arrêta. Il se retourna, Loïsaï était toujours devant l’arbre, adossée contre la porte, elle le regardait aussi. Il se rapprocha d’elle. Leur regard était plongé dans celui de l’autre. Puis, Martin se pencha, et lui fit une bise sur la joue. Après, il partit véritablement. Il rejoignit Narphaï chez lui. Quand il arriva, celui-ci lui sauta dessus.

- Désolé pour tout à l’heure, lui dit-il. Je n’aurais pas dû…

Il cherchait ses mots, quand son regard se posa sur la plaie bandée de Martin, il fut soudainement étonné.

- Tu…tu l’as soigné tout seul ?
- Pas exactement…

Il raconta à Narphaï ce qui c’était passé, Loïsaï et tout, et tout…

- Je ne sais pas si c’est très sage… Mais bon… Tu est en vie, c’est le principal !

Martin fit un signe de tête.

- Tu te débrouilles bien à l’épée ! dit Narphaï.

Martin rougit sous le compliment.

- Pas autant que toi !

Puis il fut l’heure de partir pour Martin. Il rassembla ses affaires. Pour qu’il puisse manger et boire durant le long trajet qui s’imposait, Narphaï lui donna des provisions pour la route. Puis, après qu’ils se soient faits leurs « au revoir », ils se quittèrent. Alors, Martin grâce au pouvoir de la lévitation, descendit d’Aïtora.
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MessageSujet: Re: Le royaume des pierres   Le royaume des pierres EmptyVen 22 Juin - 18:22

Partie 3


Aussitôt au sol, il devait chercher la bonne direction. Etant midi, le Soleil était haut dans le ciel et n’aidait donc pas Martin à se diriger. Il choisit la direction selon son instinct. Et celui-ci avait raison… Une heure plus tard, il sortit de la forêt de Valamaï. Il décida donc de faire une pause afin de déjeuner. Il soupira, devant lui s’étendait une grande plaine verdoyante, bercée par de l’air bienfaisant. S’asseyant donc dans l’ombre d’un arbre, il sortit le reste de viande que lui avait donné Narphaï. Il y avait aussi du pain zvaï, une gourde d’eau fraîche, une autre contenant du nectar de Vaïchamita et quelques fruits, qui lui étaient encore inconnus, mais mangeables, d’après ce qu’avait Narphaï. Après s’être rassasié, il reprit donc sa route. Plus tard, il entendit un bruit derrière lui : des espèces de cors rauques. Martin se retourna donc brusquement. Ses sens développés depuis son épreuve des 5 sens, il pû voir ce qu’il se passait plus loin. Une grande troupe de Gorxs couraient derrière lui. Ils devaient être à environ 300 mètres. L’ayant sûrement remarqué, ils le poursuivaient afin de lui ôter la vie, activité favorite de ces monstres.

Terrifié, Martin se mit à courir. Mais ces affaires l’alourdissaient considérablement, il courait donc moins vite. Il ne pouvait pas non plus se métamorphoser, cela lui prendrait trop de temps, et les Gorxs le rattraperaient. Ceux-ci prenaient de l’avance. Ils n’étaient plus qu’à 200 mètres, leurs haches déjà prêtes à découper la chair et les os. Ils mugissaient et continuaient de sonner leurs cors rauques. Ne tenant pas à se retourner d’avantage, Martin faisait de grandes enjambées. Plusieurs fois, il failli trébuché sur des branchages cachés par les hautes herbes. Il commença à s’épuiser après 5 minutes de folle course poursuite. Puis, soudain, il ralentit, jusqu’à même s’arrêter. Les Gorxs, eux, continuaient d’avancer. Martin se retourna lentement et calmement vers les monstres, son regard fixé sur eux. Ils n’étaient plus qu’à 100 mètres. Il leva sa main droite dans leur direction. Puis, il retint sa respiration, ferma les yeux et se concentra. Plus que 50 mètres…

Sa main commença à produire un halo bleu, dont la lumière était de plus en plus puissante. Puis, soudainement, il ouvrit les yeux. Les pupilles de ceux-ci étaient aussi bleus que son halo, comme ceux de Loïsaï, mais beaucoup plus lumineux. Les Gorxs, qui n’étaient plus qu’à 10 mètres, ralentirent, sentant le danger, flairant un piège. Mais il était trop tard pour eux… Un sourire narquois s’afficha sur le visage de Martin. Puis, soudain, une espèce de puissant rayon laser bleu fut crée à partir de la paume du jeune homme, et frappa les Gorxs de plein fouet. Une éblouissante lumière fut produite. Cela dura 3 secondes, 3 secondes aveugles dans la lueur blanche. Puis, quand tout fut fini, la lumière s’éteint, et Martin tomba à genoux, épuisé, et respirant par saccades, comme si il était resté longtemps en apnée. Il leva sa tête, sur son front perlait de grosses gouttes de transpiration. Il fut étonné de lui-même, de se qu’il venait de faire. Les Gorxs étaient congelés dans d’énormes glaçons. Martin avait puisé au plus profond de ses forces et se sentait fatigué. Il but donc une gorgée de nectar de Vaïchamita, devant les Gorxs, figés dans la glace. Il était vrai, que ce nectar, tout comme la tisane, procurait au corps, comme à l’esprit, des forces supplémentaires. Martin reprit donc sa route.

Un peu plus tard, il arriva à Satmate. Il contourna discrètement le village, il ne voulait pas perdre davantage de temps. Le soir tombait à peine lorsqu’il atteignit enfin la montagne au nuage bleu accroché à son sommet, le repère des Folways. Il savait désormais où était le symbole gravé dans la roche, il la trouva donc facilement et prononça le mot de passe : Sirouse. Il se mit à monter dans les airs, comme la dernière fois et traversa le nuage. Egalement, tout comme à sa dernière visite, des folways l’entourèrent à son arrivée. Mais, ils le reconnurent et le laissèrent passer, avec tout de même de la méfiance dans leur regard sombre à l’égard de Martin. Puis, l’un d’eux s’approcha du jeune homme : il s’agissait d’Orion.

- Que fais tu ici ? dit celui-ci de sa voix grave. Je croyais t’avoir dit de ne pas revenir.

Martin le regarda au plus profond de ses yeux obscurs.

- J’ai besoin de ton aide…lui dit-il.

Orion le regarda fixement et lui fit un signe de la main, pour que Martin le suive. Il l’emmena loin dans le nuage, loin des bâtiments coniques, faits eux-mêmes des murs de nuages. Puis, ils s’arrêtèrent et s’asseyent. La nuit était tombée. La vue du ciel des nuages était merveilleuse. On se croyait dans un rêve. Les étoiles paraissaient tourner au dessus de ta tête. De plus, il n’y avait aucun nuage qui cachait la voûte céleste, mettant en avant la magnifique lune bleue qui dominait le ciel. Martin soupira de bonheur devant ce spectacle qui s’offrait à lui.

- C’est merveilleux…dit-il. On se croirait dans un rêve éternel.

Il se tourna vers Orion, et il fut surpris. Pour la première fois, il vit le Folway sourire sur son visage à peau noire, comme le ciel nocturne. Cela fit aussi sourire Martin, heureux dans ce petit paradis.

- Réponds moi alors…dit Orion qui avait repris son air maussade. Que viens tu faire ici ?

Martin se tourna vers lui.

- Il faut que tu m’aides…
- A quoi encore…une épreuve ?
- Exactement…répondit Martin.

Il se frotta les mains et raconta qu’il devait récupérer l’anneau magique dans le Mont Capella. Puis à la fin de son récit, Orion se leva.

- Je te l’ai dit la dernière fois, ce sont tes épreuves ! Je ne peux pas t’aider de toute façon.

Martin se leva également.

- Tu ne comprends pas ! Ai-je dis que tu ferais mon épreuve à ma place ?! Non ! Je veux de tes conseils, toi qui vit là-haut. Mais comme je vois que tu ne veux pas, je m’en vais tout de suite !

Martin fit demi tour et s’en alla vexé, lançant un regard noir à tous ceux qui osait le croiser. Puis il descendit du nuage par le procédé magique.

« Puisque personne ne veut m’aider, j’irai seul, cette nuit, dans les flammes du volcan, et coûte que coûte, je récupérerais cet anneau ! »

Ses sens développés, il arrivait à voir dans la totale obscurité de la nuit. Il évitait bien les rochers sur son passage, tout en grognant. Il était énervé contre Orion. Qu’il meure ne lui ferait rien, il se dit que les Folways n’avaient pas de cœur. Continuant à marcher en regardant ses pieds, il arriva enfin au Mt Capella, plus au nord, au bout d’une heure de marche.

C’était une montagne bien particulière. Normalement, les monts sont légèrement pentus, puis se finissent par un sommet. Là, le mont Capella était bel et bien pointu et extrêmement pentu, tel un immense cône de glace posé à l’envers sur le sol. Martin se dit que ce n’était pas possible de monter tout là haut. Il devait sûrement exister un passage secret. Il commença à faire le tour de la montagne. Puis, une éblouissante lumière lui arriva dans les yeux. Il s’approche de sa source, un bras devant le visage. Il y avait là un grand dessin lumineux sur la paroi rocheuse. Il passa son doigt dans les contours. Lorsqu’il le retira celui-ci émettait aussi de la lumière. Il se dit alors, que ce devait être une poudre qui ne s’éclaire que grâce à la lumière des étoiles et de la lune. Le dessin représentait une porte décorée de feuilles et de branchages. Au milieu de la porte, des écritures.

« Je fais le tour du bois sans y rentrer…qui suis-je ? »

Encore une énigme… Martin s’assit sur un rocher à côté de lui et se mit à réfléchir. Qu’est ce qui pouvait bien faire le tour du bois sans jamais y rentrer. Martin commença d’abord par cette question.

« Qu’est ce que le bois après tout… »

Le bois peut être la forêt…Mais le bois est avant tout un matériau…l’arbre…l’intérieur de l’arbre…mais qu’y a-t-il à l’extérieur... Tout devint clair dans la tête de Martin. Il se leva et prononça :

- Ecorce.

Alors, l’épaisse porte de pierre s’ouvrit dans un horrible grincement. Martin entra prudemment. C’était un long couloir dans la totale obscurité qui conduisait dans les ténèbres les plus profondes…Quoi que… Il y avait un point de lumière tout au bout. Martin avançait lentement. La porte se referma brusquement, dans un bruit sourd. Le cœur de martin battait. Il se trouvait enfermé au cœur d’un volcan. Le sol est plutôt cabossé, ce qui rendait la tâche plus difficile à Martin.

Au fur et à mesure, le point de lumière orange grossissait, se rapprochait. Puis, arriva le moment, où se finissait le couloir. Il débouchait en fait au milieu du volcan. Un passage à 20 mètres au dessus de la lave en fusion donnait sur une petite plate-forme, et sur celle-ci un rocher, d’où sortait un reflet doré. En haut, on pouvait juste distinguer le cratère, assez loin tout de même. Martin, qui avait le vertige, avançait sur le passage pas très large, un peu en équilibre près du vide, sans regarder en bas, la lave brûlante qui coulait. D’ailleurs, il régnait ici une chaleur atroce, celle que dégageait la lave. Puis, il arriva à la plate forme. Dans la roche était en fait incrusté un anneau. D’un doigt agile, Martin le prit et le tira. Celui-ci un « ploc » sorti de la pierre. Il commençait à examiner l’anneau, assez simple, lorsque le volcan trembla. Martin tomba au sol sous la secousse. Il regarda en bas sans le faire exprès. Et là, ce fut horrible. La lave montait, montait de plus en plus, et rapidement. Paniqué, Martin courut dans le couloir, jusqu’à la porte. Malgré les nombreuses prononciations du mot de passe, elle ne voulait pas s’ouvrir. Il y avait un seul moyen de sortir : le cratère au sommet de la montagne. Il recourut jusqu’au centre et utilisa son pouvoir de la lévitation. Il mit rapidement l’anneau dans sa poche. Il s’éleva, mais le problème était que la lave montait plus rapidement que lui. Elle n’était plus qu’à 10mètres de Martin. Celui-ci utilisa son pouvoir de froid afin de former une très épaisse couche de glace, juste pour prendre un peu d’avance par rapport à la montée de la lave. Il se concentrait pour monter plus rapidement, mais à peine, malheureusement…

Au bout de quelques secondes, la couche de glace avait fondue et s’était même évaporée, laissant s’élever la lave en fusion. Martin n’était plus qu’à 2 mètres du cratère, lorsqu’il se sentit vidé de ses forces. Il avait utilisé tout son potentiel possible pour ses pouvoirs. D’un dernier geste, il s’agrippa d’une main au rebord et s’essaya de monter. Il n’y arrivait pas. La lave n’était plus très loin, il le sentait, rien qu’avec ses semelles de basket qui commençaient à fondre.

- Martin !

Il leva la tête et crut rêver. Orion était là, lui tendant la main.

- Attrapes ma main !

C’est ce qu’il fit. Orion le souleva et le sortit du volcan.

- Vite ! Dépêchons nous de monter sur le nuage avant de mourir noyé dans un torrent de lave !

Un petit nuage était là. Ils sautèrent dessus d’un pas agile, et il les transporta dans les airs. Martin, transpirant, et noircit à quelques endroits, respirait en saccade en voyant la lave qui sortait du cratère. Vingt secondes trop tard, il aurait été dissout. Il se tourna vers Orion, qui fixait le volcan du regard en soupirant.

- Merci…

Orion le regarda et sourit, ça lui allait tellement bien ce sourire qui faisait de lui un être heureux.

- Tu m’as fait réagir…Si je veux que les autres m’apprécient, il faut que je le veuille…

Martin mit la main dans sa poche et en sortit le petit anneau doré. Il était simple. Pendant qu’il le faisait tourner dans ses doigts, des inscriptions de feu apparurent à sa surface. Un langage illisible et surtout, incompréhensible ! Il sentait un grand pouvoir renfermé dedans, et il eut la tentation de le mettre à son doigt. Martin, fasciné par cette si petite chose précieuse, qu’il ne s’était même pas rendu compte qu’ils étaient arrivés au nuage principal. Ils descendirent.

- Avant que tu ne partes, dit Orion, je voulais t’offrir quelque chose.

Il prit quelque chose sous sa grande cape. C’était une belle fiole de cristal remplie d’un liquide incolore.

- Adieu, cher Martin. Je t’offre la lumière de Lidenle, notre étoile bien-aimée. Puisse cette lumière t’éclairer dans les endroits sombres, où toutes les autres lumières seront éteintes.

Orion mesurant à peu près de deux mètres de haut, il mit sa main sur la tête de Martin et dit une parole en folway. Puis, ils se dirent tous deux « au revoir »

Martin descendit du grand nuage bleu et se retrouva en bas de la montagne. Au loin, on pouvait apercevoir le Mont Capella cracher sa lave visqueuse dans la pleine nuit. Martin soupira en pensant à ce qu’il serait devenu sans l’intervention d’Orion. Puis, le passe partout se mit à briller. L’épreuve était heureusement terminée. Il se téléporta au Royaume de la chaleur où l’attendait Taxpazia, toute seule dans l’étendue du sable chaud.

- Donnes moi tout de suite l’anneau, dit elle en tendant sa main.

Martin prit l’anneau dans sa poche. Après une grande hésitation de le donner à Taxpazia, il le lui posa dans sa paume un peu à contre cœur. Elle le dévisegea à travers ses mèches de cheveux rouges.

- Beaucoup de gens sont tombés sous la folie de l’anneau…Il est dangereux…Celui qui l’obtient à le pouvoir suprême, mais deviennent fous.
- Alors, pourquoi vouliez le prendre ?

Elle sourit.

- Pour le mettre à l’abri des abrutis qui voudraient le prendre…
- Et pourquoi ne pas le détruire ?
- On ne peut pas, en tout cas, on a pas encore trouvé le moyen.

Martin bailla. Il avait sommeil avec la journée qu’il venait de vivre.

- Je peux y aller ? Je suis vraiment fatigué et…

Mais elle l’interrompit.

- Ne dis pas un mot de plus… Je te laisse aller. Après t’avoir tout de même donné les pierres. L’aurais tu oublier ?

Elle décrocha son pendentif attaché au ruban orange autour de son cou.

- Voici la topaze sacrée. En espérant que cette pierre aidera à la réunification des royaumes.

Puis, après avoir donné la gemme à Martin, elle se baissa et ramassa une poignée de sable. Elle mit son autre main dessus et il eut un éclair orange. Le sable était devenu une pierre orange et triangulaire.

- Et pour toi la pierre de pouvoir. Elle te donnera la possibilité de faire chauffer ce que tu veux. Mais attention, ce pouvoir ne peut contrôler le feu, un des éléments, je te préviens comme ça. Bonne chance, Martin. Continues comme ça, la voie est libre, et pas pour longtemps…

Puis, Martin se téléporta au Royaume de la pureté. Il ne savait pas pourquoi, mais il était heureux quand il voyait Adiamanta. Comme toute les fois, il alla mettre la pierre sacrée, là la topaze, dans le tableau sacré, qui contenait à présent 15 pierres toute différentes de formes et de couleurs. Puis, il rejoignit Adiamanta.

- Alors, ces deux épreuves de suite ?
- Epuisant !

Elle sourit de ses dents blanches, comme sa robe, toujours aussi belle et qui lui allait à merveille.

- Ne t’inquiètes pas…Je ne crois pas que tu devras le refaire un jour, c’était exceptionnel.

Martin soupira de soulagement.

- Je vous en prie madame, laissez moi repartir…Je suis complètement anéanti par la fatigue et mon rêve est de retourner dans mon lit !

Elle rie d’amusement.

- Va dormir ! Je ne vais pas te tenir ici de force !

Donc, Martin rentra chez lui. Il était que 20 heures, et pourtant, il alla dans sa chambre, dans un seul but : dormir d’un sommeil très profond !
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MessageSujet: Re: Le royaume des pierres   Le royaume des pierres EmptyVen 22 Juin - 18:54

Chapitre 17
Fraternité


Partie 1

11 Juin… L’été était arrivé avec un peu d’avance. Martin marchait dans la rue de sa ville. Il faisait déjà très chaud et tout montrait le changement de saison. Mais ce n’était pas du tout la chose la plus important de la journée…et non…Aujourd’hui, Martin fêtait son 16ème anniversaire ce jour-là. Seulement… ? Déjà… ? Les deux en même temps. Et puis, cela faisait environ 3 mois que Martin avait découvert le passe partout, le diamant magique dans son jardin, 3 mois qu’il connaissait Adiamanta, qu’il était devenu intermédiaire et jouait un grand rôle dans le monde, sans que personne ne le sache. Nous disions donc… Martin était en route pour un point de rendez vous, donné par un mystérieux coup de téléphone, qui lui avait dit d’aller à la « maison grise ». La « maison grise » était une maison abandonnée, mais où l’on pouvait aller à volonté, pour la raison qu’elle n’avait pas du tout vieillie. Martin marchait donc sur le trottoir, les mains dans ses poches, l’une tenant entre ses doigts le passe partout, dont il ne se séparait jamais. Regardant ses pieds, il dépassait les arbres qui bordaient la route. Peu de voitures roulaient à cet endroit de la ville. Martin arriva enfin à la « maison grise » Il entra par le portail déjà grand ouvert. Il s’avança dans la petite allée presque dissimulée par les hautes herbes, qui avaient largement eu le temps de pousser en toute liberté. Puis, devant le pas de la porte, qui était toujours bien vernie et en bon état, Martin l’ouvrit avec un grincement et pénétra dans la maison abandonnée. La porte se referma derrière lui. L’intérieur était obscur, on n’y voyait pas grand-chose, sauf pour Martin, pour lequel la vue était développée grâce à son pouvoir des 5 sens. Son ouïe l’était également, d’ailleurs, il percevait des bruits.

- Qui est là ? demanda-t-il sans aucune peur.

Quand tout à coup, 4 silhouettes surgirent de derrière un mur.

- Joyeux anniversaire !!

Il s’agissait bien évidemment de Jérôme, Victor, Simon et Kevin. Martin rie, heureux de cette surprise.

- Merci !
- Viens par là ! dit Jérôme. On a des choses à t’offrir.

Martin s’arrêta.

- Vous ne m’avez tout de même pas…

- Offert de cadeaux ? finit Kevin. Si tu ne les veux pas, je les prends !

Ils rirent, sauf Victor, qui n’eut qu’un sourire et donna un coup sur le bras de Kevin.

- C’est ton anniv’ aujourd’hui à ce que je sache ? dit Victor.

Martin sourit, et se laissa mener jusqu’au petit fauteuil installé spécialement pour l’évènement. Les cadeaux attendaient tranquillement sur l’accoudoir. Martin s’assit et se saisit d’un premier cadeau, qui était petit, sous le regard de ses amis. C’était un médaillon circulaire, avec trois ronds dedans, chacun d’eux entouré de spirales, le tout tenu par un fil de cuir.

- C’est le symbole celtique, dit Victor. Cela symbolise trois éléments : l’eau, le feu et la terre.
- Je présume donc, dit Martin en le mettant autour de son cou, que c’est toi qui me l’as offert.

Victor hocha la tête, ses mèches de cheveux noirs cachant une partie de son visage. Le deuxième cadeau était un livre parlant des armes existantes dans le monde entier, offert par Jérôme.

« Ca tombe bien ! pensa Martin. Ils ne savent pas que je fais des quêtes dans un monde parallèle, pourtant, ils vont bien m’y aider ! »

Il rie intérieurement. Le cadeau de Simon était un ensemble de chocolats. Celui de Kevin était également un livre. Martin lut le titre inscrit sur la couverture.

- « Les femmes, toutes les mêmes » !!??

Ils se mirent à rire.

- Avec ce livre, tu pourras séduire les filles beaucoup plus facilement, dit alors Kevin un grand sourire aux lèvres.

Martin posa ses cadeaux à côté de lui

- Merci beaucoup !
- De rien ! répondirent les autres en cœur.

Il sourit, heureux.

- Mais ! On a oublié le plus important ! fit remarquer Simon.
- C’est vrai ! dit Jérôme. Je vais le chercher.

Il s’en alla dans la pièce d’à côté. Puis, plusieurs fois, on l’entendit hurler des jurons.

- A ce que je vois, Jérôme ne sait toujours pas se servir d’un briquet ! murmura Kevin à Simon.

Lorsque Jérôme revint, il tenait dans ses mains un gâteau, simple brownie, encore dans son emballage d’origine, avec 16 bougies allumées dessus.

- Joyeux anniversaire !
- On a l’air d’être en primaire ! chuchota Kevin.

Victor lui lança un regard sombre sous ses sourcils noirs et froncés. Martin prit le gâteau sur ses genoux et souffla les bougies plantées dedans. Tout se passait bien, même parfaitement bien, lorsque le passe partout appela Martin par sa lumière. Heureusement celle-ci ne pouvait être vue que par lui, et était invisible aux autres yeux. Sous un prétexte, Martin s’éclipsa dans la salle adjacente et se téléporta au Royaume de la pureté.

- Joyeux anniversaire ! lui dit Adiamanta.
- Merci madame, répondit-il, heureux que la reine se souvienne de la date de son anniversaire.

Elle sourit, laissant apparaître ses magnifiques dents blanches.

- La mission d’aujourd’hui va sûrement changer l’histoire du Royaume des Pierres.
- Comme si je ne la changeais pas assez comme ça ! objecta Martin en souriant.

Adiamanta leva son doigt fin au niveau de sa joue, geste qu’elle voulait rajouter quelque chose.

- Mais cette fois, ce sera différent…dit-elle. Jamais cela ne s’est passé auparavant, et cela ne se passera une deuxième fois, du moins je l’espère.
- Je ne comprends toujours pas, dit Martin en se passant une main dans les cheveux.
- Tu vas réparer quelque chose, brisée depuis bien longtemps, trop longtemps, je pense même.

Martin savait qu’Adiamanta ne dirait d’autre, il était difficile de lui faire cracher le morceau. Alors, elle fit émettre au passe partout une lumière grisâtre, plutôt argentée, et Martin fut emporté par le vent magique.
Il arriva dans une salle grise métallisée. Elle aurait été vraiment monotone, si les grands rideaux jaunes pâles, qui pendaient entre deux murs et qui cachaient le plafond, n’étaient pas accrochés.

- Bien le bonjour.

Martin baissa la tête. C’était une femme, une jeune asiatique plus précisément. Ses cheveux noirs, attachés en chignon, dégageaient son visage fin aux yeux plissés. A son cou, un pendentif gris en forme de croix chrétienne. Elle était vêtue d’une robe grise et jaune pastel.

- Je m’attendais bien à te voir un jour dans cette salle Martin.
- Vous êtes la reine de ce royaume, je présume…
- Bien évidemment.

Elle s’avança, ses pas démesurément lents, faisant à peine bouger sa grande robe toute lisse, sans un seul pli.

- Pairoxène…c’est mon nom. Reine du royaume de la paix, dont le pyroxène est le symbole sacré.

- Enchanté, madame.

En entendant le pouvoir du Royaume, Martin eut instantanément une question.
- Madame…mais…si vous êtes la reine du Royaume de la paix, pourquoi vous vous êtes séparés des autres reines ?

Elle soupira.

- C’est une longue histoire… Je dirais seulement que la paix existe, mais elle est minoritaire et non entendue par tous, tout comme mes paroles durant la dispute des reines, et doit parfois s’incliner devant les choix et décisions des autres. Pour certains, la paix est une chose magnifique, la solution suprême, qui a tout pour créer un monde, changeant tour à tour, durant 4 belles saisons. Pour d’autres, ce n’est qu’un simple mot de 4 lettres, le tout ne voulant rien signifié du tout…La paix est une solution, c’est vrai, mais il faut la vouloir pour l’avoir…
- Mais…nous la voulons !
- Chacun la veut, mais à sa manière, les manières des autres n’étant pas la même que la nôtre, forcement… Jamais la paix ne sera entière, mais elle peut disparaître à tout moment, tombée dans le chaos. Il ne faut pas penser à sa paix, mais à celle des autres, c’est à ce moment que l’on obtient la sienne.

Martin n’avait pas tout compris, mais suffisamment.

- C’est ce que tu vas essayer de réparer.
- Mais quoi donc ?! demanda Martin qui s’énervait.

La reine blêmit sur sa peau jaunie, elle retint son souffle. Il eut un grand blanc avant qu’elle ne le dise.

- L’union Zvaïs-Folways…

Martin eut failli avoir un infarctus. Il n’arriva même pas à dire une réponse. Les zvaïs et les folways se détestaient depuis des milliers d’années, peut être même que les zvaïs avaient oublié l’existence des folways.

- Ce sera ton épreuve…dit Pairoxène.
- Quoi ??!!

Il savait très bien que réconcilier les zvaïs et les folways était une mission suscidaire, impossible à réussir. C’était comme chat et chien.

- Tu m’a très bien entendue Martin…

Le cœur de Martin se mit à battre à toute allure.

- Mais ! Ce n’est pas possible !
- Rien n’est impossible, tu le sais plus que n’importe qui…

Elle pointa le passe partout du doigt, celui-ci s’illumina. Martin fut emporté par le vent magique.
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